• MAAT


    Déesse représentée par une femme portant sur sa tête une plume d’autruche. Elle est la fille du dieu Rê. Maât est la déesse de la vérité et de la justice. " Parler selon Maât " c’est dire la vérité. Lors du jugement divin, sur la balance est placé d’une part le cœur du défunt de l’autre la plume d’autruche. Si le cœur est plus lourd que la plume le poids des fautes du défunt est trop élevé et il sera mangé par la grande dévoreuse. Maât est également le principe de toute chose. Elle incarne l’équilibre cosmique, l’ordre universel. Elle lutte sans cesse contre les forces du chaos pour mettre la rectitude à la place de l’iniquité. Les Egyptiens doivent vivre selon Maât. Sans cette règle universelle, la nature humaine briserait l’harmonie et les forces du mal envahiraient l’Egypte. L’idée de rectitude est très importante dans l’Egypte antique car Pharaon doit régner selon Maât. Ainsi, dans les textes des pyramides le trône royal porte un nom significatif : " celui qui fait vivre Maât, et Maât est ce que dit Pharaon, car il rassemble ce qui est de l’ordre de Maât, lui qui est préposé à Maât et qui l’amène car elle est véritablement avec lui " ; " La langue du roi est le pilote de la barque de maât, les deux barques de Maât sont les plantes de pied de Pharaon ".


    Maât n’a pas de sanctuaire à elle mais est représentée dans toutes les tombes et tous les monuments car elle est le principe de toute existence .




    TYPHEE


    Racine : "vapeur", "tourbillon de vent", fils de Gaïa (la terre) et de Tartare : c'est la génération préolympienne.


    Typhon était mi-homme, mi-lion, mais d'une taille et d'une force prodigieuses : sa tête touchait aux étoiles, ses bras étendus touchaient l'un l'Orient, l'autre l'Occident, et au bout de ces bras il avait cent têtes de dragons. Le bas de son corps était entouré de vipères. Il pouvait voler grâce à ses ailes et ses yeux lançaient des flammes. (Eschyle, Prométhée enchaîné)


    Typhon fut élevé à Delphes par le serpent Python. Devenu grand, à l'instigation d'Héra, il attaqua les Olympiens qui, pris d'une terreur facile à comprendre, s'enfuirent tous sauf Athéna et Zeus. Un combat qu'on peut appeler épique eut lieu : Typhon réussit à couper les muscles et les tendons de Zeus, réduit ainsi à l'impuissance. Les fidèles (et rusés) Hermès et Pan les récupérèrent cependant, et Zeus, plus fort que jamais, emprisonna Typhon sous une montagne. (Pindare, Pythiques)


    On dit, depuis, que les flammes qui sortent de l'Etna (Pindare, Pythique) sont celles que continue de cracher le monstre prisonnier, réduit à ces simples manifestations visuelles. (Homère, Iliade)




    ISIS


    Isis est représentée par une femme dont la tête est surmontée du trône royal qui est aussi le hiéroglyphe servant à écrire son nom. Elle est la fille de Geb et de Nout et à la fois l’épouse et la sœur d’Osiris. Isis est sans conteste la figure la plus adulée du panthéon égyptien. Epouse et mère modèle, elle est la protectrice des femmes. Ayant participé à la résurrection de son mari Osiris elle devint une des déesses protectrice du défunt dans l’au-delà. Cette double appartenance, à la fois terrestre et souterraine, lui confère une immense popularité non seulement dans famille royale mais aussi dans tout le peuple d’Egypte.


    Isis est une excellente magicienne : ses seules paroles " sont capables de rendre à la vie à une gorge qui étouffe ". Maligne, elle parvint, par un stratagème astucieux, à découvrir le nom secret de Rê afin d’avoir les pleins pouvoirs sur la divinité qui chaque matin fait renaître le soleil. En observant les voyages de la barque solaire et les ennemis qui jonchaient son chemin, Isis s’aperçu que Rê était si vieux qu’il bavait. Elle pris un peu de cette salive qui était tombée et la mélangea avec de la terre afin de concevoir un serpent qu’elle manipulerait à sa guise. Comme chaque matin Rê fit renaître le soleil mais durant son voyage fut confronté à ce serpent qui parvint à le mordre. Son mal était si puissant qu’il appela tous les magiciens du royaume. Isis, la merveilleuse magicienne, lui avoua que la seule manière de guérir son mal était de réveler son nom secret car seul un homme appelé par son nom est appelé à revivre. Rê fut contraint de lui réveler son nom et Isis, fière, pu guérir sa blessure.


    L’emblème d’Isis est le nœud magique, amulette en forme de croix dont les deux branches retombent. Elle confère à quiconque la porte la protection de la déesse. Isis jouit d’un culte au-delà des frontières de l’Egypte. Elle est en effet une des figures divines des romains. Son temple principal se trouve à Philae en Haute-Egypte.




    LES NYMPHES


    Origine : Le mot "nymphe" a peut-être une parenté avec le latin "nubere" (= "épouser" en parlant d'une femme) ; en grec, "numphè" signifie "jeune fille en âge de se marier", "jeune femme mariée".


    Elles sont considérées parfois comme les filles de Zeus (Homère , Odyssée).

    Elles peuplent toute la nature (campagne, bois, eaux) dont elles sont les esprits. Selon qu'elles habitent les rivières, les montagnes ou la mer, elles portent des noms différents : Naïades, Oréades, Néréides ; certaines habitent des arbres (Hamadryades). Belles jeunes femmes, élégantes et séduisantes (Longus, Daphnis et Chloé), elles séjournent dans des grottes (Ronsard, Elégies), où elles filent et chantent. Elles sont parfois les suivantes d'une grande divinité, comme Artémis, ou d'une autre nymphe, d'un rang plus élevé, comme Calypso ou Circé (Homère, Odyssée).


    Ce sont des divinités secondaires, bienfaisantes (Homère, Iliade), quelquefois redoutables. Elles jouent un rôle dans les grands mythes amoureux (Daphné, Écho), mais interviennent aussi, comme les fées, dans les affaires humaines.


    Elles s'unissent aux esprits masculins de la nature : Pan, les satyres (Ronsard, Odes) et les grands dieux eux-mêmes ne dédaignent pas de les séduire (Zeus, Apollon, Dionysos). Elles sont parfois les femmes d'un héros éponyme (= qui donne son nom à une cité).


    Leur culte se pratique sous la forme de prières, d'offrandes, de sacrifices d'animaux et de libations. Ce culte est rendu dans la nature (Horace, Odes) ou parfois dans un sanctuaire, appelé "nymphée" (Longus, Daphnis et Chloé).


    Chez les Romains : le terme "nympha, -æ" a été décalqué sur le terme grec.




    HORUS


    Horus est représenté par un faucon ou un homme à tête de faucon. Il est le fils d’Isis et d’Osiris et l’ennemi juré de son oncle Seth.


    La première fonction d’Horus est la protection de Pharaon dont ce dernier est l’incarnation terrestre. De ce fait il a donc une importance immense en Egypte antique. De plus il semble que son culte soit un des plus ancien car il figure sur la stèle de Narmer, le plus ancien témoignage que nous ai livré l’Egypte jusqu’alors.


    Horus est une sorte d’alliage entre plusieurs divinités (Harpocrate, Houroun, Harmakhys…). Il est l’archétype de l’enfant frêle et fragile. Il a, en effet, subit de nombreuses épreuves durant son enfance : élevé en secret par sa mère Isis dans les marais et le désert, il fut victime de fièvre, de maux intestinaux, de morsures de scorpion…Cependant, Horus est protégé par le dieu solaire Rê qui arrête sa barque jusqu'à ce que tout mal soit dissipé.


    Horus est célèbre également pour la lutte qui l’a opposé durant des centaines d’année à Seth. Chacun désireux d’obtenir le pouvoir ils se sont livrés une lutte sans merci. A l’issue de ces combats c’est Horus qui fut reconnu comme l’héritier légal du trône car fils d’Osiris, honteusement assassiné par son propre frère Seth.


    Hathor est la femme d’Horus. Une fois par an, elle quitte son sanctuaire de Dendérah afin de retrouver son conjoint à Edfou. Ceci donne lieu à une des plus grandes fêtes de l’Egypte où est célébrée la rencontre des deux amants.


    Le principal temple d’Horus se situe à Edfou en Haute-Egypte.




    MEDUSE



    C'est la plus connue et, avouons-le, aussi la plus répugnante des soeurs Gorgones. Elles habitent, paraît-il, quelque part dans l'extrême occident. Elles sont filles de Phorcys et Céto, des divinités marines. Méduse, la cadette, est mortelle, alors que ses soeurs Sthéno et Euryalé sont immortelles.


    Des êtres aussi hideux que les Gorgones ne pouvaient que répandre la terreur parmi tous, humains et même dieux : il n'est donc pas étonnant que Persée ait reçu la mission de tuer Méduse. Ce qui est en revanche merveilleux, c'est la façon dont il s'y prit: sur les conseils d'Athéna, (Pindare, Pythiques) il se munit de sandales ailées offertes par Hermès et d'un bouclier parfaitement poli, et c'est en regardant dans ce bouclier comme dans un miroir qu'il trancha la tête de Méduse, car, ne l'oublions pas, le regard de cette aimable bête pétrifiait (au sens propre!) quiconque la regardait.


    Du cou tranché de Méduse enceinte des oeuvres de Poséidon sortirent Pégase et Chrysaor. Ce dernier engendrera Géryon et Echidna, d'autres monstres de la lignée.


    L'apparence des Gorgones laisse loin derrière les pauvres dragons de nos contes : on les représente avec la tête entourée de serpents; leur bouche est munie de fortes défenses de sanglier; leurs bras sont de bronze, et des ailes d'or leur permettent de voler. Enfin, leurs yeux transforment en pierre celui qui les regarde! (Pindare, Pythiques)




    LE MINOTAURE

    Le Minotaure


    Fils de Pasiphaé, épouse de Minos, et d'un taureau envoyé par Poséidon à Minos.( Virgile, Enéide) Le Minotaure est mortel. Issu, d'une union contre-nature, le Minotaure porte le stigmate de sa naissance. Minos, pour le cacher aux yeux du monde, fit construire par Dédale un énorme palais (souterrain?), appelé Labyrinthe, d'une telle complication que personne n'aurait pu s'y retrouver.( Virgile Enéide,) Dans ce palais étaient amenés les jeunes gens qui constituaient le triste tribut humain payé par Athènes, et qui finissaient dévorés par le monstre.


    Thésée, à qui Ariane, la demi-soeur du Minotaure a fourni le célèbre fil qui lui permettra de sortir du Labyrinthe après le combat, débarrassera finalement la Terre d'un être aussi malfaisant.

    On représente le Minotaure avec un corps d'homme monté d'une tête de taureau, comme pour rappeler la faute de sa mère Pasiphaé. Cependant, à la différence des taureaux ordinaires, il se nourrit non d'herbe ou de foin, mais de chair humaine.




    HATHOR


    Déesse représentée sous l’aspect d’une femme dont la tête est ornée de deux cornes enserrant le disque solaire. Elle est la fille du dieu solaire Ré et l’épouse d’Horus. Elle est la déesse de l’amour, de la danse, de la musique, de la joie et apparaît alors comme une femme agitant un sistre. Nourricière sacrée, elle est représentée dans des scènes d’allaitement royal. Déesse du sycomore, elle surgit de cet arbre dont se nourrissent les âmes des défunts. Elle est la souveraine des quatre coins du ciel et est alors représentée en lionne en tant qu’ennemie du soleil, en vache en tant que déesse de l’amour, de la joie et de la renaissance, en chatte en tant que protectrice des foyers et en cobra en tant qu’incarnation de la beauté et de la jeunesse éternelle. Hathor est parfois assimilée à Isis car toutes deux sont considérées comme des déesses universelles. Son culte est très répandu. Son principal sanctuaire se situe à Denderah en Haute-Egypte. Une fois par an elle quitte ce temple pour rejoindre Horus à Edfou et donne lieu à une des plus grandes festivités de l’Egypte ancienne.




    HECTOR


    Son nom signifie : celui qui tient fortement, celui qui résiste. C'est le fils (aîné sans doute) de Priam, roi de Troie (ou Ilion) en Phrygie, et d'Hécube. Pendant la guerre de Troie il se montre comme le plus ardent défenseur de sa ville. On le voit, durant les nombreux combats qu'il livre sous les murs de Troie, faire preuve d'une très grande bravoure et d'une non moindre grande audace. Il lance même les Troyens jusqu'au camp des Grecs dont les vaisseaux sont menacés d'incendie (Homère, Iliade). L'intervention de Patrocle sauve les Grecs mais Hector tue Patrocle.


    Il est valeureux mais non belliqueux : dans un texte célèbre (Homère, Iliade) il exprime toute sa tendresse pour son épouse Andromaque et son jeune fils Astyanax. Sa sérénité devant l'adversité est également remarquable.


    Après la mort de Patrocle, Achille revient au combat, tue Hector qui lui prédit, en mourant, sa propre mort (Homère, Iliade). Le corps d'Hector est traîné dans la poussière (Homère, Iliade) avant d'être rendu à Priam. L'Iliade se termine sur les funérailles d'Hector, pleuré par Hécube, Andromaque (Homère, Iliade) et Hélène.




    HAPI


    Hâpy est représenté par un homme à la silhouette androgyne, aux seins pendants et au ventre ballonné (signe d’abondance et de fertilité).


    Il est étonnant de constater que, malgré son importance essentielle, le Nil ne soit pas véritablement personnifié par une divinité. En revanche, Hâpy représente la crue du Nil et plus spécifiquement son esprit, sa force vitale, féconde et bénéfique. Il rend les terres de l’Egypte cultivables en déposant le limon sur les berges du Nil.


