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Par seventhsign le 20 Octobre 2006 à 17:04LES TUEURS EN SERIE
Il tue pour le plaisir la première personne qu'il rencontre sur sa route, ouvre le feu dans un Mac Donald,, mitraille les passants au volant de sa voiture... La psychose du tueur fou hante l'Amérique : jamais on en aura vu autant que dans la dernière décennie et ce phénomène pourrait bien gagner l'Europe. Portrait de ces multirécidivistes du meurtre, dont certains affichent plus de 200 victimes à leur tableau de chasse.
La psychose du tueur fou hante l'Amérique : le FBI estime qu'ils sont entre 40 et 200 à s'y promener en toute liberté, tuant chaque année plusieurs milliers de personnes. Selon les mêmes sources Ils étaient six fois moins nombreux il y a 20 ans et quasiment inexistant au 19éme siècle. Largement surévalué par l'imaginaire médiatique, romans de James Ellroy et films cultes comme "Le silence des agneaux", ce phénomène commence cependant à prendre des dimensions alarmantes. A tel point que dans les grandes villes Américaines les forces de police exhortent les jeunes femmes à la plus extrême prudence.
Parmi ces assassins d'un nouveau genre, apparaissent trois types bien différenciés : les Mass Murderers, les Spree Killers et les Serial Killers. Le Mass Murderer tue plusieurs personnes (au moins quatre) daffilée dans un même endroit, le Spree Killer quant à lui commet plusieurs meurtres dans des lieux différents mais dans un laps de temps relativement court. Le Serial Killer tue pendant des mois voire des années, jusqu'au jour où il est arrêté. Contrairement aux deux premiers types de meurtriers, qui sont pour la plupart des psychotiques, vite mis hors d'état de nuire, le Serial Killer est un psychopathe, apparemment "sain d'esprit" et très bien organisé. Outre le nombre de meurtre ce qui définit le vrai Serial Killer, c'est qu'il tue pour le plaisir la première personne qu'il rencontre sur sa route. Thierry Paulin, célèbre pour avoir occis en 1986 une dizaine de vieilles dames, n'appartient donc pas à cette catégorie, parce qu'il avait des préoccupations financières. Mais comme le souligne Michel Bénézech, "les limites sont floues : on trouve une part de sadisme chez presque tous les meurtriers. Pour Michel Bénézech, Les dictateurs, guerriers et autres agents secrets sont en fait des Serial Killers qui ont réussi à donner une apparence professionnelle à leur goût du sang.
Si les meurtres d'enfants et les crimes sexuels plongent régulièrement la France en émoi, nos tueurs hexagonaux n'arrivent pas encore à la cheville de leurs homologues Américains, la plupart ne frappent heureusement qu'une fois avant de se faire prendre. Pour Damien Kincher, spécialiste du meurtre au Ministère de la Justice (Français), " il s'agit encore d'un phénomène spécifiquement Américain75% des 200 Serial Killers recensés dans le monde étant originaires de ce pays. " Mais cela pourrait bien changer avec l'ouverture des frontières en Europe qui risque selon Michel Bénézech2 d'entraîner une grande augmentation du nombre de Serial Killers, qui passeront plus aisément à travers les mailles des différentes polices nationales.
Cette prédominance Américaine s'explique aussi largement par les caractéristiques de ce pays. Les homicides y sont d'une manière générale deux fois plus nombreuse qu'en Europe. Ils ont quasiment triplé au cours de ces trente dernières années, et s'accompagnent de plus en plus souvent de violences sexuelles. Selon le Docteur Donald T Lunde de Palo Alto, collaborateur du FBI, une autre cause du développement de ce phénomène serait le puritanisme qui s'exerce actuellement aux Etats Unis. Le Serial Killer est un homme qui étouffe dans ce climat de répression sexuelle et ne trouve pas d'autre moyen d'expression que le viol. Il y aurait même une corrélation très nette entre le conservatisme des Etats et le nombre de crimes sexuels qui y sont commis.
Des individus très intelligents et presque normaux
Les Serial Killers ont un profil très différent de celui des autres criminels : ce sont généralement des hommes proches de la trentaine de race blanche et d'une grande intelligence. Les études du FBI montrent mêmes que les plus intelligents d'entre eux sont les auteurs de crimes sexuels. Malgré ses prédispositions notre tueur, en raison de son caractère asocial, connaît de nombreux échecs scolaires puis professionnels.
Pierre Chanal est un individu solitaire mais d'une discipline à toute épreuve et très bien noté par ses supérieurs hiérarchiques. Qui croirait avoir affaire à un pervers meurtrier? Pourtant il semble bien que cet adjudant chef soit à l'origine des disparus de Mourmelon, ces 7 jeunes conscrits dont on n'a plus retrouvé trace. Reconnu coupable de viol et torture sur un jeune auto stoppeur Hongrois, son procès est actuellement en cours. Pour mener leurs forfaits en toute quiétude, les Serial Killers sont de grands manipulateurs et adoptent souvent une image séduisante. Pour Stéphane Bourgoin, "rien dans leur comportement quotidien ne permet de les différencier de vous ou de moi, jusqu'à ce qu'un banal accident déclenche l'explosion de violence". Ils inspirent une telle confiance que leurs futures victimes n'hésitent pas à les suivre, s'apercevant trop tard qu'elles sont tombées dans la gueule du loup. Quand ils sont emprisonnés, ce sont souvent des détenus modèles qui travaillent d'arrache pied à leur future réinsertion et arrivent à bénéficier de remises de peine pour recommencer à tuer de plus belle dès leur libération.
Un insoutenable désir de violence
Pour Michel Bénézech, "la grande majorité des Serial Killers sont des sadiques sexuels qui ont le sentiment d'exister par la mort et la domination de l'autre." Il pense même que tuer provoque en eux une sorte de cataclysme émotionnel et un obscurcissement de la conscience, un phénomène s'apparentant à l'orgasme, familièrement appelé le syndrome de Dracula. Les tueurs en série sont rarement affectés de troubles mentaux ou de pertes épisodiques du contrôle des pulsions agressives appelés Troubles Explosifs Intermittents (daprès le DSMIII, manuel de psychiatrie Américain). Lorsqu'ils sont jugés, ils sont d'ailleurs presque toujours déclarés parfaitement responsables de leurs actes et condamnés à de lourdes peines.
Pour assouvir leur besoin de violence, les Serial Killers s'intègrent souvent dans des milieux professionnels favorisant l'accomplissement de leur vocation. Près de la moitié d'entre eux ont embrassé une carrière militaire. Un dixième des Serial Killers sont issus de professions paramédicales, comme ce cher docteur Petiot qui exerça dans les années 40 ou ces infirmières de la mort qui distribuent allègrement pentothal et valium aux malades tardant un peu trop à passer l'arme à gauche. Michel Bénézech n'y va pas par quatre chemin pour expliquer ce phénomène : " Une personnalité sadique trouvent dans ces professions un indéniable exutoire à leur désir de profanation du corps de l'autre tout en donnant des apparences altruistes à ses coupables penchants. "
Les pulsions sadiques s'accompagnent souvent d'un masochisme tout aussi effréné. L'enquête du FBI nous apprend qu'un tiers d'entre eux se sont automutilés. Albert Fish, le recordman des Serial Killers avait ainsi ingurgité une trentaine d'aiguilles de fer qui provoquèrent un court circuit de la chaise électrique lorsqu'on voulut l'exécuter. Véritables drogués de l'hémoglobine, n'ayant plus aucun contrôle sur leurs pulsions, certains Serial Killers sont même soulagés d'être arrêtés dans leur course vers la mort.
Claude BALIER, responsable du service psychiatrique de la maison d'arrêt de Varces (Isére) spécialisé pour les détenus violents, est formel pour dire que" le sadisme va souvent de pair avec un comportement très ritualisé", une hypothèse qu'il voit confirmée par le fait que beaucoup des Serial Killers mutilent leurs victimes, conservent puis dégustent certains morceaux choisis. Ceux-ci affichent également une nette préférence pour les armes blanches qui leur permettent un contact plus rapproché avec la victime. H. H. Holmes, Serial Killer de la fin du 19éme siècle, s'était même fait construire un château truffé de pièges pour pouvoir jouir en toute aisance de la souffrance de ses victimes.
Un comportement qui prend sa source dans l'enfance
Votre enfant non content de faire pipi au lit, aime torturer les animaux et jouer avec le feu ? Il y a toutes les chances selon les psychiatres Américains pour qu'il soit un sadique en puissance. On savait depuis longtemps que le milieu familial jouait un grand rôle dans le développement d'un individu les parents maltraitants ayant pour beaucoup été victimes d'abus pendant leur enfance. Claude Balier nous apprend que c'est ce même milieu familial qui favorise le développement de tendances sadiques.
La plupart des serials killers interrogés par le FBI ont connu dans leur enfance de profondes carences affectives qui les ont conduits à s'isoler totalement de la société et à se plonger dans une intense vie fantasmatique. Plus de la moitié d'entre eux proviennent d'une famille monoparentale et ont été victimes d'abus sexuels pendant leur enfance. Pour fuir ce contexte défavorable, selon le professeur Stanton E. Samenow psychaitre dans un hôpital pénitentiaire de Washington, les Serial Killers sont "depuis leur âge le plus tendre à la recherche d'activités qui les électrisent. Se trouvant très vite pris dans une escalade progressive de leurs forfaits." Pour Michel Bénézech se fait fort de déduire le milieu familial dans lequel a grandi un meurtrier d'après son comportement : s'il a eu une mère malade mentale, il aura toutes les chances de devenir un tueur psychotique. S'il n'a pas connu son père, il aura plutôt tendance à se transformer en psychopathe.
Stéphane Bourgoin explique cette envie de domination par un profond sentiment d'impuissance dont ils veulent se venger sur des victimes expiatoires : la moitié d'entre eux avouent ne pas avoir connu de vie sexuelle "normale" avant leur passage à l'acte et ils ne peuvent souvent faire l'amour qu'avec des partenaires réduits à l'impuissance, évanouis ou morts. Leur obsession morbide résulte souvent d'un traumatisme ou d'une grande déception survenue dans la prime enfance ou dans l'adolescence. Ted Bundy, exécuté en 89 et soupçonné d'avoir tué une cinquantaine de jeunes femmes, entreprit sa sanglante croisière à la suite d'une déception amoureuse. Certains ont cependant des motivations plus prosaïques; Stéphane Bourgoin dans son livre sur les tueurs en série rapporte ainsi le cas du Mad Bomber qui terrorisa New York entre 1940 et 1956 en déposant une trentaine de bombes, voulait se venger du licenciement abusif dont il avait été victime.
Mégalomanie et délire mystique
Stéphane Bourgoin insiste sur le fait que les Serial Killers ont besoin de voir leur puissance reconnue, certains allants même, comme Francis Heaulme, un tueur en série Français dont le procès va bientôt s'ouvrir, jusqu'à s'attribuer plus de crimes qu'ils n'en ont réellement commis. Ceux-ci n'hésitent pas non plus à narguer la police en lui fournissant des indices, comme s'ils puisaient des forces supplémentaires dans les dispositifs mis en place pour les capturer. Une soif de reconnaissance qui heureusement finit souvent par les perdre.
D'autres Serial Killers se sentent investi de la mission de purifier le monde de tous les individus qu'ils considèrent comme dégénérés; aussi n'est-ce pas un hasard s'ils s'attaquent en priorité aux symboles de la décadence des murs : prostituées et homosexuels... Ils veulent se venger de la société qui a détruit leur innocence enfantine. On a même vu fleurir aux Etats Unis quelques sectes de Serial Killers pratiquant des cultes sataniques et ayant une idéologie plus ou moins néo nazie. Celle de Charles Manson fit grand bruit à la fin des années 60 en assassinant Sharon Tate. Au début de la décennie suivante une société secrète de militants noirs assassina une soixantaine de personnes de races blanche à San Francisco. Mais une question se pose alors : S'agit-il encore de Serial Killers ou de terroristes?
La société Américaine faite de bruit, de violence télévisée sur fond de sexe et de racisme apparaît comme un terreau favorable à de telles conduites. Ce n'est pas la première fois qu'on aura vu les héros du petit écran et autres Starky et Hutch faire des émules chez des individus à la recherche d'émotions fortes!!
Les méthodes du FBI
Les Serial Killers représentent une menace d'autant plus sérieuse qu'ils sont très difficiles à appréhender : ils n'ont la plupart du temps aucune relation connue avec leurs victimes et quils sont très mobiles, voyageant dEtat en Etat. Et lorsqu'on les arrête pour un meurtre, il est très difficile d'apporter la preuve de leurs autres forfaits. Certains Serial Killers sont restés en liberté pendant des années, aucun lien n'ayant pu être établi entre leurs différents crimes.
Dès qu'ils sont libérés, la plupart des Serial Killers recommencent aussitôt à tuer. Ce qui fait penser à la plupart des psychiatres qu'ils sont insoignables et ne perdront jamais leur goût pour la chair fraîche.
Pour mieux traquer les Serial Killers le FBI a créé en 1985 le National Center for the Analysis of Violent Crimes(NCAVC) qui est un des plus bels exemples de police scientifique. Il dispose de deux outils permettant d'identifier les Serial Killers, le Violent Criminal Aprehension Program (VICAP) et les portraits robots psychologiques. Le VICAP est un programme d'ordinateur destiné à collecter des données sur les crimes violents. Chaque enquêteur local remplit un questionnaire qu'il envoie ensuite au National Center, celui-ci est alors rentré dans la base de données et comparé à l'ensemble des autres crimes non élucidés afin de retrouver les crimes ayant les mêmes caractéristiques. Des réunions sont alors organisées entre les forces de police des Etats dans lesquels ils ont été commis.
Le FBI recourt également à son "Behavioral Science Unit", formée de psychiatres et de spécialiste en criminologie, pour dresser le portrait psychologique des meurtriers non-identifiés. Cette unité procède par ailleurs à l'interrogation systématique de tous les meurtriers arrêtés afin d'en déduire des lois psychologiques : Lorsque la victime est rendue méconnaissable, cela permet de présumer d'une connaissance préalable entre celle-ci et son assassin. Trop de propreté indique que son auteur est sorti d'un hôpital psychiatrique depuis moins de six mois.
Plus de mille meurtres lui sont soumis chaque année et dans 77% des cas le portrait s'est révélé exact. Depuis quelques années des programmes équivalents existent en Angleterre ou au Canada, pays où les collaborations entre policiers et psychiatres sont beaucoup plus anciennes qu'en France.
ABDALLAH AL HUBAL
Abdallah al Hubal est le seul tueur en série connu du Yémen.
Il a été abattu par la police, à Beit al Fakieh, le 16 août 1998 ; après quil ait, lui-même, tué un policier et blessé trois autres.
Cet homme, âgé dune quarantaine dannées, a effectué sa carrière de tueur en deux phases. La première, dans les années qui ont précédé 1990, en assassinant sept personnes. Il est alors arrêté pour des délits mineurs et est condamné à une courte peine de prison.
A sa libération, al Hubal se remet à tuer et sème derrière lui cinq nouvelles victimes, jusquà ce quil se fasse piéger et abattre par la police.
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ALBERT DE SALVO
Informations personnelles
Nom : Albert De Salvo
Surnom : "L'Etrangleur de Boston", mais aussi "Le Mesureur" et "L'Homme en Vert"
Né le : 3 septembre 1931, à Chelsea (Massachusetts), près de Boston, Etats-Unis
Mort le : 25 novembre 1973 (poignardé dans sa cellule) à la prison de Walpole, Massachusetts.
Entre le 14 juin 1962 et le 4 janvier 1964, treize femmes de la région de Boston (Massachusetts) furent étranglées chez elles. La police et une partie de la population pensaient que plusieurs tueurs était à luvre, mais dautres étaient persuadés que ces meurtres avait été commis par un seul et même homme. La population l'imaginait comme un monstre bestial, un fou dangereux échappé d'un asile. Pas un "monsieur-tout-le-monde". Après les meurtres de "l'Etrangleur de Boston", les autorités et l'opinion publique durent réviser ce jugement : Albert DeSalvo était un ancien militaire, bon père de famille et mari aimant, ouvrier travailleur, vivant dans une banlieu calme; un homme banal en somme. Mais il commit de très nombreux crimes contre des femme, à cause, selon lui, d'une "énorme pulsion sexuelle"...
Les parents d'Albert DeSalvo, Frank et Charlotte, avaient cinq autres enfants. Son père, plombier et agriculteur, était un alcoolique violent qui battait régulièrement son épouse et ses enfants. Il vendit même Albert et ses deux surs à un fermier du Maine pour 9 dollars et leur mère mit des mois à les retrouver.
La famille était pauvre et largent de Frank DeSalvo était dépensé en alcool. Les enfants eurent souvent faim et leur vie ne devenait agréable que lorsque leur père était en prison.
Albert DeSalvo devint un délinquant à un tout jeune âge : son père lui apprit à voler dès 5 ans ! Frank DeSalvo amenait également des prostituées à la maison et voulait que ses enfants le regardent faire. Il frappait même leur mère devant elles. Le sexe était omniprésent dans leur petit appartement et le jeune Albert vécut sa première expérience sexuelle vers 6 ou 7 ans.
Charlotte DeSalvo n'était pas une mère très aimante. Elle sortait souvent le soir et s'occupait mal de ses enfants.
Durant son adolescence, Albert DeSalvo alterna les périodes sans aucun problème et les délits divers. Il fut arrêté plusieurs fois pour "coups et blessures". Il ne fit partie daucun gang bien que cela fut "la mode" et admit par la suite quil navait alors par assez confiance en lui pour se joindre à un groupe et "jouer les durs".
Il tirait sur les chats avec un arc et des flèches. "Juste avant de décocher une flèche, quand je les tenais dans ma ligne de mire, je ressentais une telle colère en moi que je crois que jaurais pu les déchiqueter de mes mains. Jignore pourquoi mais à cet instant précis, je les haïssais et pourtant ces chats ne mavaient rien fait".
A 12 ans, il fut envoyé dans une maison de redressement mais, selon lui, il en ressortit "encore pire quavant" : "En réalité, jy ai appris toutes les perversions sexuelles possibles et imaginables".
Il fugua plus dune fois pour tenter déviter les violences de son père. Ce dernier abandonna finalement sa famille en 1939.
Sa mère se remaria en 1945.
Lappétit et les capacités sexuelles de DeSalvo le rendirent célèbre à ladolescence. Il ne parvenait pas à penser à autre chose quau sexe et avait dénormes besoins. Selon lui, il passa lété 1948 sur la plage et eut de nombreuses conquêtes féminines, souvent des étudiantes de Boston.
Il lui arriva souvent dentrer par effraction chez des femmes mais il "nosait" pas encore simposer à elles.
Il sengagea dans lArmée le 3 septembre 1948, à 17 ans, en mentant sur son âge, avec lenvie de "devenir le meilleur soldat possible". L'Armée lui offrit les notions qui lui avait manqué : la stabilité, le respect, la discipline et une situation stable. Il se conduisit impeccablement. Il aimait le respect qu'on lui montrait et, pour lui permettre de se hausser encore plus haut dans l'estime des autres, il prit part aux épreuves sportives de l'Armée. Athlétique et solide, il se découvrit une passion (et du talent) pour la boxe. Il s'entraîna avec tant de rigueur qu'il devint champion des poids moyens de l'Armée.
