• Enfants prodiges et surdoués


    On peut considérer certaines manifestations précoces du génie comme autant de preuves des préexistences, en ce sens qu'elles sont une révélation des travaux accomplis par l'âme en d'autres cycles antérieurs.


    Les phénomènes de ce genre dont parle l'Histoire ne peuvent pas être des faits sans lien, sans attache avec le passé, se produisant au hasard, dans le vide des temps et de l'espace. Ils démontrent, au contraire, que le principe organisateur de la vie en nous est un être qui arrive en ce monde avec tout un passé de travail et d'évolution, résultat d'un plan tracé et d'un but poursuivi au cours de ses existences successives.


    Chaque incarnation trouve dans l'âme qui réédite sa vie une culture particulière, des aptitudes, des acquisitions mentales qui expliquent sa facilité de travail et sa puissance d'assimilation. C'est pourquoi Platon disait : «Apprendre, c'est se ressouvenir !»


    La loi de l'hérédité vient souvent entraver, dans une certaine mesure, ces manifestations de l'individualité, car l'esprit ne façonne son enveloppe qu'au moyen des éléments mis à sa disposition par cette hérédité. Cependant, en dépit des difficultés matérielles, on voit se produire chez certains êtres, dès l'âge le plus tendre, des facultés tellement supérieures et sans aucun rapport avec celles de leurs ascendants, qu'on ne peut, malgré toutes les subtilités de la casuistique matérialiste, les rattacher à aucune cause immédiate et connue.


    On a souvent cité le cas de Mozart, exécutant une sonate sur le piano à 4 ans et, à 8 ans, composant un opéra. Paganini et Térésa Milanollo, tout enfants, jouaient du violon de façon merveilleuse. Liszt, Beethoven, Rubinstein se faisaient applaudir à 10 ans. Michel-Ange, Salvator Rosa se révélèrent tout à coup avec des talents improvisés. Pascal, à 12 ans, découvrit la géométrie plane, et Rembrandt, avant de savoir lire, dessinait comme un grand maître1.


    Napoléon se fit remarquer par son aptitude prématurée pour la guerre. Dès sa première jeunesse, il ne jouait pas au petit soldat comme les enfants de son âge, mais avec une méthode extraordinaire, qu'il semblait puiser en lui-même.


    Le seizième siècle nous a laissé le souvenir d'un prodigieux polyglotte, Jacques Chrichton, que Scaliger dénommait un «génie monstrueux». Il était Ecossais et, à 15 ans, discutait en latin, en grec, en hébreu, en arabe sur n'importe quelle question. Dès 14 ans, il avait conquis le grade de maître.


    Henri de Heinecken, né à Lübeck en 1721, parla presque en naissant. A 2 ans, il savait trois langues. Il apprit à écrire en quelques jours et s'exerça bientôt à prononcer de petits discours. A 2 ans et demi, il subit un examen sur la géographie et l'histoire, ancienne et moderne. Il ne vivait que du lait de sa nourrice ; on voulut le sevrer, il dépérit et s'éteignit à Lübeck le 27 juin 1725, dans le cours de sa cinquième année, en affirmant ses espérances en l'autre vie. «Il était, disent les Mémoires de Trévoux, délicat, infirme, souvent malade.» Ce jeune phénomène eut la pleine conscience de sa fin prochaine. Il en parlait avec une sérénité au moins aussi admirable que sa science prématurée, et il voulut consoler ses parents en leur adressant des encouragements tirés de leurs communes croyances.


    L'histoire des derniers siècles signale un grand nombre de ces enfants prodiges.


    Le jeune Van de Kerkhove, de Bruges, mourut à 10 ans et 11 mois, le 12 août 1873, en laissant 350 petits tableaux de maître, dont quelques-uns, dit Adolphe Siret, membre de l'Académie royale des sciences, lettres et beaux arts de Belgique, «auraient pu être signés des noms de Diaz, Salvator Rosa, Corot, Van Goyen, etc.».


    Un autre enfant, William Hamilton, étudiait l'hébreu à 3 ans, et, à 7 ans, il possédait des connaissances plus étendues que la plupart des candidats à l'agrégation. «Je le vois encore, disait un de ses parents, répondre à une question de mathématique ardue, puis s'éloigner en trottinant, traînant après lui sa petite charrette.» A 13 ans, il connaissait douze langues. A 18 ans, il étonnait tous les gens de son entourage, au point qu'un astronome irlandais disait de lui : «Je ne dis pas qu'il sera, mais qu'il est déjà le premier mathématicien de son temps.»


    En ce moment, l'Italie s'honore de posséder un linguiste phénoménal, M. Trombetti, qui surpasse de beaucoup ses anciens compatriotes, le célèbre Pic de la Mirandole et le prodigieux Mezzofanti, ce cardinal qui discourait en soixante-dix langues.


    Trombetti est né d'une famille de Bolonais pauvres et complètement ignorants. Il apprit, tout seul, à l'école primaire, le français et l'allemand et, au bout de deux mois, il lisait Voltaire et Goethe. Il apprit l'arabe rien qu'en lisant une vie d'Abd-el-Kader dans cette langue. Un Persan, de passage à Bologne, lui enseigna sa langue en quelques semaines. A 12 ans, il apprit seul et simultanément le latin, le grec et l'hébreu. Depuis il a étudié presque toutes les langues vivantes ou mortes ; ses amis assurent qu'il connaît aujourd'hui environ trois cents dialectes orientaux. Le roi d'Italie l'a nommé professeur de philologie à l'Université de Bologne.


    Au Congrès international de psychologie de Paris, en 1900, M. Ch. Richet, de l'Académie de médecine, présenta en assemblée générale, toutes sections réunies, un enfant espagnol de 3 ans et demi, nommé Pepito Arriola, qui jouait et improvisait sur le piano des airs variés, très riches comme sonorité. Nous reproduisons la communication faite par M. Ch. Richet aux congressistes, à la séance du 21 août 1900, au sujet de cet enfant, avant l'audition musicale2 :


    Voici ce que raconte sa mère sur la manière dont, pour la première fois, elle s'aperçut des dons musicaux extraordinaires du jeune Pepito. - «L'enfant avait à peu près deux ans et demi lorsque je découvris pour la première fois, et par hasard, ses aptitudes musicales. A cette époque, un musicien de mes amis m'adressa une sienne composition, et je me mis à la jouer au piano assez fréquemment ; il est probable que l'enfant y faisait attention ; mais je ne m'en aperçus pas. Or, un matin, j'entends jouer dans une chambre voisine ce même air, mais avec tant d'autorité et de justesse, que je voulus savoir qui se permettait de jouer ainsi du piano chez moi. J'entrai dans le salon, et je vis mon petit garçon qui était seul et jouait cet air. Il était assis sur un siège élevé, où il s'était mis tout seul, et, en me voyant, il se mit à rire et me dit : «Coco, mama.» Je crus qu'il y avait là un miracle véritable.» - A partir de ce moment, le petit Pepito se mit à jouer, sans que sa mère lui donnât de leçons, tantôt les airs qu'elle jouait elle-même devant lui au piano, tantôt des airs qu'il inventait.


    Bientôt il fut assez habile pour pouvoir, le 4 décembre 1899, c'est-à-dire n'ayant pas encore 3 ans, jouer devant un assez nombreux auditoire de critiques et de musiciens ; le 26 décembre, c'est-à-dire âgé de 3 ans et 12 jours, il joua au Palais Royal de Madrid, devant le roi et la reine-mère, six compositions musicales de son invention, qui ont été notées.


    Il ne sait pas lire, qu'il s'agisse de musique ou d'alphabet. Il n'a pas de talent spécial pour le dessin ; mais il s'amuse parfois à écrire des airs musicaux. Bien entendu, cette écriture n'a aucun sens. Mais il est assez amusant de le voir prendre un petit papier, faire en tête du papier un griffonnage (qui signifie, paraît-il, la nature du morceau, sonate, ou habanera, ou valse, etc.), puis, au-dessous, figurer des lignes noires qui, assure-t-il, sont des notes. Il regarde ce papier avec satisfaction, le met sur le piano, et dit : «Je vais jouer cela» et en effet, ayant devant les yeux ce papier informe, il improvise d'une manière étonnante.


    A vrai dire, ce qu'il y a en lui de plus stupéfiant, ce n'est ni le doigté, ni l'harmonie, ni l'agilité, mais l'expression. Il a une richesse d'expression étonnante. Qu'il s'agisse d'un morceau triste, ou gai, ou martial, ou énergique, l'expression est saisissante. Souvent même cette expression est si forte, si tragique, dans certains airs mélancoliques ou funèbres, qu'on a la sensation que Pepito ne peut pas, avec son doigté imparfait, exprimer toutes les idées musicales qui frémissent en lui : de sorte que j'oserais presque dire qu'il est bien plus grand musicien qu'il ne parait l'être...


    Non seulement il joue les morceaux qu'il vient d'entendre jouer au piano, mais encore il peut jouer au piano les airs chantés qu'il a entendus. C'est merveille de le voir alors trouver, imaginer, reconstituer les accords de la basse et de l'harmonie, comme pourrait le faire un musicien habile.


    Depuis lors, le jeune artiste a poursuivi le cours de ses succès grandissants. Devenu violoniste incomparable, il a étonné le monde musical par son précoce talent. Il a déjà joué dans plusieurs grands concerts à Leipzig et a donné des représentations musicales à Pétersbourg3.


    Ajoutons à cette liste le nom de Willy Ferreros, qui, à l'âge de 4 ans et demi, dirigeait avec maestria l'orchestre des Folies-Bergères, à Paris, puis celui du Casino de Lyon. Voici ce qu'en dit, dans son numéro du 18 février 1911, la revue Comoedia : «C'est un tout petit bonhomme qui porte déjà gaillardement l'habit noir, la culotte de satin, le gilet blanc et les souliers vernis. La baguette en main, il dirige avec une netteté, une sûreté, une précision incomparables, un orchestre de quatre-vingts musiciens, attentif au moindre détail, soucieux des nuances, scrupuleux observateur du rythme...»


    L'Intransigeant du 22 juin 1911 ajoute qu'il excelle dans la direction des Symphonies de Haydn, la marche de Tannhauser et la Danse d'Anitra, de Grieg.


    Citons encore le Soir, de Bruxelles4, dans son énumération de quelques enfants remarquables d'outre-mer :


    L'Université de la Nouvelle-Orléans vient de délivrer un certificat médical à un étudiant âgé de 5 ans et nommé Willie Gwin. Les examinateurs ont ensuite déclaré en séance publique que le jeune esculape était le plus savant ostéologue auquel ils eussent jamais délivré un certificat.


    A ce propos, les journaux transatlantiques publièrent une liste de leurs enfants prodiges. L'un d'eux, à peine âgé de 11 ans, a fondé un journal, appelé The Sunny Home, qui, dès le troisième numéro, tirait déjà à 20.000 exemplaires.


    Parmi les prédicateurs célèbres des Etats-Unis, on cite le jeune Dennis Mahan, de Montana, qui dès l'âge de 6 ans étonna les fidèles par sa profonde connaissance des Ecritures et par l'éloquence de son verbe.


    On peut ajouter à cette liste le nom du fameux ingénieur suédois Ericson qui, à l'âge de 12 ans, était inspecteur au grand canal maritime de Suez et avait 600 ouvriers sous ses ordres.


    *

    * *


    Reprenons le problème des enfants prodiges et examinons-le sous ses différents aspects. D'abord, deux hypothèses ont été proposées pour l'expliquer : l'hérédité et la médiumnité.


    L'hérédité, nul ne l'ignore, est la transmission des propriétés d'un individu à ses descendants. Les influences héréditaires sont considérables, aux deux points de vue physique et psychique. La transmission des parents aux enfants du tempérament, des traits, du caractère et de l'intelligence, est très sensible chez certaines personnes. Nous retrouvons en nous, à différents titres, non seulement les particularités organiques de nos générateurs directs ou de nos ancêtres, mais encore leurs qualités ou leurs défauts. Dans l'homme actuel revit toute la mystérieuse lignée d'êtres dont il résume les efforts séculaires vers une vie plus haute et plus pleine.


    Mais, à côté des analogies, il y a des divergences plus considérables encore. Les membres d'une même famille, tout en présentant des ressemblances, des traits communs, offrent aussi parfois des différences très tranchées. Le fait peut être constaté partout, autour de nous, dans chaque famille, parmi des frères et des soeurs, et même chez des jumeaux. Beaucoup de ceux-ci, semblables, au physique, dans leurs premières années, au point qu'on peut difficilement les distinguer l'un de l'autre, présentent au cours de leur développement des différences sensibles de traits, de caractère et d'intelligence.


    Pour expliquer ces dissemblances, il faudra donc faire intervenir un facteur nouveau dans la solution du problème ; ce seront les antériorités de l'être qui lui ont permis d'accroître ses facultés, de vies en vies, de se constituer une individualité portant en elle son cachet d'originalité et ses aptitudes propres. Cette loi des renaissances, seule, pourra nous faire comprendre comment certains esprits en s'incarnant montrent, dès leurs premières années, ces facilités de travail et d'assimilation qui caractérisent les enfants prodiges. Ce sont là les résultats d'immenses labeurs qui ont familiarisé ces esprits avec les arts ou les sciences où ils excellent. De longues recherches, des études, des exercices séculaires ont laissé dans leur enveloppe périspritale des empreintes profondes, créant une sorte d'automatisme psychologique. Chez les musiciens notamment, cette faculté se manifeste de bonne heure par des procédés d'exécution qui étonnent les plus indifférents et rendent perplexes des savants comme le professeur Ch. Richet.