    Hâpy fit l’objet d’un culte populaire exceptionnel tout au long du Nil. Il était d’usage de faire des offrandes au dieu en jetant dans le fleuve des aliments, des bêtes sacrifiées, des amulettes ou encore des figurines pour entretenir la puissance du Nil et s’assurer d’une crue satisfaisante sans laquelle les Egyptiens ne pouvaient vivre.


    La mythologie raconte que le dieu vit près d’Éléphantine ou Philae dans la "caverne d’Hâpy " d’où proviennent les eaux de Haute-Egypte alors que les eaux du Delta proviennent de la "caverne d’Hâpy " située au nord de Memphis.


    Hâpy est intimement lié à Noun, l’océan primordial, duquel il a émergé.




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    GEB


    Dieu personnifiant la terre, les richesses contenues dans le sol et les reliefs. Il est représenté comme un homme allongé sur le sol. Fils de Tefnout la chaleur et de Shou le souffle vital, il est l’époux et le frère de Nout. Rê étant contre l’union secrète de Geb et de Nout, il décida d’envoyer son fils Shou les séparer. C’est ainsi qu’il envoya Nout dans les hauteurs célestes et qu’il laissa Geb à terre et devînt ainsi l’espace aérien séparant les deux amants le ciel et la terre.


    La légende veut que Geb, voulant succéder sur le trône royal à son père Shou, déroba l’uraeus, arme invincible contre les ennemis du soleil, pour démontrer sa capacité à gouverner. L’uraeus, le divin cobra, lui brûla le visage d’une flamme. Confus, Geb demanda de l’aide à Rê qui lui prêta une perruque qui le calma et soigna immédiatement sa plaie. Geb monta sur le trône et fût un si bon roi que les Pharaons d’Egypte sont parfois nommés " héritiers de Geb " en vertu de leur excellent règne.




    BASTET


    La déesse Bastet est représentée par une chatte ou une femme à tête de chatte. Elle incarne le côté pacifiste des déesses dangereuses et terrifiantes. Elle est le symbole de la douceur et de la gentillesse. Les femmes la considèrent parfois comme la protectrice du foyer en raison de certaines iconographies où elle allaite ses nombreux petits chatons. Fille du soleil, au même titre que Hathor, Maât ou Sekhmet, elle revêt une fonction très importante car elle est l’œil de Rê et participe de ce fait à la création en répandant la lumière aux quatre coins de la terre et en luttant contre les ténèbres. Les Egyptiens ont souvent eu des difficultés à la dissocier de Sekhmet, la déesse lionne, car elles forment ensemble le paradoxe type des filles du soleil. En effet, elles ont un aspect doux et bénéfique en tant qu’œil de Rê répandant la lumière divine et un aspect destructeur en tant que gardiennes de la lumière contre les forces du chaos. Bastet et Sekhmet qui étaient autrefois une seule et même déesse incarnant la contradiction légendaire des filles du soleil, se sont dissociées afin de devenir les incarnations de la douceur et de la colère.


    Bastet jouit d’une renommée très populaire en Egypte et chacun sait que le chat est un animal sacré. Son lieu de culte principal se situe à Bubastis (l’actuelle Tell Basta) en Basse-Egypte. Autrefois appelée " Per Bastet " (la maison de Bastet), cette ville fut qualifiée par Hérodote comme celle qui " procure aux yeux le plus de plaisir ".




    AMON


    Il est représenté par un homme dont la tête est surmontée d’une couronne composée de deux hautes plumes. Amon est considéré comme le roi des dieux (l’équivalent de Zeus dans la mythologie grecque). L’origine de ce dieu constitue un mystère. La légende dit qu’il serait le " ba " de Kematef (" celui qui a accompli son temps ") qui émergea de Noun, l’océan primordial, à l’emplacement exact de Thèbes. Il est le dieu caché car nul ne peut le voir et ne connaît son essence. Il s’incarne dans toute chose et rien ne lui échappe. Amon est souvent associé à d’autres divinités : sous la forme d’Amon-Rê il assimile les fonctions du dieu solaire ; sous la forme d’Amon-Min il est un dieu fécond et créateur. L’importance de ce dieu, inconnu avant la XIIème dynastie, n’a cessé de grandir pour devenir le maître du panthéon égyptien.


    Amon fait partie d’une triade dans laquelle il est associé à sa femme Mout et à son fils Khonsou.


    Ses lieux de culte principaux sont le temple de Karnak et le temple de Louxor tous les deux situés en Haute-Egypte à Thèbes.




    ANUBIS


    Anubis, dieu mi-homme mi-chacal, serait le fruit d’une liaison extra-conjugale entre Osiris et Nephtys. Dieu des embaumeurs, il apparaît pour la première fois dans la mythologie égyptienne dans " la quête d’Isis " où cette dernière ayant rassemblé tous les morceaux de son défunt mari Osiris, fait appel à Anubis pour le transformer en momie (de là est né le principe de la momification). Anubis est également responsable du défunt dans l’au-delà et apparaît comme un intermédiaire entre ce dernier et le tribunal funéraire. Il participe à la pesée du cœur qui déterminera le passage du défunt dans l’autre monde et a le pouvoir de décider de son retour sur terre. On attribue à Anubis de nombreuses appellations. Il est " celui des bandelettes ", " président du pavillon divin ", " seigneur de la nécropole ", " celui qui est juché sur sa montagne ". Son sanctuaire principal se situe en Moyenne-Egypte à Cynopolis la " Cité des chiens ". Il bénéficia d’un culte autant sacré (il figure dans les tombes royales) que populaire.


    DIONYSOS


    Origine


    Il est le fils de Zeus et d'une princesse thébaine, Sémélé (Hésiode, Théogonie); celle-ci, ayant demandé à son amant de se montrer dans toute sa puissance, ne put supporter la vue de Zeus environné d'éclairs et périt foudroyée. Zeus arracha l'enfant des entrailles de sa mère et le fit coudre par Hermès dans sa cuisse ; lorsque le terme vint, Zeus en sortit le petit Dionysos (le "deux fois né") Pour échapper à la colère d'Héra le petit enfant fut élevé dans un pays lointain, à "Nysa" (Asie ? Éthiopie ? Inde ?) (Ovide, Métamorphoses) C'est le dieu du vin et du délire créateur (Euripide, Les Bacchantes).Il est souvent présenté comme un enfant, parfois muni de cornes, (Ovide, Métamorphoses) à la tête d'un cortège triomphal, où il est installé sur un char tiré par des fauves et suivi d'une foule en délire (Ovide, Les Métamorphoses.)


    Sa vie fut fort mouvementée et ses errances multiples : Égypte, Syrie, Grèce et Inde (Ovide, Les Métamorphoses) sous des déguisements variés (en fille, quand il était petit, plus tard en chevreau) pour échapper à la haine tenace d'Héra.


    Sur son passage il transmet aux hommes sa découverte - l'usage de la vigne - et établit un culte nouveau, fait de transes et de délires orgiaques (Ovide, Les Métamorphoses), les Bacchanales, où tout le peuple, mais surtout les femmes, était saisi d'un délire mystique. Ses ennemis sont victimes d'une folie meurtrière (Homère, Iliade, Euripide, Les Bacchantes) ou métamorphosés en animaux (Ovide, Métamorphoses).


    Il épouse Ariane abandonnée à Naxos par Thésée à son retour de Crète (Catulle, Poésies) et obtient du dieu des Enfers de relâcher sa mère qu'il emmène avec lui sur l'Olympe.


    Attributs :


    le thyrse (longue hampe ornée de lierre)

    le char traîné par des panthères

    le cortège de Silènes, Bacchantes et Satyres

    Animaux et plantes associés :


    - la vigne

    - le lierre

    - le myrte

    - les fauves (Euripide, Les Bacchantes)

    - le bouc et le taureau

    Son culte est célébré dans toute la Grèce mais surtout en Attique : plusieurs fêtes - les Dionysies - s'y déroulaient au cours de l'année, marquées par des processions tumultueuses où figuraient, évoqués par des masques, les génies de la terre et de la fécondité, et des déclamations de dithyrambes (hymnes en l'honneur du dieu) (Nietzsche, Naissance de la tragédie). Ces processions furent à l'origine du théâtre grec, comédie, tragédie et drame satyrique (lequel garde davantage la marque de son origine) (Virgile, Géorgiques).


    Équivalent romain Sous le nom de Bacchus (venu d'une de ses épithètes grecques) il est rapidement identifié à un ancien dieu italique, Liber pater. Son culte resta très vivant jusau'au 2ème siècle avant J.-C. où les Bacchanales furent interdites par le Sénat romain en raison de leur caractère orgiastique (en 186). Le culte se maintint néanmoins sous forme d'une religion à mystères, associée à l'orphisme (Dionysos-Zagreus), qui promet à ses initiés une nouvelle vie après la mort.





    VULCAIN


    On présente habituellement Vulcain comme l'équivalent romain du dieu grec Héphaïstos. Ce n'est qu'à l'époque classique que cette assimilation eut lieu. En réalité, Vulcain est à l'origine un dieu proprement latin et totalement indépendant de l'hellénisme. Lorsque Romulus et le Sabin Titus Tatius eurent mis fin à leur guerre pour fonder une société romaine complète, ils instituèrent des cultes. Alors que Romulus n'institue qu'un seul culte, à Jupiter, Titus Tatius est censé introduire à Rome une série de dieux sabins (quatorze en plus de Quirinus), parmi lesquels Volcanus, lié à un dieu presque totalement inconnu Summanus (Tite-Live, Histoire romaine et Ovide, Fastes). Le successeur de Romulus, Numa Pompilius, roi sabin, crée la fonction de flamen volcanalis. Ce Volcanus représente la force qui préside aux destinées de la cité nouvelle ; comme il se trouve en compagnie de dieux représentant plus ou moins l'agriculture et la vie rurale (comme Ops ou Flore) on peut penser que les sacrifices offerts à Volcanus en août le sont pour éviter des incendies de récoltes.


    Ce Vulcain primitif est dieu de la foudre (antérieurement à Jupiter — c'est d'ailleurs lui qui forge la foudre de Jupiter —) et du soleil (une vieille tradition faisait du dieu Apollon le fils de Vulcain et non de Jupiter). En 197 avant J.-C. la foudre frappe symboliquement les deux temples de Vulcain et de Summanus au forum. Ce dernier dieu, déjà considéré comme archaïque au temps d'Ovide, était aussi une incarnation du feu du ciel. On connaissait certains gâteaux en forme de roue qu'on appelait summanalia ; or, la roue est un des principaux symboles solaires. Vulcain et Summanus représentent donc tous deux la foudre, l'un pendant le jour (Vulcain) l'autre la nuit. On peut voir dans le nom de Summanus le préfixe sub- et le nom mane (= aux approches du, avant le matin)


    Une des caractéristiques de Vulcain qu'on ne trouve pas chez Héphaïstos est à rapprocher, selon Dumézil, de la théorie indienne des feux : c'est le feu «affamé», celui qui guette, sur son bord, les mauvais esprits. Ce feu est donc à la fois utile et dangereux. En conséquence, son temple est construit hors les murs : selon Vitruve, cette règle se rapporte à la science étrusque et s'explique par la volonté de ne pas loger parmi les maisons de la ville un dieu qui peut les incendier. Autre explication : il faut tourner contre l'agresseur, contre l'ennemi la puissance du dieu (à noter que les temples de Mars sont également placés hors les murs). En tout cas, sur le champ de bataille, Volcanus reçoit les armes prises à l'ennemi pour les anéantir (Tite-Live, Histoire romaine).


    En plus de son temple, situé près du Circus Flaminius (la première mention de ce temple remonte à 214 av. J.-C.), il existe un lieu de culte plus ancien à Vulcain, lieu qui, avant l'incorporation du Capitole à la ville, se trouvait aussi hors des limites de celle-ci : au pied du flanc sud-est du Capitole, s'étendait un petit espace libre, appelé Volcanal, avec un autel à ciel ouvert dont la flamme protégeait ainsi une des extrémités du Forum.


    Enfin, primitivement aussi, Vulcain ne se distinguait pas du dieu Tibre : c'est donc aussi une divinité de l'eau. Mais eau et feu sont souvent associés dans la vie civile et religieuse et la mort civile consiste dans l'interdiction du feu et de l'eau.


    Contrairement encore à Héphaïstos, Vulcain n'a pas pour épouse Vénus, mais Maia, divinité latine elle aussi, incarnation de la terre-mère (Macrobe, Saturnales). Leur union fut très féconde et dans leur postérité on place les Lares — même si une autre tradition donne à ceux-ci une origine étrusque ou, comme mère une nymphe du Latium, Lara... Mais on lui prête aussi d'autres descendants, illustres comme le roi Servius Tullius (Ovide, Fastes)


    C'est donc à l'époque classique que Vulcain s'identifie à Héphaïstos, le dieu forgeron, qui forge la foudre de Jupiter et le char du soleil (Virgile, Énéide). Mais, là aussi, il connaît une étape intermédiaire : il s'identifie d'abord au dieu Mulciber. Deux étymologies sont proposées par les Romains eux-mêmes pour ce nom : soit le verbe mulcare (endommager) parce qu'une chute aurait endommagé la jambe du dieu (souvent représenté avec une jambe plus courte que l'autre ; de même pour Vulcain) — soit le verbe mulcere (amollir) parce que le feu amollit les métaux. C'est un dieu utilitaire, c'est le feu bienfaisant qui alimente les industries humaines. C'est pourquoi Virgile, imitant Homère et Hésiode, lui attribue la fabrication d'un merveilleux bouclier, celui d'Énée (Virgile, Énéide). Dieu des incendies, il les déclare mais peut aussi les éteindre. Enfin la transposition de Vulcain en Héphaïstos explique la présence de Vulcain aux côtés de Vesta, déesse du feu, sur le même puluinar lors du lectisterne décidé en 217 après la défaite de Trasimène.


    Culte et fêtes

    On les trouve à Rome, en Étrurie et dans les îles méridionales et surtout à Ostie.