En 1949, il fut affecté en Allemagne pour 5 ans (occupée par les Alliés après la Seconde Guerre Mondiale). Selon ses dires, il y continua son vagabondage sexuel, offrant ses "services" aux épouses délaissées des officiers et aux Allemandes, durant des nuits entières. Il lui arriva également de pénétrer par effraction dans des habitations ou des magasins et dy voler des objets.
A Francfort, il rencontra celle qui allait devenir son épouse, Irmgard Beck, une belle jeune femme brune issue dune famille luthérienne stricte et respectée, et cessa de sintéresser aux autres femmes.
Il fut promu au rang de "Specialist E-5" (sergent en charge dun groupe technique), mais fut dégradé en 1950 pour un refus dobéissance et retomba au rang de simple soldat. Il allait par la suite regagner ses galons.
Irmgard et lui se marièrent puis rentrèrent aux Etats-Unis en 1954 et il fut affecté à Fort Dix (New Jersey).
En 1955, il fut arrêté pour avoir caressé une petite fille de neuf ans mais les charges furent abandonnées. Comme il "sennuyait", il passait beaucoup de temps à se promener en ville, dans sa voiture. Il recommença à sintroduire dans des maisons et des appartements.
La même année, le premier enfant du couple naquit, une fille prénommée Judy. Elle avait un handicap physique, une malformation pelvienne congénitale. Ce problème eut un fort impact sur la vie de famille du couple car son épouse était terrifiée à lidée que leur second enfant pourrait être lui aussi affligé dun handicap physique. Elle fit tout ce quelle put pour éviter davoir des rapports sexuels avec DeSalvo qui, de son côté, avec un appétit sexuel anormalement développé et lui demandait de faire lamour jusquà 5 ou 6 fois dans la même journée.
Sur la suggestion de son épouse, DeSalvo quitta larmée en 1956, avec de bons états de service et le grade de sergent.
Le couple retourna alors dans la ville natale de DeSalvo, Chelsea, puis sinstalla à Malden, dans la banlieue de Boston.
Entre 1956 et 1960, DeSalvo fut arrêté plusieurs fois pour être entré par effraction dans des habitations. A chaque fois, il ne reçut que des peines avec sursis et nalla jamais en prison.
En 1960, le deuxième enfant du couple naquit, un garçon nommé Michael, sans aucun handicap physique.
Malgré ses démêlés avec la loi, Albert DeSalvo parvint toujours à trouver et garder un emploi. Après avoir travaillé dans une entreprise de caoutchouc, il trouva un travail dans un chantier naval comme ouvrier de construction.
La plupart des gens qui le connaissaient lappréciaient. Son patron le considérait comme un bon père de famille, convenable et poli, et un bon travailleur. Il était dévoué à ses enfants, quil adorait, et traitait son épouse avec tendresse, bien que sa froideur (au niveau sexuel) le frustra au plus haut point.
Début 1960, une série d'intrusions à connotation sexuelle eut lieu dans la région de Cambridge. Un homme de 27-30 ans frappait aux portes des appartements et si une jeune femme répondait, il se présentait comme étant un "Monsieur Johnson", travaillant pour une agence de mannequins. Il affirmait que le nom de la jeune femme lui avait été donné par une personne quelle connaissait et qui pensait quelle ferait un très joli mannequin. Il ajoutait quelle naurait pas à poser nue mais, au pire, en maillot de bain. Elle serait payée 40$ de lheure. Il avait été envoyé pour prendre ses mesures et savoir si elle était intéressée. Apparemment, nombreuses furent les femmes, flattées, qui lui permirent dentrer chez elles, de les mesurer, voir même de les toucher. Cétait un jeune homme charmant au sourire enjôleur.
Lorsquil avait terminé, il expliquait que "Mme Lewis de lagence" les re-contacteraient si les mesures étaient satisfaisantes. Aucune ne fut jamais rappelée et lagence nexistait pas. Certaines femmes, apeurées, contactèrent la police.
Le 17 mars 1961, la police de Cambridge arrêta un homme qui tentait de pénétrer par effraction dans une maison. Il admit avoir tenté dentrer mais il avoua également être "Le Mesureur".
Cétait Albert DeSalvo, qui avait alors 29 ans. Les policiers découvrirent quil avait déjà été arrêté, plusieurs fois, pour avoir pénétré dans des appartements et avoir parfois volé largent quil y avait trouvé. Lorsque les policiers lui demandèrent pourquoi il avait agi ainsi, il répondit : "Je ne suis pas très beau, je ne suis pas éduqué mais jai été capable de rouler les gens de la haute. Cétait toutes des filles éduquées et je nai jamais rien eu dans ma vie mais je les ai mises dans ma poche".
Le juge trouva DeSalvo sympathique et prit en compte le fait quil nourrissait une famille : il ne le condamna quà 18 mois de détention. Il ordonna également quil soit examiné durant un séjour dans un établissement psychiatrique. Les médecins affirmèrent que DeSalvo avait besoin dune aide psychologique : il était vantard et aimait raconter ses "exploits" du "Mesureur", il cherchait constamment à attirer lattention, mais surtout "sa personnalité présentait des traits schizoïdes", il manifestait des sentiments agressifs, il montrait "des troubles de la personnalité avec des tendances polymorphes perverses, accentués par des fantasmes de grandeur et domnipotence"
Mais Albert DeSalvo, considéré comme sain desprit, ne reçut aucun soin.
Grâce à sa bonne conduite, il ne passa que 11 mois en prison et fut libéré en avril 1962.
Pour éviter le divorce, il promit à sa femme quil allait à présent "se tenir à carreau". Il trouva rapidement un nouvel emploi et se rendit parfois chez des particuliers pour réparer des chaudières...
Crimes et châtiment
Le 14 juin 1962, près de 200.000 Bostoniens avaient fêté la venue de lastronaute Alan Shepard, dont le défilé motorisé sacheva en fin daprès-midi.
Anna Slesers, une petite femme brune et divorcée de 56 ans, vivait au 77 Gainsborough Street depuis le 1er juin, dans un des nombreux immeubles de briques rouges où logeaient des personnes aux revenus modestes, principalement des étudiants et des retraités. Couturière aux revenus modérés, elle habitait au 3ème étage. En 1950, elle avait quitté sa Lettonie natale (annexée par les Soviétiques) avec son fils et sa fille et sétait installée dans lun des immeubles dun quartier ancien de Boston, "Back Bay".
Le soir du mardi 14 juin 1962, elle avait fini de manger et voulait prendre un bain avant que son fils, Juris, ne vienne la chercher pour se rendre à la messe de léglise lettonne. Elle mit de la musique classique et enfila son peignoir.
Juste avant 19 heures, son fils frappa à la porte mais nobtint aucune réponse. La porte était fermée. Juris Slesers continua de frapper, simaginant quelle était peut-être en train découter sa musique trop fort, voir même malade ou évanouie. Au bout dun moment, sentant linquiétude monter, il donna un violent coup dépaule dans la porte, qui souvrit dun coup.
Lappartement était plongé dans lobscurité et seule la lumière de la cuisine était allumé. Le porte-monnaie dAnna Slesers était ouvert et son contenu avait été partiellement répandu sur le sol. Une corbeille à papier dans la cuisine avait été fouillée et certains déchets éparpillés autour. Les tiroirs avaient été ouverts et laissés tels quels dans le salon, vidés de leur contenu. Toutefois, la propreté et lordre régnaient dans lentrée et au salon.
Juris Slesers découvrit sa mère étendue devant sa salle de bain, la corde de son peignoir enroulée autour du cou. Il téléphona à la police pour leur annoncer son "suicide".
Les enquêteurs James Mellon et John Driscoll se rendirent rapidement sur place. Anna Slesers était nue sous son peignoir et se trouvait dans une position qui exposait cette nudité de manière choquante. Elle était allongée sur le dos et son peignoir était ouvert. Sa tête était tournée vers la porte de la salle de bain, sa jambe gauche était tendue et la jambe droite était repliée sur le côté, exposant son intimité. La ceinture bleue de son peignoir avait été fortement serrée autour de son cou et un gros nud bouffant était lacé sous son menton.
Une boîte de diapositives avait été posée à terre, dans la chambre. Le tourne-disque était toujours branché mais lamplificateur avait été éteint. Près du corps étaient éparpillés divers objets : des allumettes, un agenda, un paquet de cigarettes et un stylo. Une montre en or et des bijoux en argent navaient pas été volés.
Les policiers découvrirent rapidement quAnna Slesers avait été étranglée avec la ceinture de son peignoir et ne sétait pas suicidée. Elle avait subi des violences sexuelles, avec un objet. Lautopsie allait révéler quelle avait été violemment frappée à la tête avant dêtre étranglée.
Une enquête détaillée permit dapprendre quelle était très impliquée dans sa vie religieuse, quelle était proche de ses deux enfants, travaillait dur et adorait la musique classique. Elle était fort discrète et avait peu dami(e)s. Le seul homme dans sa vie était son fils.
Les enquêteurs conclurent quun homme était entré chez elle dans le but de la cambrioler mais en la voyant dans son peignoir, il avait été pris dune pulsion sexuelle incontrôlable. Paniqué, il lavait ensuite tuée pour éviter dêtre reconnu et arrêté.
Ils se demandèrent néanmoins comment il avait pu pénétrer à lintérieur de lappartement car aucun signe deffraction nétait visible. Madame Slesers, une femme timide et réservée, naurait pas ouvert à un inconnu uniquement vêtu dun peignoir. Et puis si lon considérait que lagresseur était dabord un voleur, pourquoi navait-il pas emporté la montre en or et les bijoux ? Il semblait avoir examiné avec soin les affaires de sa victime plutôt quavoir fouillé son appartement. Mais peut-être était-il furieux de navoir pas trouvé plus et sétait-il vengé
Environ deux semaines plus tard, le 30 juin 1962, Nina Nichols, 68 ans, fut assassinée dans son appartement au 1940, Commonwealth Avenue. Nina Nichols était une physiothérapeute à la retraite, passionnée de musique classique et de photographie, qui menait une vie tranquille. Elle était divorcée depuis 23 ans et le seul homme dans sa vie était son beau-frère, le procureur Chester Steadman.
Lappartement semblait avoir été cambriolé : les tiroirs étaient ouverts, leurs contenus éparpillés sur le sol comme si une tornade était passé dans lhabitation. Toutefois, lun des tiroirs contenait encore des pièces en argent et le porte-monnaie de Nina Nichols était plein. Lassassin navait pas non plus emporté son coûteux appareil photo ni sa belle montre, quelle portait encore au poignet. Par contre, il avait parcouru son carnet dadresses et son courrier, et avait déchiré un album de photos dont les pages jonchaient le sol. Les enquêteurs déterminèrent finalement que rien navait été volé et quil ny avait aucun signe deffraction.
Nina Nichols était allongée sur le dos, sur le sol de sa chambre à coucher. Elle avait les jambes écartées, sa robe de chambre était déchirée et sa combinaison était remontée jusquà sa taille. Deux de ses bas nylons étaient fermement serrés autour de son cou, avec un nud bouffant. Elle avait été agressée sexuellement avec une bouteille, avec une violence telle quelle saignait. Son assassin avait éjaculé sur ses cuisses. On estima quelle avait été assassinée vers 17h.
Le même jour, à quelques kilomètres au nord de Boston, dans la ville de Lynn, Helen Blake, une infirmière à la retraite de 65 ans, divorcée, mourut de la même manière.
Son corps fut découvert le 2 juillet, presque nu, allongé sur le ventre dans son lit, les jambes écartées. Elle avait été étranglée avec lun de ses bas nylon. Sa brassière avait également été nouée autour de son cou et présentait le nud caractéristique, au-dessous du menton. Elle avait subi des violences sexuelles avec un objet mais navait pas été violée. Du sperme fut trouvé sur ses cuisses.
Son appartement avait été fouillé mais on retrouva de largent liquide et des bijoux, auxquels lassassin navait pas touché. Il avait également tenté, sans succès, douvrir une boîte en métal et avait cassé la lame de son couteau.
Le préfet de police Edmund McNamara, nommé en mai 1962, était embarrassé par ces morts : lorsque la population de Boston découvrit que deux femmes âgées avaient été assassinées le même jour, un vent de panique souffla sur la ville. Devant la similarité des meurtres, les enquêteurs avaient compris quils navaient pas affaire à des crimes isolés.
McNamara décida davertir les femmes de la région de Boston et leur conseilla de fermer leurs portes et de se méfier des étrangers. Il annula tous les congés des policiers et ordonna à tous ses officiers de travailler sur ces trois affaires avec les enquêteurs du département Homicide. Ils commencèrent à enquêter sur tous les agresseurs sexuels connus et les malades mentaux violents libérés depuis peu. Suivant les premières indications des psychiatres, ils cherchaient un homme jeune, un malade mental en proie à un délire de persécution, quelquun qui avait probablement tué ces trois femmes âgées parce quil détestait sa propre mère Il serait célibataire, vivrait seul avec sa mère et pourrait être homosexuel
Ancien agent du FBI, McNamara contacta le bureau afin doffrir un séminaire sur les crimes sexuels à ses 50 meilleurs enquêteurs.
Le 19 août 1962, Ida Irga, 75 ans, une veuve dorigine russe, timide et paisible, fut elle-aussi étranglée. Elle était très proche de sa sur et de son fils. On la découvrit deux jours plus tard dans son appartement du 7 Grove Street, dans le quartier ouest de Boston. Là non plus, son assassin nétait pas entré de force, elle lavait laissé entrer volontairement.
Elle était couchée sur le dos, sur le sol du salon, et sa robe déchirée exposait son corps nu. Une taie doreiller blanche était fermement serrée autour de son cou. Ses jambes étaient écartées et ses pieds étaient attachés aux montants des deux chaises. Lun des oreillers de son lit avait été placé sous ses fesses. Cétait lhorrible parodie dune position gynécologique, et le corps faisait face à la porte dentrée de lappartement, de sorte quon le voit immédiatement en entrant. Elle avait été étranglée manuellement. Du sang séché couvrait le haut de sa tête, sa bouche et ses oreilles. Elle avait été agressée sexuellement avec un objet.
Son appartement avait été fouillé par son assassin mais il navait rien emporté.
Moins de 24h après le meurtre dIda Irga, une infirmière de 67 ans nommée Jane Sullivan fut assassinée dans son appartement, au 435 Colombia Road à Dorchester, de lautre côté de la ville par rapport à lappartement dIda Irga. Son corps ne fut découvert que dix jours plus tard, le 30 août, par son neveu. Jane Sullivan était une catholique fervente, solitaire et fort méfiante.
Elle se tenait sur les genoux, dans sa baignoire, les pieds sur le rebord et la tête en dessous du robinet, dans une quinzaine de centimètres deau. Sa robe dintérieur était relevée au niveau de ses épaules et son soutien-gorge était déchiré en deux. Elle avait été étranglée avec ses propres bas nylon, probablement dans la chambre ou le salon, où du sang avait été trouvé sur le sol. Elle avait sûrement été agressée sexuellement mais son corps était tellement décomposé quil fut impossible de le déterminer avec certitude. On découvrit toutefois un manche à balais taché de sang. Lappartement navait presque pas été fouillé mais le porte-monnaie de Jane Sullivan était ouvert (et plein ).
La panique sempara de Boston. Les journaux titraient tous sur les meurtres, surnommant lassassin "lEtrangleur Fou", "Le tueur du soir" ou "lEtrangleur Fantôme". La peur paralysa la vie quotidienne des Bostoniens, toutes les personnes " étranges" furent soupçonnées et les postiers comme les releveurs de compteurs trouvèrent tous porte close. Les femmes achetèrent des chiens, des verrous, des illetons et des fermetures de fenêtre, barricadèrent les issues de leur maison et cachèrent des armes sous leur lit.
La police redoubla defforts. On mit en place un Groupe Tactique dInterventions constitué dune cinquantaine dhommes choisis pour leurs aptitudes au combat, au tir et leur connaissance des méthodes dinvestigations scientifiques. Ils passaient la ville au peigne fin toutes les nuits.
Les enquêteurs perdirent quant à eux du temps à tenter de trouver un lien entre les victimes : la plupart aimaient la musique classique et plusieurs avaient un lien avec le milieu médical. On chercha lEtrangleur dans les salles de concert ou les hôpitaux
Des policiers et des psychiatres se réunirent pour tenter de dresser un profil précis de lassassin. Pour la majorité des psychiatres, le tueur nétait pas un fou éructant la bave aux lèvres mais un homme dapparence banale, ayant un travail quotidien et bien intégré dans la vie sociale, qui avait pourtant des problèmes psychologiques.
Durant trois mois, aucun meurtre de "lEtrangleur" neut lieu et lon espéra quil ne frapperait jamais plus, apeuré par les efforts de la police. Les enquêteurs eurent le temps de vérifier les emplois du temps, faits et gestes, et antécédents de dizaines de suspects. Ils nobtinrent malheureusement quune longue liste de personnes qui nétaient pas "lEtrangleur".
Une autre série de meurtres allait pourtant débuter, différente de la première, et qui allait mettre à mal la théorie du tueur "haïssant sa mère".
Le 5 décembre 1962, Sophie Clark, une jeune et jolie afro-américaine de 21 ans, étudiante au Carnegie Institute for Medical Associates fut découverte sans vie par ses deux colocataires. Elles partageaient un appartement au 315 Huntington Avenue, à quelques pâtés de maisons de celui dAnna Slesers, depuis le mois de septembre.
Sophie Clark était allongée sur le dos, nue, les jambes écartées, dans le salon. Elle avait été étranglée par deux de ses bas nylon, serrés très fermement sur son cou et qui formait lhabituel nud bouffant. Sa combinaison blanche avait elle aussi été nouée autour de son cou. Son soutien-gorge arraché reposait à côté de son corps. Elle avait été violée et du sperme fut retrouvé sur le tapis, entre ses jambes.
Lassassin avait fouillé lappartement, ouvert les tiroirs et avait examiné sa collection de disques de musique classique ainsi quun album photo.
La porte dentrée navait pas été forcée. Sophie Clark veillait beaucoup à sa sécurité et avait insisté auprès de ses colocataires pour quelles achètent un second verrou. Elle faisait très attention et demandait toujours qui était derrière la porte avant de louvrir. Pourtant, son assassin était parvenu à la convaincre de le laisser entrer.
Sophie Clark écrivait une lettre à son fiancé lorsquelle avait été interrompue, probablement par le tueur. Elle se montrait très réservée envers le sexe opposé. Elle devait obtenir son diplôme en février 1963 et envisageait de retourner dans le New Jersey pour y épouser son fiancé.
Malgré ses points communs avec les meurtres des "dames âgées", il existait des différences avec ce dernier meurtre. Sophie Clark était jeune, noire et ne vivait pas seule. De plus, pour la première fois, le tueur avait lui-même violé sa victime.
Lorsque la police interrogea les voisins, Mme Marcella Lulka mentionna que vers 14h20, un homme avait frappé à sa porte et lui avait affirmé que le propriétaire de limmeuble lenvoyait jeter un il aux peintures des appartements. Elle lavait laissé entrer. Il avait ensuite ajouté quil allait devoir travailler sur le plafond de sa salle de bain et lavait complimentée sur son physique : "Avez-vous déjà pensé à devenir mannequin ?". Son petit enfant lavait rejointe et elle avait alors mis un doigt sur sa bouche : "Mon époux dort dans la pièce à côté". Lhomme avait alors répondu quil devait visiter dautres appartements et était parti sans demander son reste.