    Il existe chez ces jeunes sujets des réserves considérables de connaissances emmagasinées dans la conscience profonde et qui, de là, débordent dans la conscience physique, de façon à produire ces manifestations précoces du talent et du génie. Tout en paraissant anormales, elles ne sont cependant que la conséquence du labeur et des efforts poursuivis à travers les temps. C'est cette réserve, ce capital indestructible de l'être que F. Myers appelle la conscience subliminale et que l'on retrouve en chacun de nous. Elle se révèle non seulement dans le sens artistique, scientifique ou littéraire, mais encore par toutes les acquisitions de l'esprit, aussi bien dans l'ordre moral que dans l'ordre intellectuel. La conception du bien, du juste, la notion du devoir sont beaucoup plus vives chez certains individus et dans certaines races que chez d'autres. Elles ne résultent pas seulement de l'éducation présente, comme on peut le reconnaître par une observation attentive des sujets dans leurs impulsions spontanées, mais d'un fonds personnel qu'ils apportent en naissant. L'éducation développe ces germes natifs, leur permet de s'épanouir et de produire tous leurs fruits. Seule, elle ne pourrait inculquer aussi profondément aux nouveaux venus ces notions supérieures qui dominent toute leur existence. On le constate journellement chez les races inférieures, réfractaires à certaines idées morales et sur qui l'éducation a peu de prise.


    Les antériorités expliquent encore ces anomalies étranges d'êtres au caractère sauvage, indiscipliné, malfaisant, apparaissant tout à coup dans des milieux honnêtes et policés. On a vu des enfants de bonne famille commettre des vols, allumer des incendies, accomplir des forfaits avec une audace et une habileté consommées, subir des condamnations et déshonorer le nom qu'ils portaient. On cite chez d'autres enfants des actes de férocité sanguinaire, que rien n'explique dans leur entourage ni leur ascendance. Des adolescents, par exemple, tuent les animaux domestiques qui leur tombent sous la main, après les avoir torturés avec une cruauté raffinée.


    Dans un sens opposé, on peut constater des cas de dévouement, extraordinaires pour l'âge ; des sauvetages sont effectués avec réflexion et décision par des enfants de l0 ans et au-dessous. Ces sujets, comme les précédents, semblent apporter en ce monde des dispositions particulières qu'on ne retrouve pas chez leurs parents. De même qu'on voit des anges de pureté et de douceur naître et grandir en des milieux grossiers et dépravés, de même on rencontre des voleurs et des assassins dans des familles vertueuses ; et dans les deux cas ces anomalies se présentent en des conditions telles qu'aucun précédent atavique ne peut donner le mot de l'énigme.


    Tous ces phénomènes, dans leur variété infinie, trouvent leur explication dans le passé de l'âme, dans les nombreuses vies humaines qu'elle a parcourues. Chacun apporte en naissant les fruits de son évolution, l'intuition de ce qu'il a appris, les aptitudes acquises dans les divers domaines de la pensée et de l'oeuvre sociale : dans l'art, la science, le commerce, l'industrie, la navigation, la guerre, etc., l'habileté pour telle chose plutôt que pour telle autre, selon que son activité s'est déjà exercée dans un sens particulier.


    L'esprit est apte aux études les plus diverses. Mais dans le cours limité de la vie terrestre, par l'effet des conditions d'ambiance, par suite des exigences matérielles et sociales, il ne s'applique généralement qu'à l'étude d'un nombre restreint de questions. Et dès que sa volonté s'est orientée vers l'un des domaines de la vaste connaissance, par le fait de ses tendances et des notions accumulées en lui, sa supériorité en ce sens se dessine, s'accuse de plus en plus ; elle se répercute d'existence en existence, se révélant, à chaque retour dans le champ terrestre, par des manifestations toujours plus précoces et plus accentuées. De là, les enfants prodiges et, dans un ordre plus effacé, les vocations, les prédispositions natives. De là, le talent, le génie, qui sont le résultat d'efforts persévérants et continus vers un objectif déterminé.


    Cependant, l'âme étant appelée à aborder toutes les formes de la connaissance et non à se restreindre à quelques-unes, la nécessité de stages successifs se démontre par le fait seul de la loi d'un développement sans limites. De même que la preuve des vies antérieures s'établit par les acquisitions réalisées avant la naissance, la nécessité des vies futures s'impose comme conséquence de nos actes actuels, cette conséquence, pour se dérouler, exigeant des conditions et des milieux en harmonie avec l'état des âmes. Nous avons derrière nous tout un infini de réminiscences et de souvenirs ; devant nous un autre infini de promesses et d'espérances. Mais, de toute cette splendeur de vie, la plupart des hommes ne voient et ne veulent voir que ce fragment chétif de l'existence actuelle, existence d'un jour qu'ils croient sans précédent et sans lendemain. De là la faiblesse de la pensée philosophique et de l'action morale à notre époque.


    Le travail antérieur effectué par chaque esprit peut être facilement calculé, mesuré par la rapidité avec laquelle il exécute de nouveau un travail semblable sur un même sujet, ou bien par la promptitude qu'il met à s'assimiler les éléments d'une science quelconque. A ce point de vue, la différence entre les individus est tellement considérable qu'elle resterait incompréhensible sans cette donnée des existences antérieures. Deux personnes également intelligentes, étudiant un même sujet, ne se l'assimileront pas de la même façon ; l'une en saisira à première vue les moindres éléments, l'autre ne s'en pénétrera que par un lent travail et une application soutenue. C'est que l'une a déjà connu ces matières et n'a qu'à se ressouvenir, tandis que l'autre se trouve pour la première fois en face de ces questions. Il en est de même de la facilité qu'ont certaines personnes à accepter telle vérité, tel principe, tel point d'une doctrine politique ou religieuse, tandis que d'autres ne se laissent convaincre qu'à la longue, à force d'arguments. Pour les uns, c'est là une chose familière à leur esprit, tandis qu'elle est nouvelle pour d'autres. Les mêmes considérations s'appliquent, nous l'avons vu, à la variété si grande des caractères et des dispositions morales. Sans la donnée des préexistences, la diversité sans bornes des intelligences et des consciences resterait un problème insoluble, et la liaison des différents éléments du moi en un tout harmonieux deviendrait un phénomène sans cause.


    Le génie, disions-nous, ne s'explique pas par l'hérédité ; pas davantage par les conditions du milieu. Si l'hérédité pouvait produire le génie, il serait beaucoup plus fréquent. La plupart des hommes célèbres eurent des ascendants d'intelligence médiocre et leur descendance leur fut notoirement inférieure. Le Christ, Socrate, Jeanne d'Arc sont nés de familles obscures. Des savants illustres sont sortis des milieux les plus vulgaires, par exemple Bacon, Copernic, Galvani, Kepler, Hume, Kant, Locke, Malebranche, Réaumur, Spinoza, Laplace, etc.. J. J. Rousseau, fils d'un horloger, se passionne pour la philosophie et les lettres dans la boutique de son père ; d'Alembert, enfant trouvé, fut ramassé, pendant une nuit d'hiver, sur le seuil d'une église et élevé par la femme d'un vitrier. Ni l'ascendance, ni le milieu n'expliquent les conceptions géniales de Shakespeare.


    Les faits ne sont pas moins significatifs, lorsque nous considérons la descendance des hommes de génie. Leur puissance intellectuelle disparaît avec eux ; on ne la retrouve pas chez leurs enfants. Les fils connus de tel grand poète, de tel grand mathématicien, sont incapables des oeuvres les plus élémentaires dans ces deux modes de travaux. Parmi les hommes illustres, la plupart ont eu des fils stupides ou indignes. Périclès engendra deux sots tels que Parallas et Xantippe. Des dissemblances d'autre nature, mais aussi accentuées, se retrouvent chez Aristippe et son fils Lysimaque, chez Thucydide et Milésias. Sophocle, Aristarque, Thémistocle ne furent pas mieux partagés dans leurs enfants. Quel contraste entre Germanicus et Caligula, entre Cicéron et son fils, Vespasien et Domitien, Marc Aurèle et Commode ! Et des fils de Charlemagne, d'Henri IV, de Pierre le Grand, de Goethe, de Napoléon, que peut-on dire ?


    Il est des cas cependant où le talent, la mémoire, l'imagination, les plus hautes facultés de l'esprit, semblent héréditaires. Ces ressemblances psychiques entre parents et enfants s'expliquent par l'attraction et la sympathie. Ce sont des esprits similaires, attirés les uns vers les autres par des penchants analogues et que d'anciens rapports ont unis. Generans generat sibi simule. En ce qui concerne les aptitudes musicales, on peut constater ce fait dans les cas de Mozart et du jeune Pepito. Mais ces deux personnages dépassent de haut leurs ascendants. Mozart trône parmi les siens comme un soleil parmi d'obscures planètes. Les capacités musicales de sa famille ne suffisent pas à nous faire comprendre qu'à 4 ans il ait pu révéler des connaissances que personne ne lui avait encore enseignées, et montrer une science profonde des lois de l'harmonie. Lui seul est devenu célèbre ; tous les autres Mozart sont restés ignorés. Evidemment, quand ces hautes intelligences le peuvent, afin de manifester plus librement leurs facultés, elles choisissent, pour se réincarner, un milieu où leurs goûts sont partagés et où les organismes matériels sont, de génération en génération, exercés dans le sens qu'ils poursuivent. Cela se rencontre particulièrement parmi les grands musiciens, pour qui des conditions spéciales de sensation et de perception sont indispensables. Mais, dans la plupart des cas, le génie apparaît au sein d'une famille, sans précédent et sans successeur, dans l'enchaînement des générations. Les grands génies moralisateurs, les fondateurs de religion : Lao-Tsé, le Bouddha, Zarathustra, le Christ, Mahomet, appartiennent à cette classe d'esprits. C'est aussi le cas pour ces puissantes intelligences qui portèrent ici-bas les noms immortels de Platon, Dante, Newton, G. Bruno, etc..


    Si les exceptions brillantes ou funestes, créées dans une famille par l'apparition d'un homme de génie ou d'un criminel, étaient de simples cas d'atavisme, on retrouverait dans la généalogie familiale l'ancêtre qui sert de modèle, de type primitif à cette manifestation. Or ce n'est presque jamais le cas, ni dans un sens ni dans l'autre. On pourrait nous demander comment nous concilierons ces dissemblances avec la loi des attractions et des similitudes, qui semble présider au rapprochement des âmes. La pénétration dans certaines familles d'êtres sensiblement supérieurs ou inférieurs, qui y viennent donner ou recevoir des enseignements, exercer ou subir des influences nouvelles, est facilement explicable. Elle peut résulter de l'enchaînement de destinées communes qui, sur certains points, se rejoignent et s'enlacent comme une conséquence d'affections ou de haines échangées dans le passé, forces également attractives qui réunissent les âmes sur des plans successifs, dans la vaste spirale de leur évolution.


    *

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    Pourrait-on expliquer par la médiumnité les phénomènes signalés plus haut ? Quelques-uns l'on tenté. Nous-même, dans un précédent ouvrage5, avons reconnu que le génie doit beaucoup à l'inspiration, et celle-ci est une des formes de la médiumnité. Mais nous ajoutions que, dans les cas où cette faculté spéciale s'accusait nettement, on ne pouvait considérer l'homme de génie comme un simple instrument, ce qu'est avant tout le médium proprement dit. Le génie, disions-nous, est surtout un acquis du passé, le résultat de patientes études séculaires, d'une lente et douloureuse initiation. Ces antécédents ont développé chez l'être une profonde sensibilité qui l'ouvre aux influences élevées.


    Il y a une différence sensible entre les manifestations intellectuelles des enfants prodiges et la médiumnité prise dans son sens général. Celle-ci a un caractère intermittent, passager, anormal. Le médium ne peut exercer sa faculté à toute heure ; il lui faut des conditions spéciales, parfois difficiles à réunir ; tandis que les enfants prodiges peuvent utiliser leurs talents à tout moment, d'une façon permanente, comme nous le ferions nous-mêmes de nos propres acquisitions mentales.


    Si nous analysons avec soin les cas signalés, nous reconnaîtrons que le génie des jeunes prodiges leur est bien personnel ; l'application en est réglée par leur propre volonté. Leurs oeuvres, tout originales et étonnantes qu'elles paraissent, se ressentent toujours de leur âge et n'ont pas le caractère qu'elles revêtiraient, si elles émanaient d'une haute intelligence étrangère. Il y a dans leur façon de travailler et d'agir des recherches, des hésitations, des tâtonnements, qui ne se produiraient pas s'ils étaient les instruments passifs d'une volonté supérieure et occulte. C'est ce que nous constatons chez Pepito notamment, sur le cas duquel nous nous sommes étendu.


    On pourrait admettre d'ailleurs que, chez certains individus, ces deux causes : l'acquis personnel et l'inspiration extérieure, se combinent, se complètent l'une par l'autre. La doctrine de la réincarnation n'en serait pas affaiblie pour cela.