    Les Volcania ont lieu en août (le 23 ou le 25) à Rome. Il y a un concours de pêche : les poissons attrapés dans le Tibre sont jetés dans le feu (comme substitution de sacrifices humains). Ces Volcania sont précédées des Tubilustria (Ovide, Fastes)


    En Étrurie et dans les îles (Lipari et Sicile) on honore le dieu forgeron issu d'Héphaïstos, qui habite les profondeurs des volcans (Stromboli et Etna) où il forge la foudre de Jupiter.


    À Ostie, c'est le dieu primitif latin qu'on honore ; son pontifex Volcani et ædium sacrarum choisi à vie parmi les personnes les plus importantes, a la haute main sur tous les sanctuaires de la cité ; il était aidé dans sa tâche par les prêtres et les édiles sacris Volcani faciundis et tout ce qui se rapporte à ce culte démontre non seulement son importance mais aussi son ancienneté ; toutefois les raisons de la prééminence de ce culte à Ostie sur tous les autres demeurent encore en partie inconnues. Le dieu y possédait un temple imposant. En août se déroule un cycle de fêtes en son honneur : les Maiuma, par exemple, comportent un bain rituel dans la mer et une sorte de combat de pêcheurs. L'empereur et les premiers magistrats de la ville quittent Rome en procession pour se rendre aux fêtes d'Ostie. Enfin certaines fêtes du Tibre (assimilé à Vulcain) les Portunalia ont également lieu à Ostie : elles comportaient un rite qui consistait à porter des clefs sur un brasier au bord de la mer.


    Représentations

    Les représentations de Vulcain sont rares et le présentent le plus souvent en dieu forgeron, solidement musclé mais avec une jambe un peu plus courte que l'autre, vêtu comme un ouvrier d'une tunique courte (l'exomide) qui laisse libres le bras droit et l'épaule ; il est coiffé du pileus, bonnet des artisans. Dans les mains il porte ses insignes caractéristiques : marteau et tenailles ; quelquefois l'enclume.


    Sur le Volcanal se trouvait une statue dite d'Horatius Coclès, en fait, de Vulcain ; frappée par la foudre, elle avait été déposée de façon telle qu'elle ne soit jamais effleurée par un rayon de soleil.

    En France on a retrouvé plusieurs bas-reliefs avec des représentations de Vulcain et un grand nombre de dédicaces au dieu ; les Gaulois adoraient peut-être un dieu qu'ils assimilèrent à Vulcain. Le fameux pilier gallo-romain des nautes des Parisii porte toute une galerie de dieux, mettant côte à côte des dieux celtiques et des dieux romains. Sur la partie supérieure de ce pilier, on voit figurer, à côté de Jupiter et Vulcain, deux dieux celtiques ; on pense1 qu'il y a là une sorte de propagande par l'image pour la fusion religieuse «gallo-romaine».


    1 Paul-Marie Duval : Paris antique 1961




    LES CENTAURES


    L'apparence des Centaures montre qu'il y a eu "péché originel" : Ixion convoitait les charmes d'Héra. Pour voir jusqu'où il irait, Zeus, volage lui-même mais jaloux de sa femme, lui envoya un nuage (Pindare, Pythiques) qui avait la forme d'Héra. Ixion n'hésita pas à s'unir à cet être (Pindare, Pythiques) : il en naquit les Centaures, mi-hommes mi-chevaux (Pindare, Pythiques), peu hospitaliers, d'humeur brutale et violente, vivant loin du monde civilisé.


    Les Centaures périrent massacrés par Héraklès, à qui, avouons-le, il arrivait parfois de manquer un peu de patience.


    Le nom des Centaures est attaché à plusieurs épisodes : Invités par Pirithoos, roi des Lapithes, à son mariage, les Centaures s'enivrèrent et l'un des leurs essaya d'abuser d'Hippodamie, la propre fiancée de Pirithoos ! Une bataille générale s'ensuivit, qui vit alors la défaite des monstres qui n'avaient pas su réfréner leurs pulsions.


    C'est encore un Centaure, Nessos, qui, après avoir tenté d'abuser de Déjanire, la fiancée d'Héraklès, lui fit ensuite cadeau de la fameuse tunique qui causera la mort du héros.


    Pendant qu'Héraklès (encore lui !) était l'hôte de Pholos, le seul bon Centaure (avec Chiron), l'odeur du vin qui était servi attira les autres Centaures, que le héros pourchassa de ses flèches impitoyables : ainsi prit fin cette engeance.




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    HEPHAISTOS


    Son nom vient (peut-être) de hemera-phaïstos, celui qui brille pendant le jour (c'est-à-dire le soleil). Comme Arès et Hèbè il est fils d'Hèra ; mais une tradition prétend que, lui aussi, Hèra l'engendra seule, par dépit de la naissance d'Athéna (cf. dossier "Arès"). Cette légende est peu compatible avec celle qui montre Héphaïstos aidant à la naissance d'Athéna en fendant le crâne de Zeus.


    Héphaïstos est boiteux ; deux légendes expliquent cette infirmité : ou bien il était boiteux de naissance et sa mère, dégoûtée de ce fils infirme, l'avait jeté du haut de l'Olympe pour le dissimuler à la vue des autres Olympiens, tous beaux. Tombé à la mer, il fut recueilli par Thétis et Eurynomè qui vinrent à son secours (Homère, Iliade). Elles le gardèrent auprès d'elles pendant neuf ans dans une grotte sous-marine où il installa sa première forge ; pour remercier ses bienfaitrices il leur forgea maints objets utiles ainsi que des bijoux. Pour se venger de sa mère, Héphaïstos fabriqua un trône d'or aux bras articulés qui enserrait fortement quiconque s'y assiérait et l'envoya dans l'Olympe. Héra s'y installa imprudemment et personne ne savait comment la délivrer. Les dieux confièrent donc à Dionysos le soin d'aller chercher Héphaïstos. Enivré par Dionysos, Héphaïstos se laissa convaincre et vint délivrer sa mère.


    Une autre légende explique de façon différente l'infirmité du dieu. Celui-ci, vraiment réconcilié avec sa mère, qui lui avait d'ailleurs fait installer dans l'Olympe une magnifique forge avec vingt soufflets qui fonctionnaient jour et nuit, prit le parti de sa mère lors d'une querelle entre celle-ci et Zeus. Il reprocha notamment à son père d'avoir laissé une fois celle-ci suspendue dans les airs, une chaîne d'or au poignet et une enclume à chaque cheville (Homère, Iliade). Furieux, Zeus prit alors Héphaïstos par un pied et le précipita du haut de l'Olympe (Homère, Iliade). Héphaïstos tomba sur l'île de Lemnos où il se brisa les deux jambes. Fort mal en point il fut sauvé par les habitants et ranimé ; mais lorsqu'il eut, une fois pardonné, regagné l'Olympe, il ne pouvait plus marcher qu'avec des béquilles.


    Ces deux légendes, dissemblables en apparence, se rejoignent sur le fond en ce qu'elles tendent à expliquer l'activité des volcans sous-marins de l'archipel hellénique. Toutefois, il faut noter qu'à l'origine Héphaïstos est seulement le dieu du feu céleste : c'est dans l'Olympe que se trouve l'atelier (Homère, Iliade) où il forge le char d'Hélios, la cuirasse d'or d'Héraklès, le bouclier d'Achille, sa cuirasse et ses cnémides, le trône, le sceptre et la foudre de Zeus ; c'est bien plus tard que la forge du dieu est transportée dans les régions volcaniques de la Grèce ou de la Grande-Grèce : Lemnos, puis la Campanie (le Vésuve) ou la Sicile (l'Etna). Comme dieu du feu Héphaïstos est une des divinités qui ont initié les hommes aux premiers progrès de la civilisation ; c'est lui qui leur a enseigné les arts métallurgiques, image du feu qui a été sur terre le premier instrument de cette civilisation. Notons que ce déplacement vers l'Ouest de ce culte d'Héphaïstos correspond à la route de l'étain, aux importations de bronze et d'or.


    On a formulé plusieurs tentatives d'explication pour la claudication d'Héphaïstos : la flamme, toujours zigzagante avec ses aspects mouvants et sautillants ; le rapprochement avec certaines légendes nordiques présentant le dieu forgeron comme boiteux ; enfin, la figuration maladroite d'une statue qu'on aurait expliqué par une infirmité du dieu : on connaît plusieurs statues qu'on disait tombées du ciel (comme Héphaïstos ou la plus ancienne statue du culte d'Athéna sur l'Acropole d'Athènes) parce qu'elles représentaient, par une posture qu'on ne s'expliquait plus, un état cultuel très ancien.


    Héphaïstos est donc laid et il a mauvais caractère. On a pu supposer qu'en représentant Héphaïstos disgracié les Grecs obéissaient peut-être à un sentiment constant chez eux : le dédain des arts mécaniques. La beauté se développe, selon eux, par les exercices de plein air et de la palestre. Les métiers qui retiennent les artisans à l'ombre et dans l'immobilité les enlaidissaient. La difformité d'Héphaïstos était la conséquence des arts manuels qu'il pratiquait. Mais il possède une grande force dans les bras et les épaules. Surtout il est le maître du feu et il est d'une habileté sans égale dans le travail des métaux (Homère, Iliade). On lui attribuait tous les ouvrages qui passaient pour des merveilles. Il règne sur les volcans à l'intérieur desquels il possède ses ateliers où travaillent avec lui les Cyclopes. À noter justement que l'île de Lemnos, où était tombé Héphaïstos, est une île volcanique et pendant longtemps un jet de gaz naturel y brûla continuellement sur le mont Moschynos. C'est là d'ailleurs que son culte apparut pour la première fois. Il possède aussi un culte en Carie et en Lycie (Asie Mineure) où une flamme similaire était encore visible au début du XIXe siècle au sommet du mont Lemnos ; ce culte s'étendit aux régions volcaniques plus à l'Ouest, l'Etna, les îles Lipari et la Campanie où se trouve le Vésuve.

    Il fut toujours très utile aux Olympiens : c'est lui qui forgea, comme il a été dit plus haut, la foudre de Zeus et le bouclier que Thétis était venue lui demander pour son fils Achille ; c'est lui encore qui forgea les cnémides et le bouclier que porte Héraklès lorsqu'il s'apprête à combattre Kyknos (Hésiode, Scutum), le fils d'Arès. Pendant la guerre de Troie il prend parti pour les Achéens et allume même un incendie pour assécher le Scamandre (ou Xanthe), le fleuve de Troie, (Homère, Iliade) qui s'est gonflé et menace de faire sombrer Achille dans ses flots déchaînés.


    Malgré son apparence physique plutôt disgraciée et sa figure couverte de suie qui attire sur lui la dérision de l'Olympe, on attribue à Héphaïstos des femmes d'une grande beauté : Charis, la Grâce par excellence, Aglaé, la plus jeune des Charites et surtout Aphrodite qui le trompa vite avec Arès. On sait comment il se vengea (cf. Arès).


    On attribue plusieurs fils à Héphaïstos ; le plus connu est Érichthonios, né d'un désir du dieu pour Athéna ; durant la guerre de Troie Athéna pria le dieu de lui fabriquer des armes et elle vint un jour le voir travailler dans son atelier ; le dieu voulut alors lui faire violence ; pendant qu'Athéna cherchait à se dégager de l'étreinte d'Héphaïstos, du sperme du dieu se répandit sur sa jambe ; dégoûtée, Athéna s'essuya avec une poignée de laine qu'elle jeta à terre ; tombée sur le sol près d'Athènes cette poignée de laine féconda la Terre Mère qui mit au monde immédiatement un enfant. Athéna se chargea d'élever cet enfant et lui donna le nom d'Érichthonios, dont les deux éléments se décomposent en éri (rappelant le mot erion, la laine) et chthonios (adjectif apparenté à chthôn, le sol). À l'insu des dieux Athéna le cacha dans une corbeille qu'elle remit à Aglauros, la fille aînée du roi d'Athènes Cécrops. Mais celle-ci et ses soeurs, poussées par la curiosité ouvrirent la corbeille et virent l'enfant gardé par deux serpents (ou : dont le corps se terminait en queue de serpent). Terrifiées, les trois soeurs se jetèrent du haut des rochers de l'Acropole (Euripide, Ion et Ovide Métamorphoses). Athéna éleva donc Érichthonios dans son temple sur l'Acropole. Plus tard Érichthonios (que l'on confond parfois avec son descendant Érechthée) régna sur Athènes.


    Héphaïstos participa à la création, sur l'ordre de Zeus, de Pandore, dont il façonna le corps avec de l'argile, à l'image des déesses immortelles. Zeus la destinait à la punition de la race humaine à laquelle Prométhée venait de donner le feu divin après l'avoir dérobé au char de feu du soleil. Tous les dieux comblèrent la jeune vierge de cadeaux et chacun lui donna une qualité... ou un défaut (Hésiode, Théogonie et Travaux et Jours). Elle fut envoyée à Épiméthée, le frère de Prométhée ; celui-là, malgré la défense de son frère d'accepter aucun cadeau de la part de Zeus, en fit sa femme. Pleine de curiosité elle ouvrit une jarre dans laquelle les dieux avaient enfermé tous les maux et ceux-ci se répandirent sur l'humanité (Hésiode, Travaux et Jours).


    Zeus se vengea de Prométhée en ordonnant à Héphaïstos de le clouer sur le Caucase avec des liens d'acier (Eschyle, Prométhée), comme proie pour un aigle qui lui dévorait chaque jour le foie qui repoussait pendant la nuit.


    Héphaïstos et Athéna avaient des temples communs à Athènes : tous deux patronnaient les artisans et les arts qui, avec l'agriculture, soutiennent une civilisation : lui protégeait les forgerons et elle les tisserands — mais elle était aussi la déesse de la sagesse et de la philosophie. Lorsque les enfants étaient solennellement admis dans l'organisation de la cité, Héphaïstos était le dieu qui présidait à la cérémonie.