Elle le décrivit comme un jeune homme entre 25 et 30 ans, de taille moyenne, avec des cheveux « couleur de miel », portant une veste sombre et un pantalon vert. "LEtrangleur" allait par la suite décrire cette rencontre mais il avait des cheveux noirs de jais.
Trois semaines plus tard, Patricia Bissette, 23 ans, secrétaire dans une société dingénierie de Boston, fut découverte assassinée le lundi 31 décembre 1962, après que son employeur se soit inquiété de son absence. Il sétait rendu à son appartement ce matin-là pour lemmener au travail mais elle navait pas ouvert la porte lorsquil avait sonné. Il était revenu un peu plus tard, angoissé, a son appartement du 515 Park Drive, dans le même quartier où avaient vécu Anna Slesers et Sophie Clark. Le gardien de limmeuble grimpa jusquà la fenêtre et entra.
Il découvrit Patricia Bissette dans son lit, la couverture remontée jusquà son menton comme si elle dormait. Il tira la couverture et découvrit plusieurs bas nylons serrés autour du cou de la jeune femme, entrelacés avec son chemisier, avec le nud caractéristique. Elle avait été violée (elle était enceinte dun mois).
Son assassin navait pas fouillé son appartement et la serrure avait été crochetée.
La police fut déconcertée par ces crimes. La jeunesse des deux nouvelles victimes semblait anéantir la première analyse des psychiatres (la haine de la mère). Les enquêteurs songèrent quil existait peut-être deux étrangleurs à Boston ou alors quun homme avait copié la façon de faire de lEtrangleur.
Les Bostoniens, eux, pensèrent que les meurtres avaient été commis par le même homme et lopinion publique se déchaîna contre lapparente inefficacité de la police. Le préfet de police McNamara répliqua en annonçant que la police avait contrôlé plus de 5000 personnes coupables dagressions sexuelles, interrogé des milliers de personnes et questionné plus de 400 suspects.
Durant deux mois, aucun autre meurtre de lEtrangleur neut lieu. La police en profita pour analyser tous les meurtres depuis le début. Les enquêteurs interrogèrent toutes les personnes que les victimes avaient pu connaître et se rendirent dans tous les endroits quelles avaient pu fréquenter. Sans résultats.
Le 8 mai 1963, Beverly Samans, une musicothérapeute de 23 ans, manqua son cours de chant à léglise Unitaire de Boston. Son fiancé se rendit à son appartement du 4 University Road et y entra grâce à la clé quelle lui avait donnée.
Dès quil ouvrit la porte, il la vit allongée sur le divan convertible, les jambes écartées, attachées aux supports du divan. Ses mains étaient attachées dans son dos par lune de ses écharpes. Deux bas nylons et une écharpe blanche noués ensemble étaient serrés autour de son cou, avec le nud caractéristique.
Il semblait que Beverly Samans avait été étranglée mais en fait, sa mort était due à quatre coups de couteau portés à sa gorge. On lavait frappée 22 fois en tout, 17 coups ayant été portés sur son sein gauche, sans doute alors quelle était déjà morte. Les liens autours de son cou étaient "décoratifs" et nétaient pas assez serrés pour létrangler. Le couteau ensanglanté qui lavait frappée fut découvert dans la cuisine, sans aucune empreinte. Le médecin légiste releva également des traces de morsures sur ses seins, son ventre et ses cuisses. Il estima quelle avait été assassinée 48 heures plus tôt, le 6 mai.
Son appartement était en grand désordre, des coussins étaient éparpillés partout, son sac à main était ouvert, des livres et des vêtements avaient été jetés sur le plancher
Mezzo soprano, Beverly Samans avait lintention de devenir chanteuse dopéra et voulait tenter sa chance au Metropolitan Opera de New York cette année. La police émit lhypothèse selon laquelle son entraînement au chant aurait musclé son cou. Le tueur aurait alors eu beaucoup de mal à létrangler et aurait fini par la poignarder En fait, il savéra quelle avait supplié son agresseur de ne pas la violer et lui avait répété quil était mauvais, quil était pire quun animal. Pris de rage, lEtrangleur lavait poignardée pour quelle cesse de lui parler.
De nouveau, aucun meurtre neut lieu durant lété 1963. Juin, juillet et août passèrent sans quun meurtre ne puisse être attribué à lEtrangleur et lon espéra de nouveau quil sétait arrêté. Les femmes recommencèrent à sortir le soir et à prendre moins de précautions.
Mais le 8 septembre 1963, à Salem, Evelyn Corbin, une employée de 58 ans qui paraissait facilement 10 ans de moins, fut découverte assassinée au 224 Lafayette Street. Elle sapprêtait à se rendre à léglise lorsque lEtrangleur avait frappé à sa porte. Elle était allongée sur son lit, sa chemise de nuit déchirée, et avait été étranglée avec deux de ses bas nylons, qui formaient le nud habituel. Sa culotte avait été enfoncée dans sa bouche. Un bas était noué autour de sa cheville gauche. Elle avait été violée et mordue sur tout le corps.
Son assassin avait peu fouillé son appartement. Il navait ouvert quun tiroir et avait jeté, près du lit, des bas, le sac à main de sa victime et un soutien-gorge.
Le 25 novembre, les Bostoniens pleuraient toujours la mort du président John F. Kennedy, assassiné trois jours plus tôt, lorsque lon découvrit le corps dune nouvelle victime.
Le lendemain du décès du président, alors que la plupart des américains étaient restés collés devant leur télévision, Joann Graff avait été violée et assassinée dans son appartement de la ville de Lawrence, au 54 Essex Street. Cette jeune dessinatrice industrielle de 23 ans, très prude et religieuse, était morte dans laprès-midi. Sa blouse était remontée jusquau cou. Deux bas nylons et la jambe dun justaucorps étaient attachés autour de son cou, chacun avec un nud différent. Sa culotte était à terre et son soutien-gorge était déchiré. Le médecin légiste reconnut des marques de morsure sur sa poitrine. Lappartement de Joann Graff avait été peu fouillé par son assassin, à peine un tiroir ouvert.
A 15h25, létudiant qui vivait dans lappartement au-dessus delle, Ken Rowe, avait discerné des bruits de pas dans le hall. Lorsquil avait entendu quelquun frapper à la porte de lappartement en face de lui, il avait ouvert sa porte, pour découvrir un homme denviron 27-28 ans, avec des cheveux épais, en vêtements de travail verts. Il lui avait demandé si "Joan" vivait là, en se trompant sur la prononciation de son prénom.
Létudiant lui avait répondu que Joann vivait dans lappartement au-dessus. Un moment après, il avait entendu la porte de la jeune femme souvrir et se fermer. Il avait pensé que Joann connaissait le jeune homme et lavait laissé entrer dans son appartement. Dix minutes plus tard, une amie avait téléphoné à Joann mais cette dernière navait pas répondu.
Le décès de Joann Graff ne suscita que peu de réaction, car toute lattention des habitants de Boston (dont J.F. Kennedy était originaire) était focalisée sur la mort de leur président.
Un peu plus dun mois plus tard, le 4 janvier 1964, deux jeunes femmes revinrent à leur appartement au 44A Charles Street, dans le quartier de Back Bay, après le travail. Elles découvrirent avec horreur que leur amie, Mary Sullivan, une secrétaire de 19 ans, qui navait emménagé dans cet appartement que depuis 3 jours, avait été assassinée.
Elle avait été attachée et étranglée manuellement. Un bas était fermement serré autour de son cou. Une écharpe en soie rose formait un gros nud sous son menton. Et une autre écharpe à fleurs rose et blanche était nouée par-dessus. Le tueur avait posé contre ses pieds une carte de vux souhaitant une "Bonne et heureuse année".
Elle était assise sur son lit, adossée contre la tête du lit, un oreiller sous les fesses, les genoux relevés et écartés. Sa blouse était remontée jusquaux épaules. Un liquide poisseux, qui se révéla être du sperme, coulait de sa bouche sur ses seins. Le manche dun balai avait été enfoncé en elle.
Lappartement avait été fouillé, les tiroirs ouverts et leur contenu était éparpillé à terre. Des coussins et des chaises étaient renversés dans le salon. Du linge et des serviettes jonchaient le sol de la salle de bain.
Ce meurtre, peut-être le plus choquant de tous, provoqua la colère, dune ampleur incomparable, des Bostoniens envers leur police. Les enquêteurs étaient pourtant déconcertés par lattitude des femmes de Boston : malgré la panique provoquée par les meurtres du tueur, elles continuaient de le laisser entrer dans leur appartement, parce quelles le connaissaient ou parce quil parvenait à les convaincre de laisser un étranger pénétrer chez elles.
Le 17 janvier 1964, lors dune réunion au sommet, le Procureur Général de létat du Massachusetts, Edward Brooke, annonça quil sinvestissait totalement dans cette affaire et en faisait sa toute première priorité.
Brooke, le seul procureur général noir du pays, était un homme déterminé. Le risque politique était énorme pour lui, car il risquait sa carrière si lEtrangleur nétait pas appréhendé.
Il décida de créer un groupe spécial qui coordonnerait les activités des différents départements de police : lEtrangleur avait commis ses meurtres dans cinq juridictions différentes qui ne partageaient que rarement leurs informations. Une équipe allait être assignée en permanence sur cette affaire et uniquement sur cette affaire. De plus, léquipe spéciale de Brook devrait calmer les journaux. Deux reporters féminins du "Record American" avaient révélé les erreurs du Département de Police de Boston, laccusant "d'inefficacité extrême".
Pour diriger cette équipe appelée "Division spéciale en recherche et détection du crime", Brooke choisit un ami proche, son assistant, John S. Bottomly. Pour McNamara, le désaveu était total.
Le choix de Bottomly était controversé car il manquait dexpérience en loi criminelle. Toutefois, ses supporters affirmèrent quil était honnête et très enthousiaste. Mais McNamara ne lappréciait guère et nombreux étaient ceux qui le considéraient comme un arriviste sans scrupule. Il allait cependant se révéler être un organisateur très efficace.
Léquipe de Bottomly était formée du détective Phillip DiNatale, de la police de Boston, de lofficier spécial James Mellon, de lofficier de police métropolitaine Stephen Delaney et du Lieutenant de la police détat Andrew Tuney. Le Docteur Donald Kenefick dirigeait un comité consultatif médico-psychiatrique formé de plusieurs experts, chargé de dresser un profil psychologique du ou des tueurs.
Le "Bureau de lEtrangleur", comme les Bostoniens appelèrent la division spéciale, devait avant tout rassembler, organiser et assimiler plus de 37.000 pages de rapports des divers départements de police ayant été impliqués dans laffaire, concernant - entre autre - les 2300 suspects interrogés.
Le gouverneur Peabody offrit une récompense de 10.000$ à quiconque fournirait une information menant à larrestation et la condamnation de la personne ayant commis les meurtres des onze victimes "officielles" de lEtrangleur.
Sur une suggestion de Bottomly (le mysticisme était à la mode, à lépoque), Brooke consentit à impliquer dans lenquête Peter Hurkos, un célèbre médium hollandais. Un industriel anonyme prit en charge les services et les frais dHurkos. Ce dernier était probablement doué de certains dons de voyance mais il avait plusieurs fois été pris en flagrant délit de mensonge ou sétait trompé dans ses prédictions.
Le médium identifia un suspect, un homme de 57 ans que le Bureau de lEtrangleur avait soupçonné, un vendeur de chaussures ayant des problèmes mentaux et un pouce abîmé. Chez lui, on découvrit des indices intéressants, et notamment des dessins dappartements marqués de croix, pouvant symboliser lemplacement où avaient été découvertes certaines victimes. Suivant une loi du Massachusetts, il fut placé dans un établissement de soins psychiatriques pour y être examiné et interrogé.
Hurkos quitta discrètement Boston le 5 février 1964. La collaboration dHurkos avec la police sacheva brutalement trois jours plus tard, lorsquil fut accusé davoir usurpé lidentité dun agent du FBI en décembre 1963 et arrêté. Il fût rapidement relâché et lavé de tous soupçons mais la crédibilité du Bureau de lEtrangleur souffrit de la présence et des allégations dHurkos : on soupçonna un coup monté par McNamara, des associations de droits civils accusèrent Brooke et Bottomly davoir bafoué les droits du vendeur de chaussures en le plaçant doffice dans un institut psychiatrique, etc.
Aucune preuve ne put relier le vendeur aux meurtres ni aux victimes, et il fut relâché 10 jours plus tard car il nétait pas considéré comme dangereux pour la société.
Les experts du comité médico-psychiatrique du Docteur Donald Kenefick voyaient des différences importantes entre les meurtres des femmes âgées et ceux des jeunes femmes. Ils pensaient quil était peu probable quune seule et même personne ait commis tous les meurtres et quil devait exister deux étrangleurs ou des "copieurs".
Le Docteur Kenefick expliqua que, selon son équipe, le tueur de dames âgées était un homme de 30 à 40 ans. "Il est plaisant, propre, ordonné et ponctuel. Il travaille de ses mains, ou a un passe-temps impliquant des ouvrages manuels. Il est sûrement célibataire, séparé ou divorcé. Il ne donne pas limpression dêtre un fou. Il n'a aucun ami proche de l'un ou l'autre sexe. Il est sûrement originaire dEurope du Nord".
Les psychiatres pensaient que lEtrangleur avait tué uniquement les "vieilles dames" et que les "jeunes femmes" avaient été assassinées par un autre Etrangleur, ou alors par des hommes appartenant probablement à leur entourage, sans doute des "déséquilibrés, membres de la communauté homosexuelle". Cette explication venait du fait que ces psychiatres pensaient que les homosexuels détestent tous les femmes et que lhomosexualité pouvait alors expliquer les postures dégradantes dans lesquelles on avait retrouvé les victimes
Un seul psychiatre - mais pas nimporte lequel - offrit une opinion différente lorsque Bottomly linvita à lune de leurs réunions, le 29 avril 1964 : le célèbre Docteur James Brussels, un psychiatre pionnier du profiling dont les profils psychologiques avaient permis darrêter le "fou à la bombe de New York" et le "Tueur de Noël". Brussels pensait quil nexistait quun seul et même tueur. Selon lui, lEtrangleur était un schizophrène paranoïde. Cétait un homme musclé de taille moyenne, âgé denviron 30 ans, glabre, à la chevelure épaisse et soignée, dorigine méditerranéenne (sans doute italienne ou espagnole) et célibataire.
"Cet homme est athlétique puisquil étrangle ses victimes en lespace de quelques secondes. Je situe son âge vers les trente ans, à cause de son état paranoïde. Je ne pense pas quil soit plus âgé, étant donné que sa puissance musculaire et ses pulsions sexuelles ne seraient pas aussi fortes.
Cest, avec certitude, un « homme moyen », dans toute lacceptation du terme. Sa taille est moyenne, sinon les témoins auraient remarqué un géant ou un nain. Mais les gens ne font pas attention à lui : cest un homme invisible. Il se fond dans son environnement.
Comme il ne laisse jamais dempreintes ni tout autre indice, on peut imaginer quelquun de propre et de net dans son apparence extérieure : il est rasé de près, les ongles nettoyés, portant des vêtements discrets. Ses cheveux sont toujours bien coiffés. Jai même lintuition quils sont plus que simplement coiffés. Cet homme est obsédé par ses relations avec le sexe opposé : il veut que les femmes soient attirées par lui.
Etant donné que le supplice du garrot est en faveur dans lEurope méridionale, lEtrangleur peut être de souche italienne ou espagnole. Je ne pense pas quil soit marié.
Et je ne crois pas quil se fera prendre à la suite dune enquête traditionnelle. A mon avis, Mary Sullivan a été sa dernière victime. Dune certaine manière, il sest « guéri » de ses difficultés sexuelles les plus évidentes mais pas de ses autres problèmes émotionnels. A partir de maintenant, il trouvera une satisfaction sexuelle avec des femmes conscientes, de façon plus ou moins normale.
Et il paraît possible que cet homme raconte volontiers son histoire. Même sil nen parle quà une seule personne, il éprouvera le besoin de parler de son « succès ». Cest un homme qui a été désespérément troublé par ses problèmes sexuels et, maintenant, quil les a surmontés, il se peut quil ait envie de le dire à dautres personnes."
Le comité accueillit froidement lopinion du Docteur Brussel et émit les plus grandes réserves sur ses déductions. Quelques mois plus tard, les experts allaient tomber de haut car les déclarations du Docteur Brussel allaient se révéler dignes de la divination.
La police était découragée et pensait avoir peu de chance de ne jamais trouver lEtrangleur. Un seul soulagement notable : il ny avait plus eu aucun meurtre de lEtrangleur depuis un moment. Les enquêteurs continuaient dinterroger des suspects, des agresseurs sexuels pour la plupart, avec lespoir darrêter lEtrangleur avant quil ne recommence.
En mars 1964 commença une série dagressions et de viols dans le Massachusetts, le Connecticut, le New Hampshire et Rhode Island. 25 plaintes furent déposées en moins de huit mois mais lagresseur fit certainement bien plus de victimes. Il était surnommé "Lhomme en Vert" car il portait des vêtements de travail de cette couleur et se présentait comme un ouvrier chargé deffectuer des réparations. Propre et très poli, il sexcusait souvent de ses actes auprès de ses victimes et sen allait même parfois sans les toucher. Plusieurs fois, il pénétra par effraction dans les appartements ou les maisons. Les victimes étaient souvent des femmes dâge mûr, parfois attachées avec leurs bas ou leur combinaison. Toutes étaient menacées dun couteau.
Le 2 novembre 1964, presque trois ans après avoir été libéré de prison, Albert DeSalvo fut de nouveau arrêté. Cette fois, il fut inculpé dun crime bien plus sérieux quun cambriolage ou un "mesurage".
Le 27 octobre de la même année, il était entré dans lhabitation dune jeune femme mariée depuis peu, après que son époux ait quitté lappartement pour aller travailler. Elle faisait la grasse matinée dans son lit et avait été réveillée par la présence dun homme dans sa chambre. Il avait sorti un couteau et lui avait dit : "Ne fais aucun bruit ou je te tue". Il avait enfoncé sa culotte dans sa bouche et lavait attachée sur son lit avec les pyjamas de son mari, les jambes écartées. Il lavait embrassée et caressée, puis lui avait demandé comment sortir de chez elle. "Tu vas rester silencieuse pendant 10 minutes". Finalement, il lui avait présenté ses excuses et était parti.
La jeune mariée avait pu voir son visage et permit à la police détablir un portrait robot qui rappela aux policiers de Cambridge le visage du "Mesureur", DeSalvo. Il larrêtèrent et le conduisirent au commissariat, où la jeune femme le reconnut immédiatement.
DeSalvo fut relâché sous caution le 6 novembre mais sa photo fut diffusée sur le réseau télétype de la police. Les policiers reçurent alors des appels du Connecticut, du New Hampshire et de Rhode Island concernant "lHomme en Vert".
La police arrêta de nouveau DeSalvo et ses victimes vinrent lidentifier. Il était mortifié que son épouse le voit avec des menottes mais celle-ci ne fut pas surprise. Albert DeSalvo était obsédé par le sexe. Aucune femme ne pouvait jamais lui en donner assez. "LHomme en Vert" avait ainsi agressé quatre femmes le 6 mai 1964 entre 9h et 14h, dans différentes villes du Connecticut.