    C'est toujours à elle qu'il faut recourir lorsqu'on aborde par quelque côté le problème des inégalités. Les âmes humaines sont plus ou moins développées suivant leur âge et surtout suivant l'emploi qu'elles ont fait du temps vécu. Nous n'avons pas tous été lancés à la même heure dans le tourbillon de la vie. Nous n'avons pas tous marché du même pas, déroulé de la même façon le chapelet de nos existences. Nous parcourons une route infinie ; de là vient que nos situations et nos valeurs respectives nous semblent si différentes ; mais le but est le même pour tous. Sous le fouet des épreuves, sous l'aiguillon de la douleur, tous montent, tous s'élèvent. L'âme n'est pas faite de toutes pièces, elle se fait ; elle se construit elle-même à travers les temps. Ses facultés, ses qualités, son avoir intellectuel et moral, loin de se perdre, se capitalisent, s'accroissent de siècle en siècle. Par la réincarnation, chacun vient, pour en poursuivre l'exécution, reprendre la tâche d'hier, cette tâche de perfectionnement interrompue par la mort. De là, la supériorité éclatante de certaines âmes qui ont beaucoup vécu, beaucoup acquis, beaucoup travaillé. De là, ces êtres extraordinaires qui apparaissent ça et là dans l'Histoire et projettent de vives lueurs sur la route de l'humanité. Leur supériorité n'est faite que de l'expérience et des labeurs accumulés.


    Considérée sous cette lumière, la marche de l'humanité revêt un caractère grandiose. Elle se dégage lentement de l'obscurité des âges, émerge des ténèbres de l'ignorance et de la barbarie, et avance à pas mesurés au milieu des obstacles et des tempêtes. Elle gravit la voie âpre, et, à chaque détour de sa route, entrevoit mieux les grandes cimes, les sommets lumineux où trônent la sagesse, la spiritualité, l'amour.


    Et cette marche collective est aussi la marche individuelle, celle de chacun de nous. Car cette humanité, c'est nous-mêmes ; ce sont les mêmes êtres qui, après un temps de repos dans l'espace, reviennent de siècle en siècle, jusqu'à ce qu'ils soient mûrs pour une société meilleure, pour un monde plus beau. Nous étions parmi les générations écoulées et nous serons parmi les générations à venir. En réalité, nous ne formons qu'une immense famille humaine en marche pour réaliser le plan divin écrit en elle, le plan de ses magnifiques destinées.


    Pour qui veut y prêter attention, tout un passé vit et tressaille en nous. Si l'Histoire, si toutes les choses anciennes ont tant d'attrait à nos yeux, si elles éveillent en nos âmes tant d'impressions profondes, parfois douloureuses, si nous nous sentons vivre de la vie des hommes d'autrefois, souffrir de leurs maux, c'est parce que cette histoire est la notre. L'empressement mis par nous à étudier, à recueillir l'oeuvre des aïeux, les impulsions soudaines qui nous portent vers telle cause ou telle croyance, n'ont pas d'autre raison d'être. Lorsque nous parcourons les annales des siècles, nous passionnant pour certaines époques, quand tout notre être s'anime et vibre aux souvenirs héroïques de la Grèce ou de la Gaule, du moyen âge, des croisades, de la Révolution, c'est le passé qui sort de l'ombre, s'anime et revit. A travers la trame tissée par les siècles, nous retrouvons les propres angoisses, les aspirations, les déchirements de notre être. Le souvenir en est momentanément voilé en nous ; mais si nous interrogions notre subconscience, nous entendrions sortir de ses profondeurs des voix tantôt vagues et confuses, tantôt éclatantes. Ces voix nous parleraient de grandes épopées, de migrations d'hommes, de chevauchées furieuses qui passent comme des ouragans, emportant tout dans la nuit et dans la mort. Elles nous entretiendraient aussi des vies humbles, effacées, des larmes silencieuses, des souffrances oubliées, des heures lourdes et monotones passées à méditer, à oeuvrer, à prier dans le silence des cloîtres ou la vulgarité des existences pauvres et désolées.


    A certaines heures, tout un monde obscur, confus, mystérieux, se réveille et vibre en nous, un monde dont les bruissements, les rumeurs nous émeuvent et nous enivrent. C'est la voix du passé ; elle parle dans la transe somnambulique et nous raconte les vicissitudes de notre pauvre âme, errant à travers le monde. Elle nous dit que notre moi actuel est fait de nombreuses personnalités qui se retrouvent en lui comme les affluents dans un fleuve, que notre principe de vie a animé bien des formes, dont la poussière repose là-bas parmi les débris des empires, sous les vestiges des civilisations mortes. Toutes ces existences ont laissé au plus profond de nous-mêmes des traces, des souvenirs, des impressions ineffaçables.


    L'homme qui s'étudie et s'observe sent qu'il a vécu et revivra ; il hérite de lui-même, récoltant dans le présent ce qu'il a semé autrefois, et semant pour l'avenir.


    Ainsi s'affirment la beauté et la grandeur de cette conception des vies successives, qui vient compléter la loi d'évolution entrevue par la science. S'exerçant à la fois dans tous les domaines, elle répartit à chacun suivant ses oeuvres et nous montre, au-dessus de tout, cette majestueuse loi du progrès qui régit l'univers et entraîne la vie vers des états toujours plus beaux, toujours meilleurs.





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    DISSONANCE COGNITIVE

    La dissonance cognitive est un construit élaboré par Léon Festinger au début des années 1950. L'individu en présence de cognitions (connaissances, opinions ou croyances sur l’environnement, sur soi-même ou sur son propre comportement) incompatibles entre elles ressent un état de tension désagréable motivant sa réduction (l'état de dissonance cognitive). On parle de modes de réduction de la dissonance cognitive pour désigner les stratégies de restauration d'un équilibre cognitif.


    Il y a dissonance quand certaines personnes croient à la fin du monde pour tel jour précis et qu'à ce jour rien n'arrive...


    La proposition fondamentale de la théorie de Léon Festinger (1957) est la suivante : l'individu tend à réduire la dissonance possible entre les différents éléments cognitifs présents. Un élément cognitif est tout ce qui peut devenir objet de connaissance chez l'individu : comportements, opinions, croyances, sanctions, sensations de douleur, etc.


    Il y a dissonance quand, de deux éléments se présentant ensemble, l'un implique la négation de l'autre. Cette incompatibilité n'est pas logique, elle est psychosociologique : deux éléments sont dissonants quand, pour une raison ou une autre, les individus familiers de la situation sociale étudiée estiment généralement que les deux éléments ne devraient pas être associés dans cette situation.


    Ainsi il y a dissonance quand certaines personnes croient à la fin du monde pour tel jour précis et qu'à ce jour rien n'arrive, quand des étudiants doivent subir un ensemble d'épreuves sévères pour pouvoir assister à des réunions ennuyeuses, quand sans raison apparente un jouet ou une friandise est interdit à un enfant.


    Des faits contredisant l'opinion qu'un enfant a sur lui-même le placent devant une dissonance cognitive : selon que l'enfant a une bonne ou mauvaise image de soi-même, il pourra attribuer un échec ou une réussite à l'environnement extérieur, au lieu de s'attribuer à lui-même le résultat. Pour réduire la dissonance cognitive, l'enfant va ainsi chercher des excuses plutôt que de remettre en cause ses convictions.


    Rosenthal et Jacobson, Pygmalion à l'école (1968), ont aussi mis à jour un phénomène qui peut trouver sens dans le cadre de la dissonance cognitive. Ils ont fait l'expérience suivante: on constitue deux groupes de rats identiques. Au moment où on les remet aux étudiants chargés de les dresser, une remarque indique que le premier groupe est composé d'animaux doués, alors que le second est de pauvre qualité. Les résultats du dressage confirment ce pronostic fantaisiste. Des expériences en milieu scolaire vont dans le même sens. Les dresseurs adaptent les résultats aux attentes pour réduire la dissonance. Plus surprenant, en milieu scolaire, le groupe d'enfants valorisé obtient objectivement de meilleurs résultats.


    La définition de l’état de consonance n'est pas moins générale : deux éléments sont consonants quand l’un des deux découle de l'autre, ou autrement dit quand l'un des deux implique psychologiquement l’autre. Le chercheur devra bien connaître l'ensemble de la situation qu’il étudie afin d'évaluer si elle est plutôt dissonante ou consonante. En suivant Beauvois et Joule (1981) il devra plus spécialement faire une distinction entre une cognition "génératrice" en ce qu'elle déclenche et oriente le travail cognitif, et d'autres cognitions qui ne sont pertinentes que dans la mesure où elles se rapportent à la cognition génératrice ou à son contraire. Le processus de réduction de la dissonance n'a pour fonction que de diminuer l'inconsistance dans laquelle la cognition génératrice (par exemple écrire un plaidoyer en faveur, d’une mesure sociale avec laquelle on n’est pas d'accord) est impliquée. La condition génératrice serait toujours la conscience de s'être engagé dans une action, elle suscite en cas de dissonance une recherche d’arguments consonants avec cet engagement. Ces arguments peuvent très bien être en contradiction entre eux et néanmoins réduire le taux de dissonance à condition que chacun soit consonant avec la cognition génératrice.


    Zajonc (1968) résume la théorie de la dissonance cognitive par les neuf propositions suivantes :


    La dissonance cognitive est un état pénible.


    L'individu essaie de réduire ou d'éliminer la dissonance cognitive et d’éviter tout ce qui l’augmenterait.


    Dans un état de consonance cognitive l'individu éviterait tout ce qui pourrait produire de la dissonance.


    L'intensité de la dissonance cognitive varie en rapport direct avec :


    - l’importance des cognitions concernées,

    - la proportion de cognitions ayant une relation dissonante


    L'intensité des tendances décrites en 2 et 3 est en rapport direct avec l’intensité de la dissonance.




    La dissonance cognitive peut être réduite ou éliminée :



    - en ajoutant de nouvelles cognitions ou

    - en changeant des cognitions existantes




    Ajouter de nouvelles cognitions réduit la dissonance


    - quand les nouvelles cognitions renforcent les éléments consonants et diminuent donc la proportion des éléments cognitifs qui sont dissonants,

    - quand les nouvelles cognitions diminuent l'importance des éléments cognitifs en état de dissonance.




    Changer des cognitions existantes réduit la dissonance quand :



    - leur nouveau contenu les rend moins inconsistants ou

    - leur importance diminue.


    Cette augmentation ou ce changement de cognitions peut se faire en changeant les aspects cognitifs de l'environnement, "par l'action".




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    NOSTRADAMUS


    Michel de Nostredame, qu'on appellera Nostradamus, a sans conteste était le plus grand visionnaire du millénaire. Il s'inspira pour écrire ses centuries., de méthodes kabbalistique, d'astrologie, de tradition judaïque, des prophéties de Jean de Jérusalem, mais aussi de livres de magie et de prophéties grecques. Ses prédictions s'étendent de l'an 1555 à 3797 après J.C. ! Elles sont composés sous forme de centuries., elles-même composées de quatrains.



    Lorsque commencera l'an mille qui vient après l'an mille, L'homme aura peuplé les cieux et la terre et les mers de ses créatures.


    Nostradamus fut, sans aucun doute, le prophète le plus prolifique et le plus médiatisé de ce millénaire. A l'exception de la Bible, les 942 quatrains des Centuries ont fait couler plus d'encre que les prophéties de tous les autres prophètes réunis. Il fut, d'abord et avant tout, un médecin dévoué et compatissant dont les connaissances allaient bien au-delà de celles de son temps.


    Michel de Nostredame (Nostradamus) naquit à St. Rémi de Provence, le 14 décembre, 1503. D'origine juive, selon les biographes, les parents de Nostradamus s'étaient établis en Provence sous le règne de René le Bon, dont la tolérance était alors légendaire. Le grand-père de Nostradamus, Pierre de Nostredame, médecin personnel de Jean, fils du duc de Lorraine, avait une florissante pratique dans la ville d’Arles, et ceci jusqu'au jour où les pharmaciens de la ville découvrirent qu'il concoctait ses propres remèdes, de beaucoup plus efficaces que les potions qu'ils donnaient à leurs propres patients. Chassé de la ville, le médecin suivit son maître à travers l'Europe, mais la mort de celui-ci, empoisonné à Barcelonne, le ramena en Provence où le père du défunt s’était établi et pour lequel il reprit du service.


    Michel était le fils de Jacques, un notaire très prospère. A la suite d'un édit proclamé en 1501 par le roi Louis XII, les parents de Michel s'étaient convertis, à regret, au catholicisme, et lorsqu'il naquit, celui-ci fut baptisé dans la foi catholique. Dès son jeune âge, le futur prophète manifesta les signes d'un esprit inquisiteur et très ouvert. Son grand-père maternel, Jean de Saint-Rémi, également médecin et compagnon de route de Pierre durant ses voyages en Europe, le fit venir chez lui afin de parfaire son éducation. Il lui enseigna les rudiments de la médecine, de l’astronomie et, bien sûr, de l’astrologie puisque cette science faisait partie des études médicales du XVIe siècle.