    Équivalent romain : Vulcain




    LES ARGONAUTES


    Cinquante-deux héros partis de Thessalie en Colchide à la conquête de la Toison d'or (parmi eux : Jason, leur chef, Hercule, Castor et Pollux, Laërte, Pélée, Thésée, Orphée), sur le navire Argô (d'où leur nom), construit sur les conseils d'Athéna (Catulle).


    Jason ne pouvant monter sur le trône de Thessalie usurpé par son oncle Pélias (Pindare, Pythiques) que s'il conquiert la Toison d'or, part en Colchide (Pindare, Pythiques) ; il ne parvient à destination qu'après avoir délivré Samothrace des Harpyes et franchi les écueils du Pont-Euxin. En Colchide, il subit avec succès toutes les épreuves que lui impose le roi Eétès (Pindare, Pythiques) et s'empare de la Toison grâce au secours de la fille du roi, l'amoureuse Médée (Corneille, La toison d'or). Ils s'enfuient et se marient à la cour d'Alcinoüs, roi des Phéaciens. Leur retour est difficile : ils doivent traverser le détroit de Charybde et Scylla (Homère, L'Odyssée), passer près de l'île des Sirènes (Orphée les charme par les accords de sa lyre (Sénèque, Médée)), délivrer la Crète du monstre Talus. En Thessalie, Médée fait couper Pélias en morceaux sous prétexte de le rajeunir (Ovide, Métamorphoses); mais peu après Jason l'abandonne (Sénèque, Médée) (furieuse, Médée tue alors ses propres enfants).


    Le navire Argo est transporté dans le ciel où il devient une constellation.




    FAUNUS


    Son nom est apparenté au verbe favere, être favorable. Faunus = "qui favet", celui qui est favorable. Originaire de Rome même (Palatin?). Divinité très ancienne, indigène. Selon une légende antique, fils et successeur de Picus, très ancien roi des Aborigènes, première population du Latium. Selon une légende tardive, il serait fils de Circé et de Jupiter.


    Protecteur des troupeaux et des bergers. Personnage à transformations : a perdu son caractère divin pour devenir un simple roi du Latium, avant la venue d'Enée et des Troyens. A accueilli Evandre (Ovide, Les Fastes) dont le nom signifie "homme bon", originaire d'Arcadie (Grèce, centre du Péloponnèse) et permis aux immigrés arcadiens de s'installer sur le sol romain (Légende). Faunus retrouve son caractère divin dans les Fauni, divinités des champs et des forêts, compagnons des bergers. Rend des oracles.


    Son domaine: le Palatin et les environs immédiats (Ile Tibérine) (Ovide, Les Fastes). On lui sacrifie des animaux (chèvres). (Ovide, Les Fastes). Très anciennement, la procession des Luperques a lieu en son honneur : des jeunes gens courent à travers la ville revêtus d'une simple peau de chèvre. (Ovide, Les Fastes) Ils flagellent les femmes qu'ils rencontrent avec une lanière de cuir frais (Rite de fécondité). Identifié à Pan (Ovide, Les Fastes). Pour les Fauni, les satyres grecs, représentés comme des êtres mi-hommes, mi-chèvres (cornes et sabots de chèvres).




    LA CHIMERE


    Son nom se rattache à une racine désignant le froid, l'hiver ( cf grec "Kheimmôn", latin "hiems") ; elle est fille de Typhon et d'Echidna, et a le corps d'une chèvre, l'arrière d'un serpent et la tête d'un lion. Bien sûr, elle souffle des flammes. (Homère, Iliade)

    Comme beaucoup d'autres monstres, et plus particulièrement ceux issus de l'union de Typhon avec Echidna, Chimère ravageait le territoire (Homère, Iliade) où elle se trouvait, jusqu'au jour où Bellérophon reçut la mission de la tuer.


    Monté sur le cheval ailé Pégase, le héros y parvint grâce à une ruse : il mit du plomb au bout de sa lance. Lorsque Chimère, pour se défendre, comme tout dragon qui se respecte, cracha des flammes, Bellérophon pointa vers elle sa lance : le plomb fondit aussitôt et tomba, brûlant, dans la gorge de Chimère, qui rendit l'âme (enfin, façon de parler !) (Apollodore, Bibliothèque)




    VERTUMNE


    Sur le modèle des fiches que vous avez lues, vous établirez, en prélevant, dans ce texte du poète Properce, les détails significatifs, celle du dieu romain Vertumne.


    En un seul corps voir tant de formes, pourquoi t'en étonner ? Connais du dieu Vertumne les traits héréditaires. Je suis Toscan, fils de Toscans et pourtant sans regret d'avoir dans le combat fui les foyers de Volsinies. La foule de mes gens ici c'est mon plaisir. Je ne veux pour ma joie un temple orné d'ivoire ; il suffit, sous mes yeux, du Forum des Romains. Par là jadis le Tibre cheminait et, ce dit-on, en entendait sur ses flots refoulés le bruit des rames. Mais du jour qu'à ses nourrissons il fit ce grand présent, le fleuve renversant son cours, je fus nommé le dieu Vertumne.


    Ou c'est que je reçois aux versants de l'année les prémices des fruits et vous croyez l'année consacrée à Vertumne. La première grappe est à moi qui sur les pampres blanchissants a changé de couleur, et sont les barbes de l'épi gonflé du grain laiteux. Tu vois ici les cerises sucrées, les prunes de l'automne et dans les jours d'été les mûres empourprées. Ici vient le greffeur pour acquitter ses voeux par des fruits en guirlande, quand son poirier, en dépit de la souche, a procuré des pommes.


    Dires menteurs de gens, vous me faites du tort ; mon nom veut un autre interprète : crois seulement le dieu quand il parle de lui ! Mon essence se prête à toutes les figures ; et tu peux me donner celle que tu voudras : je serai beau toujours. Veux-tu que je m'habille en Cos ! Me voici fille, et non sans grâce ! Mais si j'ai pris la toge, qui soutiendrait que je ne suis un homme ?


    Donne-moi la faucille et presse-moi le front de foin entrelacé : tu peux jurer que de ma main j'ai fauché les prairies. J'ai porté les armes jadis et, les portant, je m'en souviens, je me couvris de gloire ; mais si je me chargeais du poids d'une corbeille, j'étais le moissonneur. à jeun, prêt aux procès ! Mais me suis-je chargé le front de la couronne, tu diras, en criant, que le vin me monte au visage. Ceins mon front de la mitre et je déroberai sa figure à Iacchus ; mais donne-moi le plectre et je déroberai sa figure à Phébus.


    Me chargeant des filets, je suis chasseur ; mais prenant les pipeaux, je suis le dieu Faunus guettant la gent à plumes. Vertumne, c'est aussi l'aurige. C'est celui qui s'en va de cheval en cheval faisant passer son poids léger. Que l'occasion s'en offre et je prends les poissons à ma ligne ou je suis, élégant en ma longue tunique, le marchand ambulant. Je sais être berger, courbé sur ma houlette ; je puis tout aussi bien dans la poussière du chemin porter la rose en mes paniers.


    A quoi bon dire aussi ma gloire la plus pure, les présents des jardins que j'élis en mes bras ? Le concombre bleuté, la courge au ventre énorme m'illustrent et le chou que ceint le jonc léger. Il n'est dans les prairies fleur sur le point d 'éclore que sur mon front placée on ne l'ait vue d'abord s'alanguir en beauté. C'est parce qu'à moi tout seul je prends toutes les formes, que le parler de mon pays tira du fait mon nom. Et toi, Rome de même, à mes Toscans tu as donné leur récompense et le Faubourg toscan de là garde son nom. C'était aux temps où Lucumon avec ses armes alliées s'en vint briser les armes des Sabins et du sauvage Tatius. J'ai bien vu, de mes yeux, les lignes fléchissant, les traits s'abattre et l'ennemi tourner le dos pour sa fuite honteuse.


    Mais, Père des dieux, veuille faire que pour l'éternité la foule des Romains défile devant moi, revêtue de la toge. Plus que six vers. Je ne te retiens pas, toi qui voles à tes procès. C'est au bout de ma piste, la ligne d'arrivée. J'étais un tronc d'érable taillé d'une serpe hâtive, avant que vînt Numa, pauvre dieu d'une ville au coeur reconnaissant. Mais toi, Mamurius, qui me fit dans le bronze, que la terre des Osques ne ronge pas tes mains d'artiste; toi qui m'as, en me fondant, fait apte à tant d'usages. L'ouvrage est un, mais c'est plus d'un honneur qu'on décerne à l'ouvrage.

    Properce, Elégies, IV, 2




    MARS


    Nous l'avons signalé : les Romains honoraient Mars bien plus que les Grecs n'aimaient Arès. De nombreuses différences apparaissent, de fait, entre Mars et Arès et ce n'est qu'assez tard que le dieu romain fut identifié à l'Arès hellénique.


    D'origine italique Mars préexista à l'introduction d'Arès dans la religion romaine. Son nom, dont le sens est inconnu, avait pris tout d'abord la forme de Mavors, Marspiter (Macrobe, Saturnales) ou Mamers (de l'étrusque Maris). Il semble avoir été à l'origine un dieu agraire et, à une époque très ancienne, il fut identifié au dieu de la végétation, Silvanus. Selon une tradition romaine, Junon l'avait enfanté sans le secours de Jupiter ; jalouse, en effet, de la naissance de Minerve, jaillie spontanément de la tête de Jupiter, Junon avait voulu à son tour concevoir seule un enfant. Elle s'adressa à Flore, déesse des jardins et des champs cultivés, qui lui donna une fleur magique dont le simple attouchement rendait une femme féconde (Ovide, Fastes). C'est ainsi que Junon donna le jour au dieu dont le nom est porté par le premier mois du printemps. Notons que ce Martius mensis était, dans l'ancien calendrier romain, le premier mois de l'année (Ovide, Fastes et Macrobe, Saturnales). Une légende, qui semble d'origine italique, rapporte que Mars, tombé amoureux de Minerve, avait choisi comme intermédiaire la vieille Anna Perenna, une déesse locale du Latium, qui dupa le dieu en se substituant à Minerve lors d'un rendez-vous nocturne (Ovide, Fastes). Il y aurait là le symbole de la vieille année qui s'en va lorsque commence la nouvelle. Ce dieu agraire aidait les paysans du Latium à défendre leurs cultures et leurs troupeaux. On lui avait donc consacré, pour qu'il les écarte des moissons et des bergeries, tous les animaux que l'on craint à la campagne, en particulier le loup ; mais le pivert, annonciateur de pluie, était son oiseau favori.


    Cette caractérisation de Mars comme dieu primitivement agraire, est contestée par certains mythographes. En tout cas, à l'époque classique, quand Rome devient une grande puissance militaire, ce dieu du printemps est essentiellement un dieu guerrier (Virgile, Énéide). Mais il faut noter que c'est au printemps que recommence la saison de la guerre. Il est en même temps le dieu de la jeunesse parce que la guerre est l'objet de l'activité de la jeunesse. Il était particulièrement révéré par l'armée, ce qui lui valut le surnom de Gradivus (= "qui s'avance à grands pas" [au combat] ou, selon d'autres, "qui fait pousser" [les moissons])


    Ce dieu de la jeunesse guide, lors du ver sacrum (le printemps sacré) les jeunes gens qui émigrent des cités sabines pour aller fonder de nouvelles villes. En effet, les Sabins, en cas de grave malheur, consacraient à Mars, en propriété absolue, toute la production végétale, animale et même humaine du printemps suivant. En ce qui concerne les enfants, devenus grands et alors considérés comme "sacrés", c'est-à-dire mis en dehors de la communauté, ils partaient, guidés en général par un animal consacré à Mars, le loup ou le pivert, en quête d'une nouvelle patrie où ils puissent s'établir par la force des armes et grâce à la protection du dieu de la guerre auquel ils étaient voués. L'histoire romaine nous apprend que les Romains, après le désastre de Trasimène ( 217) décidèrent de consacrer, à la manière sabine, un ver sacrum mais à Jupiter; mais ils ne s'acquittèrent de leur voeu que...vingt-deux ans plus tard, incomplètement (uniquement les productions végétales et animales) et, à une époque où le désordre régnait dans le calendrier, le voeu fut "accompli" en hiver, c'est-à-dire avec beaucoup d'économie !


    Peut-être faut-il rattacher aussi à la tradition sabine la fameuse légende de Romulus et de Rémus sauvés par une louve. Rappelons cette légende : Albe-la-Longue, jadis fondée par le fils d'Énée, Ascagne, vit son roi Numitor dépossédé de son trône par son frère Amulius. Celui-ci fit périr tous les fils de Numitor et voua sa fille, Rhéa Silvia, au culte de Vesta, la vouant ainsi à la virginité. Mais celle-ci, par sa beauté, séduisit le dieu Mars qui l'aperçut un jour se rendant à la fontaine; il la rendit mère, pendant son sommeil, de jumeaux, Romulus et Rémus (Ovide, Fastes)). L'ayant appris, Amulius fit enfermer la mère et exposer les deux bébés dans des marécages près du Tibre en crue (Tite-Live, Histoire romaine) ou sur le sommet du mont Palatin, selon les légendes. Une louve, animal sacré, envoyée par leur père, les nourrit (Virgile, Énéide) avant qu'ils soient recueillis par un berger et sa femme, qui les élevèrent jusqu'au moment où ils purent rendre son trône à Numitor et fonder Rome. On a signalé que cette légende devait s'être développée autour d'une statue très ancienne figurant une louve à l'abri de laquelle se dressait l'image de deux petits hommes, symbolisant peut-être la race sabine et la race latine. En tout cas, dans la religion d'État, à Rome, le culte de Mars revêt la plus haute importance puisqu'il aurait ainsi fondé la race romaine (Virgile, Énéide), et c'est la raison pour laquelle la jeunesse romaine était souvent appelée "enfants de Mars".