Lépouse de DeSalvo lui demanda dêtre honnête, dadmettre la vérité et de ne rien cacher. Il admit être entré dans près de 400 appartements et avoir commis plusieurs viols. Il avait agressé plus de 300 femmes dans quatre états différents. Il est difficile de savoir si ces chiffres sont ou non exagérés, mais nombre dagressions nont pas été déclarées à la police et les femmes qui ont eu le courage de le faire nont parfois pas admis tout ce que DeSalvo leur avait fait.
"Si vous connaissiez toute lhistoire, vous ne la croiriez pas" dit DeSalvo à lun des policiers. "Ca va venir. Vous allez trouver". Il répéta ensuite cette allusion au juge Pecce, qui ny porta aucune attention.
Peu avant de passer en jugement, en novembre 1964, il annonça à son avocat, Jon Asgiersson, quil voulait lui "raconter quelque chose dénorme". Il lui affirma être lEtrangleur de Boston mais son avocat ne le prit pas au sérieux.
DeSalvo fut envoyé en observation à lhôpital détat de Bridgewater, qui na dhôpital que le nom : cest une prison abritant 2000 détenus et qui naccueille pas de personnel spécialisé. En dehors du directeur, "il ny avait pas un seul médecin psychiatre authentique dans lhôpital et il ny avait pas non plus un seul psychologue ayant son doctorat" (cf. le Docteur Brussels).
En décembre 1964, le Dr Ames Robey, directeur médical de Bridgewater (et seul véritable psychiatre de létablissement), envoya un rapport au juge indiquant que DeSalvo souffrait "dun désordre de la personnalité sociopathique, dune déviation sexuelle, avec des tendances modérées à la schizophrénie et à la dépression". Il le considérait toutefois comme "compétent" pour suivre son procès et DeSalvo fut transféré à la prison dEast Cambridge. Il ne sintéressa pas vraiment aux insinuations de DeSalvo concernant ses "autres crimes" et les "autres choses".
Le 13 janvier, un ami dAlbert DeSalvo, Edward Keaney, avec lequel il avait effectué son service militaire en Allemagne, lui rendit visite. Il eut du mal à le reconnaître. "On voyait tout de suite que quelque chose ne tournait pas rond chez lui". DeSalvo lui annonça : "Même si on me condamne à cinquante fois cette peine (la perpétuité), ce nest ri
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ALBERT FISH
Père de famille de six enfants, cinq fois grand père, Hamilton Albert Fish, est arrêté en 1934 et incarcéré à la prison de Westchester. Il a 64 ans et derrière lui une vie entièrement dévouée aux perversions sexuelles sous toutes les formes. Pornographie , fétichisme , voyeurisme , sadisme , masochisme , flagellation active , autocastration , bestialité , prostitution , coprophilie , coprophagie , et bien sûr , cannibalisme .
Un grand nombre de spécialistes du comportement se sont penchés sur cette existence hors du commun et tous considèrent cet individu, initié à la masturbation dès l'âge de 5 ans, et attiré par le sadomasochisme deux ans plus tard, comme l'un des plus grands pervers de l'histoire du crime.
On ne sait pas exactement combien de victimes il a à son actif. Lui-même en avoué une centaine aux enquêteurs. Bien qu'il n'ait été jugé que pour seize crimes prouvés, le juge d'instruction chargé de son dossier considérait ce chiffre comme hautement probable.
Son psychiatre de l'époque, le Dr Frederick Westham, avec qui Albert Fish noua des relations de confiance réelles et profondes, pense qu'à son avis ce nombre dépassait 400. Ce qui, dans ce cas, propulserait ce cannibale mangeur d'enfants au rang du plus grand criminel de tous les temps.
Sa technique est à peu près toujours la même. Il séduit les enfants en leur offrant des bonbons ou quelques pièces de monnaie. Son pouvoir de séduction sur les gosses est réel et il les emmène sans trop de difficulté dans des caves, des maisons abandonnées, des lieux retirés repérés à l'avance, et bien sûr, chez lui lorsque c'est possible.
Il les réduit à l'impuissance soit en les attachant, soit en les mutilant avant de les violer, de les battre, et enfin de les tuer. Souvent il les torture plusieurs jours de suite avant de les achever.
Il ne les bâillonne que lorsque il estime sa sécurité en jeu, car dit-il, "Je préfère de beaucoup les entendre hurler de douleur et de terreur." Il choisit ses petites victimes de préférence parmi la population noire des ghettos car il a remarqué que les autorités ne s'inquiètent guère de la disparition d'enfants noirs".
Parmi la multitude d'atrocités qui s'égrainent au fil des audiences, relevons certains cas :
A propos du cas du petit Billy Gaffney :« Je l'ai fouetté jusqu'à ce que le sang coule sur ses jambes, J'ai coupé les oreilles et le nez, agrandi la bouche d'une oreille à l'autre, sorti les yeux des orbites, etc... Enfoncé le couteau dans le ventre et y ai placé ma bouche pour boire le sang.
Puis je l'ai démembré, et j'ai coupé le tronc au-dessus du nombril, et les jambes à environ cinq centimètres en dessous de son derrière. Après j'ai tranché la tête, les pieds, les bras et les jambes au-dessus du genou. Je suis rentré chez moi en emportant de la viande, mes morceaux préférés : son sexe, ses rognons, et un délicieux petit derrière bien grassouillet pour le rôtir au four et le dévorer.
J'ai préparé un ragoût avec ses oreilles, son nez, des morceaux de visage et du ventre. J'y ai mis des oignons, des carottes, des navets, du céleri. C'était bon ! Les fesses, je les ai coupées en deux, et mises sur un plat avec sur chacune des lanières de bacon. J'ai versé un demi-litre d'eau pour le jus de la sauce avant d'y mettre des oignons.
A intervalles fréquents, j'ai arrosé de jus son derrière avec une cuillère en bois afin que la viande soit juteuse. Jamais je n'ai mangé une dinde rôtie qui ait été la moitié aussi excellente. J'en ai mangé pendant quatre jours. Par contre, ses petites roubignolles étaient trop dures. Je n'arrivais pas à les mâcher. Je les ai jetés dans les toilettes. »
Grace Budd, 10 ans .
Il "emprunte" la fillette à ses parents, leur faisant croire à une fête d'anniversaire - Ils ne reverront jamais plus leur enfant !
Il emmène la fillette avec lui à la gare et tous deux prennent le train pour Westchester. Arrivés à destination, ils se rendent à Greenbourgh. Albert Fish y a repéré depuis longtemps une maison à l'écart, près d'un bois, abandonnée depuis plusieurs années.
Depuis le matin, il porte sur lui un paquet. C'est ce qu'il appelle lui-même "les instruments de l'enfer" : une scie, un hachoir et un couteau à désosser de boucher.
Tandis que la gamine cueille quelques fleurs dans le jardin, il monte au premier, se déshabille pour éviter les éclaboussures de sang et l'appelle par la fenêtre. Elle monte. Immédiatement, il s'en saisit, la bat et la saigne.
Il recueille le sang qui gicle de la gorge dans un vieux bidon de vingt litres. Il coupe ensuite le corps en trois : la tête, et le tronc sectionné en deux au niveau du nombril. Il prélève quelques morceaux de chair sur les avant-bras et rentre chez lui les préparer avec des carottes et des pommes de terre, non sans avoir ajouté un bouillon en cube.
Pendant plus d'une semaine, il va retourner tous les jours à la maison abandonnée se réapprovisionner en chair et organes humains, qu'il ramène à son domicile et mange après préparation, allonger sur son lit. Au bout de quelques jours, le cadavre éparpillé de la petite fille commence à faisander et des centaines de mouches y font leurs uvres. Aucune importance, il ne cesse de varier les recettes. "Ces repas me mettent dans un état d'orgasme perpétuel."
Le porte-parole de la police admet qu'Albert Fish a été interrogé à plusieurs reprises sur des disparitions d'enfants, mais qu'il n'a jamais été vraiment suspecté. "C'était de la routine, il avait l'air tellement inoffensif..." "Cet homme n'est pas fou, pas dangereux pour la société à prime abords, même s'il présente une personnalité psychopathique à caractère sexuel..."
Des journaux se déchaînent : " Pas dangereux, cet homme qui se promène en hurlant : "Heureux soit celui qui fracasse le crâne des petits enfants" ou "Il faut que je sacrifie des enfants, comme Abraham son fils Isaac, pour me faire pardonner mes pêchés."
Pas fou, un individu qui dit vouloir manger de la chair humaine les jours de pleine lune ? Pas fou ni dangereux, cet homme qui s'introduit des carottes et des saucisses dans le derrière avant de les manger ? Qui s'introduit des cotons imbibés d'essence dans l'anus avant d'y mettre le feu ? Qui se fouette au sang avec une planche truffée de clous ?
La profession de psychiatre connut pendant quelques mois aux Etats Unis une forte baisse de considération. Malgré les traces évidentes de sa complète désorganisation mentale, Albert Fish fut condamné par électrocution, le 16 février 1936.
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ANDRAS ET AGNES PANDY
Ce prétendu pasteur protestant et sa fille ont été condamnés pour les assassinats de 6 membres de leur famille et une tentative entre 1985 et 1989.
Lors du procès, Andras aussi été condamné pour des viols et attentats à la pudeur sur 3 de ses filles. En outre, les ossements suspects et non identifiés de plusieurs personnes ont été retrouvés dans sa cave.
Biographie de la famille Pandy
Andras Pandy naît en Hongrie le 1er juin 1927.
Il y vit jusquen 1956 en tant quassistant dun pasteur protestant, et se rend ensuite en Suisse, où il entreprend des études théologiques.
Cest à cette époque quil épouse une réfugiée Hongroise, Ilona Sores.
Il entre en Belgique en 1959 et prend en charge une communauté protestante hongroise.
Grâce à ses fidèles, il amasse vite des fonds, et achète 3 maisons à Bruxelles : lune au centre-ville, rue Vandenbranden, et les autres à Molenbeek-Saint-Jean : rue Vandermaelen, au n°54 et Quai de lIndustrie.
Agnès Pandy naît le 28 janvier 1958, précédent son frère Daniel, qui vient au monde le 14 avril 1961, et son autre frère Zoltan, le 19 mai 1966.
Le couple Andras Pandy Ilona Sores divorce en 1967, et Andras se remarie avec Edit Fintor.
Celle-ci a déjà 3 filles de deux précédentes unions : Timea Konczol (née en 1964), Aniko Agh (en 1971), et Zsuzsanna Agh (en 1972). Andras Pandy adopte les filles dEdit, et rebaptise les deux dernières respectivement Tünde et Andrea, puis divorce un peu plus tard.
Timea accouchera dun petit Mark le 23 novembre 1984. Andras Pandy est le père
Chronologie des assassinats
- Tout commence en 1984, lorsque Timea Pandy met au monde un petit Mark, fruit de lunion incestueuse quelle a eue malgré elle avec son père.
En effet, Timea se dresse fermement contre la volonté dAndras Pandy dadopter lenfant, lui évitant ainsi de tomber entre les mains dictatoriales du « Pater ».
Extrêmement contrarié par la désobéissance de sa fille, Andras Pandy entre dans une colère noire, et manipule sa famille pour quelle se divise en 2 camps opposés : Andras Pandy + Agnès Pandy >< Timea Pandy + Andrea Pandy + Edit Fintor.
- Andras Pandy est contrarié à tel point quil convainc sa fille Agnès dassassiner Timea, qui manifeste le désir de quitter le pays.
Le 23 juin 1985, Agnès Pandy, porte un violent coup de barre en fer sur la tête de Timea, qui y survit et se rend à la police pour porter plainte.
Elle décidera ensuite dannuler sa plainte et de fuir discrètement au Canada avec son fils, pour ensuite se rendre en Hongrie et vivre à labri de sa famille.
Précisons à ce sujet que Agnès et Andras se sont rendus par la suite plusieurs fois au Canada afin de récupérer le petit Mark et déliminer Timea. Ils nont cependant jamais réussi à les approcher suffisamment pour mettre leur plan a exécution.
- Le 8 octobre 1986, Andras Pandy signale à la police que sa 1e épouse Edit Fintor a disparu depuis le 31 juillet 1986. Il montre à ce sujet une lettre de rupture et une carte postale provenant dAllemagne, ainsi que 2 télégrammes datés du 3 et 16 août 1986. Mais lenquête en Allemagne ne donne rien, la police allemande ne parvenant pas à localiser la disparue.
Agnès expliquera plus tard que son père la obligée à écrire la lettre de rupture, et quil a usé de stratagèmes pour les cartes postales et télégrammes (déguisements, chantages, etc). Le tout bien sûr dans le but de rendre son explication au sujet de la disparue plausible.
- Entre temps, Edit et Andrea, qui ont appris les incestes et la volonté dadoption dAndras Pandy, prennent le parti de Timea. Ne supportant pas cette nouvelle traîtrise, quil considère comme une vraie rébellion, celui-ci tue Andrea, tandis quAgnès tue Edit à coups de marteau sur le crâne le 31 juillet 1986.
- Le faux pasteur nayant pas non plus le soutien quil espérait de la part de sa 1e épouse Ilona, qui soppose aussi à ladoption du petit Mark, il commandite son assassinat.
Agnès se rendra donc le 20 mars 1988 à leur domicile et abattra sa mère et son frère Daniel (26 ans) dune balle dans la tête.
- Le 4 avril 1988, Zoltan Pandy est tué par Andras Pandy. Il commençait à devenir beaucoup trop inquisiteur au sujet dIlona et Daniel, devenant ainsi un élément perturbant pour le couple diabolique.
- Tünde Pandy est tuée par Andras Pandy en Juin 1989, alors quAgnès était absente. Elle devenait apparemment trop indépendante, projetant daller vivre en Hongrie avec son petit ami.
- Agnès Pandy expliquera que les parties identifiables des corps étaient dissoutes dans de l'acide ménager : le Cleanest.
Enquête et arrestations
- Le 1er décembre 1989, soit plus dun an après lassassinat de Daniel Pandy, la banque ouvre une enquête au sujet de son compte car elle attend un paiement qui ne seffectue pas. Lors de cette enquête, le coffre bancaire de Daniel sera ouvert, et on y trouvera deux passeports et un reçu pour lachat dun riot gun, ainsi que des munitions.
- Le 22 janvier 1992, Agnès se présente à la police et porte plainte contre son père pour inceste. Elle signale également la disparition de 6 membres de sa famille.
Dans ce dossier, elle explique que son père aurait également eu des rapports sexuels avec ses demi-surs Tünde et Timea.
Les plaintes naboutissent pas malgré lenquête dInterpol car il ny a pas assez déléments et parce que les proches (Tünde, Ilona et Edit) sont bien évidemment - introuvables.
- En 1997, lenquête reprend grâce à la transmission par la police hongroise dune déclaration de Timea dans laquelle est relatée la tentative de meurtre sur sa personne par Agnès, ainsi que les viols de son père.
- Lorsquil est entendu le 16 octobre 1997, Aaron Pandy, le plus jeune fils de Andras, déclare avoir vu les disparus en Hongrie. Il corrigera cette déclaration par la suite en expliquant quil sagissait en réalité dacteurs engagés par son père pour jouer le rôle des disparus.
- Le 17 octobre 1997, Andras Pandy est enfin arrêté.
- Le 20 octobre 1997, lors des fouilles des maisons dAndras Pandy, des ossements humains sont retrouvés sous une dalle en béton dans la cave de la maison rue Vandermaelen à Molenbeek. Selon les analyses génétiques, ces ossements sont récents et appartiennent à entre 14 et 22 personnes dont 7 ou 8 femmes âgées de 40 à 50 ans, mais pas aux disparus Pandy.
La dalle en béton quant à elle aurait été coulée dans les années 1987, alors que Pandy était déjà propriétaire de la maison.
Lors de ces recherches, les enquêteurs découvrent aussi que les maisons comprennent des aménagements dans les faux plafonds, et des espaces secrets difficilement accessibles.
Des armes à feu y seront découvertes. Ils découvrent également lexistence dans les maisons dune sorte de guet permettant à Pandy davoir une vue sur toutes les pièces de la maison.
- Le 20 novembre 1997 a lieu larrestation de Agnès Pandy, qui avouera tout.
Recherche de la vérité
Afin de pouvoir découvrir ce qui sest réellement passé, étant donné que Andras et Agnès ont deux versions différentes et quaucun des corps na été retrouvé, les enquêteurs ont du avoir recours à plusieurs procédés.
- Andras Pandy déclare que les disparus ne sont pas morts mais ont été recrutés par une secte. Il explique également quils ont été vus à plusieurs reprises.
Le fils de Pandy a témoigné à ce sujet et a expliqué que son père a engagé des acteurs afin de jouer les rôles des disparus.
Confronté à cette version, Pandy réplique quil voulait tourner un film sur sa famille et, comme les enquêteurs lui font remarquer quil na pas de caméra, il déclare quil en était encore quaux préparatifs.
- Andras Pandy nie également les viols et incestes.
Afin décarter le doute sur ce sujet, les enquêteurs ont eu recours à un test dADN prouvant que Pandy est bien le père de Mark, le fils de Timea.
Ayant une réponse à tout, Pandy se défend en disant que Timea était sans doute tombée enceinte en se frottant à un linge qui se trouvait dans le lit conjugal et sur lequel il y avait encore son sperme.
- Au sujet des armes retrouvées chez lui, Pandy déclare quil ne sait pas comment elles sont arrivées là puisquil nen a jamais acheté.
Des témoins déclarent pourtant que Pandy leur a expliqué comment utiliser ces armes.
- Comme Pandy changeait souvent de version lors des interrogatoires, tout en affirmant que cest les enquêteurs qui le comprenaient mal, les auditions ont été filmées.
Il y a également eu des reconstitutions filmées sur les lieux des crimes, en présence de psychiatres chargés dinterpréter les réactions du duo maléfique.
- Enfin, des tests de dissolution de corps avec du Cleanest ont été effectués. Ils confirment lexplication de Agnès.
- Des carnets de Pandy, dans lesquels il transcrivait les évènements marquants de sa vie, ont été retrouvés lors des perquisitions. Il y explique quil a réussi à diviser sa famille en deux clans, et quil souhaite retirer à Edit son rôle de mère pour le réattribuer à Agnès.
- Plusieurs cas de figures ont été envisagés pour les ossements retrouvés chez les Pandy, mais aucune na été confirmée à ce jour, et cet aspect du dossier na toujours pas été résolu.
Expertises psychiatriques
Selon les psychiatres, Agnès Pandy présentait un dérangement de la personnalité de type schizoïde, et un fort sentiment dinfériorité. Cependant, elle est estimée responsable de ses actes et ses déclarations sont considérées comme crédibles.
Selon les experts, Andras Pandy représente un danger pour lui-même et pour autrui. Il veut tout contrôle sur sa famille, quil voit plutôt comme un clan fermé dont il est le « patriarche ». Il est dominateur, égocentrique, toute décision doit passer par lui, les membres de sa famille nont pas droit à une volonté propre. Il présente de plus des tendances paranoïaques et asociales.
Modus Operandi
Les victimes ont été tuées par divers moyens (armes à feu, objets contondants ), par Andras ou par Agnès (psychologiquement incapable de contrarier son père), et ont ensuite été découpés à la scie.