    Des liens très étroits ont toujours existé entre la médecine et l’astrologie. En fait, jusqu’au XVIIIe siècle, les deux sciences étaient inextricablement liées. L’étude de l’astrologie faisait partie de la formation médicale et son application était un élément vital dans le traitement des maladies. [Traduction - The Compleat Astrologer - Derek & Julia Parker]


    A la mort du grand-père, Michel retourna chez ses parents, et son éducation fut, en quelque sorte, prise en main par ses parents et son grand-père paternel Pierre de Nostredame. Celui-ci à son tour décédé, le jeune homme fut envoyé à Avignon, où sa passion pour l'astrologie lui valut le surnom de petit astrologue. Par ailleurs, il n'est pas exclus, même si les biographes n'en font pas mention, que le jeune Michel manifesta, dès le jeune âge, un don de clairvoyance qu'il dut toutefois tenir caché afin d'éviter les foudres de l'Inquisition de l'Église catholique qui associait toute manifestation psychique à la sorcellerie et à Satan.


    Ses études médicales complétées à l'Université de Montpellier, il obtint sa license et put enfin pratiquer la médecine. La peste s’étaient propagées en Europe dès le XIVè siècle et faisaient encore des ravages, y compris la Provence où s’étaient établis les parents de Nostradamus. Son dévouement au service des malades le fit connaître un peu partout dans le pays, et ses potions à base d'herbes médicinales, de même qu'un souci avant-gardiste de l'hygiène, lui permirent de soigner et de guérir, de nombreux patients atteints de la peste. Recevant un jour une invitation du renommé Jules-César Scaliger, humaniste, philosophe et l'un des hommes les plus érudits d'Europe, Nostradamus se rendit à Agen où celui-ci habitait. D'emblée, il fut conquis par son hôte, qui l'invita dès lors à demeurer chez lui. Scaliger offrit même de partager avec lui tout ce qu’il avait acquis en connaissances médicales, scientifiques et métaphysiques, ainsi que ses nombreux voyages.


    Marié une première fois lors de ce séjour, il devint veuf lorsque son épouse et ses enfants furent emportés par la peste. Après leur décès, la bisbille éclata entre Nostradamus et les parents de sa défunte épouse, en partie due au fait qu’il n’avait pu guérir leur fille et leurs petits-enfants alors qu’il en avait guéri tant d’autres, et aussi à cause d’une question de dot que la belle-famille réclamait. Tout cela, aggravé par une querelle entre lui et Scaliger et une très proche investigation de l’Église, força le prophète à s’exiler.


    Après de nombreux voyages, il s’établit finalement à Salon, en Provence, où il épousa une dame Anne Ponsard Gemelle dont il eut plusieurs enfants, entre autres l’ainé, César, auquel il adressa La Lettre à César dont il est question au début des Centuries. Nostradamus approchait la cinquantaine et sa réputation de clairvoyant avait pris de plus en plus d’ampleur. Connu à travers la France, il était devenu le confident de la reine Catherine, ce qui lui conféra une notoriété encore plus grande. Celle-ci était l’épouse de Henri II, dont le destin tragique allait être prédit par le prophète dans le quatrain I-35, et dans lequel il décrit les circonstances de la mort du roi lors d’une joute entre celui-ci et le comte de Montgomery.



    EXEMPLE DE PROPHETIES




    Prophétie n°2


    Lorsque commencera l'an mille qui vient après l'an mille,

    L'homme aura peuplé les cieux et la terre et les mers de ses créatures.

    Il ordonnera

    Il voudra les pouvoirs de Dieu

    Il ne connaîtra aucune limite.

    Mais chaque chose se retournera

    Il titubera comme un roi ivre

    Il galopera comme un chevalier aveugle

    Et à coups d'éperon il poussera sa monture dans la forêt,

    Au bout du chemin sera l'abîme.


    Chaque chose que l'homme a créé dans son désir de conquête, se retourne de plus en plus contre lui, sans que celui-ci n'y attache une grande attention, poursuivant toujours plus loin son désir de pouvoir...



    Prophétie n°6


    Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille.

    Le père prendra son plaisir avec sa fille.

    L'homme avec l'homme la femme avec la femme.

    Le vieux avec l'enfant impubère.

    Et cela sera aux yeux de tous.

    Mais le sang deviendra impur.

    Le mal se répandra de lit en lit.

    Le corps accueillera toutes les putréfactions de la terre.

    Les visages seront rongés les membres décharnés.

    L'amour sera haute menace pour ceux qui ne se connaissent que par la chair.


    La description parfaite de la pédophilie, de l'inceste, de l'homosexualité et du SIDA.



    Prophétie n°32


    Lorsque ce sera le plein de l'An Mille qui vient après l'An Mille.

    L'homme aura conquis le ciel.

    Il créera des étoiles dans la grande mer bleu sombre.

    Et il naviguera sur cette nef brillante.

    Nouvel Ulysse, compagnon du Soleil, pour l'Odyssée Céleste.

    Mais il sera aussi le suzerain de l'eau.

    Il aura construit de grandes cités nautiques.

    Qui se nourriront des récoltes de la mer.

    Il vivra ainsi en chaque point du grand domaine.

    Et rien ne lui sera interdit.


    L'âge d'or tant attendu marquera-t-il la conquête de l'espace et des océans ?





    NAUFFRAGE DU TITANIC


    L'écrivain Morgan ROBERTSON, publia un roman racontant l'histoire du naufrage d'un navire. Ce récit, bien que datant de 14 ans avant le drâme du Titanic, en est presque une copie. Le nom du bateau de ROBERTSON était le Titan. Il mesurait 244 mètres et déplaçait 70000 tones, le Titanic, 269 mètre pour 66000 tonnes. L'ouvrage fut publié aux Etats-Unis en 1898, sous le titre "Futility", et réédité en 1912, l'année même du naufrage, sous le titre "The Wreck of the Titan".


    En 1898, 14 ans avant le naufrage du Titanic, Morgan Robertson, écrivain de la mer,

    avait imaginé la catastrophe dans un roman visionnaire !


    Tous deux avaient trois hélices et atteignaient des vitesses de 24 à 25 noeuds. Dans le livre, le Titan pouvait recevoir 3000 personnes, équipage compris, et ses canots étaient en nombre insuffisant, mais personne ne s'en souciait car le Titan, avait été déclaré insubmersible pas ses concepteurs, comme sur le Titanic!


    LE NAUFRAGE DU TITAN


    Le roman de Morgan Robertson, "LE NAUFRAGE DU TITAN", nous livre une belle et héroïque histoire d'amour entre un marin courageux, une petite fille bravant le danger et une mère retrouvant enfin le bonheur complet. L'histoire raconte comment un navire de 75.000 tonnes et long de 243 mètres, fonçant à travers le brouillard à la vitesse de 15 mètres par seconde, va s’encastrer dans un iceberg en plein brouillard, au large de Terre Neuve, lors de sa première traversée de l’Atlantique.


    Morgan Robertson,, a conçu son récit comme un pamphlet contre la volonté dominatrice de la technique en général, et de l'impérialisme britannique en particulier. Tous les détails de contexte sont campés pour rendre haïssable et futile cette volonté de puissance ce qui mène le monde, à toute vapeur, vers la catastrophe. Le Titan cristallise toute la technologie, tout le savoir-faire humain en matière de construction navale, il est le plus grand vaisseau jamais construit par l'homme, le plus puissant, le plus rapide, et aussi le plus sûr. Equipé de caissons étanches, il est présumé insubmersible. Ce géant a été conçu pour assurer par tous temps, en toutes saisons, la traversée de l'Atlantique Nord à une vitesse record.


    Au regard de cet argument publicitaire les deux risques possibles (le choc avec un autre navire, ou avec un iceberg) semblent un prix acceptable. En effet, si le navire heurte un autre navire, il le coupera en deux sans grand dommage, étant donné sa masse, et les assurances paieront; et s'il heurte un iceberg, il ne risque que des dégats mineurs, étant donné la conception révolutionnaire qui le rend insubmersible. C'est pourquoi la compagnie a donné comme consigne au capitaine de foncer dans le brouillard à toute vapeur pour établir un nopuveau record.


    Pour les mêmes raisons on a négligé les canots de sauvetage: il ne se trouve à bord que vingt-quatre chaloupes susceptibles d'embarquer cinq cents personnes. Le navire a battu, lors de son voyage inaugural, le record de la traversée, au retour de New York.

    La consigne a été donnée de forcer les machines pour battre un nouveau record. Un premier drame se déroule au début du voyage, pendant la nuit: un petit navire est coupé en deux par le Titan, qui n'a pu l'éviter à cause de sa vitesse excessive. Mais le capitaine, qui obéit aux consignes de la compagnie, ordonne que l'on poursuive la route sans chercher à sauver les éventuels survivants. Il est tard et le drame est passé inaperçu des passagers, mais pas à quelques membres de l'équipage. Ces derniers sont convoqués dans le bureau du capitaine, qui achète leur silence.


    Il est tard et le drame est passé inaperçu des passagers, mais pas à quelques membres de l'équipage. Ces derniers sont convoqués dans le bureau du capitaine, qui achète leur silence. Mais l'un d'eux refuse ce marché. Il s'agit d'un ancien capitaine, qui déclassé, est redevenu simple matelot à la suite d'une histoire d'amour qui l'a fait tomber dans l'alcoolisme.


    L'homme, qui n'a plus rien à perdre, veut racheter l'échec de sa vie par une action d'éclat. Panique du capitaine, qui finit par trouver le point faible: à ce témoin récalcitrant, on va fournir du whisky à volonté, pour qu'à l'arrivée en Angleterre, il ne soit plus qu'une loque incapable de témoigner. Pendant ce temps-là le Titan s'achemine à toute vapeur vers son destin. Pour éviter que Rowland, le témoin gênant, ne soit au contact des passagers, on l'a envoyé à l'avant du vaisseau. Là, quelques minutes avant la collision, on le voit discuter avec un officier du rafraîchissement subit de l'air, signe de la proximité de champs d'icebergs, dans une scène qui évoque irrésistiblement un moment intense du film de James Cameron (Titanic, 1998). Et ce qui suit ne l'évoque pas moins. Hurlement de la vigie: "Ice ahead. Iceberg, Right under the bows!". Manœuvre désespérée. Mais il est trop tard, le choc est inévitable; lancé à la vitesse de vingt-quatre nœuds, le géant glisse sur une sorte de plan de glace incliné, sa proue s'élève; puis il bascule et se couche sur le côté. Les chaudières explosent, entraînant dans une mort atroce tous ceux qui travaillent dans les soutes. Seulement deux barques pourront être mises à la mer. Le lendemain, la presse mondiale se déchaîne: l'invincible Titan, l'orgueil de la marine britannique, a coulé lors de sa troisième sortie, entraînant dans la mort presque tous ses passagers et marins.


    HASARD OU PROPHETIE


    Ce récit, évidemment, coupe le souffle, et on cherche d'abord à en savoir plus sur la personnalité de l'auteur. Ce qui n'est pas chose facile, car, comme il fallait s'y attendre, sa biographie s'est trouvée quelque peu auréolée de légende. Ainsi, la rumeur a couru qu'il était mort sur le Titanic. Mais l'histoire, si l'on peut dire, est trop belle pour être vraie.


    Morgan Robertson est mort en 1915, soit trois ans après la catastrophe; et comme son roman a été réédité en 1912, l'année du Titanic, il a sans doute été questionné sur sa prophétie. C'est probablement à cette occasion qu'il s'est expliqué sur son procédé d'écriture. Robertson avait, semble-t-il, la particularité d'écrire parfois dans un état médiumnique. Morgan Robertson est né en 1861 à Oswego, dans l'Etat de New York. Dès l'âge de seize ans, après le lycée, il devient marin et travaille dans la marine marchande de 1877 à 1886.


    Par la suite, il trouve un emploi dans une bijouterie; mais des problèmes de vue l'obligent à abandonner ce travail et à se consacrer à l'écriture. Il devient un spécialiste de la nouvelle et du roman maritimes. Bien qu'autodidacte, il possède une solide culture, et une puissante capacité d'expression et de réflexion, dont témoignent ses écrits. C'est un marginal, un homme révolté contre la société de son temps, qui passera toute sa vie dans les difficultés matérielles. Une certaine reconnaissance lui viendra sur le tard, avec la publication de ses œuvres complètes, alors qu'il est devenu presque aveugle. On le trouvera mort dans un hôtel d'Atlantic City, le 24 mars 1915, assis dans un fauteuil faisant face à la mer.


    De toute évidence, les constructeurs du Titanic n'ont jamais entendu parler du roman de Robertson, dont l'auteur, à la fin du siècle, reste à peu près inconnu. Et s'ils en avaient entendu parler, ils auraient appelé leur navire autrement.


    La "prophétie" de Robertson semble encore plus frappante quand on récapitule les circonstances des deux naufrages, et les ressemblances entre le Titanic et le Titan imaginaire: Les noms des navires, les cause lointaines, psychologiques et culturelles, du drame. Ll'orgueil du technicien fausse le jugement; on fonce dans le brouillard pour battre un record, au mépris des règlements et de la pludence la plus élémentaire. Les lieux: l'Atlantique nord, au large de Terre Neuve. L'époque de l'année: une nuit d'avril. La cause immédiate: la collision avec un iceberg. La cause des pertes humaines: le manque de chaloupes de sauvetage. Et la coïncidence est encore plus frappante quand on prend en compte les caractères techniques des deux navires. Robertson, qui a été marin, est solidement documenté. Aussi, quand il décrit le Titan, il utilise les projets techniques de son temps. Le Titan incarne le sommet de la technologie de 1898, le sommet de la démesure réalisable; probablement mis en chantier quelques années après la publication du roman, vu les délais de construction, le Titanic concrétise les plans des ingénieurs de la fin du XIXè siècle.