    Le dieu donna aussi son nom au Champ de Mars, sur lequel les jeunes Romains s'exerçaient à la guerre. C'est également au Champ de Mars que se faisaient, tous les cinq ans (période appelée lustre) le recensement et la purification du peuple (lustrum ou lustratio), au cours desquels on célébrait les suovetaurilia, triple sacrifice d'un verrat, d'un bélier et d'un taureau offert au dieu Mars (Tite-Live, Histoire romaine).

    Le culte de Mars était essentiellement représenté par un collège de prêtres, choisis parmi les patriciens, appelés Saliens (= les "sauteurs" ou "danseurs"). Tous les ans, à la fête du dieu, ces prêtres, vêtus d'une tunique de pourpre et portant sur la tête un bonnet pointu (apex) exécutaient, au cours d'une procession dans les rues de la ville, (Tite-Live, Histoire romaine) des danses sacrées, peut-être, à l'origine, en l'honneur de divinités rustiques. Mais, dès le règne de Numa, ils rythmaient la cadence de leurs pas par des coups frappés avec une lance sur des boucliers mystérieux appelés "anciles"; ces boucliers et les lances, conservés dans le sacrarium Martis de la Regia (résidence du Pontifex Maximus) étaient censés posséder un pouvoir d'oracle : le mouvement spontané des lances (hastæ) était un présage inquiétant. La légende prétendait qu'un de ces boucliers était un jour tombé du ciel comme gage de la protection des dieux sur Rome. Craignant de voir ses compatriotes privés par quelque audacieux ennemi de cet objet sacré qui leur assurait la protection des dieux, Numa en fit fabriquer onze autres exactement identiques ; les douze boucliers restaient suspendus pendant le reste de l'année dans le temple de Mars et confiés à la garde des prêtres saliens, sans qu'on pût distinguer le bouclier miraculeux des autres (Ovide, Fastes). La procession s'achevait par un repas dans le temple du dieu.


    Quant aux anciens Sabins, ils adoraient Mars sous l'effigie d'une lance (quiris) ; d'où le nom de Quirinus donné à Romulus après sa mort et sa divinisation, et celui de Quirites employé lorsqu'on s'adressait officiellement à l'ensemble des citoyens romains.


    À Rome se trouvaient plusieurs temples consacrés à Mars ; un des plus importants était celui qu'Auguste lui dédia sous le nom d'Ultor (le Vengeur) pour commémorer le rôle de l'empereur dans sa victoire sur les assassins de Jules César, Brutus et Cassius.


    Donc le dieu Mars, en ordre d'importance, venait pour les Romains juste après Jupiter ; il se trouve, en effet, en seconde position dans la triade Jupiter-Mars-Quirinus, et ses attributs sont le bouclier, la lance et le casque. Des légions, une surtout, (Cicéron, Philippiques), lui étaient consacrées et, au début d'une campagne, le général ne manquait pas d'entrer dans le temple où l'on conservait les "anciles" ; il venait y faire bouger d'abord ceux-ci, puis la lance et la statue du dieu et disait, en frappant les boucliers de sa lance : "Mars, aie l'oeil bien ouvert" (Mars, uigila).


    Dans le domaine littéraire, les aventures prêtées à Mars ont reproduit peu à peu celles rapportées par la littérature grecque pour Arès, comme, par exemple, les amours de Mars et de Vénus (Ovide, Métamorphoses). Mais nulle part, on ne trouve l'équivalent du côté lâche et geignard de son correspondant hellénique Arès.


    Outre les Romains, d'autres peuples avaient le dieu pour "ancêtre" : les Marses, population sabine avec laquelle les Romains furent longtemps en lutte, ou les Mamertins ; leurs noms mêmes indiquent les rapports qui les unissaient avec le dieu.




    ARES


    Origine

    Il est le fils de Zeus et d'Héra (qui tous deux, paraît-il, le détestaient!), comme Héphaïstos, Hèbè et Ilithye. Il appartient donc à la deuxième génération des dieux Olympiens et compte parmi les douze grands dieux.


    Dès la littérature archaïque (Homère) Arès apparaît comme le dieu de la guerre, ou, plus exactement, de la fureur guerrière, qui se réjouit dans le carnage et le sang (Homère, Iliade). C'est pourquoi on lui donne parfois comme mère Éris, divinité de la Querelle, pour expliquer son humeur brouillonne et belliqueuse ; mais il est aussi lâche quand il souffre, il gémit et fuit quand il est blessé (Homère, Iliade). Zeus, en ce cas, ne le plaint guère... (Homère, Iliade) Selon les mythologues, il est aussi personnification de l'orage. En dehors des combats, il représente tout fléau mortel pour les mortels, ainsi, par exemple la peste (Sophocle, OEdipe-Roi)


    Il a une taille surhumaine (sept plethres, soit deux cents mètres!) et pousse des cris terribles.


    On le représente muni d'une cuirasse et d'un casque et armé du bouclier, de la lance et de l'épée. Il combat le plus souvent à pied mais on le voit aussi sur un char dont les chevaux l'emportent avec une rapidité impétueuse. Il est accompagné de démons qui lui servent d'écuyers, en particulier de deux de ses enfants, les jumeaux qu'il a eus d'Aphrodite, Deimos et Phobos (l' Épouvante et la Terreur) (Hésiode, Le Bouclier). Il est également accompagné d'Éris (Discorde, Querelle). Les Grecs n'aimaient pas beaucoup Arès, contrairement aux Romains qui honoraient Mars, son équivalent latin . Aucune cité ne lui était dédiée et l'on disait de lui qu'il vivait en Thrace, pays sauvage au climat rude du Nord de la Grèce, d'où viennent les frimas et les tempêtes et traversé par des populations guerrières ; c'était là que vivaient les Amazones, femmes guerrières, ses filles (Apollonios de Rhodes, Argonautiques). À Thèbes il reçoit un culte particulier car il passait pour être l'ancêtre des descendants de Cadmos, fondateur de la ville. Quand celui-ci, pour accomplir un sacrifice, voulut puiser de l'eau à la "source d'Arès" il tua le dragon qui défendait cette source (Euripide, Phéniciennes). Pour ce meurtre Cadmos dut servir Arès comme esclave pendant huit ans.


    La plupart des mythes qui font intervenir Arès sont évidemment des récits de combats ; mais le dieu n'a pas toujours le dessus (Homère, Iliade) et il semble que les Grecs aient pris un certain plaisir à lui opposer victorieusement la sagesse d'Athéna entre autres. Pendant la guerre de Troie, Arès a choisi le camp des Troyens comme Aphrodite, qui l'aimait, et, à deux reprises, sous les murs de Troie, l'intervention d'Athéna dans une mêlée où figure Arès aboutit à un échec pour ce dernier. D'ailleurs, entre Athéna et Arès la lutte est insolite : c'est d'abord la défaite du viril dieu de la guerre, ensuite la façon dont il est vaincu ; au lieu, en effet, d'une arme noble c'est un engin primitif (une énorme pierre) qui le met hors de combat (Homère, Iliade). Pendant qu'il se lamente et gît dans la poussière, Aphrodite, volant à son secours, est abattue par une arme encore plus primitive : une formidable claque d'Athéna (Homère, Iliade).


    Mais les mésaventures d'Arès ne se bornent pas au domaine des combats. Par exemple, tenu pour responsable de la mort d'Adonis à la chasse par les Aloades (deux fils géants de Poséidon) ceux-ci l'enferment, enchaîné, pendant treize mois dans un pot de bronze dont Hermès finit par le libérer (Homère, Iliade).


    Il eut un grand nombre d'aventures amoureuses dont la plus célèbre le montre uni clandestinement à Aphrodite ; il est vrai que celle-ci avait été mariée par Zeus à Héphaïstos ; or, le dieu forgeron était laid et difforme et Aphrodite était tombée amoureuse d'Arès. À noter ici une différence entre l'Iliade et l'Odyssée : dans l'Iliade Héphaïstos est l'heureux époux de Charis et Aphrodite n'a que peu de rapports avec Arès ; en revanche, dans l'Odyssée l'aède Démodocos rapporte un conte traditionnel chez les rhapsodes en Ionie. Lorsqu'Héphaïstos apprend du soleil sa mésaventure, il laisse tomber une nuit sur les deux amants un filet qu'il est seul capable de manoeuvrer et convie tous les dieux de l'Olympe qui, à ce spectacle sont pris d'un immense fou-rire. Sur l'intervention de Poséidon, Héphaïstos retire le filet et les deux amants, tout confus s'enfuient, l'une vers Chypre et l'autre vers la Thrace...(Homère, Odyssée)


    Ses liaisons avec les mortelles furent aussi très nombreuses et ses enfants étaient des hommes violents qui attaquaient les voyageurs et se livraient à toute sorte d'actes de cruauté. L'un d'entre eux, Cycnos, s'attaquait aux pèlerins se rendant à Delphes. Sur la prière d'Apollon Héraklès intervient et tue Cycnos. Arès veut venger son fils mais Athéna dévie sa javeline et Héraklès blesse le dieu à la cuisse (Hésiode, Le Bouclier).


    Enfin le nom d'Arès se retrouve dans la colline de l'Aréopage à Athènes où se jugeaient les crimes d'ordre religieux. La légende raconte qu'il y avait jadis une source au pied de cette colline ; un jour, près de celle-ci, Arès aperçut Halirrhothios, fils de Poséidon, tentant de faire violence à l'une de ses filles, Alcippé. De colère Arès tue Halirrhothios. Poséidon fait alors comparaître Arès devant un tribunal d'Olympiens réuni sur la colline (Euripide, Électre) mais ceux-ci acquittent le meurtrier.


    Attribut :

    les animaux consacrés à Arès sont le vautour et le chien; mais c'était faire injure au chien que de le choisir comme animal d'Arès.

    Équivalent romain : Mars




    PROMETHEE


    "Le prévoyant", fils du titan Japet et d'une Océanide, frère d'Epiméthée et d'Atlas. Dans la seconde guerre des Titans, qui opposa Cronos à son fils Zeus, Prométhée prit le parti de Zeus.(Eschyle, Prométhée enchaîné)


    Mais la discorde s'éleva bientôt entre les deux divinités. Prométhée ayant un jour réservé la meilleure part d'un sacrifice aux hommes, Zeus priva ces derniers de l'usage du feu.


    Prométhée ne tarda pas à le leur rendre, et leur apprit aussi les sciences et les arts.(Eschyle, Prométhée enchaîné) Pour le punir, Zeus le fit enchaîner sur une montagne du Caucase, où un aigle lui dévorait éternellement le foie.(Eschyle, Prométhée enchaîné)


    Selon d'autres, Prométhée aurait donné aux hommes le feu dès l'apparition des "races mortelles", pour réparer l'imprévoyance de son frère Epiméthée, qui avait distribué toutes les qualités aux animaux.(Platon, Protagoras)


    Héraclès délivre un jour Prométhée de son supplice, pour le remercier de lui avoir indiqué son chemin. Zeus finit par pardonner au coupable, quand ce dernier, doué du don de prophétie, lui annonce qu'il sera détrôné s'il a un fils de Thétis.


    Prométhée est honoré par les potiers athéniens.





    LES MUSES


    Ce sont les filles de Zeus et de Mnémosyne (Hésiode, Théogonie), la déesse de la mémoire et du souvenir.


    Pour les psychologues, la mémoire représente la conquête progressive et difficile par l'homme de son passé individuel (l'histoire, pour un groupe social, de son passé collectif). Or très vite la mémoire a été sacralisée en Grèce et une vaste mythologie de la réminiscence s'est élaborée dans les temps archaïques. Donc, dans le panthéon grec, figure entre autres allégories, une divinité qui représente une fonction psychologique : Mnémosyne, la mémoire (cf. aussi Éros, l'Amour, Aïdos, la Pudeur, Pistis, la Confiance, etc.) ; mais la sacralisation de la mémoire prouve le prix qui lui est accordé dans une civilisation de tradition d'abord purement orale avant la diffusion de l'écriture.


    Mnémosyne avec ses filles, les Muses, dont elle conduit le choeur, préside à la fonction poétique. Pour les Grecs, en effet, sans intervention divine, nul ne peut être poète, la poésie constituant une des formes de la possession et du délire divins. Inspiré donc par la divinité, le poète (comme le devin) découvre, dans une sorte de révélation, les réalités qui échappent au regard du commun des mortels, (Platon, Ion) réalités qui concernent le passé et l'avenir. En fait, le poète, par la mémoire, se transporte presque uniquement vers les événements anciens (le devin se projette plutôt vers l'avenir) auxquels il assiste pour ainsi dire de l'intérieur. Il y a là comme une sorte de "devoir de mémoire", un message sacré dans cette recherche des origines : les Muses et leur mère chantent le monde en commençant par le commencement (Hésiode, Théogonie) : apparition du monde, genèse des dieux, naissance de l'humanité...). Le passé ainsi dévoilé est la source du présent et aide à découvrir la réalité primordiale qui permet de comprendre le monde et son devenir dans son ensemble.

    Les Muses sont particulièrement honorées en Piérie, lieu de leur naissance, au Nord du mont Olympe qui est aussi leur demeure ; d'où leur surnom de Piérides. Elles étaient également honorées en Béotie, sur le mont Hélicon (Hésiode, Théogonie), dans les vallons duquel Apollon menait, disait-on, leur choeur.

    Les Muses sont au nombre de neuf (Hésiode, Théogonie) et charment le monde de leurs chants (Homère, Hymnes). Elles sont source de bonheur et de sagesse (Horace, Odes)

    (Nous citerons les Muses dans l'ordre adopté par Hésiode)


    Clio ; son nom est à rattacher au nom grec kléos, le renom, la gloire. D'abord muse de l'épopée, elle est devenue celle de l'histoire, qui immortalise la gloire des grands hommes. Unie à Piéros (de Thessalie) elle aurait donné naissance à Hyakinthos (Horace, Odes et Ovide, Fastes).