Les parties identifiables comme la tête, les mains et les pieds ont été dissous au moyen dun acide ménager, le Cleanest.
Les restes des corps ont été abandonnés dans les déchets des abattoirs dAnderlecht pour quils soient emportés avec les restes de boucherie.
Mobile
Le mobile dAndras Pandy était non seulement déliminer les victimes des incestes et abus sexuels qui risquaient de parler, mais aussi déliminer tout membre de sa famille qui osait défier lautorité tout puissante du Pater. Ceux qui quittaient ou sécartaient du clan Pandy et qui contrariaient sa volonté étaient considérés comme des moutons noirs, des déviants quil fallait éliminer.
Agnès Pandy quant à elle, était tout simplement émotionnellement incapable daller contre son père. Elle était sous linfluence totale dAndras Pandy et navait pas la force nécessaire pour se sortir de cet engrenage, bien quelle nagréait pas aux décisions et aux actes de son père. Elle craignait sans doute aussi dêtre la prochaine sur la liste Pandy dans le cas où elle saffirmait contre son bourreau.
Procès, verdict et condamnations
Le Procès commence le lundi 18 février 2002 à la Cours dAssise de Bruxelles.
Comme nous lavons vu, le nud du procès réside dans le fait quil nexiste pas de preuves matérielles de la culpabilité dAndras Pandy puisque les cadavres des 6 disparus nont jamais été retrouvés.
La Cour et les jurés vont donc devoir se baser essentiellement sur les aveux dAgnès et sur le travail effectué par les enquêteurs.
Outre les assassinats, Andras Pandy est accusé des viols et attentats à la pudeur sur ses 3 filles Agnès, Timea et Tünde.
Les 2 témoins principaux du procès sont Andras Aaron Pandy, demi-frère dAgnès, et Marianna Reka, sa demi-sur. A ceux-ci viendront sajouter une vingtaine denquêteurs belges et hongrois, ainsi que les acteurs engagés par Andras Pandy pour jouer le rôle des disparus.
Timea a été citée à comparaître comme témoin, mais a préféré ne pas venir souhaitant essayer de tourner la page.
Lors du procès, Agnès exprime du regret et un sentiment de culpabilité, ce dont Andras est totalement dépourvu.
Le verdict est rendu le 06 mars 2002 : Andras Pandy est reconnu coupable de 6 meurtres, d 1 tentative, et des viols et attentats à la pudeur sur ses filles, et est condamné à la réclusion à perpétuité et à payer des dommages et intérêts (+ de 30.000 euros au total) à ses 3 enfants survivants (Agnès, Reka et Aaron), qui se sont constitués partie civile.
Agnès Pandy est reconnue coupable de 5 assassinats et 1 tentative et est condamnée à 21 ans de prison
Suites
Le dossier Pandy est réouvert depuis le 12 décembre 2003 et est à linstruction.
Un ex-policier, Daniel Dolinski, nouveau locataire dun immeuble à côté de la maison où Pandy a découpé et fait disparaître les corps, a fait une déclaration à la police le 1er décembre 2003.
Selon ce Dolinski, une rumeur circulant dans le quartier dit quAndras Pandy a participé à un trafic dorganes. Les organes seraient prélevés sur des africains provenant dAllemagne.
Il aurait disséqué les « donneurs involontaires» chez lui.
Pour illustrer ses propos, Dolinski met en évidence lexistence de 3 grandes cuves en béton à larrière du bâtiment de Pandy.
De nouvelles perquisitions ont donc eu lieu dans ce bâtiment, et des échantillons des cuves ont été prélevés afin de déterminer ce quelles ont contenu.
Il est à savoir que ce Daniel Dolinski est connu de la justice pour prétendre avoir des déclarations « spectaculaires » à faire dans le cadre de dossiers important, déclarations qui ne contiennent cependant jamais rien de concret.
Cest donc sans grand espoir détablir des faits nouveaux que la justice se livre à une nouvelle enquête dans le cadre de ce dossier.
BEVERLY ALLIT
Cette infirmière, dont on dit quelle souffre du syndrome de Munchausen (tuer ou blesser des personnes pour attirer lattention sur soi), a été condamnée, en 1993, par la Cour de justice de Nottingham (Royaume Uni), à treize fois la prison à vie, pour avoir tué quatre enfants et en avoir agressé neuf autres.
B. Allit se servait dinjections intraveineuses pour perpétrer ses crimes.
Elle se trouve actuellement détenue à Rampton, dans un hôpital soumis à très haute surveillance.
DOROTHEA PUENTE
Suspectée d'une quinzaine assassinats, cette femme a été inculpée des meurtres de 9 personnes entre 1987 et 1988, la plupart des victimes étant des personnes démunies ou présentant des problèmes mentaux qui lui étaient envoyés par le bureau daide sociale.
Enfance et Jeunesse
Puente est née le 9 janvier 1929.
Après la mort de ses parents alcooliques, Puente passe le reste de son enfance dans un orphelinat.
Entre 1946 et 1976, elle sest mariée 4 fois. Ces quatre mariages furent tous des échecs. Elle est tombée enceinte mais a fait adopter son enfant.
Elle a fait à deux reprises un séjour de 90 jours de prison (pour prostitution et vagabondage). Elle a régulièrement fait des petits boulots illégaux.
Disparitions
Cest en 1968 que Puente devient propriétaire de sa grande maison sur 2100F Street, et quelle commence à y héberger des malheureux.
Quelques temps après, un certain « Chief », pensionnaire qui la aidée à faire des travaux autour de sa maison, disparait.
En 1976, Puente commence à fréquenter les bars à la recherche dhommes âgés et aisés. Elle contrefait leurs signatures, et parvient ainsi à prendre leur argent.
Elle se fait arrêter pour avoir fraudés 34 comptes bancaires, mais continue alors quelle était relâchée en probation.
En 1982, Ruth Monroe (61 ans), pensionnaire chez Puente depuis peu, meurt dune overdose de Codéïne et Thylenol. Puente expliquera aux enquêteurs que cette femme était dépressive et sest suicidée.
Bien que satisfaits par cette version, ceux-ci reviendront un peu plus tard, après avoir appris que Puente droguait les hommes quelle rencontrait dans les bars pour les voler.
Le 18 août 1982, Puente est condamnée à 5 ans demprisonnement pour 3 faits de vols.
Cest durant cette période en prison quelle commencera à correspondre avec un certain Everson Gillmouth.
A sa sortie de prison en septembre 1985, tous deux se rencontrent réellement et font rapidement des projets de mariage. Everson ouvre alors un compte à leurs deux noms.
La vie continue et en novembre 1985, Puente engage un homme à tout faire qui effectuera une série de petits boulots dans la pension. Son dernier travail sera de construire une boîte de 6 pieds de long, 3 de large et 2 de profondeur, et de la porter, une fois remplie, dans un dépôt.
En cours de route, Puente, qui décide au dernier moment de laccompagner, change davis et lui fait jeter la boîte dans une rivière à Sutter County.
Nouvel an 1986 : La boîte est retrouvée par deux pêcheurs. La police est immédiatement prévenue, et la boîte ouverte. Le cadavre de Everson Gillmouth y est découvert, sans traces de violence. Nayant pas trouvé de piste, les enquêteurs en restent là.
D'autres pensionnaires disparaîssent ensuite :
- 19 août 1986 : Betty Palmer (77 ans) disparaît.
- Février 1987 : cest au tour de Leona Carpenter (78 ans) de disparaître.
- Juillet 1987 : James Gallop disparaît.
- Octobre 1987 : Vera Martin (62 ans) ne donne plus signe de vie.
- En février 1988 : Bert Montoya est accueilli à la pension.
Puente réussit peu après à convaincre la sécurité sociale de virer largent de Montoya sur son propre compte. Montoya disparait ensuite.
Puente expliquera à qui veut lentendre quil est parti en visite à sa famille au Mexique.
Suspicion et Enquête
Durant la même année, et suite à des plaintes contre Puente pour des activités illégales avec de largent, un inspecteur du département du service social vient enquêter à la pension. Il conclura à des plaintes non fondées, malgré les antécédents de Puente.
Le 7 novembre 1988 : Judy Moise alerte la police au sujet des personnes disparues de la pension. En effet, elle ne croit pas du tout la version de Puente au sujet de la disparition de Montoya.
Lors de la visite des policiers, un pensionnaire donne discrètement un message à lun des officiers, message dans lequel il explique que Puente a ordonné de leur mentir.
Le 11 novembre 1988, la police revient à la pension avec un mandat, et commence à creuser dans le jardin.
7 corps ont été déterrés les jours suivants, dont ceux de Bert Montoya et Betty Palmer.
Lors de lanalyse des corps, de grandes concentrations de Flurazepam et de Dalmane ont été retrouvées. La police a dailleurs retrouvé des douzaines de prescriptions médicales pour ces médicaments dans les papiers personnels de Puente.
Selon la police, Puente aurait encaissé environ 60 chèques au nom des décédés après leur mort.
Pendant que la police investiguait le jardin de Puente, celle-ci est parvenue à senfuir discrètement.
Interception et Procès
Entre le 11 et le 14 novembre 1988, Puente est demeurée introuvable, malgré les recherches de la police et du FBI.
Durant ce temps, elle a logé dans un hôtel à Los Angeles sous le nom Dorothea Johanson.
Elle a fait connaissance d'un certain Charles Willgues dans un bar non loin de lhôtel et sest présentée à lui comme Donna Johanson.
Au fur et à mesure de la conversation, qui tournait principalement autour de la situation financière de Willgues, ce dernier eut un mauvais pressentiment et après être rentré chez lui, il sest souvenu de la femme recherchée pour plusieurs meurtres à Sacramento (montrée à la télévision).
Après sêtre assuré quil sagissait bien de la même femme, Willgues a contacté la police et la menée à lhôtel de Puente. Là il a été demandé à Puente de présenter un document didentité. Elle a alors montré son permis de conduire, sur lequel était inscrit son nom de jeune fille : Dorothea Montalvo, domiciliée 1426F Sacramento.
Dorothea Puente a été enfermée dans la prison de Sacramento.
- Le 19 juin 1990, le juge décide que Puente sera jugée pour les chefs daccusations de 9 meurtres.
- Le procès commence le 9 février 1993.
- Le 26 août, après un essai infructueux, le jury réussit à rendre un verdict : Puente est jugée coupable au 2e degré du meurtre de Leona Carpenter et au 1er degré des meurtres de Dorothy Miller et Ben Fink.
- Le Juge proclame une erreur judiciaire pour les 6 autres chefs daccusation.
- Le 11 décembre 1993, Puente est condamnée à lemprisonnement à vie.
Version de Dorothea Puente
Puente reconnaît avoir encaissé les chèques, mais nie avoir tué qui que ce soit. Selon elle, les personnes retrouvées chez elle sont mortes naturellement, et elle les a enterrés car elle avait peur dêtre tenue pour responsable.
EDWARD GEIN
Informations personnelles
Nom : Edward Theodore Gein
Surnom : La Goule de Plainfield, Le Boucher de Plainfield, Le Boucher fou
Né le : 27 août 1906 à La Crosse, dans le Wisconsin (Etats-Unis)
Mort le : 26 juillet 1984 au Mendota Mental Health Institute, dans le Wisconsin (Etats-Unis)
Vous avez lu / vu "Psychose" ? "Massacre à la tronçonneuse" ? Ce livre et ces films ont été inspirés de la vie d'Ed Gein. Il est l'un des tueurs en série américains les plus célèbres, bien qu'il ne devrait pas être considéré comme tel (il n'a tué "que" deux victimes). Mais s'il n'avait pas été appréhendé, il est tout à fait possible qu'il aurait continué à tuer.
Il voulait ressusciter sa mère, devenir sa mère. Pour cela, il se déguisa en femme, d'abord avec les vêtements de sa mère, puis avec de la peau humaine. Il vivait dans un trou perdu au milieu du Wisconsin, et exhuma des cadavres dans le cimetière local pour se fabriquer un vêtement présentant tous les attributs féminins. Mais il finit par jeter son dévolu sur des femmes... vivantes.
Edward Gein est né au tout début du 20ème siècle à La Crosse, une petite ville au beau milieu du Wisconsin, un état fortement boisé, à l'époque peuplé essentiellement de fermiers et de chasseurs. Il était le second fils dAugusta et de George Gein ; le premier, Henry, étant son aîné de 7 ans. Augusta Gein avait prié en vain pour avoir une fille car elle en était arrivé à haïr les hommes.
Religieuse fanatique, elle était déterminée à élever ses garçons selon un code moral très strict et se jura qu'Edward ne deviendrait jamais l'un de ces "pécheurs" lubriques et irréligieux qu'elle voyait autour d'elle. Selon elle, le pêché était partout et sa manière déduquer ses fils consistait à leur lire quotidiennement la Bible. Elle leur répéta que les femmes étaient toutes les "récipients du pêché", des créatures immorales, espérant ainsi décourager chez eux tout désir sexuel, de peur quils aillent en enfer
Augusta était une femme dure et dominatrice qui pensait que sa vision du monde était la seule et unique vérité. Elle navait aucune difficulté à imposer ses croyances par la force, tant à ses fils quà son mari. George Gein, un homme faible et alcoolique, navait pas son mot à dire dans léducation de ses garçons. En fait, Augusta le méprisait et le considérait comme un individu sans valeur, incapable de travailler correctement : elle priait chaque jour pour quil meurt et demandait à ses fils de laccompagner dans ses suppliques. Avec les années et la frustration (et la boisson), George Gein se mit à lui répondre et la battre, et Augusta tombait à genoux de plus belle pour prier...
Elle décida non seulement délever ses enfants selon ses propres convictions mais aussi de subvenir au besoin du ménage. Elle ouvrit une épicerie à La Crosse lannée de la naissance dEd Gein, qui lui rapporta assez dargent pour faire vivre la famille confortablement. Elle travailla dur afin déconomiser assez dargent pour quils puissent déménager dans un coin plus rural, loin de limmoralité de la ville et de ses "pêcheurs".
En 1914, ils sinstallèrent à 9km de Plainfield (un petite ville de 640 habitants), sur un terrain de près de 80 hectares, dans une grande ferme entourée de bois et de champs, isolée de toute influence néfaste qui aurait pu "corrompre" la famille. Les voisins les plus proches étaient à plus de 250 mètres.
Bien quAugusta tenta déviter à ses fils des contacts avec le monde extérieur, elle ne pouvait éviter quils aillent à lécole. Mais elle les en retira dès qu'ils eurent 13 ans, prenant pour excuse le fait quelle avait besoin d'eux pour les travaux de la ferme.
Ed Gein était un élève moyen, mais était excellent en lecture. Lire des ouvrages daventure et des magazines stimulait son imagination et lui permettait momentanément de sévader dans son propre monde. Les autres écoliers se moquaient de lui parce quil était timide et efféminé. Il navait pas damis et, lorsquil tentait de sen faire, sa mère le réprimandait. Bien que lopposition de sa mère lattrista, il la considérait comme la bonté incarnée et suivait ses ordres autant quil le pouvait.
Toutefois, Augusta était rarement satisfaite de ses garçons et les insultait souvent, persuadée quils allaient devenir des ratés, "comme leur père". Durant leur adolescence et le début de lâge adulte, ils ne se lièrent avec personne et neurent que lun et lautre pour compagnie. La seule femme à laquelle Ed Gein sattacha fut sa mère.
Ed Gein admirait son grand frère Henry, quil jugeait être un bon travailleur et un homme au caractère fort. Après la mort de leur père, le 1er avril 1940, dune crise cardiaque, ils occupèrent plusieurs emplois différents pour aider leur mère. Ed Gein tenta de prendre les bonnes habitudes de travail de son frère et ils furent tous deux considérés comme des ouvriers honnêtes et fiables. Ils travaillaient comme "hommes à tout faire" et Ed Gein fit souvent du baby-sitting pour les voisins. Il appréciait ce travail car il entrait plus facilement en contact avec les enfants quavec les adultes : il était socialement et émotionnellement retardé.
Henry sinquiétait de son attachement malsain pour leur mère, qui sétait accentué après la mort de leur père. A plusieurs occasions, Henry avait critiqué Augusta et la relation intime existant entre eux deux, faisant fréquemment des commentaires désobligeants, et cela avait vexé Ed Gein. Pour lui, Augusta était une déesse et il était mécontent que son frère nait pas la même opinion que lui.
Cest peut-être pourquoi Henry mourut mystérieusement en 1944.
Le 16 mai, Ed et Henry tentèrent déteindre un feu de broussailles qui sapprochait dangereusement de la ferme. Selon la police, ils se séparèrent dans deux directions différentes et, alors quils séchinaient sur les flammes, la nuit tomba et Ed perdu Henry de vue. Lorsque le feu séteignit enfin, Ed ne retrouva pas son frère et appela la police. Les policiers organisèrent une battue et eurent la surprise, lorsquils parvinrent à la ferme, de voir Ed Gein les conduire directement au "disparu", étendu sur le sol, mort.
Les policiers se posèrent des questions sur les circonstances de la mort dHenry. Il était allongé sur un morceau de terre qui navait pas brûlé et présentait des contusions à la tête. La police ninculpa pourtant pas Ed Gein car personne ne pouvait penser que cet homme timide et emprunté ait pu tuer qui que ce soit, et sûrement pas son propre frère. Le coroner du comté écrivit que la cause de la mort était une asphyxie due aux fumées de lincendie.
Ed Gein resta donc seul avec sa mère, lunique personne dont il avait besoin.
Mais elle mourut peu de temps après, le 29 décembre 1945, après une série dattaques qui lavait laissée paralysée. La vie entière dEd Gein fut chamboulée et anéantie par son décès. A 39 ans, il se retrouva complètement seul et abandonné pour la première fois de sa vie, dans un monde qu'il ne connaissait pas.
Crimes et châtiment
Il resta à la ferme et vécut grâce aux maigres revenus que ses petits boulots lui rapportaient ainsi quà une aide de létat, qui lui offrit une allocation pour qu'il laisse ses terres en jachère.
Il scella les portes des pièces de la maison que sa mère avait le plus utilisées, surtout à létage, ainsi que le salon du rez-de-chaussée et la salle de séjour. Il les préserva comme des reliques sacrées de sa défunte mère et les laissa en état, sans plus jamais y toucher, durant les années qui suivirent. Il sinstalla au rez-de-chaussée, nutilisant plus que la cuisine et la petite chambre attenante.
Seul, sans personne pour le surveiller, il glissa lentement dans la psychose et laissa libre cours aux fantasmes quil avait étouffés durant toutes ces années. Il était fasciné par ce que sa mère lavait empêché dapprocher : les femmes. Ayant la maturité et les connaissances dun enfant, il voulut tout apprendre.
La cuisine et sa chambre se remplirent de journaux et de livres sur les atrocités commises par les nazis et les pratiques des chasseurs de tête. Il passa tout son temps libre à lire des histoires de rites mortuaires anciens, des magazines pornographiques et des livres danatomie. Seul dans sa ferme, entouré de ses livres, Gein pensait constamment au sexe et à la mort. Il devint complètement obsédé par ces histoires et les racontait souvent aux enfants quil gardait.