    L'affaire des chaloupes manquantes, si frappant à première vue, l'est moins quand on se dit qu'assez vraisemblablement c'était une pratique de l'époque de n'embarquer que le nombre de canots de sauvetage exigé par la loi, pour gagner de la place, et que cette pratique a été relevée et stigmatisée dans le cas du Titanic, tout simplement parce qu'il y a eu naufrage. Que le vaisseau soit britannique n'a rien d'étonnant; à l'époque de Victoria l'Angleterre est la première puissance mondiale et domine les mers. D'autre part, où mettre en scène un vaisseau si révolutionnaire, si ce n'est sur la ligne de l'Atlantique nord, où le trafic est le plus important? Et comme l'iceberg est le seul obstacle capable de venir à bout d'un navire présumé insubmersible, comme d'autre part il incarne au mieux, face aux entreprises futiles des hommes, la permanence de l'implacable réalité cosmique, il faudra que le Titan heurte un iceberg. De ce fait, la rencontre fatale ne pourra avoir lieu qu'au large de Terre Neuve; de nuit, pour fournir l'absence de visibilité; et au mois d'avril, parce que c'est l'époque où les icebergs se détachent de la banquise.


    Sur le pont du Titanic comme sur le pont du Titan, on a discuté, quelques minutes avant la catastrophe, du refroidissement de l'atmosphère imputable à d'éventuels icebergs, ce qui est normal, car les icebergs n'ont pas pour propriété connue de réchauffer l'atmosphère. Reste un point intrigant, le nom des deux vaisseaux. A première vue la coïncidence est si frappante qu'elle nous fait changer d'ordre de probabilité, et semble accréditer la thèse de la prophétie. Pourtant, c'est l'imaginaire de l'hybris qui meut la catastrophe imaginaire comme la catastrophe réelle; et, pour incarner l'hybris prométhéenne, quoi de plus indiqué qu'un Titan? De plus, la White Star avait déjà à l'époque lancé sur mer l'Océanic, le Teutonic, le Majestic, tous des navires rivalisant en taille, en puissance et en luxe. Ayant imaginé pour son histoire un immense paquebot, que lui restait-il comme autre nom pour traduire l'idée du gigantisme, hormis celui de Titan?


    On compte parmi les victimes du naufrage du TITANIC le célèbre journaliste W.T. Stead qui dans la critique qu'il avait faite du livre de Morgan Robertson avait conclu par cette phrase: "c'est exactement ce qui pourrait se passer si les grandes compagnies de paquebotes persistent à ne pas prévoir assez de chaloupes de sauvetage pour tout le monde !"


    Les comptes rendus de la vénérable Society for Psychical Research regorgent de tels témoignages de personnes ayant eu la vision d’une catastrophe prochaine. Mais Roberston en a fait un livre, ce qui donne bien plus de poids à son expérience et à son récit.




    COLD READING

    Le cold reading est une technique utilisée par les tarologues (ceux qui lisent dans les tarots), les voyants, médiums, chiromanciens, iridologues, astrologues et parfois les vendeurs, pour recueillir des informations sur un sujet-client. Le procédé commence par une observation attentive, associées à une bonne connaissance des statistiques et de la nature humaine.


    La connaissance de la technique du cold reading est essentielle pour le sceptique car il lève le voile de mystère des prétendus voyants et médium, et fait la lumière sur beaucoup de phénomènes paranormaux.


    En partant de ces points de départ, des formulations assez générales sont faites, formulations qui sont probablement vraies pour presque tout le monde (comme celles-ci). Le retour (feedback) visuel ou verbal du sujet étudié est alors utilisé pour poursuivre vers des affirmations de plus en plus précises tout en laissant de côté les voies sans issues, et ceci sans arrêt, en aiguisant les conjectures initiales vers des conclusions de plus en plus exactes. Dans les mains d'un expert, la technique peut être terriblement efficace.


    Le cold reading est une addition de différentes méthodes dans l'unique but de glaner des informations étonnamment exactes sur la personnalité du sujet et de ses problèmes, avec un effort apparemment invisible, imperceptible. Par définition, ces informations sont ramassées sur le tas pendant la conversation, grâce à une observation vive et une bonne mémoire. Au contraire, les termes anglophones "hot reading" (lecture "à chaud") s'appliquent à l'information recueillie avant le contact visuel ou physique, habituellement par le canal de bases de données spéciales, ou de sources médiatiques. Les "lecteurs à froid", eux, n'ont pas besoin de compter sur de telles sources. Tout ce dont ils ont besoin est d'une interaction avec le sujet. Avant chaque échange, la plupart des spécialistes de cette technique possèdent déjà une information de base reposant sur une connaissance des probabilités et des dénominateurs communs de la condition humaine.


    Les probabilités et les statistiques s'immiscent dans ce schéma d'une manière aussi simple et banale qu'une connaissance, par exemple, que la plupart des noms masculins dans notre culture commencent par la lettre "J" ou "F", alors que la plupart (ou beaucoup statistiquement) de prénoms féminins débutent par un "C". Ceci sera traduit par une affirmation du genre "je vois une femme dans votre vie, son nom commence par un C".


    Un autre exemple de cette manipulation sera "Je vois des palmiers près de l'eau". Si le sujet habite dans le nord et semble un minimum fortuné, il y aura une forte probabilité pour que celui-ci ait prévu de partir en vacances, et le "devin" aura vu juste, plus spécialement encore s'il n'existe aucunes limitations temporelles comme le passé ou le futur, ou peut-être la vision se réfèrera-t-elle à un ami du sujet.


    Les hypothèses et suppositions sur les motivations et les désirs touchant ou stimulant la plupart des êtres humains vont ensuite aider ces pseudo-voyants, ces "cold readers" (lecteurs à froid), dans leurs prédictions. La plupart des gens seraient d'accord avec cette description : "Je vois que vous avez un (ou des) problème financier qu'il vous faut régler". Qui n'en a pas ? Le mot "financier" peut tout aussi facilement être remplacé par "sexuel" ou "travail" ou "relationnel" et rester valide pour pratiquement tout le monde.


    Le cold reader se doute bien que si vous venez le voir, c'est qu'il y a quelque-chose dans votre vie qui ne va pas et que vous voudriez bien éclaircir ou prévoir. Va-t-on voir son médecin quand tout va bien?


    Les cold readers commencent par recueillir le maximum de renseignements sur l'individu qu'il leur est possible : les vêtements, la façon de discuter, l'âge apparent, le physique, le statut socio-économique et les manières. Même les yeux et les mains peuvent devenir des indices. Pendant cette première évaluation, le voyant compétent fera rapidement la part des classifications possibles dans lesquelles le sujet pourra entrer. De ces déductions préliminaires, une seule prédiction exacte peut être faite, mais il n'est pas encore temps pour plus de précision. Ces suppositions initiales sont alors testées dans des déclarations générales touchant légèrement des problèmes probables, attendant à chaque fois les réactions du sujet en retour.


    C'est ensuite l'étape cruciale. Les réactions des clients guident alors le pseudo devin dans ses déclarations et affirmations, en lui permettant d'aller du tout général au plus spécifique, le feedback du sujet le dirige vers des affirmations de plus en plus précises sur ce qui inquiète le client, lui permettant d'abandonner les impasses ou les mauvaises hypothèses. Comme de plus en plus d'affirmations justes et précises sont réalisées, le client devient de plus en plus convaincu que le cold reader devine effectivement la vérité par quelques moyens extra-sensoriels. Le retour de l'information, la réaction du client, le "feedback" est le filon du cold reader, s'il est à court de rétroaction il existe quelques méthodes efficaces pour soutirer quelques réactions, comprenant le bluff et une "lecture des muscles". Le bluff se cache derrière des déclarations subtiles destinées à suggérer une réaction. Elles peuvent comprendre des remarques comme "J'ai le sentiment que ..." ou "je veux dire que ..." etc. Ce ne sont pas des questions directes mais elles peuvent être vraiment efficaces pour engendrer une réponse. Le plus souvent, la personne ne se rend même pas compte qu'elle a répondu à ces "questions".


    Après un délai variable, le pseudo-voyant répètera ce qu'il vient juste d'apprendre, à la grande stupéfaction de son auditoire. Le retour d'information verbal, le bluff et les autres stratagèmes aident à expliquer le succès phénoménal des hotlines sur la voyance, industrie générant des millions de chiffre d'affaire. Le feedback visuel n'est pas vital pour les praticiens expérimentés de cette forme de manipulation, le feedback verbal seul souvent suffit à fournir assez d'informations tellement les sujets qui appellent sont semblables à des livres virtuellement ouverts. Privé de ce feedback, le processus de cold reading s'arrêterait.


    La "lecture des muscles" est un autre outil pour subrepticement amasser de l'information. Cela demande un contact direct avec la personne étudiée, soit en tenant sa main ou un bras ou en touchant quelque-chose que porte le client comme un mouchoir. Un contact comme celui-ci permet la "lecture" des mouvements musculaires involontaires pouvant être utilisés pour mesurer les réactions des clients. Ces réactions informent le "lecteur à froid", lui font savoir s'il "brûle" ou s'il s'éloigne, ce qui lui permet de partir d'affirmations générales vers de plus détaillées.


    Ces diseurs de bonne aventure savent parfaitement qu'un certain aspect de la psychologie humaine les aidera dans leur effort. Un phénomène, appelé la "validation subjective" ou la mémoire sélective, joue un rôle très important. Il est responsable du fait que l'on se souvient des évènements significatifs et qu'on a tendance à oublier ceux qui sont insignifiants ou défavorables. Chaque assertion du voyant qui se révèlera exacte sera facilement retenue et le grand nombre de celles qui sont tombées à côté sera oublié. L'effet Forer s'associe à la mémoire sélective mais est encore plus conforme au scénario du cold reading. Il établit qu'en général, lorsqu'on est décrit par quelqu'un qui ne nous connaît pas, comme un voyant ou un astrologue, on ferme les yeux sur les affirmations inexactes et les déclarations en général sont considérées comme justes et précises. Ces phénomènes psychologiques bien connus tendent à fausser la mémoire des évènements passés et les empêchent d'être replacés dans leur contexte réel.


    COMMENT DEVENIR UN EXELLENT COLD READER?


    Rappelez-vous que l'ingrédient clé d'une lecture à froid réussie est d'abord la confiance du sujet.

    Si vous semblez et agissez d'une manière qui montre que vous êtes convaincu par ce que vous faîtes et que vous y croyez fermement, vous serez même en mesure de vendre une mauvaise prédiction ou lecture à votre victime. Un des dangers cependant de jouer ce rôle et que vous pourriez vous-même vous mettre à croire que vous prédisez réellement le véritable caractère de votre client !

    Faîtes une utilisation créative et intelligente des dernières statistiques, sondages ou enquêtes.

    Ces dernier(e)s peuvent vous fournir plus d'informations à propos de ce que chaque CSP de notre société croit, fait, veut, se soucie, etc. Par exemple : si vous êtes certain des origines de votre sujet, de son niveau d'éducation, de la religion ou profession de ses parents, vous détenez des informations qui pourront vous permettre de prédire avec une forte probabilité de réussite ses intentions de vote et ses attitudes en ce qui concerne plusieurs sujets.


    Mettez en scène votre don de voyance.

    Restez modeste quant à vos talents. Ne faites pas de déclarations exagérées. Vous mettrez ainsi votre victime en confiance. Vous ne faites pas un concours de perspicacité : vous avez le pouvoir de prédire sa vie, son caractère, qu'il ou elle croit en vous ou non.


    Obtenez au préalable la coopération de votre sujet.

    Comprenez bien que le succès de votre don dépend autant de la participation de votre sujet que de vos efforts. (Après tout, vous avez derrière vous une carrière splendide de voyant, vous n'êtes pas à l'essai, votre client si !). Affirmez qu'à cause parfois de la barrière et des difficultés du langage et de la communication, vous pourriez ne pas toujours être clair dans la signification de ce que vous dites (un peu comme les psychanalystes qui se cachent derrière un langage obscur pour dire des banalités ou dire n'importe quoi). Dans ce cas, le sujet devra s'efforcer d'ajuster la lecture que vous ferez à sa propre vie. Servez-vous de ces deux esquives éprouvées : premièrement vous avez un alibi au cas ou votre lecture ne passe pas : c'est forcément de la faute du sujet, pas la vôtre ! Secondement, le sujet doit s'efforcer d'ajuster vos banalités et vos généralités à ses conditions de vie particulières. Plus tard, quand il se souviendra de votre consultation, il vous créditera d'autant plus des détails vrais que vous avez effectivement donnés. C'est crucial. Votre révélation sera couronnée de succès seulement si le sujet reste actif. Le bon voyant est celui qui, délibérément ou inconsciemment, force le sujet à chercher dans son esprit un sens à ses déclarations.


    Utilisez un accessoire comme des Tarots, une boule de cristal, la paume de la main, etc.

    Le recours à un support a deux buts. Premièrement, cela ajoute une certaine "atmosphère" à la consultation. Ensuite, (et le plus important) cela vous donne le temps de réfléchir à votre prochaine question et/ou déclaration et de la formuler. Au lieu de juste être assis là, pensant à ce que vous allez dire, vous pouvez vous mettre à vous concentrer sur vos cartes, sur votre boule de cristal... Vous pouvez choisir de tenir la/les mains de votre sujet. Cela vous aidera à sentir ses réactions face à vos affirmations. Attention ! Si vous utilisez la chiromancie, vous devrez étudier un peu afin d'en connaître la terminologie. Cela vous autorisera quelques égarements d'un semblant d'intelligence et de vous concentrer rapidement sur les intérêts de votre client : "voulez-vous que l'on se concentre sur votre ligne de coeur ou votre ligne de richesse ?"