    Euterpe, dont le nom signifie "qui réjouit, qui charme" (eu + terpô) est la muse de la musique et du chant (Horace, Odes). Unie au fleuve Strymon (fleuve de Thrace) elle aurait donné naissance à Rhésos, roi de Thrace.




    Thalie dont le nom vient d'une racine grecque signifiant "pousser abondamment, croître", idée associée également à celle de fête, joie, etc. C'est la muse de la comédie. Primitivement elle était la muse de la poésie pastorale. Aimée d'Apollon, elle aurait donné naissance aux Corybantes



    Melpomène, "la chanteuse", d'abord muse du chant puis de la tragédie (ou de toute poésie grave et sérieuse). Unie au fleuve Achéloos elle aurait donné naissance aux Sirènes (Horace, Odes).




    Terpsichore, dont le nom signifie "qui aime la danse (et les chants)" ; on retrouve dans son nom la même racine (verbe terpô, charmer) que dans le nom de sa soeur Euterpe.(Platon, Phèdre).




    Érato porte en son nom la racine du verbe grec signifiant "aimer" (erann) ; elle est la patronne de l'élégie amoureuse et se trouve donc en harmonie avec le mois voué à Vénus, le mois d'avril (Ovide, Fastes et Platon, Phèdre).

    Polymnie (ou Polhymnie), dont le nom signifie l'abondante variété des rythmes" (Ovide, Fastes).




    Uranie, dont le nom est clairement issu de Ouranos (l'univers) est considérée comme la muse de l'astronomie (Ovide, Fastes).

    La première née s'appelle Calliope dont le nom signifie "à la belle voix" ; c'est la muse de la poésie épique et de l'éloquence (Horace, Odes, Lucrèce, de la Nature et Ovide, Fastes). La tradition en fait la mère du poète Orphée. On dit aussi que Calliope fut désignée par Zeus pour arbitre dans la dispute qui opposa Perséphone et Aphrodite pour la garde d'Adonis : Calliope aurait accordé, par un jugement à la Salomon, six mois de garde à Perséphone et six mois à Aphrodite. Celle-ci, furieuse de devoir partager Adonis, fit naître dans le coeur des femmes de Thrace une telle passion pour Orphée, fils de Calliope, que, dans leur avidité à le posséder, elles le mirent en pièces.

    Pour terminer, nous dirons que les Muses apparaissent et ne sont citées que rarement ensemble sauf lorsqu'on les voit chanter un thrène aux funérailles d'Achille (Homère, Odyssée) ou dans le récit du Thrace Thamyris (Homère, Iliade ).


    Si l'on veut suivre la postérité des Muses dans la littérature, on s'apercevra que les Muses, dans leur ensemble (du Bellay, Les Regrets, Chénier, Élégies) ou sous le terme générique de "Muse" (Musset, Nuit de mai) restèrent, pendant longtemps, le symbole de l'inspiration poétique.


    On vit même apparaître une "dixième muse", désignant toute femme qui cultive avec succès la poésie (c'est ainsi que les Anciens désignaient la poétesse Sapho).


    Puis le terme "muse" (sans majuscule) a désigné les belles lettres et particulièrement la poésie, comme dans l'expression "cultiver les muses" (Boileau, Art poétique) ; le terme peut désigner aussi le génie particulier d'un poète (Boileau, Art poétique et Boileau Discours au Roi, Hugo, Voix intérieures).




    SELKIS

    Selkis


    Selkis est représentée sous la forme d’un scorpion à tête de femme ou bien d’une femme dont la tête est surmontée d’une dépouille de scorpion. Au-delà de son aspect antipathique justifié par son iconographie, Selkis est une déesse bienveillante. En effet, elle protège contre les morsures et les piqûres. Les prêtres du clergé de Selkis étaient de formidables guérisseurs car ils associaient leurs connaissances en médecine à la magie de la déesse.


    De plus, Selkis est l’une des protectrices des vases canopes aux côtés d’Isis, Nephtys et Neith. Elle est chargée de veiller sur les intestins.


    Selkis joue également un rôle important dans la légende d’Osiris car Isis la chargea de veiller sur le petit Horus menacé par son oncle Seth. Malgré l’attention qu’elle lui porta, elle ne put empêcher l’enfant de se faire mordre mais l’action conjuguée de Thot le dieu de la connaissance et d’Isis la grande magicienne parviendra à chasser le venin de celui qui deviendra roi.


    A la fois protectrice des vivants et des morts, Selkis ne possède pas de lieu de culte particulier. Elle figure souvent dans les formules magiques ou sur les parois des tombes afin de protéger le défunt de toute attaque.




    APHRODITE

    Aphrodite / Vénus


    C'est une grande déesse appartenant au Proche-Orient ; c'est cette même déesse (Eurynomè) qui émergea du Chaos et dansa sur la mer ; on l'adorait en Syrie et en Palestine sous le nom d'Ishtar ou Ashtaroth. Elle est à la fois Terre nourricière et Mère universelle, les trois portions du monde sont soumises à sa loi (Apulée, Métamorphoses et Euripide, Hippolyte). Déesse de l'Amour et de la Beauté, elle séduisait (et trompait) chacun, tant homme que dieu. Avec son sourire doucement moqueur c'était une déesse irrésistible qui ôtait l'esprit même aux plus sages...(Homère, Hymnes homériques)


    Dans l'Iliade, elle est la fille de Zeus et de Dionè, mais selon une tradition plus ancienne et la plus fréquente, elle est née de l'écume marine (aphros) lorsque Cronos, fils d'Ouranos (le ciel) et de Gaia (la terre), eut émasculé son père avec une faucille et jeté les organes génitaux d'Ouranos dans la mer ; du sang et de l'écume jaillit alors une femme (Aphrodite) ; pour rappeler cette naissance on accole souvent à son nom l'épithète d'anadyomène, «celle qui monte en sortant des flots». Elle naquit près de l'île de Cythère dans une conque et fut transportée aussitôt par les Zéphyrs jusqu'à la côte de Chypre (Hésiode, Théogonie). Là elle fut accueillie par les Heures (= les saisons) qui tissèrent ses voiles, lui ciselèrent une couronne imprégnée du parfum de toutes les fleurs odorantes (Homère, Hymnes) et qui attachèrent les plis de sa robe avec une ceinture magique (Homère, Iliade) avant de la conduire auprès des Immortels.


    Déesse de l'amour, Aphrodite a le pouvoir de rendre tous les dieux amoureux ou de leur inspirer une vive passion ; trois déesses seulement échappent à ce pouvoir : Athéna, Artémis et Hestia. Zeus, qui l'aime comme sa fille, la marie toutefois à Héphaïstos, le dieu forgeron, laid et difforme, pour récompenser peut-être ce bon ouvrier qui travaille si bien dans ses arsenaux, ce soutien de la solidité de son empire. Mais Aphrodite avait déjà donné son coeur à Arès, le dieu de la guerre ; elle trompe donc son époux avec celui-ci ; malheureusement Hélios (le soleil) découvre les deux amants, informe Héphaïstos qui se venge. De l'union d'Arès et d'Aphrodite naquit Éros, dieu du désir amoureux même si une autre tradition rapporte qu'Éros était apparu sur terre avant même la naissance des dieux olympiens.


    Les amours d'Aphrodite avec les dieux furent nombreuses : de son union avec Dionysos naquit Priape, de celle avec Poséidon Éryx. La déesse avait repoussé les avances d'Hermès ; Zeus aida Hermès en envoyant son aigle dérober une sandale d'Aphrodite et la porter à Hermès ; pour récupérer sa sandale, Aphrodite dut s'unir à Hermès. De cette union naquit Hermaphrodite, de nature à la fois masculine et féminine.


    Elle intervient aussi dans l'histoire des Argonautes : Héra et Athéna se demandaient comment leur favori Jason pourrait conquérir la Toison d'or ; elles consultèrent alors Aphrodite qui promit que son malicieux fils Éros inspirerait à la magicienne Médée (fille du roi Aiétès qui détenait la Toison) une passion subite qui l'inciterait à aider Jason (Pindare, Pythiques).


    Aphrodite s'ingénie donc à faire naître dans le coeur des dieux et particulièrement celui de Zeus le désir de s'unir à des mortelles. Pour éviter qu'elle se vante trop d'être à l'origine de ses aventures, le roi des dieux met Aphrodite en présence d'un mortel très beau afin qu'elle en tombe amoureuse ; ce mortel fut Anchise (Homère, Hymnes) qui gardait ses troupeaux sur l'Ida près de Troie. De leur union naquit Énée, prince troyen.


    Personne ne peut résister au sourire d'Aphrodite mais celle-ci n'use pas toujours bien de ce pouvoir. Elle ne sait ni se contenir ni céder et sa jalousie se déchaîne aisément ; elle se venge ainsi cruellement des hommes arrogants à son égard comme Hippolyte (Euripide, Hippolyte), le fils de Thésée et d'Antiope, la reine des Amazones, mais son pouvoir universel et fatal se déchaîne surtout sur les femmes : elle suscite dans le coeur de Phèdre, seconde épouse de Thésée, une vive passion pour le jeune homme. Hippolyte l'ayant repoussée, Phèdre accuse Hippolyte d'avoir voulu la violer ; Thésée implore dans sa colère l'aide de Poséidon, et celui-ci envoie alors un monstre marin qui effraye les chevaux du char d'Hippolyte et cause la mort du jeune homme. Autre illustre victime : la magicienne Médée (Euripide, Médée).


    La déesse se déchaîne aussi par jalousie contre des jeunes filles dont la beauté égale la sienne ; c'est ainsi qu'elle poursuit de sa haine la malheureuse Psyché (Apulée, Métamorphoses) dont Éros est tombé amoureux et qu'il veut épouser.


    Même attitude envers Myrrha, dont la mère s'est vantée d'avoir mis au monde une fille plus belle que la déesse de l'amour : elle lui inspire un amour incestueux pour son père et la jeune fille est transformée en arbre à myrrhe ; cet arbre donne naissance à Adonis qu'Aphrodite, tout de même émue par sa beauté, confie à Perséphone ; mais celle-ci ne veut plus rendre l'enfant jusqu'au moment où Zeus (ou Calliope selon une autre tradition) prononce son arbitrage. Aphrodite ne quitte plus Adonis, dont elle s'est éprise, (Ovide, Métamorphoses) sauf un jour funeste où il est attaqué par un sanglier et meurt de ses blessures. Cette mort plonge Aphrodite dans la douleur et elle fait naître de son sang des fleurs au coeur noir, les anémones (Ovide, Métamorphoses). Comme, en courant à son secours, elle s'est piqué le pied à une épine, les roses (fleurs consacrées à la déesse), blanches jusque là, sont devenues...roses. Chaque année, des fêtes perpétuent le souvenir d'Adonis (Théocrite, Idylles)


    À Pasiphaé, femme de Minos le roi de Crète mais aussi fille d'Hélios qui avait révélé ses amours avec Arès, elle inspire une passion irrésistible pour un taureau et de cette union naît le Minotaure, monstre mi-homme mi taureau auquel on devait offrir des victimes humaines et que Thésée tua avec l'aide d'Ariane.


    Elle châtie également les femmes de Lemnos qui négligeaient son culte, en les affligeant d'une odeur telle que leurs maris les abandonnent pour aller vivre avec des captives thraces; toutes les femmes de Lemnos (sauf une qui épargna son père) tuent alors tous les hommes de l'île (Apollonios de Rhodes, Argonautiques).


    Enfin même sa faveur n'est pas sans danger. Pendant les noces de Thétis et de Pélée, la Discorde lance une pomme d'or sur laquelle est inscrit : «À la plus belle». Héra, Athéna et Aphrodite, qui revendiquent le titre, sont envoyées par Zeus, sous la conduite d'Hermès, pour régler leur différend, vers Pâris-Alexandre, fils de Priam, roi de Troie, qui garde les troupeaux sur le mont Ida (Ovide, Héroïdes). Pour l'influencer, Héra lui promet de régner sur le monde, Athéna de le rendre invincible à la guerre, et Aphrodite, qui s'était, de plus, parée soigneusement ! (Callimaque, Hymnes) de lui donner la main d'Hélène, célèbre pour sa beauté. On sait que Pâris offrit la pomme à Aphrodite et c'est donc cette dernière qui est à l'origine de la guerre de Troie. Pendant cette guerre, sa prédilection pour les Troyens rappelle son origine asiatique, comme le rappelait déjà son union avec Anchise ; elle ne cesse donc de soutenir Pâris, le soustrait même au combat qu'il livre contre Ménélas (Homère, Iliade) et incite alors Hélène à le rejoindre dans sa chambre...(Homère, Iliade)


    Elle protège aussi son fils Énée (Homère, Iliade) et, ce faisant, est blessée par Diomède (Homère, Iliade) et frappée par Athéna (Homère, Iliade). La protection d'Aphrodite ne sauve pas la ville de Troie mais elle réussit à conserver la race troyenne en protégeant Énée dans sa fuite hors de Troie et dans ses errances d'exilé jusque en Italie.


    Son culteDéesse des espaces célestes, Aphrodite a une prédilection pour les cultes à l'air libre. Elle est souveraine sur la mer sur laquelle elle se déplace dans une grande conque. Apparentée à l'astre nocturne qui favorise la rosée, Aphrodite est aussi un principe de fertilité terrestre : grâce à elle les forces végétales sont réveillées à chaque printemps.


    Elle est vénérée plus particulièrement à Paphos, dans l'île de Chypre où, chaque année au printemps, ses prêtresses se plongeaient dans la mer et en ressortaient régénérées, à Cythère, centre de commerce entre le Péloponnèse et la Crète et à Corinthe, important carrefour commercial où des prostituées (les hiérodules) sont attachées à son sanctuaire. De ces différents lieux viennent les différents surnoms d'Aphrodite : «Paphia», «Cypris», «Cythérée»,...