Il aimait aussi lire les journaux locaux, particulièrement la nécrologie. Cest grâce à cette rubrique quil apprenait les morts récentes de femmes du voisinage. Un jour, il lu dans le journal quune femme venait dêtre enterrée, non loin de la tombe de sa mère. Le soir même, il se rendit au cimetière et déterra le corps. Nayant jamais pu apprécier la compagnie des femmes, il étancha sa soif de sexe en exhumant des cadavres fraîchement enterrés.
Bien quil jura par la suite ne jamais avoir eu de rapport sexuel avec aucun des corps quil avait exhumés ("elles sentaient trop mauvais"), il prit un plaisir particulier à les dépecer, à tanner leur peau et à la porter, comme un vêtement. Il voulait savoir ce que cela faisait davoir des seins et un vagin et rêvait souvent dêtre une femme. Il était fasciné par les femmes à cause du pouvoir sexuel quelles avaient sur les hommes. Il acquit une collection de morceaux de corps, dont des têtes quil préserva.
Un jour, un jeune garçon que Gein gardait parfois vint visiter sa ferme. Il expliqua ensuite quEd Gein lui avait montré des têtes humaines quil gardait dans sa chambre. Il lui avait affirmé que ces têtes réduites venaient des mers du Sud, des reliques de chasseurs de têtes. Lorsque le jeune garçon raconta son expérience, il ne fut pas pris au sérieux. Mais quelques semaines plus tard, deux autres garçons rendirent visite à Ed Gein et virent eux aussi les têtes de femmes, pensant quelles étaient juste des costumes dHalloween. Des rumeurs commencèrent à circuler et bientôt, presque toute la ville commérait sur les étranges objets que Gein possédait.
Toutefois, personne ne prit cette histoire réellement au sérieux avant la disparition de Bernice Worden, en 1954. Les gens plaisantaient souvent avec Ed Gein au sujet des têtes réduites et Gein souriait ou disait quelles étaient effectivement dans sa chambre. Mais tout le monde pensait quil plaisantait ou se vantait.
A partir de 1947, la police fut déconcertée par plusieurs disparitions inexpliquées aux alentours de Plainfield, mais personne ne pensa réellement que Gein put en être lauteur.
Le 1er mai 1947, à Jefferson, une fille de 8 ans dénommée Georgia Weckler disparut sur le chemin entre son école et sa maison. Des centaines dhabitants et des policiers explorèrent la ville et ses environs, espérant découvrir Georgia perdue dans un coin, malheureusement sans résultat. Il ny avait aucun suspect sérieux et les seules preuves physiques disponibles étaient les marques de pneus dune Ford découvertes près de lendroit où Georgia avait été vue pour la dernière fois.
En novembre 1952, deux hommes sarrêtèrent pour boire un verre dans un bar à Plainfield avant de partir chasser le cerf. Victor Travis et Ray Burgess passèrent plusieurs heures au bar, puis sen allèrent. Malgré les recherches et les battues, on ne les revit plus jamais.
Une adolescente disparut en octobre 1953 à La Crosse. Evelyn Hartley, 15 ans, faisait du baby-sitting. Son père tenta de lappeler au téléphone mais elle ne répondit pas. Inquiet, il se rendit à la maison où elle gardait les enfants. Personne ne vint à la porte. Lorsquil jeta un il par une fenêtre, le père dEvelyn vit lune des chaussures de sa fille et ses lunettes sur le sol. Toutes les portes et les fenêtres étaient fermées, sauf une, celle de la cave, à larrière de la maison. Elle était tachée de sang. Le père dEvelyn pénétra dans la maison par cette fenêtre et découvrit des signes de lutte. Il appela la police, qui trouva dautres indices, dont lautre chaussure dEvelyn et des traces de pas à la cave, du sang sur lherbe du jardin devant la maison et lempreinte sanglante dune main sur une maison voisine. On organisa des recherches mais personne ne trouva Evelyn. Quelques jours plus tard, la police découvrit des vêtements ensanglantés appartenant à ladolescente, près de la grand route sortant de La Crosse.
Le 8 décembre 1954, la tenancière dune "taverne" de Pine Grove, Mary Hogan, disparut mystérieusement. Les enquêteurs suspectèrent un meurtre lorsquils découvrirent du sang sur le sol de la taverne, qui formait une traînée jusquau parking. Ils trouvèrent également une cartouche de fusil vide sur le sol. Rien n'avait été volé et la caisse enregistreuse était pleine de billets. Mary Hogan ne fut pas retrouvée. La police navait pas de corps et peu dindices. Mary Hogan était originaire de Chicago et avait une réputation quelque peu sulfureuse, soit-disant liée à la mafia. Des rumeurs selon lesquelles elle aurait été "ratrapée par son passé" coururent dans la région...
Toutefois, lun des voisins de Gein, Elmo Ueeck, discuta de cette disparition avec lui quelques semaines plus tard : Gein, qui se rendait assez souvent à la Hogan's Tavern, avait lair dapprécier Mary Hogan et Ueeck le taquina en lui affirmant que sil lavait courtisée avec plus dattention, elle serait avec lui plutôt que nulle part. Après quelques secondes de réflexion, Gein répondit timidement : "Elle na pas disparu. Elle est à la ferme". Ueeck pensa quil plaisantait
Presque 3 ans plus tard, le 16 novembre 1957, jour de louverture de la chasse, Bernice Worden, une méthodiste de 58 ans à la réputation irréprochable, propriétaire dun magasin à Plainfield, disparut dans les mêmes circonstances que Mary Hogan. Le soir, les policiers trouvèrent du sang sur le sol qui menait jusquà la porte de derrière, ainsi quune cartouche vide. Mais cette fois, la caisse enregistreuse avait disparu.
De nombreux habitants étaient partis chasser, la ville était déserte et il y avait peu de témoins, mais le fils de Bernice Worden, un adjoint du shérif, avait vu Gein parler à sa mère la veille, pour lui demander de sortir avec lui. Elle avait refusé. Un homme qui faisait le plein de sa voiture, en face, lavait aperçu traînant autour du magasin à lheure de la disparition de sa propriétaire. Sur le comptoir, les policiers trouvèrent une facture pour de lanti-gel, au nom dEdward Gein.
Frank Worden alerta le jeune shérif du comté, Art Schley, et lui annonça que Gein avait dû dévaliser sa mère. Ils se rendirent donc à la ferme délabrée dEd Gein, couverte de neige, mais il était absent. Le shérif Schley lança une alerte générale par radio. L'agent Chase et le shérif adjoint Spees se rendirent jusquà une boutique de Plainfield où Gein allait parfois voir son cousin et sa tante. Ils le trouvèrent en train de monter dans sa camionnette avec son cousin, Bob Hill. Chase lui demanda de lui raconter ce qu'il avait fait de sa journée. Gein s'exécuta mais, lorsque Chase lui demanda de se répéter, des contradictions flagrantes apparurent entre les deux versions. Chase le lui fit remarquer et Gein lui répondit que c'était "un coup monté" contre lui au sujet de la mort de Bernice Worden alors que Chase navait même pas mentionné la disparition de la commerçante. Gein fut arrêté sur le champ.
Prévenu de la nouvelle, le shérif Schley retourna à la ferme de Gein avec plusieurs de ses adjoints.
A lintérieur, il faisait très sombre car la ferme ne possédait pas l'électricité et la nuit était tombée. L'habitation était poussiéreuse mais impeccablement rangée, excepté la cuisine et la chambre de Gein, où du bric-à-brac, des cartons, des vêtements sales, des boîtes de conserve vides, des magazines pornographiques et des piles de détritus pourrissant couvraient le sol. Il était presque impossible de marcher à travers ces deux pièces. Lodeur de saleté et de décomposition était suffocante.
Le shérif Schley inspecta la cuisine avec sa lampe-torche. Lorsquil leva les yeux, il vit une grande carcasse qui se balançait, pendue à lenvers à une poutre. Elle avait été décapitée, éventrée et vidée de ses entrailles. Dans cette région de chasseurs, cette vision était familière à lépoque de la chasse aux rennes. Aussi fallut-il un moment au shérif pour réaliser que ce qui pendait à cette poutre nétait pas la carcasse dun renne mais le corps sans tête dune femme. Celui de Bernice Worden, comme il allait lapprendre plus tard.
On amena un générateur et des lampes à arc pour éclairer tous les recoins de la ferme. Des policiers de la région et des enquêteurs du laboratoire criminel du comté se joignirent aux hommes du shérif. En fouillant les décombres, ils réalisèrent, stupéfaits, que les découvertes horribles risquaient de se succéder.
Un bol à lallure étrange se révéla être le haut dun crâne humain. Les abat-jours et la corbeille à papiers étaient en peau humaine. Un fauteuil était lui aussi en peau humaine. Le lit de Gein était "décoré" avec des crânes. Les adjoints découvrirent des sexes de femmes desséchés dans une boîte à chaussures, une ceinture faite de mamelons, des têtes humaines réduites (en fait des "masques de peau"remplis de chiffons), et quatre nez. Ils finirent également par trouver la tête de Bernice Worden et celle, desséchée, de Mary Hogan. Le coeur de Worden était emballé dans un sac plastique, posé dans la cuisine, et ses entrailles reposaient non loin, recouvertes d'un vieux costume.
Plus ils fouillaient la maison et plus les policiers écoeurés trouvaient des "trophées" atroces. Ils mirent finalement la main sur un costume entièrement en peau humaine, présentant des "jambières" ainsi que de véritables seins et un sexe féminin.
A leur grande surprise, les autres pièces de la ferme étaient propres et inoccupées. Ils ôtèrent les planches que Gein avait clouées sur les portes et découvrirent des pièces tout à fait normales mais couvertes de poussière du sol au plafond. Ils comprirent que Gein avait créé une sorte de mausolée pour sa défunte mère...
Les policiers se décidèrent alors à fouiller le reste de la ferme et le terrain qui lentourait. Vu la "décoration" particulière de la ferme, il était possible quEd Gein ait tué dautres personnes qui auraient pu être enterrées sur sa ferme, tels Georgia Weckler, Victor Travis, Ray Burgess, Evelyn Hartley.
Alors que les policiers commençaient les excavations, Ed Gein attendait calmement au pénitencier du comté de Wautoma sous la surveillance des deux policiers qui l'avaient arrêté, Spees et Chase. A 2h30 du matin, hors de lui, le shérif Schley vint l'interroger, sans la présence d'un avocat, et le brutalisa. Gein se renferma sur lui-même. Pendant les 12 heures qui suivirent, il ne parla plus et nadmit aucun des meurtres.
Le lendemain, il se décida pourtant à parler. Il commença à expliquer ce qui sétait passé, comment il avait tué Bernice Worden et comment il sétait procuré les morceaux de corps trouvés chez lui. Il eut du mal à se souvenir des détails parce que, selon lui, il avait été "dans un état second" avant et pendant le meurtre. Il se rappela avoir traîné le corps de Bernice Worden jusquà son pick-up Ford, avoir emmené la caisse enregistreuse et les avoir ramenées chez lui. Il ne se souvenait pas lavoir tuée dun coup de fusil calibre .22 à la tête, ce que le rapport dautopsie établit comme cause de la mort.
Le procureur Earl Kileen fit une déclaration à la presse le 18 novembre, durant laquelle il répéta ce que Gein avait avoué, tout en ajoutant quelques spéculations pour faire bonne mesure, notamment sur le fait que le corps de Bernice Worden avait été mutilé et que cela ressemblait à du cannibalisme. Il ajouta que selon un technicien, le cur de Bernice Worden avait été découvert dans une casserole sur le poêle, alors quil avait été trouvé dans un sac plastique, près du poêle, dans le capharnaüm de la cuisine.
Les journalistes sempressèrent de diffuser les plus horribles détails de cette affaire et Kileen alla lui-même interroger Ed Gein. Ce dernier affirma de nouveau quil avait été dans une sorte de "brouillard" lorsquil avait tué Bernice Worden, que "tout cela navait finalement été quun accident". Lorsque Kileen lui demanda pourquoi il avait volé la caisse enregistreuse, Gein répondit quil avait eu lintention de la démonter afin den examiner le mécanisme...
Lorsquon lui demanda doù venaient les morceaux de corps trouvés chez lui, Gein affirma aux enquêteurs abasourdis les avoir volés dans les tombes du cimetière local. Généralement, il connaissait les femmes de leur vivant, avait appris leur mort grâce au journal, et se rendait au cimetière la nuit même de l'enterrement. Il insista sur le fait quil navait tué personne dautre que Bernice Worden.
Le 18 novembre, Gein fut uniquement inculpé de vol à mains armées. Le bureau du procureur ne laccusa pas de meurtre tant que les résultats du laboratoire nétaient pas définitifs et quil navait pas été soumis à un détecteur de mensonges.
Gein fut interrogé sur les meurtres dont il aurait éventuellement pu être responsable, mais sans résultat. Il continua de nier le meurtre de Mary Hogan, bien que lon eut retrouvé sa tête dans sa ferme. Gein nia lavoir jamais connue, se mura dans le silence, puis admit sêtre rendu à son bar plusieurs fois
Le lendemain, la presse fut autorisée à pénétrer dans la ferme de Gein et à y prendre des photos.
Gein fut conduit au laboratoire détat du Wisconsin, à Madison, où on linterrogea avec le détecteur de mensonges. Ce test ne prit que 30mn, mais durant les huit heures dinterrogatoire qui suivirent, il admit avoir porté son "vêtement de peau et avoua finalement le meurtre de Mary Hogan, tout en ajoutant de nouveau quil sétait trouvé dans un état second. Il maintint que, là aussi, il l'avait abattue "accidentellement".
Il ne montra aucun remord ni aucune émotion durant tous ces interrogatoires. Lorsquil parla des meurtres ou des vols dans les tombes, il fut calme, coopératif, très pragmatique et parfois même joyeux. Il ne concevait absolument pas lénormité de ses crimes. Il ne se troubla et ne devint réticent que lorsque les questions portèrent sur les meurtres de Mary Hogan et de Bernice Worden, et sur le fait qu'il aurait pu avoir des rapports sexuels avec les cadavres.
Les policiers tout comme les habitants de la région se posèrent évidemment des questions sur sa santé mentale et lon suggéra quil allait plaider non coupable pour cause daliénation mentale. Le 21 novembre, Gein fut inculpé des meurtres de Bernice Worden et de Mary Hogan. Le lendemain, lors de laudience préliminaire, lavocat nommé doffice de Gein plaida effectivement la démence, et le juge envoya Gein à lhôpital central détat pour les fous criminels de Waupun, à 75km au sud de Wautoma. Gein y subit tout une batterie de tests psychologiques, ce qui permit au moins de conclure quil était "émotionnellement diminué". Les psychologues et les psychiatres qui linterrogèrent affirmèrent quil était intelligent mais schizophrène.
Son état fut attribué à la relation malsaine quil avait eue avec sa mère et à la manière dont celle-ci lavait élevé. Gein souffrait apparemment de sentiments conflictuels envers les femmes, son attirance sexuelle naturelle envers elles contredisant les comportements non naturels que sa mère lui avait inculqués. Ce sentiment damour/haine envers les femmes sétait exagéré avec le temps et sétait transformé en une psychose complète.
Alors que Gein passait dautres examens psychiatriques, les enquêteurs continuèrent à fouiller sa propriété. Ils découvrirent les "restes" des corps d'une dizaine de femmes. Gein jura que ces morceaux de corps provenaient tous des tombes quil avait profanées dans le cimetière, mais les policiers pensèrent immédiatement que Gein avait tué plus de deux femmes. Le seul moyen de savoir sils provenaient bien des corps profanés était dexaminer les tombes gelées du cimetière local. Après de nombreuses controverses concernant lexhumation des corps, les policiers obtinrent finalement lautorisation de déterrer les cercueils que Gein disait avoir profanés. Il était évident qu'ils avaient été "visités" et des corps ou des morceaux de corps étaient effectivement manquants.
Mais le 29 novembre, la police déterra un squelette dans la propriété de Gein et lon se demanda si ce nétait pas celui de Victor Travis, lun des deux chasseurs disparus des années plus tôt. Le squelette fut immédiatement envoyé au laboratoire et examiné. Il se révéla être celui dune femme dâge moyen, lui aussi volé dans une tombe.
Les policiers découvrirent également deux vagins "frais" dans la cuisine qui, selon les analyses, provenaient de femmes jeunes. Après vérification, ils apprirent quaucune navait été enterrée à Plainfield.
Selon les enquêteurs, lune des victimes pourrait avoir été Evelyn Hartley, la jeune baby-sitter de 15 ans disparue à LaCrosse, le jour où Gein rendait visite à des amis, à deux rues de là
Les policiers trouvèrent aussi une Ford blanche, alors que personne navait jamais vu Gein la conduire. Lorsque Georgia Weckler avait disparu à Jefferson, des témoins avaient vu une Ford blanche rôdant dans le quartier (et les traces de pneus trouvées près du corps de la fillette étaient celles dune Ford).
Les policiers tentèrent dimpliquer Ed Gein dans ces disparitions, mais sans résultat probant. Les seuls meurtres pour lesquels Gein fut inculpé furent ceux de Bernice Worden et Mary Hogan.
Lorsque les enquêteurs révélèrent ce qui avait été découvert dans la ferme de Gein, la nouvelle se répandit rapidement. Des journalistes du monde entier se rassemblèrent dans la petite ville de Plainfield, qui devint mondialement connue. Le pays entier apprit tout et même plus sur Gein en décembre 1957, lorsque les magasines "Time" et "Life" firent tous deux leur couverture sur "la maison des horreurs".
Gein devint une célébrité. Les gens étaient à la fois répugnés et attirés par la ferme et ses atrocités.
Des psychologues tentèrent de comprendre le comportement de Gein. Il devint le cas documenté le plus célèbre impliquant la nécrophilie, le travestissement et le fétichisme.
Les habitants de Plainfield durent endurer le flot continu de journalistes qui importunaient leurs vies tranquilles en les bombardant de questions sur Gein. Pourtant, nombre dentre eux se retrouvèrent impliqués dans la folie qui entoura cette affaire. La plupart de celles et ceux qui connaissaient Gein navaient que du bien à dire de lui, dautres ajoutèrent quil était timide, un peu étrange et avait un sens de lhumour particulier. Personne ne laurait jamais soupçonné dêtre un assassin et encore moins un nécrophile.
Après que Gein eût passé 30 jours dans une institution psychiatrique, il fut déclaré mentalement incompétent et il ne fut plus possible de le juger pour meurtre. Les habitants de Plainfield exprimèrent immédiatement leur colère mais ils ne pouvaient pas y faire grand chose. Gein fut envoyé à lhôpital central détat de Waupun.
Peu après, on déclara que sa ferme et certaines de ses possessions allaient être vendues aux enchères. Des milliers de curieux convergèrent vers la petite ville pour voir les objets qui seraient mis en vente, notamment sa voiture, des instruments de musique et des meubles. La société responsable de la vente aux enchères demandait 50 cents à toute personne désirant visiter la propriété dEd Gein. Les habitants de Plainfield étaient ulcérés. Selon eux, la maison de Gein devenait un musée du morbide et lon demanda que tout cela se termine. La société cessa de demander de largent pour les visites, mais les habitants nen furent pas satisfaits.