    Ayez un stock de phrases toutes faîtes prêt à l'emploi.

    Même durant une consultation de cold reading, un saupoudrage léger de phrases toutes faîtes et banales apportera du corps à votre ouvrage et vous aidera à boucher les trous et à faire du remplissage pendant que vous penserez à des formulations plus précises. Utilisez-les pour commencer. La paume de la main, les tarots et autres manuels de diseurs de bonne aventure sont des sources intéressantes de bonnes phrases.


    Ouvrez bien les yeux !

    Servez-vous de vos autres sens tout autant. Evaluez votre sujet en observant ses vêtements, bijoux, manières et discours. Même une évaluation grossière peut vous fournir les bases d'une bonne consultation. Regardez donc prudemment les réponses de votre sujet à vos déclarations. Vous apprendrez rapidement à reconnaître lorsque vous aurez fait mouche !


    Allez à la pêche.

    Un bon moyen pour obtenir du sujet qu'il vous parle de lui. Ensuite vous reformulez ce qui a été dit et le répétez à votre client. Un des moyens pour aller à la pêche est d'exprimer chaque déclaration comme une question puis d'attendre la réponse. Si la réponse ou la réaction est positive, vous transformez votre formulation initiale en affirmation positive. Souvent le sujet répond lui-même à la question implicitement. Plus tard, il (ou elle) oubliera avoir été la source de l'information. En faisant vos assertions sous forme de questions, vous forcez le sujet à chercher dans sa mémoire et à retrouver des exemples spécifiques collant à votre déclaration générale.


    Apprenez à être à l'écoute

    Pendant votre consultation votre client interviendra pour parler d'incidents que vous aurez touchés du doigt. Le bon voyant autorise son client à parler autant qu'il veut et comme il veut. On peut parfois voir des voyants qui n'ouvrent pratiquement pas la bouche parce que leur sujet aura parlé 75% du temps. Ces derniers vous diront ensuite que leur voyant est exceptionnel et qu'il sait tout ! Le fait est que souvent, ceux qui vont voir un voyant le font parce qu'ils cherchent quelqu'un à qui parler de leurs problèmes et ont souvent déjà décidé de ce qu'ils allaient faire, ils ont simplement besoin d'une confirmation de leurs choix ou d'un soutien dans leurs actes.


    Dramatisez votre lecture

    Restituez le peu d'information que vous avez avec grandeur. Faites-en beaucoup. Prenez des images pour exprimer chaque révélation. N'ayez pas peur d'être un peu acteur.


    Donnez toujours l'impression que vous en savez plus que ce que vous dites.

    Le bon "lecteur à froid", tout comme le médecin de famille, agit toujours comme s'il en savait plus. Une fois que vous aurez persuadé votre sujet que vous savez telle chose, telle information, que nous pouviez pas savoir (normalement), le sujet admettra que vous savez tout. A ce moment, il s'ouvrira et se confiera.


    N'ayez pas peur de flatter votre client à chaque occasion.

    Un sujet occasionnel protestera. Dans ce cas, vous pouvez ajoutez : "Vous êtes toujours méfiant envers ceux qui vous flattent. Vous ne pouvez pas croire que si quelqu'un dit du bien de vous, il le fasse gratuitement sans avoir une petite idée derrière la tête."




    La règle d'or.


    Toujours dire au sujet ce qu'il veut entendre !




    EFFET BARNUM

    Phinéas T. Barnum était loin de se douter que son nom passerait non seulement à l'histoire de la psychologie, mais également à celle des spectacles populaires. On attribue au patron du célèbre cirque américain deux phrases qui expliquent, à ses yeux, le succès de son entreprise. La première, qui affirme qu'« à chaque minute naît un gogo », évoque l'indéracinable crédulité de tout un chacun et la seconde nous dit que pour être populaire « il faut réserver à chacun un petit quelque chose ». C'est sans doute la raison pour laquelle le psychologue Paul Meeh a nommé « effet Barnum » l'importante illusion perceptive qui porte aussi le nom d'effet de validation subjective.


    L’effet Barnum consiste en notre tendance à voir dans un événement, un phénomène, une analyse, etc., ce que nous désirons voir, ce qui nous convient. Une fausse description de notre personnalité peut nous paraître précise et spécifique alors qu’elle est vague et qu’elle peut s’adapter à de nombreux sujets. En ce qui concerne l’astrologie l’effet Barnum peut être défini comme un penchant à accepter comme pertinent un thème qui ne nous correspond pas. On rencontre cet effet dans la graphologie et dans bien d’autres domaines.


    Avec un test très simple, il est possible de participer à une expérience qui donnera en cas de réussite une idée de l’effet Barnum. Il faut absolument suivre les indications à la lettre, il ne faut pas écrire n’importe quels noms ou prénoms mais de préférence des noms de personnes que l’on connait.


    Réalisation du test :


    Ecrire les chiffres de 1 à 11 dans une colonne descendante.

    Puis écrire le plus spontanément possible en suivant de haut en bas :


    - A côté des chiffres 1 et 2, écrire un nombre au choix

    - A côté des chiffres 3 et 7, inscrire le nom d'une personne du sexe opposé

    - A côté des chiffres 4, 5 et 6 écrire le nom de n'importe qui (ami, famille, etc.)

    - Ecrire quatre titres de chanson en 8, 9, 10 et 11 (une seule chanson à la fois)


    Résultat du test :


    - La personne nommée en place 3 est celle que vous aimez

    - Celle que l’on trouve en place 7 est une personne que vous appréciez beaucoup mais que vous ressentez comme problématique.

    - Vous tenez beaucoup à la personne mise en position 4.

    - La personne mise en place 5 est une personne qui vous connaît bien.

    - La chanson n° 8 est celle qui s'associe avec la personne en 3.

    - Le titre placé en 9 est la chanson pour la personne en 7.

    - La chanson donnée en 10 est celle qui en dit le plus sur votre état d’esprit.

    - La chanson placée en 11 est celle qui révèle vos sentiments par rapport à cette aventure bizarre qu’on appelle la vie.


    Ce test n’est pas probant à tous les coups mais on obtient parfois des résultats étonnants (jusqu’à 10 réponses “justes” sur 11 dans certains cas).





    Explication :


    Ne soyez pas trop déçu, ce petit jeu n’a évidemment aucune valeur. Il illustre simplement à quel point nous arrivons à interpréter des informations vagues et floues (les résultats du test) et à leur donner du sens. Nous sommes capables, à partir de suppositions incohérentes, d’accepter des interprétations sur nous-mêmes et de trouver en plus qu’elles ont du sens. Avec ce test, le résultat peut être convaincant car les données que nous fournissons viennent d’impulsions psychologiques plus ou moins conscientes.


    L’effet Barnum consiste en notre tendance à voir dans un événement, un phénomène, une analyse, etc., ce que nous désirons voir, ce qui nous convient. Une fausse description de notre personnalité peut nous paraître précise et spécifique alors qu’elle est vague et qu’elle peut s’adapter à de nombreux sujets. En ce qui concerne l’astrologie l’effet Barnum peut être défini comme un penchant à accepter comme pertinent un thème qui ne nous correspond pas. On rencontre cet effet dans la graphologie et dans bien d’autres domaines. Plusieurs des phrases que nous venons de lire dans ce test sont en fait très vagues : “une personne que vous appréciez beaucoup”, “que vous ressentez comme problématique”, etc.


    Il est possible de créer une “étude” astrologique de personnalité dans laquelle chacun se reconnaîtra quelle que soit sa date et son lieu de naissance. Ce genre d’étude passe-partout nous trompe parce qu’elle compense nos défauts par des qualités, ces dernières étant suffisamment valorisantes pour que l’ensemble soit acceptable.


    Tout un chacun est tenté d'accepter des descriptions vagues et générales de sa personnalité comme uniquement applicable à sa personne sans se réaliser que cette même description sera valable pour presque tout le monde. C'est ça, l'effet Forer. Le terme effet Barnum vient probablement du psychologue Paul Meehl, en référence à l'expression de Barnum selon laquelle un bon cirque doit "offrir quelque chose à tout le monde". Ce même phénomène est aussi connu sous le nom d' évaluation subjective.


    Faux espoirs, vanité, prendre ses rêves pour des réalités et la tendance de donner un sens à toutes ses expériences figurent parmi les explications les plus citées de l'effet Barnum.


    L'effet Barnum semble expliquer, en partie du moins, pourquoi tant de personnes, pourtant très intelligents, croient que l'astrologie, la cartomancie, la chiromancie, la numérologie, la graphologie, le spritisme, etc. "fonctionnent". Mais des études scientifiques rigoureuses concernant ces pseudo-sciences démontrent clairement qu'elles ne sont certes pas des instruments d'évaluation de la personnalité valables. Pourtant, toutes ces "disciplines" ont des clients satisfaits qui croient dur comme fer en leur exactitude et précision. Ces clients nient ou refusent de voir la plupart des déclarations fausses des praticiens. Souvent, par leurs propres paroles, actions, expressions corporelles et faciales, les clients fournissent eux-mêmes la plus grande partie des informations qu'un conseiller "psychique" les ressert en utilisant habilement des techniques de cold reading.




    AURA


    On appelle Aura une sorte d’atmosphère fluidique, provenant de la condensation des forces fluidiques que tout être humain possède. L’aura est une sorte de lumière floue qui rayonne autour de votre corps. L’aura est connectée avec des fluides cosmiques, et vous pouvez le renforcer à l’aide de certaines pratiques de méditations.


    Parait-il, nous pouvons voir notre aura. Vous pouvez, si vous le désirez, vous livrer à cette petite expérience. Le plus facile est de regarder simplement son doigt, l'index par exemple, en le fixant sous un certain angle et à courte distance (quelques centimètres tout au plus). La réussite de l'expérience dépend notamment de votre état d'esprit, ainsi, des tensions internes, la maladie, de même que des problèmes d'acuité visuelle ou d'éclairage (évidemment!) peuvent la faire échouer. Si cela devait être le cas, ne vous désolez pas et recommencez simplement à un meilleur moment et dans de meilleures conditions).


    A un moment donné, vous finirez bien par apercevoir une légère zone de flou, de couleur presque semblable à celle du doigt en question, mais un peu estompée. Vous verrez à ce moment là une toute petite partie de votre aura (la couleur peut varier) et vous "comprendrez", plus que vous ne pourrez l'expliquer faute de vocabulaire adéquat, le caractère immatériel et superposé ou juxtaposé de cette "chose".


    Noir jet = tolérance, souvenir, abandon de soi, détachement



    Noir chocolaté = intolérance, rejet de soi



    Marron chocolat = insatisfaction, frustration, jalousie



    Marron foncé = égoïsme



    Marron clair = bonté, paix et amitié



    Gris pâle = douceur, communication, bonté



    Gris plombé = tristesse, malaise, santé déficiente



    Gris clair = timidité, humilité, franchise



    verdâtre = procréation, fertilité



    Rouge, brun = avarice, frustration



    feu = amour, passion, désir



    cerise = amour pur, franchise



    Bleu clair = mysticisme rêveur



    Bleu foncé = religiosité, ferveur, infini



    lilas = spiritualité élevée



    Jaune, rouge = intellectualité forte



    or = intellectualité élevée



    Violet = dévotion, amitié et affection


    L’aura est très aisément perceptible par la voyance naturelle. Les voyants aperçoivent les auras teintées de couleurs diverses. Par expérience on classe ainsi le rapport de ces couleurs avec les différents caractère de la personne (voir tableau).





    PREMONITIONS


    Il y a une dizaine d’années une équipe de la télévision française est allée en Russie faire un reportage sur des sujets psi doués de clairvoyance (je dispose d’une copie du documentaire qui a été réalisé à cette occasion). Au bout de quelques jours, le responsable du tournage eut l’idée de mettre à l’épreuve d’une manière imprévue l’un des sujets. Il fut décidé qu’on lui suggérerait d’exercer ses dons sur un des techniciens de l’équipe.


    Le sujet psi -qui était une femme- accepta sans difficulté. Le technicien lui présenta l’une de ses jambes. Plusieurs fractures furent diagnostiquées, à travers le tissu du pantalon, par la voyante (appelons-la comme ça) qui se servait d’une grosse loupe de façon assez curieuse. Son diagnostic se révéla juste et les fractures réelles.


    Mais l’examen fut beaucoup plus étonnant lorsque cette femme s’intéressa à l’estomac du technicien, toujours en s’aidant de la loupe et à travers les vêtements. Elle déclara qu’elle distinguait quelque chose de blanc. L’homme avait effectivement consommé du fromage blanc peu de temps avant.


    Une question s’impose : à quoi reconnaît-on d’abord le fromage blanc ? On peut répondre sans hésiter : à sa blancheur. Mais l’intérieur de notre estomac étant totalement obscur les aliments qui y séjournent n’ont pas de couleur. Nous savons que c’est la lumière réfléchie par les objets qui nous les fait voir en couleur. Dans le noir toutes les matières sont uniformément incolores.