    La double origine d'Aphrodite (cf. début) explique sans doute la distinction qui s'est établie d'une Aphrodite ouranienne et d'une Aphrodite pandémienne (Xénophon, Banquet) ; cette dernière épithète signifie d'abord «vénérée de tout le peuple», puis, au sens moral, «populaire» ou «vulgaire» Cette Aphrodite est l'inspiratrice de l'amour le moins relevé (Platon, Banquet). L'autre est la «Céleste», celle d'un amour immatériel qui, se détachant de la beauté des corps s'élève à celle de l'âme pour atteindre la Beauté en soi (Platon, Banquet).


    Dans le culte d'Aphrodite se mêlent toutes les pratiques superstitieuses, des plus innocentes aux plus déréglées. À Athènes, les femmes allaient en pèlerinage jusqu'à l'Aphrodite Kôlias (cap situé à vingt stades de la ville), au moment des Thesmophories, pour obtenir d'elle un heureuse progéniture. En revanche, certaines pratiques étaient étrangères à l'esprit grec et venaient d'Asie : ainsi la prostitution sacrée qu'on trouvait particulièrement à Corinthe et, en Sicile, sur le mont Éryx (aujourd'hui Erice). À Corinthe Aphrodite était entourée d'un millier d'hiérodules qui jouaient un rôle capital dans les Aphrodisies : elles se répandaient toute la nuit en joyeux cortège, plus ou moins avinées, et leurs charmes enrichissaient le sanctuaire aux dépens des visiteurs. Dans le temple d'Éryx, de même, se trouvaient des courtisanes mais aussi des colombes qui participaient aux «apodémies» (départs) de la déesse vers la Libye, où elle avait plusieurs sanctuaires, notamment à Cyrène. Neuf jours après ce départ, une colombe surgie de la mer, bientôt suivie des autres colombes blanches, annonçait le retour divin.


    Ce culte rappelait donc à la fois celui des divinités assyriennes, chaldéennes, de l'Isis égyptienne à l'Astarté phénicienne. On lui sacrifiait rarement de grandes victimes, plus souvent un bouc, un verrat ou un lièvre.


    Attributs

    des coquillages, rappelant sa naissance au sein de la mer;

    un ruban au pouvoir magique;

    un char traîné par des colombes, des pigeons ou des cygnes (Apulée, Métamorphoses) ; le dauphin et l'alcyon lui étaient également associés.

    Fruits et fleurs associés

    la pomme, la grenade aux nombreux pépins (symbole de fécondité), la rose, le myrte, l'anémone et le pavot.


    IconographieLe plus souvent elle est représentée entièrement ou à demi nue, toujours souriante, tantôt émergeant du sein des flots, avec un cortège de Tritons et de Néréides, tantôt traînée sur un char attelé de deux colombes ou de deux cygnes. Le peintre grec Apelle (IVe s.) avait représenté la naissance d'Aphrodite «anadyomène» ; ce tableau avait été consacré à la déesse par l'empereur Auguste ; il existait encore à l'époque d'Ausone (IVe s. après J.-C.) qui nous l'a décrit. Le sculpteur Praxitèle (IVe s.) en avait fait aussi une statue célèbre dont une copie romaine nous a été conservée. Dans le «Trône de Ludovisi», chef-d'oeuvre attique du début du Ve siècle, le relief principal montre Aphrodite émergeant de l'onde et accueillie par les Heures ; les côtés de la sculpture sont ornées l'un, d'une matrone voilée offrant de l'encens, l'autre, d'une joueuse de flûte nue symbolisant ainsi sans doute l'amour sacré et l'amour profane.




    ZEUS


    Fils des Titans Cronos et Rhéa Souverain des dieux et des hommes, trône au sommet de l'Olympe d'où il gouverne le ciel, son domaine (Homère Iliade).


    Il est à l'origine de tous les phénomènes atmosphériques (nuages, pluie, foudre), intervient dans de nombreuses légendes en tant qu'arbitre et juge suprême dans la société des hommes et celle des dieux., dispense les biens et les maux (Homère Iliade) mais reste soumis au Destin (Homère Iliade).


    attributs : le foudre, cadeau des Cyclopes, emblème : l'aigle.


    Arraché par une ruse maternelle à la voracité de son père, il est nourri en Crète par la chèvre Amalthée et protégé par les danses guerrières des Curètes (Apollodore, Bibliothèque).Il délivre ses frères et soeurs (Apollodore, Bibliothèque) puis triomphe avec leur aide de Cronos et des Titans qu'il enferme dans le Tartare. Il soutient ensuite une dure lutte contre les Cent Bras, les Géants et Typhon, son adversaire le plus redoutable, finalement écrasé sous l'Etna.


    Ses relations sont très conflictuelles avec Héra, son épouse officielle qui supporte mal ses infidélités continuelles , complote même contre lui (Homère, Iliade) et se retrouve dans une triste posture (Homère, Iliade). Il se métamorphose souvent ( en divers animaux ou même en pluie d'or) pour s'unir à de nombreuses déesses ou mortelles (Ovide, Métamorphoses), ce qui lui assure une très abondante progéniture (Apollodore, Bibliothèque).


    sites et lieux de culte : Dodone ( pèlerinages autour du chêne sacré), Olympie (statue chryséléphantine , classée parmi les 7 merveilles du monde, temple et autel colossaux)


    Equivalent Romain : Jupiter, honoré dans le temple de Jupiter Capitolin (Tite-Live, Histoire).


    parfois évoqué par La Fontaine, dans les Fables pour exprimer des opinions athées (La Fontaine, Fables) ou contestataires (La Fontaine, Fables).




    HERA


    Origine : Le nom est vraisemblablement d'origine préhellénique. Hèra est honorée d'abord comme une déesse autonome, sans époux.

    Fille de Cronos et de Rhéa, soeur et épouse de Zeus, elle est devenue par son mariage la plus grande déesse olympienne (Homère, Iliade). Elle est la protectrice des femmes, du mariage légitime et de la fécondité.

    Elle est représentée sous les traits d'une belle jeune femme, aux traits sévères, aux cheveux longs retenus par un diadème, vêtue d'une tunique (le chitôn) et enveloppée dans un long voile.


    Attributs :


    un sceptre surmonté d'un coucou

    une grenade (symbole de fécondité.)

    Animal associé : le paon, dont le plumage constellé rappelle les yeux d'Argus (Ovide, Métamorphoses) qu'Héra avait placé à la garde d'Io.


    Héra est honorée dans tout le monde grec mais surtout à Argos (où se trouvait sa statue chryséléphantine, _uvre de Polyclète), Samos (très grand temple dont la construction était attribuée aux Argonautes) et Olympie.


    Pour la séduire, Zeus, dit-on, avait pris la forme d'un coucou transi de froid que, prise de pitié, Hèra réchauffa dans son sein. Le mariage fut célébré en grande pompe (en Phrygie ? en Eubée ? en Crète ? les légendes divergent) (Aristophane,les Oiseaux) et Gaia, la Terre-mère, offrit en cadeau de noces les pommes d'or du jardin des Hespérides (symbole de fécondité). Chaque année, Hèra renouvelait sa virginité en se baignant dans la source Canathos près d'Argos et, chaque année également, plusieurs villes commémoraient le mariage de Zeus et Hèra. Celle qu'on appelait "la déesse aux bras blancs" prenait d'ailleurs grand soin d'entretenir sa beauté (Homère, Iliade).




    Elle donna à Zeus quatre enfants : Arès (dieu de la guerre), Hébé (déesse de la jeunesse), Héphaïstos (dieu du feu) et Ilithye (qui préside aux accouchements).

    On la disait d'un caractère violent et vindicatif et les disputes entre les époux étaient nombreuses (Homère, Iliade) ; mais, fière de sa vertu, Hèra avait beaucoup à se plaindre des infidélités de son époux volage. Elle poursuivit de sa haine non seulement ses rivales comme Io (Eschyle,les Suppliantes ; Prométhée enchaîné), Sémélé ou Léto (Callimaque, Hymnes) mais aussi les enfants que Zeus leur donnait : l'exemple le plus célèbre en est Héraclès. Zeus parfois se fâchait et punissait sa femme ...(Homère, Iliade).

    Lors de la guerre de Troie, elle soutint les Grecs contre les Troyens par rancune contre Pâris qui, lors du fameux concours de beauté sur le mont Ida, lui avait préféré Aphrodite.Sa haine ne pouvait être apaisée que par l'anéantissement des Troyens (Homère, Iliade), (Euripide, Les Troyennes)


    Équivalent romain : Junon (du latin iuuenis, jeune, jeune mariée) ; elle est la déesse du mariage, de la naissance et de la fécondité (Iuno Lucina).

    Elle est vénérée sur le Capitole sous le nom de Iuno Moneta car les oies sacrées de son sanctuaire avaient averti (vb latin monere) de l'arrivée des envahisseurs gaulois (390 avant J.-C.). Dans les dépendances du temple de Iuno Moneta se trouvaient les ateliers de fabrication de la monnaie, d'où l'adjectif "monétaire".





    THESEE


    Héros athénien, fils du roi Egée (Homère, Iliade) tueur de monstres (Racine, Phèdre), qui se laisse parfois entraîner par des amis dans des aventures galantes (Racine, Phèdre) ; bienfaiteur d'Athènes.


    Caché par sa mère à sa naissance; il rentre adolescent à Athènes : son père le reconnaît à ses sandales et à son épée. Pour éviter aux Athéniens de payer régulièrement un tribut de sept jeunes gens et sept jeunes filles au roi Crétois Minos, qui les livrait ensuite au Minotaure, monstre mi-homme mi-taureau (Catulle), il se rend en Crète. Il tue le monstre qui vivait dans le labyrinthe (Virgile, Enéide) d'où il sort grâce au fil que lui avait donné Ariane, la fille du roi Minos (Catulle), dont il tombe amoureux; mais il l'abandonne bientôt pour sa soeur Phèdre (Catulle). A son retour à Athènes, son père croit que la mission a échoué (la voile du navire n'a pas été changée comme il avait été convenu), et se précipite dans la mer qui porte désormais son nom (Catulle).


    Thésée devient le roi législateur d'Athènes. Il avait eu d'Antiope, reine des Amazones, un fils, Hippolyte, dont s'éprit Phèdre ; croyant son fils coupable, Thésée appela sur lui la vengeance de Neptune (Racine, Phèdre).


    Plusieurs temples sont dédiés à Thésée en Attique, (le Thésaion à Athènes); des théséia sont célébrées chaque année en son honneur; il inaugure les Panathénées.




    RE


    Dieu représenté par un homme à tête de faucon surmontée du disque solaire. Rê est le dieu du soleil, élément si cher à l’Egypte. Il fait partie des neuf dieux primordiaux constituant la Grande Ennéade qui comprend Shou, Tefnout, Geb, Nout, Osiris, Isis, Nephtys et Seth. Il est souvent associé à d’autres divinités comme Amon-Rê, Rê-Horakty, Rê-Atoum… Dans sa barque solaire il suit un cycle bien déterminé : le matin il se lève à l’orient pour éclairer la terre, le monde des vivants ; le soir il se couche à l’occident pour entamer son voyage souterrain destiné à éclairer l’autre-monde, le royaume souterrain de l’au-delà. Chaque étape dure douze heures. Au levé il est Khépri le scarabée qui sans relâche pousse le soleil avec ses deux pattes avant, à son Zénith il est Rê et lorsqu’il se couche il est Atoum le vieillard. Rê est donc l’incarnation du soleil dans toute sa splendeur et son rayonnement.


    Le culte de Rê est très répandu en Egypte notamment à Héliopolis en Basse-Egypte. Pharaon est d’ailleurs considéré comme le fils de Rê (dans le nom Ramsès vous remarquerez la présence du nom du dieu Râ (Rê) qui signifie le soleil, la lumière. Ramsès est donc le " fils de la lumière ").




    NEPHTYS


    Nephtys, en tant que fille de Geb la terre et Nout le ciel, fait partie de la grande ennéade d’Héliopolis. Elle est la sœur d’Isis, d’Osiris et de Seth dont elle est également l’épouse. Indissociable de sa sœur Isis, elles incarnent ensemble l’entente fraternelle parfaite. Si Isis est la femme D’Osiris, Nephtys est son amante et c’est de cette union illégitime que naîtra Anubis.


    Nephtys est représentée par une femme portant sur la tête les hiéroglyphes servant à écrire son nom : " neb " la corbeille et " hwt " le plan de la maison. " Nedhwt " (Nephtys) signifie " la maîtresse de la maison ".


    Nephtys a largement participé au mythe d’Osiris en aidant sa sœur Isis à rassembler les morceaux épars du corps de son mari et en l’assistant lors de sa résurrection.


    Associée à la mort, elle est la protectrice d’un des vases canopes auprès de Neith, Selkis et Isis.




    LA GUERRE DE TROIE


    Les sources

    L'époque à laquelle elle s'est déroulée reste encore incertaine (sans doute entre 1190 et 1180) ; elle nous est connue uniquement par des poèmes épiques qui n'ont pas été composés à la même époque que la guerre mais beaucoup plus tard, pour célébrer les exploits des héros du passé et aider à former la conscience collective des auditeurs aux vertus de courage et d'entreprise. Ce sont, chez les Grecs, l'Iliade (la guerre elle-même) et l'Odyssée (le retour d'Ulysse, Odysseus en grec), dues à un poète nommé Homère et, chez les Latins, une partie de l'Enéide (livre II) due à Virgile, et qui raconte la chute de Troie.


    La guerre : ses origines historiques...Cette guerre mit aux prises les anciennes tribus grecques (les Achéens), apparues en Grèce au deuxième millénaire avant J.C. et les Troyens. Ces tribus guerrières pratiquaient sur mer et le long des côtes la piraterie ; la dernière de leurs expéditions fut l'attaque de la ville de Troie, en Asie Mineure, puissante cité qui, placée non loin du détroit des Dardanelles, s'était enrichie en prélevant des droits sur les marchands qui gagnaient la Mer Noire par voie de terre. Les fouilles effectuées par l'allemand Schliemann au XIXème siècle à Troie ont démontré la richesse de cette ville.