Le matin du 20 mars 1958, les pompiers se rendirent à la ferme dEd Gein, où un incendie sétait déclaré. Ils ne purent pas y faire grand chose et la maison fut rapidement réduite en cendres, devant les yeux de nombreux citoyens de Plainfield. La police comprit que lincendie était criminel car la ferme navait même pas lélectricité. Une enquête fut menée mais les policiers ne trouvèrent aucun suspect
Bien que lincendie ait détruit la plupart des affaires de Gein, de nombreux objets avaient pu être sauvés. Léquipement rouillé de la ferme fut vendu à des ferrailleurs. Le pick-up Ford de Gein, quil avait utilisé pour transporter les corps de ses deux victimes, fut âprement disputé et partit à 760 dollars (une belle somme, pour lépoque). Lhomme qui lavait acheté, un promoteur de spectacle forain nommé Bunny Gibbons, lexposa à partir de juillet 1958 à la foire exposition de Seymour, dans lIllinois, où des milliers de personnes payèrent pour voir la voiture de "la goule de Plainfield" jusqu'à ce que les autorités locales l'interdisent.
Dix ans plus tard, la justice décida finalement que Gein était sain desprit et pouvait être jugé. Son procès pour le meurtre de Bernice Worden commença le 7 novembre 1968. Des techniciens de laboratoire, ainsi que le shérif et ses adjoints témoignèrent contre Ed Gein. Les preuves étaient nombreuses et il ne fallut quune semaine pour boucler le procès et obtenir un verdict. Gein fut déclaré coupable de meurtre avec préméditation. Et pourtant, comme il avait été déclaré aliéné au moment du meurtre, il fut ensuite déclaré non coupable car mentalement irresponsable, puis acquitté !
Peu après le procès, il fut renvoyé à lhôpital central détat. Les familles de Bernice Worden, Mary Hogan et celles des personnes dont les tombes avaient été profanées furent déçues et meurtries par cette décision.
En 1978, Gein fut envoyé au service de gériatrie du Mendota Mental Health Institute, où il passa des jours heureux jusquà la fin de sa vie. Les médecins le décrivirent comme un patient modèle qui sentendait plutôt bien avec les autres malades, bien quil soit assez solitaire. Il mangeait bien et lisait beaucoup. Il aimait discuter avec les psychiatres et accomplissait avec ardeur les travaux qui lui étaient assignés. Il était aimable et même docile, lun des rares patients qui ne requérait pas de médicaments pour rester calme. Excepté sa manière déconcertante de fixer les infirmières ou les autres femmes qui passaient devant lui, il était même difficile de dire quil était "fou".
Le 26 juillet 1984, à 78 ans, Gein mourut à la suite d'une insuffisance respiratoire. Il fut enterré au cimetière de Plainfield, à côté de sa mère.
Victimes
Mary Hogan (51 ans)
Assassinée dune balle dans la tête, le 8 décembre 1954, dans son bar, la "Hogans Tavern", à Plainfield.
Bernice Worden (58 ans)
Assassinée dune balle dans la tête, le 16 novembre 1957, dans son magasin.
Il est possible que Gein ait également assassiné son frère Henry Gein, 45 ans, le 16 mai 1944, à Plainfield.
Modus Operandi
Ed Gein a abattu Mary Hogan, quil connaissait bien pour avoir passé du temps dans sa "taverne", en lui tirant dans la poitrine. Il est possible quil ait coupé sa tête sur le lieu du crime et ce serait pourquoi il y aurait eu autant de sang. Puis, il la traînée jusquà son pick-up Ford, garé à lextérieur, et est tranquillement revenu chez lui.
Il agit de la même manière avec Bernice Worden. Il est venu acheter de lanti-gel puis a affirmé vouloir acheter un nouveau fusil calibre .22. Bernice Worden lui a tourné le dos pour poursuivre son travail. Il a alors sorti une cartouche de sa poche et l'a glissée dans le fusil, puis a abattu la commerçante. Il est là aussi possible quil lait décapitée ou égorgée sur place, ce qui aurait laissé la large flaque de sang.
Puis, il a traîné le corps jusquau pick-up de Bernice Worden, quil a conduit jusquà un endroit désert. Il est ensuite revenu à pied au magasin, a repris son propre pick-up et est revenu là où il avait laissé le corps, puis la transféré dans son pick-up.
On sait que Gein a pendu le corps de Bernice Worden par les pieds pour léviscérer, il a sûrement agit de la même manière avec celui de Mary Hogan.
Motivations
Selon Gein, deux événements de son enfance le marquèrent pour le restant de ses jours. Il expliqua à un psychologue de lhôpital central détat quun jour, il se tenait en haut des escaliers menant à la cave et il avait failli tomber mais sa mère sétait précipitée et lavait retenu. Sa mère lavait empêché de tomber (elle lavait "sauvé"), mais Gein était certain que quelquun lavait poussé et sa mère était la seule personne présente aux alentours. Lidée que sa mère ait pu tenter de le pousser en bas des escaliers lavait vraiment troublé.
Son second souvenir était plus sanglant. La famille Gein vivait derrière lépicerie que tenait Augusta. Il était assez courant quils préparent leur propre viande pour la revendre. Ils sétaient installés un petit abattoir personnel, où ni Ed ni Henry navaient le droit de se rendre. Ce qui excita évidemment leur curiosité. Un jour, Ed Gein se glissa jusquà labattoir et jeta un il par la porte restée entre ouverte. Ses parents étaient en train dabattre un cochon. Ils étaient couverts du sang de la carcasse, pendue par les pattes arrières à une poutre du plafond. La mère de Gein, les mains dans le ventre du cochon, sétait tournée vers la porte et lavait vu.
Les gens qui se souvenaient dEd Gein enfant le décrivirent comme un garçon timide et petit, toujours très calme. Il lui arrivait seulement de rire sans raison et à des moments inappropriés.
Gein était un peu considéré comme "lidiot du village", un homme "solitaire, un peu excentrique mais pas méchant", "honnête et travailleur".
Gein affirmait détester la vue du sang et nallait jamais chasser avec les hommes de Plainfield.
Augusta répétait à ses fils que les femmes étaient toutes des pécheresses et des menteuses, quaucune nétait digne de confiance et quelle seule, leur mère, les aimait vraiment.
Ed Gein était extrêmement attaché à sa mère et lorsque son père mourut, cet attachement augmenta encore, et encore avec les années. Il aimait sa mère tout en la détestant.
Après sa première attaque, Augusta Gein fut confinée dans son lit. Patiemment, Ed Gein soccupa delle jour et nuit mais sa mère ne répondait à ses attentions que par des cris et des insultes, clamant quil était un faible et un raté. Elle lui répétait quil ne pourrait pas vivre sans elle. Toutefois, elle demandait parfois à ce quil vienne dans sa chambre et lautorisait à se blottir contre elle, dans son lit. Elle lui parlait alors gentiment et le laissait dormir à côté delle toute la nuit
Lorsquelle mourut, Gein était un célibataire encore vierge de 39 ans, toujours émotionnellement asservi à sa mère, qui lavait pourtant tyrannisé durant toute sa vie.
Gein ne sétait jamais retrouvé seul et ne se remit jamais vraiment du décès de sa mère. Gein concéda quil avait eu lidée de ramener sa mère dentre les morts, de la ressusciter, à travers le corps dune autre femme. Il avait été déçu lorsque son plan avait échoué. Il lui arriva de porter les vêtements de sa mère et il devint obsédé par le corps féminin.
Toutefois, son manque de connaissance concernant les relations sexuelles fit quil ne savait pas vraiment sil aimait juste les corps féminins, sil voulait être une femme ou sil appréciait seulement de toucher des sexes de femmes. Il pensa à être castré, voire à recourir à la chirurgie pour changer de sexe. Puis il décida que porter un sexe féminin au-dessus du sien devrait suffire. Il se créa donc son costume de peau et "collectionna" les sexes de femmes décédées.
Il raconta quil lui arriva de revêtir son costume puis de danser devant sa ferme, la nuit, une pratique qui, selon lui, lui procurait un grand plaisir.
En revêtant un autre sexe et une autre personnalité, Gein réalisait à la fois son fantasme de transsexualité mais faisait également revivre sa mère. Il voulait recréer sa mère, entrer physiquement dans son corps et devenir elle.
Gein ne voyait aucun mal dans le fait de mutiler des cadavres et semblait fier de ses connaissances sur lanatomie humaine.
Après la mort de sa mère, durant 12 longues années, Gein passa son temps à lire des magazines d'horreur et de pornographie, qui ne le poussèrent pas à tuer mais l'inspirèrent dans le développement de ses fantasmes malsains. Il se mit à voler des corps ou des morceaux de corps dans le cimetière de Plainfield. Il fut assisté par un fermier mentalement retardé, un dénommé Gus, qui laida (uniquement) à déterrer les cadavres. Lorsque Gus fut envoyé dans une maison de repos, Gein se retrouva de nouveau solitaire et désespéré, incapable de creuser et de déterrer les corps seul. Il se décida alors à tuer.
Mary Hogan et Bernice Worden étaient plus âgées que lui. Elles étaient connues pour être des femmes de caractère, dominatrices et un peu enrobées, qui ressemblaient à sa défunte mère.
Selon Gein, Bernice Worden et Mary Hogan étaient "de mauvaises femmes". Il nalla pas jusquà suggérer quelles méritaient de mourir, mais plutôt quelles étaient destinées à une fin violente, et quil navait pour ainsi dire été que linstrument de leur mort.
Dans les années qui s'étaient écoulées depuis la mort de sa mère, il s'était mis à voir "des visages dans les feuilles" et à "sentir des odeurs étranges". Ces odeurs continuaient à le troubler à l'hôpital, pendant les interrogatoires. Lorsqu'on lui demanda de quelle genre d'odeurs il s'agissait, il répondit : "des odeurs de chair".
Selon le magazine "Dossier meurtrier" dédié à Ed Gein (n°30) :
"L'influence de sa mère monstrueuse divisa la personnalité de Gein à jamais. Deux êtres grandirent en lui, l'un adorant les figures maternelles qu'il voyait autour de lui, l'autre les détestant.
Dun point de vue médical, Ie cas d'Edward Gein est l'un des plus complexes de l'histoire de la criminologie. Voyeurisme, fétichisme, travestisme et nécrophilie s'y trouvent horriblement mêlés. Ces perversions n'étaient pourtant que les manifestations d'une psychose plus profonde, un désordre de la personnalité issu des relations extraordinaires que Gein entretenait avec sa mère.
Quand les psychiatres commencèrent à s'interroger pour comprendre quelles forces obscures animaient Gein, l'expression "complexe d'Oedipe" fut souvent mentionnée. Gein, pensaient-ils, était en fait amoureux de sa mère. Après la mort de celle-ci, trouver une remplaçante ä la seule personne qu'il ait jamais aimé devint une obsession.
Ce fut la ressemblance entre sa mère et les deux victimes assassinées (toutes deux des maîtresses femmes quinquagénaires solidement bâties) qui poussa Gein au meurtre quand il fut dominé par son désir de posséder les deux femmes.
Cependant, les rapports psychiatriques officiels sur Gein démontrent que la théorie de "I'amour incestueux vis-à-vis de sa mère" est en fait une sursimplification de ce qui se passait réellement dans son esprit, en particulier si l'on examine son cas à la lumière des découvertes médicales récentes.
Selon ces rapports, Gein était un schizophrène, un homme dont l'esprit avait été mis en pièces par I'affrontement intérieur de personnalités incompatibles. On pense que Ia schizophrénie commence dès I'enfance, quand le jeune esprit est confronte à quelque chose de si terrible, si insupportable, qu'il l'enfouit dans son subconscient en investissant une ou plusieurs autres personnalités, mieux à même de gérer la situation. Ce fut le cas du petit garçon timide dont la vie était à chaque instant dominée par la discipline rigide et le fanatisme religieux de sa mère, froide et sans amour.
Pire, celle-ci méprisait les hommes, et brandissait l'exemple de son mari pour démontrer leur médiocrité. Lesprit impressionnable de l'enfant en déduisait que cette haine et ce mépris s'appliquaient aussi à lui. Quoi qu'il fasse, le petit Edward ne parvenait jamais à satisfaire sa mère, ni à gagner son amour.
L'esprit de l'enfant créa donc une nouvelle personnalité, lui permettant d'adopter une position et un rôle dans cette situation : "Edward n° 2" ne pouvait pas être aimé de sa mère, ni d'aucune autre femme, parce qu'il en était indigne. Son rôle était d'adorer celle qui tolérait son indignité, sa mère.
Mais qu'advenait-il d' "Edward n° 1", personnalité première et saine de l'enfant dont le seul crime était de rechercher un amour qui lui était refusé ? Elle commença à bouillonner dans le subconscient de Gein, nourrissant la colère qu'il ressentait envers la personne qui l'avait réprimé. "Edward n° 1" haïssait sa mère.
Les années passant, Gein s'isolait de plus en plus du monde extérieur. L'adoration aveugle et le complexe d'infériorité engendrés par la personnalité n° 2 se renforçaient à chaque réprimande d'Augusta. En même temps, la frustration ressentie par la personnalité n° 1 continuait ä bouillonner dans l'esprit de Gein. Il voulait aimer les femmes, mais c'étaient elles qui, à travers sa mère, l'en empêchaient.
Après la mort d'Augusta Gein, l'esprit de son fils se trouva vraisemblablement projeté dans un nouveau tourbillon. Sa mère disparue, raisonnait la personnalité n° 2, qui restait-il pour le tolérer ? En même temps, la personnalité n° 1, sentant le moment venu de se libérer, s'éveilla dans le subconscient de Gein.
Les voies normales par lesquelles l'amour s'exprime étant encore bloquées chez Gein, celui-ci commença par aller chercher un réconfort dans le cimetière. A ce stade, la personnalité n° 2 contrôlait encore en grande partie les choses. Gein recherchait donc les corps des femmes qui ressemblaient ä sa mère. Une sexualité normale étant hors de question, Gein eut recours à des pratiques fétichistes et nécrophiles comme exutoires au désir physique qu'il ressentait.
Malheureusement, la vision de femmes vivantes, en l'occurrence Mary Hogan et Bernice Worden, commença aussi à éveiller le désir en lui et, ce faisant, la personnalité n° 1 commença à prendre le contrôle. Plus il approchait de Mary Hogan et de Bernice Worden, plus il se sentait en colère. Ces femmes étaient malfaisantes, se disait-il, parce qu'une partie de Iui cherchait à les aimer alors que I'autre ne pouvait s'y résoudre.
La vérité, bien entendu, ne pourra jamais être exactement établie. Mais selon toute vraisemblance, lorsqu'Edward Gein assassina Mary Hogan et Bernice Worden, c'était en fait sa mère qu'il voulait tuer."
Citations
"Comment se fait-il qu'à chaque fois que quelqu'un disparaît, tu sois toujours dans les parages ?" : Irène Hill à Ed Gein.
"Gein aimait surtout les femmes d'un certain âge, plutôt corpulentes... et mortes" : le Juge Gollmar.
EMILE LOUIS
Un homme, héros de la guerre dIndochine, puis chauffeur de bus. Un père de 4 enfants. Emile est un homme gentil et attentionné. , Il ma sauvé la vie à plusieurs reprises. Voilà comment sa femme, Chantal Louis, parlait de lui. Mais est aussi suspecté de 7 disparitions dans lYonne, puis 10, puis 11, puis .
Emile Louis est né a Pontigny, abandonné par ces parents géniteurs, il devient un enfant de la DASS.
Le petit Emile est élevé par un artisan maçon et fossoyeur. Elève ni bon ni mauvais il obtient son certificat d'étude.
Il sengage aussitôt dans la légion étrangère et part a la guerre d'Indochine, durant 2 ans. Il est engagé dans la marine, il transport les cadavres des soldats tué au front. Il termine la guerre en héro, il est plusieurs fois médaillé.
Il se marie a l'âge de 20 ans. Cette union durera 24 ans, père de 4 enfants, 2 filles et 2 garçons. il travail a la base militaire de Varennes (Auxerrois). Puis intègre une société de transport "les rapide de bourgogne" ou il rencontre les 7 disparues.
Des jeunes femmes, pupilles de la DDASS, un peu déficientes mental :
-Christine Marlot (16 ans), disparue le 23 janvier 1977.
-Françoise Lemoine (19 ans), disparue en été 1977 a Auxerre.
-Bernadette Lemoine (21 ans), disparue en 1977 a Auxerre.
-Jacqueline Weiss (18 ans), disparue le 4 avril 1977 a Auxerre .
-Madeleine Dejust (22 ans) , disparue en juin 1977 a Auxerre.
-Chantal Gras (18 ans), disparue le 22 avril 1977 a Villefargeau.
-Martine Renault (16 ans), disparue début 1979.
Aucune de ses disparition non inquiété les autorités compétente.
Chronologie des faits:
-Décembre 1981, Emile Louis est inculpé pour le meurtre de Sylviane Lesage (23 ans) dont le corps a été retrouvée a Rouvray. Elle avait été élevée par la concubine dEmile Louis. Il sera libéré en fevrier 1984 en bénéficiant dun non lieu.
-17 mars 1983, Emile louis est condamné par le tribunal dAuxerre pour attentat à la pudeur sur mineure de moins de 15 ans par personne ayant autorité. Il est condamné a 4 ans de prison.
-1984, Le gendarme Christian Jambert , adresse au parquet dAuxerre un rapport mettant en cause Emile Louis dans les affaires des disparues de lYonne.
-23 novembre 1989, Emile Louis qui a quitté lYonne pour le sud de la France, est condamné par le tribunal correctionnel de Draguignan, a 5 ans de prison dont 1 an de sursis et 3 ans de mises a lépreuve, pour attentat à la pudeur commis avec violence.
-18 avril 1992, Emile Louis est libéré.
-3 juillet 1996, Lassociation de défense des handicapés de lYonne dépose une plainte au juge dinstruction, Benoît Lewandowski, pour enlèvement et séquestration. La réouverture du dossier est refusée en février 1997par le juge dinstruction et le procureur de la république dAuxerre, qui jugent les faits trop anciens.
-3 octobre 1997, le juge Lewandowski et le procureur Jacques Cazais, procédant à des fouilles dans un champ. Aucune découverte, sauf une chaussure.
-Le 12 décembre 2000, Emile Louis est placé en garde a vue. Il avouât avoir tué plusieurs disparues et indique un lieu ou il aurait enterré les corps. 2 squelettes sont découverts.
Laffaire se complique encore, la menace de la prescription plane, car la prescription pour le viol et le meurtre intervient 10 après la majorité des victimes, cela fait 20 ans que les jeunes femmes sont porté disparues. Une frénésie atteint Auxerre, les notaires, le procureur, le juge, le président de lAPAJH de lYonne sont accusé, on découvre les affaires de viol de silence de Pierre et Nicole Charrier, directeur et employé de IME (ou été les disparues). Arrive Ségolène Royal (ministre a lépoque) qui y met son grain de sable, pour la pub, puis Marylise Le branchu garde des sceaux.
La prescription na pas lieu, Emile louis reste en prison. Suit une enquête pour déterminer son parcoure jonché de mort et de cadavre, le parcoure dun pervers, sadique.
ERZEBETH BATHORY
Complètement obsédée par la beauté et la jeunesse éternelles, la Comtesse de Sang est soupçonnée davoir tué environ 610 jeunes filles pour se baigner ensuite dans leur sang en vue de retarder son vieillissement.
Contexte Historique
En cette époque du Moyen Age (XVIe siècle), les guerres et leur cortège de cruautés sont le quotidien des hommes.