    Par ailleurs, la loupe ne pouvait être qu’une sorte de support sans véritable utilité puisque la distance focale à laquelle elle était tenue ne correspondait pratiquement jamais à la localisation réelle des organes explorés. Comment pouvait être défini le concept de fromage blanc si sa couleur n’entrait pas en jeu ? Par quel mystérieux canal parvenait l’information ? Nous sommes ici dans le domaine de l’inconnu.


    Ma mère était voyante. De son activité je garde un souvenir un peu trouble et forcément émouvant puisqu’il s'agit de ma mère et qu’elle a quitté ce monde depuis bien des années. Comme chez tous les voyants qui ont un certain succès, beaucoup de monde venait à la maison. Parmi les figures marquantes : une princesse Arabe, une ou deux comtesses originales et quelques figures atypiques du genre «médium». Mais la plus grande part de la clientèle était constituée de personnes influençables et naïves, les plus touchantes étant des paysannes apportant dans leurs paniers des cadeaux en nature.


    Je n’ai jamais demandé une consultation à ma mère, mais j’ai rendu visite à trois voyants bien après sa mort. L’un des trois est un homme peu connu (il est maintenant très malade à New York et n’exerce plus ; il faut peut-être même parler de lui au passé...). Les deux autres sont les deux plus célèbres voyantes de France puisqu’il s’agit de Yaguel Didier et de Maud Kristen, qui sont en activité toutes deux à Paris.


    Je ne retire de ces rencontres rien de transcendant à propos de mon avenir, sinon une prédiction très risquée mais juste : ces trois voyants m’ont en effet assuré contre toute logique qu’un de mes manuscrits les moins appréciés par les éditeurs (ils l’avaient tous refusé) paraîtrait quand-même. Mais ils m’ont surtout surpris par la connaissance qu’ils avaient de mon présent.


    Concernant mon entourage immédiat et sans que je leur donne aucune indication, ils ont «vu» tous les trois que :


    1 - Je vivais avec une femme artiste,

    2 - Elle était peintre,

    3 - Elle avait beaucoup de succès.




    Pourtant rien ne laissait à penser que je partageais la vie d’une femme peintre. Surtout : très peu de femmes peintres ont assez de succès pour vivre de leur art.


    Le voyant m’a étonné aussi en me disant éprouver des difficultés pour définir mon activité. Il me voyait écrire, mais sa «vision» était perturbée par des «images en couleurs». J’écrivais alors justement un livre sur Picasso...


    Je ne voyais alors que deux explications possibles à ces révélations précises : ou bien ces voyants avaient un «don» (perception de la pensée, etc.), ou bien ils faisaient faire une enquête sur leurs clients avant de les recevoir. La chose me paraissait possible car les consultations sont souvent très chères (leur prix élevé permettrait d’assumer des frais d’enquêtes), sans compter que chez les voyants connus, il s’écoule beaucoup de temps entre le moment de la prise du rendez-vous et l’entretien. Ils peuvent aussi tout simplement utiliser des banques de données. Avec ce genre de système, il suffit d’un prénom et d’un numéro de téléphone -justement ce que demande leur secrétariat lors du premier contact- -pour obtenir des renseignements sur une personne précise.


    Il y a cependant un détail piquant à signaler concernant Maud Kristen.Vers la fin de ma deuxième visite je lui demandais de me dire quelques mots sur une «personnalité» de mon entourage. Ajoutant qu’elle allait être un peu surprise, je m’apprêtais à saisir dans le porte-documents qui était à mes pieds une revue d’art illustrée de nombreuses photographies. Elle arrêta mon geste par cette phrase : «Ce n’est pas la peine de me montrer la photo, je vois très bien cette «personnalité» que vous aimez beaucoup : c’est votre chat !». Ne me laissant pas le temps d’exprimer ma surprise elle précisa : c’est un mâle tigré et castré.


    Le type de l’animal, son sexe, sa race, son état, avait été vu sans erreur. Ce n’était pas si évident : huit sortes d’animaux différents (chiens, souris, gerbilles, cochons d’Inde, merles, etc.) ont partagé ma vie dans ces années-là. La revue, aujourd'hui disparue, s’appelait «Artshop». La photo représentant mon chat faisait partie d’un ensemble de 248 reproductions photographiques.


    Maud Kristen a par ailleurs participé en France à plusieurs émissions de télévision dont une de la série «Mystères» que j’ai enregistrée. De toute évidence aucun truquage ne peut être suspecté ; ne serait-ce que parce que Maud Kristen est une femme intelligente. Elle se méfierait beaucoup d’un tournage arrangé, de peur qu’on lui tende un piège.


    On lui a mis en main un petit morceau de béton sans lui préciser qu’il s’agissait d’une parcelle du mur de Berlin. Quelques secondes après l’avoir tenu elle a parlé de tension, d’oppression, de souffrance («des gens ont pleuré»), d’un pays froid et triste, d’un endroit désertique et long. Lorsque l’animateur lui a demandé de préciser de quel pays il s'agissait elle a répondu : la Pologne.


    Cette voyante a fait plus difficile encore puisqu’elle a pronostiqué avec des résultats statistiquement extraordinaires les chiffres tirés par un générateur aléatoire pendant l’enregistrement. Cette séquence n’est pas passée à l’antenne parce qu’on a estimé qu’elle n’était pas assez spectaculaire. La personne qui m’a fait cette confidence m’a aussi raconté comment elle avait tendu un piège à Maud Kristen et que celle-ci l’avait aisément déjoué. Ce piège subtil consistait à présenter à la voyante -sans lui donner aucune information- un stylo ayant appartenu au père du témoin. Pour compliquer le jeu, le stylo fut échangé par un autre en tout point identique peu avant l’émission. Le «faux» stylo fut présenté à Maud Kristen sans lui dire un mot. A la vue de l’objet, celle-ci dit simplement : «Ce n’est pas le stylo de votre père.»



    Précognition : Ferdinand


    Chaque mois à Paris, une soirée organisée par des personnes qui s’intéressent à l’ufologie se tient non loin du Centre Georges Pompidou.


    Nous sommes en mars 1999. A la fin d’une de ces soirées, une amie anglaise me présente, sur le trottoir de la rue du Renard, un homme dont elle vient de faire la connaissance et qu’elle désigne sous le sobriquet de «Ferdinand-le-voyant». Cet homme, qui doit avoir une quarantaine d’années, a gardé un visage d’adolescent.


    Donna lui demande à brûle-pourpoint ce qu’il pense de moi, ajoutant en riant : «Attention, Michael est un malin !»


    Ferdinand me regarde un instant dans les yeux : «Malin, cet homme-là ? Mais non, c’est un enfant !»


    Je suis assez surpris par cette réaction car elle est juste : on m’a souvent reproché d’avoir raté mon entrée dans l’âge adulte.


    En riant je dis alors à Ferdinand qu’il est trop aimable avec moi, précisant que la femme à laquelle je vais téléphoner dans l’heure suivante me trouve malheureusement moins enfant qu’infantile.


    Il se passe alors une chose étonnante. Ferdinand répond sans attendre : «La personne dont vous parlez devrait faire masser sa jambe, le sang circule mal».


    L’intéressée s’appelle Eliane Larus. Elle vient tout juste de subir la pose d’une prothèse à la hanche. Le dénommé Ferdinand, qui me regarde toujours dans les yeux avec bienveillance, ajoute sans attendre : «Vous, c’est la gorge qui ne va pas bien. Elle est irritée mais c’est sans gravité».


    Je m’engouffre dans le métro assez pensif. A la station Châtelet, bondée malgré l’heure tardive, je m’aperçois tout à coup que je n’arrête pas de me racler la gorge. Aussitôt me vient à l’esprit cette certitude assez décevante : je suis en train de m’auto-suggestionner ; je m’invente un mal de gorge qui n’existait pas avant ma rencontre avec Ferdinand-le-voyant !


    Il est minuit moins le quart lorsque je descends à la station Place d’Italie. Cinq minutes plus tard, je suis chez moi. Un coup d’oeil depuis le balcon de la cuisine m’assure qu’Eliane Larus ne dort pas : il y a encore de la lumière dans sa chambre (la clinique Sainte Marie se trouve presqu’en face dans la même rue). Le temps de composer son numéro de téléphone et je commence à lui raconter ma toute récente rencontre.


    Au bout de quelques minutes Eliane me dit : « De l’autosuggestion ? Je ne crois pas pas ! Tu te racles la gorge depuis trois ou quatre jours ! « Elle a en fait raison : d’un naturel distrait, j’ai oublié ce mal de gorge qui s’est atténué aujourd’hui. Ferdinand-le-voyant avait donc raison.


    Je demande alors à mon interlocutrice : «Et toi, comment te sens-tu ?»


    - Moi ? ça va !.. Mais je viens d’avoir un problème de circulation à la jambe gauche !


    Quelques minutes plus tard je raccroche, très troublé, car une chose me semble certaine : Ferdinand n’a pas pu lire dans mes pensées une information que j’ignorais. La clairvoyance et la précognition m’apparaissent à partir de ce moment-là comme d’authentiques énigmes.




    Le cas Alexis Didier


    A l’heure où j’écris ces lignes, Bertrand Méheust travaille à la rédaction d’un essai -le premier en langue française- ayant pour sujet une période très active de la vie d’Alexis Didier.


    Didier fut le médium le plus extraordinaire du 19ème siècle. Ses dons furent certifiés par Robert Houdin, père de la prestidigitation moderne et adversaire éclairé des charlatans.


    Bertrand Méheust, qui assimile la voyance contemporaine à «une sorte de psychanalyse qui remue du sens», c’est à dire une pratique sans phénomènes très surprenants, est passionné par Alexis Didier. Si l’on songe à la brève mais fulgurante carrière de Didier on ne peut que lui donner raison.


    Alexis Didier s’embarque à 17 ans pour l’Angleterre en 1842. Il est timide, d’une intelligence très moyenne et ne parle pas l’anglais. En quelques mois il va devenir un sujet de curiosité très prisé de la société anglaise.


    Si l’on suppose que ses extraordinaires performances furent le résultat d’une complicité avec les expérimentateurs il faudra admettre que ce sujet psi et son tuteur ont été assez riches pour soudoyer des centaines de comparses, dont quelques personnalités de l’aristocratie anglaise. Il y eut par ailleurs du côté français des séances en présence de Victor Hugo, de George Sand, d’Alexandre Dumas et de bien d’autres figures de l’époque.


    Comme on l’a dit Alexis Didier n’était pas très intelligent mais lorsqu’il entrait en «transe» son esprit devenait plus vif que la moyenne de ses contemporains. Il pouvait lire des livres à distance, mais sa plus grande performance était sans doute son étonnante capacité à décrire avec précision des maisons inconnues de lui.


    Les expérimentateurs le mettaient à l’épreuve en sautant d’un lieu à l’autre sans prévenir. Cela donnait à peu près ceci : «Mon père possède un manoir non loin d’ici. Mais une de ses cousines vit près de Brighton. Vous suivez, Alexis ? La servante de cette femme est fiancée à un jeune homme qui se prénomme Henry et qui est employé dans une ferme... Alexis, décrivez-nous donc la ferme où travaille ce jeune homme! »


    Cette méthode, d’une difficulté apparemment insurmontable, faisait qu’on changeait parfois de pays. Ainsi, une demeure suisse dont un mur était décoré d’un tableau peu commun fut décrite avec une grande précision alors qu’Alexis et les personnes qui le mettaient à l’épreuve se trouvaient à Londres. Le tableau représentait Sainte Anne et la Vierge Marie mais surtout il était peint sur du marbre. Les oeuvres encadrées peintes sur marbre sont très rares. Après avoir décrit la scène représentée, Didier ajouta qu’il voyait l’arrière du tableau, que celui-ci n’était pas peint sur bois ni sur toile mais sur une matière grise et rugueuse comme de la pierre. Il précisa encore qu’on avait eut du mal à l’encadrer et donna sans se tromper le nom du peintre.


    Didier, qui n’a pratiquement jamais connu d’échec complet, présentait une particularité intéressante puisqu’en état de transe il lui arrivait souvent de ne pas reconnaître les objets qu’il décrivait. Les expérimentateurs prenaient alors conscience bien avant lui de la nature de ceux-ci.


    Tenant compte de la personnalité d’Alexis Didier et de la perspicacité de Bertrand Méheust on peut supposer que l’ouvrage de ce dernier sera passionnant.


    Sans rapport avec le cas Alexis Didier, Bertrand Méheust désigne sous le nom de «voyance faible» l’affaire du Titan-Titanic. Il réduit d’ailleurs cette surprenante prophétie à peu de choses.


    Dans un ouvrage paru en 1898, soit douze ans avant le drame du Titanic, l’écrivain américain Morgan Robertson, sous le titre :Futility racontait le naufrage d’un paquebot géant baptisé «Titan».


    Il est possible de relever de nombreuses coïncidences entre ce paquebot imaginaire et le Titanic :


    - Tous deux portent à peu de choses près le même nom
    - Ils sont anglais

    - Ils ont le même nombre d’hélices

    - Ils présentent une longueur comparable à 12 mètres près (240-228 mètres)

    - Aucun ne dispose du nombre suffisant de chaloupes

    - Ils font naufrage de nuit

    - Un jour du mois d’avril

    - En tentant de battre un record de vitesse

    - Le lieu de la catastrophe est dans les deux cas l’Atlantique nord

    - Leur vitesse au moment du choc est de 25 noeuds dans un cas et de 23 noeuds dans l’autre

    - Un iceberg est la cause de leur perte.