    ... et la légende

    Les raisons de la guerre ont donc, en fait, été économiques, mais les poètes ont imaginé des raisons héroïques : Pâris, un des fils du roi Priam, auquel Aphrodite avait promis de donner la plus belle femme du monde (Euripide, les Troyennes), séduit et enlève Hélène, femme du roi de Sparte Ménélas ; il l'a emmenée à Troie (Euripide, Iphigénie à Aulis). Pour venger l'honneur de Ménélas, les chefs grecs, sous la conduite d'Agamemnon (roi d'Argos et de Mycènes, frère de Ménélas) entreprennent une expédition contre Troie. La flotte grecque se réunit à Aulis, port de Béotie ; mais le vent s'obstine à ne pas se lever et la flotte est immobilisée. (Euripide, Iphigénie à Aulis)

    Le devin Calchas révèle que, seul, le sacrifice d'Iphigénie, fille d'Agamemnon, peut permettre le départ de la flotte. (Racine, Iphigénie) Iphigénie va donc être sacrifiée quand Artémis, prise de pitié, lui substitue une biche...


    Le déroulement de la guerre : dix ans de combats

    Le siège de la ville dura dix ans avec des alternances de succès et de revers des deux côtés. L'Iliade raconte la dernière année de la guerre. Son sujet est la colère d'Achille (Homère, Iliade) : Agamemnon lui ayant pris sa captive, Achille s'est retiré sous sa tente et a cessé de combattre. (Homère, Iliade) On essaie de régler le conflit par un combat singulier entre Pâris et Ménélas, (Homère, Iliade) combat regardé avec émotion par Hélène du haut des remparts (Homère, Iliade) ; au dernier moment, Aphrodite subtilise Pâris dans un nuage et le met à l'abri. Le combat général reprend, où s'illustrent des héros comme Diomède et Ajax.

    Cependant Hector, fils de Priam, donne bientôt l'assaut au camp des Grecs, commence à incendier leur flotte et tue le meilleur ami d'Achille, Patrocle. (Homère, Iliade) Alors Achille, désespéré et furieux, après avoir rendu les honneurs funèbres à son ami, retourne au combat et après une longue poursuite parvient à tuer Hector ; il traîne le corps de celui-ci, attaché à son char, dans la poussière mais finit par rendre le cadavre d'Hector, sur les prières de Priam, aux Troyens.


    Le poème se termine sur les lamentations d'Andromaque, femme d'Hector, d'Hécube, sa mère et d'Hélène.


    La fin de la guerre et la chute de Troie

    La fin de la guerre ne nous est connue que par des poèmes postérieurs à l'Iliade (laquelle a été composée sans doute au VIIIème siècle), comme l'Ethiopide (VIIème siècle) : Pâris, aidé par Apollon, tuera Achille d'une flèche au talon. La chute de la ville nous est relatée par Virgile dans l'Enéide, récit des courses errantes du troyen, Enée, après la chute de Troie, jusqu'au pays que les oracles lui ont assigné : l'Italie. Après un naufrage, Enée est arrivé en Afrique à Carthage, au pays de la reine Didon ; celle-ci l'accueille et le prie de lui raconter les malheurs de Troie. La ville a été prise par la ruse : inspirés par Pallas Athéna, les Grecs ont fait construire un énorme cheval de bois qu'ils laissent sur le rivage, cependant qu'ils feindront de regagner leur pays. (Virgile, Enéide) En fait les vaisseaux grecs se dissimulent derrière une île proche de Troie (Ténédos) ; dans le cheval se sont dissimulés plusieurs chefs grecs, dont Ulysse. Un traître incite les Troyens à faire entrer le cheval (prétendument une offrande à Pallas Athéna) dans la ville ; (Virgile, Enéide) le prêtre Laocoon s'oppose à cette idée (Virgile, Enéide) mais deux énormes serpents, venus de la mer, l'enveloppent, lui et ses deux enfants, dans leurs anneaux et les étouffent. (Virgile, Enéide) Ce que voyant, les Troyens font entrer le cheval dans la ville. Dans la nuit les guerriers en sortent, ouvrent les portes de la ville à leurs compatriotes revenus en silence de Ténédos ; la ville est prise, incendiée, saccagée, (Virgile, Enéide) Priam égorgé (Racine, Andromaque) ; les dieux eux-mêmes s'acharnent à la chute de Troie. (Virgile, Enéide)


    Le retour des chefs grecs :

    sauf pour Nestor, ces retours furent longs et difficiles : Ménélas met huit ans à rentrer à Sparte, Agamemnon est assassiné par sa femme Clytemnestre à son arrivée à Mycènes... Le retour le plus long et le plus difficile fut celui d'Ulysse, que nous raconte l'Odyssée : une série d'aventures plus ou moins féeriques ou magiques où se manifestent constamment l'intelligence et la ténacité d'Ulysse, "l'homme aux mille tours" : dix ans s'écoulèrent avant qu'il pût rentrer à Ithaque sa patrie, pour y retrouver sa femme Pénélope.




    ACHILLE


    Originaire de Phthie en Thessalie, fils du héros Pélée et de la Néréïde Thétis, il règne sur les Myrmidons. Caractère ardent et sensible, il déteste le mensonge. Il préfère mourir jeune et glorieux plutôt que vieux et obscur (Racine, Iphigénie)


    A sa naissance, sa mère le plonge dans le Styx, fleuve des Enfers, pour le rendre invulnérable. Seul son talon n'y fut pas plongé. Il est élevé par le Centaure Chiron et participe à la guerre de Troie. Un conflit l'oppose à Agamemnon et Achille se retire sous sa tente. Mais la situation devenant critique pour les Grecs, son ami Patrocle, revêtu des armes d'Achille, part au combat, se fait tuer par Hector. Douleur d'Achille.( Homère, Iliade)


    Revêtu d'une nouvelle armure forgée par Héphaïstos, il poursuit en vain Hector. Zeus, alors, pèse le destin des deux hommes : c'est Achille qui tuera Hector. Il outrage son cadavre en le traînant derrière son char autour du tombeau de Patrocle. Mais pris de compassion devant la douleur de Priam, il lui rend la dépouille de son fils. (Homère, Iliade)


    Quelque temps plus tard, Achille sera tué à son tour par Pâris qui l'atteint d'une flèche au talon. (Ovide, Les Métamorphoses) Enterré avec Patrocle au Cap Sygée. Son tombeau devient un lieu de pèlerinage (Plutarque, Vie d'Alexandre).




    PTAH


    Ptah est représenté sous la forme d’un homme enserré dans une gaine momiforme. Ce dieu revêt de nombreuses fonctions. Il est tout d’abord le patron des artisans, des orfèvres et des sculpteurs car il est l’inventeur de la technique et des arts. Il est également un dieu créateur qui crée toute chose en formulant cette idée par sa langue nommée " Hou " : " Ptah a crée la vue grâce aux yeux, l’audition grâce aux oreilles et la respiration grâce au nez. Ils informent le cœur. C’est lui qui permet que toute connaissance se manifeste et c’est la langue qui répète ce que le cœur a pensé…Car toute parole divine se manifeste selon ce que le cœur a conçu et ce que la langue a ordonné ".


    Au cours des siècles, la reconnaissance de Ptah fût grandissante et il devînt le protecteur de l’antique capitale d’Egypte Memphis. Dès lors, les prêtres lui associèrent deux autres divinités pour créer une triade : Sekhmet, la déesse lionne et son fils Khonsou.




    OSIRIS


    Osiris, fils de Geb et de Nout, est représenté comme un homme momifié portant la couronne atef formée de deux hautes plumes latérales. Il serre sur sa poitrine le sceptre héqa en forme de crosse et le flagellum. Epoux et frère d’isis, il est le dieu des morts et de l’au-delà. Héritier légitime de Geb pour accéder au trône, il est assassiné par son frère Seth assoiffé de pouvoir. Ce récit appelé la " Légende d’Osiris " raconte comment Seth, aidé de quarante-deux complices, invita Osiris à un banquet où grâce à un piège il fut enfermé dans un magnifique sarcophage qu’ils jetèrent dans le Nil. Isis, désespérée, chercha son mari durant des années, finit par le retrouver et parvint alors à concevoir le petit Horus. Seth, furieux, découpa Osiris en morceaux qu’il dispersa aux quatre coins de l’Egypte. Isis, une fois de plus, se met en quête des morceaux de son mari et réalisa la première momie avec l’aide d’Anubis. Grâce à Thot, Osiris ressuscita mais cette fois-ci dans un autre monde. Puisqu’il ne pouvait plus régner sur le monde terrestre il régnerait dans l’au-delà. C’est ainsi qu’il devint le seigneur de l’autre monde, le dieu des morts.


    Osiris jouit d’une grande popularité en Egypte car il est le dieu ressuscité et apporte aux êtres humains l’espoir d’une vie éternelle. Lorsque Pharaon meurt il est identifié à Osiris et devient Osiris lui-même.


    Son lieu de culte principal se situe à Abydos en Moyenne-Egypte.




    CHIRON


    Fils de Cronos et de Philyra(Pindare, Pythiques), elle-même fille d'Océan : Chiron appartient donc à la même génération divine que Zeus et les Olympiens; par sa naissance, il est immortel.


    Il vivait dans une grotte du Pélion, en Thessalie(Ovide, Les Fastes). Renommé pour sa sagesse, il se vit confier l'éducation de Jason, d'Asclépios, d'Achille(Ovide, Les Fastes), et même, parait-il, d'Apollon. Il leur apprit ce qu'il savait : musique, art de la guerre, et de la chasse, morale, et surtout, pour Asclépios, médecine.


    Sa fin montre les contraintes et les limites du destin : lorsque Héraklès combattit les Centaures, Chiron reçut une flèche perdue(Ovide, Les Fastes). Or, les flèches du fils de Zeus provoquaient des blessures inguérissables : toute la science médicale de Chiron n'y fit rien. Après des souffrances atroces, il put échanger sa condition d'immortel avec celle de Prométhée, né mortel, et connaître enfin le repos.


    Né Centaure, Chiron ressemble aux autres Centaures : un buste humain monté sur un arrière de cheval(Ovide, Les Fastes).


    Cependant, Chiron n'a pas le caractère farouche et brutal de ses semblables, qui ne sont pas, rappelons-le, ses frères : son apparence s'explique par le fait que Cronos, pour s'unir à Philyra, avait pris la forme d'un cheval.




    NOUT


    Nout est la fille de Tefnout la chaleur, et Shou le souffle vital. Elle est représentée par une femme formant avec son corps étoilé, la voûte céleste. Elle est la femme et la sœur de Geb, la terre. Leurs ébats secrets découverts, ils furent envoyés l’une au ciel l’autre à terre et afin de les séparer à jamais Shou, l’air, se plaça entre les deux amants. Nout, enceinte de cinq enfants, se voit interdite d’accoucher durant le calendrier officiel composé de trois cent soixante jours. C’est Thot qui, en jouant aux dés avec la lune, parvint à obtenir cinq jours supplémentaires afin qu’elle donne naissance à Osiris, Seth, Horus l’ancien, Isis et Nephtys.


    Nout symbolise avant tout l’espace dans lequel évolue la barque solaire ; d’abord sur son corps diurne puis sur son corps nocturne. Rê vogue sur un fleuve prenant naissance près du pubis et le soir elle l’engloutit dans sa bouche pour le faire renaître chaque matin. Le parcours du soleil est semé d’embûches : chaque heure correspond à une porte à franchir.


    Nout est souvent représentée sur les stèles, les papyrus et les parois des temples car elle fait partie de la cosmogonie d’Héliopolis.




    APOLLON


    Fils de Zeus et de Léto (Homère, Hymne à Apollon), jumeau d'Artémis, il naît dans l'île de Délos ("l'apparente") (Callimaque, Hymne à Délos).


    Dieu du soleil, de la lumière, de la beauté, de la musique, de la divination.


    Il est représenté sous les traits d'un beau jeune homme qui joue de la lyre, appelé Phoïbos ("le Brillant"), l'archer divin (Callimaque,Hymne à Apollon).


    Il voyage dans un char tiré par des cygnes chez les Hyperboréens, puis revient en Grèce, à Delphes où il s'empare de l'ancien oracle de la Terre en tuant le serpent Python (Ovide, Métamorphoses) qu'il laisse pourrir.


    Pour se purifier de ce meurtre Apollon instaure les Jeux Pythiques. Les pèlerins viennent à Delphes consulter la Pythie (Diodore de Sicile) qui dévoile l'avenir et donne des conseils de sagesse.


    Protecteur des troupeaux, il échange ses boeufs avec Hermès contre la lyre et la flûte. (Homère, Hymne à Hermès),


    Dieu de la musique, il dirige le choeur des Muses. Il se venge impitoyablement de ses rivaux (il écorche vif le satyre Marsyas et affuble le roi Midas d'oreilles d'âne).


    Dieu guerrier, avec son arc et ses flèches il participe au massacre des enfants de Niobé. Il envoie aux Grecs assemblés devant Troie (Homère, Iliade) une épidémie de peste et participe à la bataille.


    Très beau, il connaît de nombreuses amours avec des nymphes (Daphné qui sera transformée en laurier, en Grec "daphné"), des mortelles (Coronis (Ovide, Métamorphoses) qui sera la mère d'Asclépios, dieu de la médecine, et Cassandre à qui il apprendra l'art de la divination) et des jeunes gens (Hyacinthos (Ovide, Métamorphoses) qui sera métamorphosé en jacinthe et Cyparissos en cyprès).


    Il est honoré dans tout le monde grec, particulièrement à Delphes, à Délos, et en Ionie à Didymes près de Milet.



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