    Voici maintenant, très résumée, la remarquable explication que Bertrand Méheust donne de ces coïncidences :


    L’auteur de «Futility» ( livre rebaptisé «Le naufrage du Titan» après la catastrophe du Titanic ) a été marin. Il est donc bien documenté. Le fait que le Titan soit anglais s’explique notamment par la suprématie de l’Angleterre qui domine les mers au XIXème siècle. L’iceberg, seul obstacle capable de capable de détruire un paquebot dit «insubmersible» est abordé de nuit car de jour il aurait été vu et contourné. Les canots manquants font partie des habitudes de l’époque. L’atlantique nord, où le trafic maritime est le plus important, est tout indiqué pour ce géant de mers. La catastrophe à lieu en avril puisque c’est le moment où les icebergs quittent la banquise. Quand aux noms des deux bateaux, si étonnamment proches, ils s’expliquent par le pêché d’orgueil (hybris). Le Titan imaginaire, comme le Titanic réel incarnent les rêves démesurés d’une époque conquérante et trop sûre d’elle-même.


    On s’est posé la question de savoir si un romancier pouvait en 1898 concevoir un bateau géant comparable au futur Titanic. On peut sans hésiter répondre par l’affirmative : en 1858 -soit quarante ans avant la parution du roman- était mis à l’eau dans l’embouchure de la Tamise le fabuleux Great Eastern, paquebot en avance d’un demi-siècle sur son temps qui pouvait déjà accueillir 5 000 passagers. Il mesurait 211 mètres de long et le diamètre de ses roues à aubes atteignait 17 mètres.


    Par ailleurs, à l’époque où Morgan Robertson rédigeait son manuscrit, se construisait, toujours en Angleterre, le paquebot Oceanic, encore plus long que le Great Eastern. Jules Verne fut un de ses premiers passagers. Il raconta sa traversée dans «Une ville flottante».





    SENSITIVITE ELECTRIQUE

    Michael Shallis qui le premier a défini ce syndrome a constaté qu’environ 80% des " sensitifs électriques " sont des femmes, que 70% d’entre eux souffrent d’allergies multiples et qu’ils sont également hypersensibles à la lumière vive (70%) et aux signes avant-coureurs d’orage (60%). En outre, 69% d’entre eux affirment avoir eu des expériences " paranormales ".


    En 1994, Albert Budden proposait aux enquêteurs un questionnaire permettant d’évaluer dans quelle mesure un sujet est un " sensitif électrique " en reprenant les symptômes constitutifs du syndrome et leur possible origine.


    RECHERCHE DU SYNDRÔME DE SENSITIVITE ELECTRIQUE


    01 - Vos yeux sont-ils particulièrement sensibles à la lumière ?


    02 - Les tubes fluorescents vous fatiguent-ils ou vous rendent-ils malade ?


    03 - Les ampoules électriques semblent-elles durer peu de temps chez vous ?


    04 - Les appareils électriques s’allument-ils ou s’éteignent-ils parfois tout seuls chez vous ?


    (Les questions 3 et 4 font référence à des phénomènes classiques de poltergeist d’origine électromagnétique. Il faudrait ajouter que les appareils électriques ou électroniques se détraquent souvent en présence du sujet).


    05 - Les montres à quartz ou autres sortes de montres fonctionnent-elles mal quand vous les portez à votre poignet ?


    06 - Vous sentez-vous mal à l’aise dans des vêtements synthétiques et ne supportez-vous que les matières naturelles ?


    07 - Avez-vous parfois la certitude que quelqu’un ou quelque chose est dans la même pièce que vous, alors que vous ne voyez rien de particulier ? (Cet effet peut être reproduit en appliquant un champ magnétique au cerveau selon les recherches de L. Ruttan, M. Persinger et S. Koren].


    08 - Êtes-vous allergique au gaz de ville ?

    Pour Albert Budden, les allergies sont liées à l’hypersensibilité électromagnétique.


    09 - Êtes-vous allergique au parfum, à l’après-rasage, au maquillage, à l’essence, à l’odeur de peinture, aux aérosols, etc ?


    10 - Êtes-vous allergique à certains aliments ou à certaines boissons ?


    11 - Y a-t-il parfois des périodes de la journée au sujet desquelles vous n’avez aucun souvenir de ce que vous avez fait ?

    (Ces périodes appelées " missing time " dans le jargon ufologique correspondent à un état dans lequel le sujet a un comportement automatique dont il ne conservera aucun souvenir. Le somnambulisme en est un bon exemple).


    12 - Le temps vous semble-t-il parfois ralentir ou s’écouler très vite ?


    13 - Sentez-vous parfois des ondulations électriques douloureuses sous la peau ? (Cet effet est appelé fasciculation).


    14 - Notez-vous toutes vos " expériences " ou écrivez-vous beaucoup ?

    Albert Budden constate un goût prononcé pour l’écriture chez les " sensitifs électriques ", souvent sur des thèmes religieux ou ayant une dimension cosmique. Certains sujets ont aussi rapporté la faculté de " parler en langues ", phénomène bien connu des communautés du renouveau charismatique, et qui pourrait être dû à une perturbation d’origine électromagnétique affectant les aires du langage (aires de Broca et de Wernicke).


    15 - Avez-vous souvent une sensation de " déjà-vu " ?


    16 - Voyez-vous des boules de lumières chez vous alors que les autres ne les voient pas ?

    Ce type d’hallucination provoquée par un champ électromagnétique a été reproduit en laboratoire.


    17 - Etes vous particulièrement sensible aux éclairs d’orage ou au passage d’un avion ?


    18 - Avez-vous déjà été proche du point d’impact d’un coup de foudre, été proche d’une boule de foudre ou été électrocuté(e), etc, lorsque vous étiez plus jeune ? Sinon, est-ce arrivé à votre mère lorsqu’elle était enceinte de vous ?

    Albert Budden ajoute à cette liste les cas de défibrillation (en réanimation cardiaque) et de thérapie par électrochocs.


    19 - Étiez-vous un bébé prématuré ?

    Les couveuses produisent généralement un champ électromagnétique ce qui pourrait créer une sensibilisation chez l’enfant


    20 - Avez-vous une tendance au diabète ou à l’hypoglycémie ?

    Selon Albert Budden, le pancréas serait particulièrement sensible aux rayonnements électromagnétiques qui pourraient perturber son fonctionnement.


    21 - Vivez-vous près d’un pylône électrique, une ligne à haute tension, une antenne radio émettrice, une tour de télécommunication, un transformateur électrique, etc ? Vivez-vous près d’un cours d’eau ou une rivière souterraine, ou près d’une faille géologique ?

    Albert Budden ajoute à cette liste les zones militaires à cause des radars et des émissions radio. Il considère empiriquement que la distance critique est de 450 à 750 m environ entre la source électromagnétique et l’habitation du sujet.


    22 - Avez-vous parfois les poils qui se hérissent ?


    23 - Avez-vous peur d’être électrocuté(e) ?


    24 - Vivez-vous des expériences " paranormales " (précognition, télépathie, clairvoyance, don de guérison, psychokinèse, etc) ?




    En 1998, Albert Budden a proposé une nouvelle version de son questionnaire. La formulation de certaines questions a été modifiée sans grande incidence, les questions 5, 17, 19, 20 et 23 ont été supprimées et les questions suivantes ont été ajoutées :




    25 - Avez-vous eu une enfance heureuse ? Sinon, expliquez brièvement pourquoi.


    26 - Prenez-vous fréquemment des décharges d’électricité statique en touchant une poignée de porte, une voiture, etc ?


    27 - Sentez-vous parfois un goût métallique dans la bouche ?

    Ce goût pourrait être dû à la présence d’un champ électromagnétique agissant sur les plombages dentaires à l’intérieur de la bouche.


    29 - Êtes vous sensible aux médicaments, particulièrement aux antibiotiques ?


    30 - Des objets disparaissent-ils parfois de chez vous, ou certains objets se comportent-ils de façon bizarre ?

    Cette question fait référence à des phénomènes de poltergeist d’origine électromagnétique : disparition d’objets à la suite d’un déplacement inconscient par le sujet lorsque celui-ci est victime d’une épilepsie temporale, lévitation ou psychokinèse.


    31 - Avez-vous déjà ressenti un silence total et anormal autour de vous ?

    Cet effet est dû à un champ électromagnétique agissant sur le cerveau du sujet et est parfois rapporté face à une apparition d'ovni. Il peut être reproduit en laboratoire.




    L’ensemble de ces questions donne une idée générale de la sensibilité du sujet aux phénomènes électromagnétiques et permet d’évaluer si celle-ci est supérieure à la moyenne. Comme le suggère la question 21, cette sensibilité va de pair avec le fait d’être exposé en permanence à une source de rayonnement électromagnétique. Ce questionnaire n’est pas formulé de façon très rigoureuse et il ne pourrait être utilisé en l’état pour une étude statistique, mais telle n’est pas sa vocation. Les réponses doivent en effet être recueillies lors d’un entretien informel par un enquêteur qui connaît bien le syndrome de sensitivité électrique. Cela étant, il apparaît clairement qu’un sujet " sensitif électrique " ne peut ignorer sa condition particulière même s’il ne la nomme pas, tellement celle-ci est caractérisée, et l’enquêteur devrait pouvoir la reconnaître facilement.




    KUNDALINI


    Il existe dans la tradition hindoue une " énergie " appelée kundalini, symbolisée par un serpent lové à la base de la colonne vertébrale, dont l’éveil puis l’ascension ouvre les centres (6 ou 7 chakras selon les sources) qui sont répartis le long de l’axe du corps. Ayant atteint le dernier chakra situé au sommet du crâne, cette énergie éveille la conscience à une réalité supérieure.


    Les pouvoirs ( siddhis ) que confère l’éveil de la kundalini sont ceux que l’on retrouve chez les victimes d’une expérience de mort imminente (EMI) ou d’un " enlèvement extraterrestre " : précognition, télépathie, clairvoyance, don de guérison, psychokinèse, etc. Mais plutôt que les pouvoirs extraordinaires acquis par son intermédiaire, les partisans mettent l’accent sur l’apaisement et l’harmonie vivante que la kundalini confère. L’énergie mystérieuse qu’éveille le yoga de la kundalini se révèle cependant d’une violence inouïe et ne peut être manipulée sans faire encourir un réel danger ". Les conséquences psychophysiologiques de l’éveil de la kundalini constituent le " syndrome de la kundalini "..


    - Symptômes sensoriels: fourmillements, vibrations ou sensation d’énergie " localisées puis montant le long de la colonne vertébrale, redescendant ensuite dans la poitrine et l’abdomen, sensations orgasmiques (purement sexuelles ou se répandant parfois dans tous le corps), douleurs débutant et cessant brutalement, sensation de froid ou de chaleur dans diverses parties du corps, perception de sons divers, de lumière intérieure illuminant parfois le corps.


    - Symptômes moteurs: mouvements spontanés des mains et du corps, contractions involontaires (anus, abdomen et gorge), altération du rythme respiratoire, blocage ou paralysie soudaine de certaines parties du corps.


    - Symptômes psychologiques: joie ou extase soudaine, accès d’anxiété ou de dépression, accélération de la pensée, expansion de la conscience au-delà des limites corporelles.


    A chaque partie du corps correspond, au niveau du cortex cérébral, une zone où l’influx nerveux se projette. […] Chaque partie du corps y est représentée en fonction de l’importance de son innervation et non de sa taille, ce qui explique que la main occupe une surface supérieure à celle du tronc.


    En avant de l’aire sensitive, sur l’autre versant de la scissure de Rolando, se situe l’aire motrice, où le corps est représenté de façon similaire. Si une stimulation directe (électrique par exemple) est appliquée sur l’aire du cortex correspondant à la main, elle sera perçue comme provenant de celle-ci. Au niveau de l’aire motrice, la même stimulation provoquera un mouvement du membre correspondant.


    On voit bien de quelle façon le corps est représenté : en remontant, on trouve la zone génitale, le membre inférieur, la hanche, le tronc, le bras et la main, la tête, la face puis le larynx et une zone correspondant aux sensations intra-abdominales. Or, dans les expériences que nous venons d’évoquer, les sensations décrites suivent très exactement ce trajet. Itzhak Bentov avait le premier remarqué cette analogie. Les symptômes décrits semblent correspondre à un phénomène intéressant directement le cortex. On retrouve en effet en corrélation avec les phénomènes sensitifs (vibrations, picotements ou " énergie " montant jusqu’au crâne puis redescendant par la gorge et l’abdomen) des mouvements spontanés (décrits par la tradition yogique sous le nom de kriyas) pouvant aller de simples secousses ou tremblements jusqu’à des mouvements et des postures très précis des mains (mudra) et du corps (asanas), et à des perceptions sensorielles, comme si ce phénomène avait tendance à diffuser hors de l’aire sensitive. Il serait alors logique de supposer que les gestes (mudra), poses corporelles (asanas) et altération du rythme respiratoire (pranayama) que pratiquent les yogis résulteraient de l’observation, dans l’antiquité, d’" éveils " spontanés (dont ces phénomènes moteurs sont un des corollaires), leur reproduction étant censée, par réciprocité (l’effet devenant la cause), éveiller la kundalini.




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