Mort, maladies, misère, faim, sont le seul quotidien du peuple, qui doit se soumettre corps et âmes aux Seigneurs.
Ils nont pas droit au plaisir, mais travaillent et vivent pour leur Souverain, qui est tout-puissant et qui dirige son peuple par la peur.
Les superstitions et la sorcellerie tiennent à ce moment une part importante des croyances.
Enfance et Jeunesse
Erzébeth Bathory est née en 1560 dans une illustre famille de Hongrie, dont les réguliers mélanges consanguins multiplient les tares et les dégénérescences.
La perversité de certains membres de la famille Bathory est bien connue : Sigismond le Mystique (cousin dErzébeth), Istvan le Fou (oncle), Gabor lIncestueux (cousin) ou Klara la Démoniaque
Bathory passe son enfance en solitaire, laissée seule tandis que la guerre contre les Turcs fait rage.
Elle découvre très tôt la décadence de la cour et se rend vite compte que la cruauté est monnaie courante dans le château. Dès son enfance elle est ainsi souvent témoin dactes de punition envers le peuple; punitions qui se donnent à tours de bras et qui sont sans pitié, cruelles, mortelles.
Erzébeth est fiancée à lâge de 11 ans avec Ferencz Nadasty, un soldat réputé de quatre ans son aîné et émanant également dune importante famille de Hongrie.
Après leurs fiançailles elle va vivre au château de Ferencz et est éduquée par sa belle-mère, Orsolya Nadasty, qui sévertue de faire dErzébeth une future Châtelaine et une bonne épouse, dont le souci principal doit être de donner à son mari et à son royaume une belle descendance.
Cette tâche nest pas facilitée par Erzébeth, qui supporte mal de se soumettre à sa belle-mère.
Elle est sauvage, et ne veut pas être enfermée dans des obligations, d'autant plus que celles-ci sont loin de correspondre à ses désirs.
Elle hait Orsolya, qui entrave sa liberté.
En 1575, Ferencz épouse Erzébeth (qui a alors 15 ans), et lemmène vivre au château de Csejthe où Orsolya s'obtine à poursuivre l'éducation de sa belle-fille, tandis que lui-même part guerroyer contre les Turcs.
Peu après le mariage, Orsolya conseille à Erzébeth de consulter une femme spécialisée dans les plantes et leurs vertus afin dobtenir un élixir favorisant la fertilité des femmes.
Lobnubilation dErzébeth pour la jeunesse et la beauté samorce probablement à ce moment, et elle se fera par la suite régulièrement préparer en cachette des élixirs et crèmes aux plantes, mais plutôt destinés à maintenir sa beauté, et non à garantir sa fertilité.
Orsolya Nadasty meurt en 1579, laissant la plus grande partie du pouvoir de Csejthe aux mains dErzébeth, et de Ferencz, toujours en guerre.
En 1585 Erzébeth accouche dun premier enfant : Anna. Elle aura par la suite encore 3 enfants : Orsolya, Katherine et enfin, le seul descendant mâle : Pal, en 1598.
Elle est une mère soucieuse de ses enfants, bien que rapidement leur éducation est confiée à une nourrice, Jo Ilona.
Son mari, Ferencz, meurt en 1603, laissant à Erzébeth la toute puissance sur Csejthe.
Escalade de Cruauté
1. Tortures et Punitions : La nature cruelle de Bathory prend forme
Après la mort de sa belle-mère, Erzébeth jouit des pleins pouvoirs au château de Csejthe. Son mari étant la plupart du temps en guerre contre les Turcs, elle se retrouve seule, en proie à ses pensées morbides.
Elle commence alors à torturer ses servantes, profitant dune légère maladresse de leur part tandis quelles la coiffaient ou lhabillaient, pour les punir cruellement.
Régulièrement, elle se mettait à piquer frénétiquement une servante avec une épingle à cheveux, de telle manière que le sang finissait par couler abondamment, rendant alors encore plus Bathory frénétique.
Au fil du temps, la Comtesse peaufinera sa technique, enfonçant la pointe de laiguille sous les ongles ou faisant usage de plus de violence.
Bathory fait preuve dune imagination débordante pour inventer des punitions plus ignobles les unes que les autres. Comme par exemple faire attacher une de ses servantes nue au tronc dun arbre pour labandonner toute une journée aux insectes affamés après lavoir enduite de miel. Ou bien faire déshabiller une jeune fille dehors, au milieu de la neige et du vent, avant de lui verser de leau froide sur le corps, la transformant en véritable statue de glace, pour ensuite la jeter dans un lac glacé.
2. Rituels et Bains de Sang : l'obsession de la jeunesse et de la beauté éternelles
Un jour où, contrariée par un servante, elle la gifla si violemment que son nez se mit à saigner, elle eut une illumination en voyant ce sang couler sur ses mains ridées : le sang de jeunes filles peut lui rendre sa jeunesse et sa beauté de naguère.
Elle fit déshabiller la jeune fille et la força à entrer dans un grand bassin, tout en récitant des incantations. Elle trancha la gorge de la servante puis la mutila en sacharnant telle une hystérique avec le couteau sur son corps. Une fois morte, vidée de son sang, le corps de la servante fut emmené et caché dans les souterrains du château, tandis que Erzébeth se glissa nue dans le bassin de sang.
A partir de ce moment, la Comtesse s'adonna à la magie noire et devint complètement obsedée par ces rituels. Elle envoya ses complices trouver et ramener de plus en plus de jeunes filles au chateau afin de les sacrifier et de se baigner de leur sang.
Grimpant de plus en plus déchelons dans léchelle de la cruauté, Bathory en vint à faire construire des instruments de torture mécaniques et perfectionnés.
La Société Secrète des Chevaliers Forgerons lui confectionna ainsi une Vierge de Fer.
Cet objet était relié à une baignoire par un système de tuyauterie afin de recueillir le sang des victimes qui sécoulait alors directement dans le bain de Bathory.
Elle a aussi utilisé une cage en métal sphérique pourvue de lames et pendue au plafond. Lorsqu'une jeune fille y était enfermée, la cage était suspendue et mue d'un mouvement de balancier, si bien que les lames déchiraient les chairs sans aucune possibilité d'échapper à la mise à mort.
Durant cette torture, Bathory attendait, nue, dans une baignoire placée en dessous de la cage, que le sang ainsi versé la recouvre.
3. Séquestrations : l'horreur est sans limites
Sorganisant pour ses sacrifices, la Comtesse enferma les jeunes filles ramenées par ses complices dans des petites cellules au sous-sol du château, en attente. Ces jeunes filles étaient sacrifiées en fonction des besoins de Bathory, tandis que les cellules étaient au fur et à mesure réapprovisionnées par de nouvelles "recrues".
Se propulsant encore plus haut dans lhorreur, Bathory organisa un copieux repas pour plusieurs de ces jeunes filles, qui furent pour cette occasion libérées de leurs prisons. A la fin de ce repas, les chandelles furent soufflées plongeant la salle dans le noir, et promettant un quelconque spectacle aux jeunes filles.
En fait de spectacle, les gorges des jeunes filles furent une à une rapidemment tranchées par les complices de Bathory, tandis que celle-ci trônait en bout de table, complètement extasiée par le spectacle sanguinaire de la mort.
4. Le Sang de jeunes filles au sang noble : sacrifices plus efficaces
Mais tous ces sacrifices ne parvenaient plus à maintenir la jeunesse de Bathory. Aussi, désemparée, elle alla trouver la Sorcière de la Forêt, une sorcière plus démoniaque que lautre répondant au nom de Majorava.
Selon Majorava, le sang versé n'aura de véritable efficacité sur une grande dame telle la Comtesse Bathory que s'il provient de jeunes filles au sang noble.
A partir de ce moment, des jeunes filles au sang bleu furent séquestrées et sacrifiées dans les souterrains du chateau de Bathory à la place des servantes.
Selon les dires, Majorava aurait été un véritable élément déclencheur de la folie sanguinaire de Bathory. Après la rencontre entre la Comtesse et la sorcière, les tortures et les cruautés auraient doublées de violence.
Erzébeth a été arrêtée, jugée et condamnée peu de temps après.
Les Complices de Bathory
Pour commettre ses terribles desseins, Bathory est assistée par 3 complices au cur aussi sombre et cruel que le sien :
1. Ficzko
Ficzko est un nain difforme et répugnant que Bathory a pris à son service alors qu'il était le bouffon du château.
Il était chargé dépier le personnel dErzébeth et de lui rapporter la moindre faute que faisaient ses servantes. Il laidait ensuite à trouver des idées de punition de plus en plus inhumaines.
2. Jo Ilona
Jo Ilona est la nourrice des enfants de Bathory. Elle est aussi sa plus grande complice dans la cruauté et participait activement aux tortures.
3. Dorko
Dorko est spécialisée dans les herbes, les rituels, les incantations et la magie noire.
Outre le fait de prendre part aux rituels sanglants de Bathory, ces 3 complices étaient chargés de trouver et ramener des jeunes filles au château. Par la persuasion tout dabord (en faisant des promesses de nourritures, de beaux vêtements et en faisant miroiter le bonheur de la vie au château), mais par la force si nécessaire.
Enquête et Arrestations
1. Les Disparitions
Bon nombre de jeunes filles ne donnèrent plus signe de vie à leur famille après avoir été engagées au château. Les parents pensèrent tout dabord que leurs enfants ayant à présent un bien meilleur train de vie, il était dès lors normal quelles ne regardent plus derrière elles.
Mais rapidement on parla de disparitions : les servantes sétonnant de ne plus revoir certaines de leurs copines au château, et les parents ne pouvant pas tous croire que leur fille les oublierait une fois à la Cour, surtout lorsque des jeunes filles de sang noble commencèrent à disparaître.
Les parents nosèrent finalement plus laisser partir leurs filles pour le château, malgré les tentatives de persuasion des complices de Bathory, ce qui obligeait ces derniers à prendre les jeunes filles de force.
2. Les Rumeurs
Des servantes ou des hommes de la Comtesse surprenaient parfois le quatuor maléfique en plein rituel crapuleux. Terrorisés, ils préféraient bien sûr détourner les yeux et ne pas poser de questions à leur maîtresse.
Mais au milieu de la nuit, les grands seaux deau rougeâtre déversés par les complices de Bathory dans les égouts néchappèrent pas au peuple, et rapidement, des rumeurs sur les disparitions des jeunes filles au château prirent forme.
3. L'Enquête du Pasteur
Après la mort du pasteur de la Cour, qui a célébré loffice dun nombre incroyable de jeunes filles recrutées au château, un pasteur plus lucide et plus courageux reprit le flambeau.
Il prit connaissance des comptes des inhumations très rigoureux tenus par lancien pasteur, et ne tarda pas à se poser des questions par rapport à toutes ces jeunes filles mortes dans des circonstances très floues.
De plus il connaissait les rumeurs qui paralysaient le peuple.
Il refusa alors de célébrer loffice des nouvelles jeunes filles dont la cause de la mort nétait pas claire, se dressant ainsi sur la voie sanguinaire de la Comtesse.
Soupçonnant les crimes, le pasteur fit son enquête et saventura dans les souterrains et les caves du château via la crypte reliant léglise au château. Ses doutes furent confirmés : il y découvrit un grand nombre de cercueils rudimentaires dans lesquels reposaient les corps décomposés de jeunes filles.
Se sentant menacée par ce pasteur, Bathory tenta de lempoisonner, sans succès, celui-ci ne mangeant pas le gâteau quelle lui fit parvenir.
Les Hauts Dignitaires du royaume ne tardèrent pas à être alertés et le Comte Thurzo sentretint avec Bathory à propos des rumeurs et des preuves de sa culpabilité (lettres et comptes des pasteurs). La Comtesse nia ardemment les faits reprochés reconnaissant être sévère avec ses gens, mais pas criminelle.
4. L'Enquête du Roi
Une plainte fut déposée auprès du Roi Matthias II, et une enquête fût ouverte. Une équipe dhommes menée par Thurzo fût envoyée au château afin dentreprendre des fouilles, et de trouver et emmener Erzébeth Bathory.
Les hommes trouvèrent un château vide, donnant limpression que les occupants en avaient fui.
Ils découvrirent les cercueils et les corps dans les souterrains, les outils de torture dont la vierge de fer et la cage en métal, et trouvèrent des corps abandonnés de jeunes filles, atrocement mutilés, vidés de leur sang, et encore chauds.
Ils trouvèrent Bathory qui les attendait dans une annexe au château. Elle fut emmenée et jugée.
Procès et Condamnations
Thurzo condamna immédiatement Bathory à vivre le restant de ses jours enfermée dans une pièce de son château. Selon sa déccision, cette pièce devra être pourvue dun miroir pour quelle puisse se voir vieillir et la seule fenêtre devra être condamnée, ainsi que la porte, laissant juste une ouverture permettant de transmettre de la nourriture à la détenue.
Bathory ne pourra parler avec personne, ne recevra la visite de personne et son nom ne pourra plus être prononcé.
Le procès débute à Bicse le 2 janvier 1611 et dure 5 jours.
Les accusés sont Erzébeth Bathory, Janos Ujvari (Ficzko), Jo Ilona, Dorottya Szentes (Dorko) et Katalin Beniezky, qui aidait au transport des cadavres.
Tous sauf Bathory ont avoué les crimes et tortures.
Jo Ilona et Dorottya Szentes ont été condamnés à avoir les doigts arrachés un par un à laide de pinces, avant dêtre jetées vivantes sur un bûcher.
Ujvari Janos a été condamné à être décapité avant dêtre jeté sur le bûcher.
Le 17 avril 1611 la condamnation choisie par Thurzo pour Bathory est confirmée.
Erzébeth Bathory meurt dans sa prison le 21 août 1614.
Motivation
Il semblerait que la motivation de Bathory soit composée de 2 lignes conductrices :
1. Son goût pour la souffrance, la cruauté, le pouvoir, le sang
Bathory aime la souffrance à l'état brut, elle aime contempler les servantes souffrir et supplier. A travers ce spectacle, c'est peut-être son propre pouvoir sur l'être humain, sa propre puissance, que Bathory admire surtout.
2. Son obsession pour la jeunesse et la beauté éternelles
Vous lavez lu, Bathory - qui est obsédée par son apparence - est persuadée que le sang des jeunes filles, accompagné de rituels adaptés, va ralentir sa vieillesse et maintenir sa beauté.
Les meurtres sont donc indispensables à Bathory et sont considérés comme d'utiles sacrifices.
Ces deux aspects sont probablement étroitement imbriqués lun avec lautre dans lesprit de la Comtesse car il semblerait quelle torturait dautant plus ses servantes que celles-ci étaient jeunes et jolies.
Avertissement : Les faits décrits dans cet article sont extrêmement éloignés dans le temps, ce qui réduit l'exactitude absolue des informations recueillies. Il se peut qu'au fil de vos différentes lectures sur le sujet vous trouviez des variantes par rapport à la narration ci-dessus.
Je pense que d'une façon générale et plus particulièrement pour un article tel que celui-ci, aucun site ne peut prétendre détenir La Vérité sur les faits.
FRANCIS HEAULME
Sa vie :
Francis Heaulme est né le 25 février 1959 à Metz. Il a grandi à la « cité radieuse » du quartier Corbusier à Briey. Il a une sur, Christine, de 6 ans sa cadette, ils sont très proches.
Sa mère, Nicole Houillon, rencontre à 18 ans son père, Marcel Heaulme, un électricien industriel. Marcel Heaulme est rejeté par la famille Houillon, qui lappelle le «boche» à cause de son accent germanique.
Son père ne pense quà largent, les femmes, lalcool, les courses de chevaux et le jeu. Nicole Heaulme est régulièrement battue, comme le reste de la famille, mais surtout Francis, jusqu'à lâge de 17 ans.
Le père de Francis Heaulme rabaisse son fils le plus souvent quil le peut, en le traitant de «Bâtard», de «fou», de «retardé» (à cause de sa silhouette, Francis heaulme souffre du syndrome de Klinefeter, cette anomalie génétique implique un sexe de taille réduite, une sexualité endormie proche de limpuissance et une tendance à la féminité, il ne lapprendra quen 1994.).
Son père, régulièrement, lenferme dans la cave, suspendu à un crochet, les poignets entravés par du fil de fer, car il ne lui a pas rapporté sa bouteille dalcool. Sa scolarité est un véritable échec.
Déjà très jeune il se taillade les bras, les jambes et le torse avec des tessons de bouteilles.
Sa sur rapporte qu'il disait «Au lieu de faire du mal à quelquun, je préfère me faire du mal à moi ». Ce qui ne lempêche pas denterrer des animaux vivants.
A 20 ans, Nicole, sa sur, linscrit dans un club de cyclotourisme, cest le coup de foudre et le vélo devient sa passion.
En 1982, le cancer de sa mère se déclare. Le 16 octobre 1984, sa mère meurt, Francis est abattu par le chagrin (il adorait sa mère).
Le même jour du décès de sa mère, «le petit Grégory» disparaît, Francis Heaulme collectionne avidement tous les articles de presse relatant la mort du petit garçon. Lors de lenterrement de sa mère, il faut arracher Francis du cercueil de sa mère. Il disait plus tard «Je me suis couché sur son cercueil dans le trou. Je voulais partir avec elle ».
Peu après, il tente plusieurs fois de se suicider, sa famille (surtout son père) disait «il fait son cirque».
Son père trouve une nouvelle compagne et sa sur fuit la famille Heaulme, elle se marie.
Francis abandonné, part en auto-stop au travers de la France, il traverse plus de 37 départements. Il devient alcoolique. Fabulateur, il va dans des gendarmeries pour des agressions et des crimes imaginaires.
Les internements psychiatriques se succèdent, des médecins le diagnostiquent «psychopathe».
En 1991, en Alsace, il rencontre Georgette, de 5 ans son aîné, et vit avec elle. Elle réussit à le faire se désintoxiquer.
Ses meurtres :
Francis Heaulme a été mis en examen ou simplement suspecté dans plus de 20 homicides. En voilà quelques-uns :
- Le 5 septembre 1984 ;
Lyonnelle Gineste, 17 ans, apprentie pâtissière. Est tué par Francis Heaulme et son complice José Molins. Le corps de Lyonnelle Gineste est retrouvé nu dans la forêt de Puvenelle. Elle a été étranglée et égorgée. Heaulme est condamné le 28 novembre 1999 à 30 ans de réclusion criminelle et José Molins (dénoncé par Francis Heaulme en 1996) est, lui, condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour complicité de meurtre.
- Le 8 mai 1986 ;
Laurent Bureau, 19 ans, appelé du contingent en permission. Rentre du week-end passé chez ses parents. Il se rend au gymnase de Bertrand de Born Perigueux, où il voulait assister à une compétition sportive (qui a été annulée). Il y croise 5 ou 6 marginaux en train de boire. Au milieu des altercations violentes, il y a Francis Heaulme et Didier Gentil (assassin et violeur de la petite Céline Jourdan).Didier Gentil interpelle Laurent Bureau pour une histoire de dette (il se connaisse dans le cadre de larmée) une dispute violente a lieu entre eux deux, dun seul coup Laurent se retrouve parterre et reçoit des coups des marginaux. Gentil et Heaulme emmènent de force Laurent dans le gymnase, ils lui attachent les mains dans le dos. Ils lobligent à faire des fellations, tout en le frappant. Il est violé, étranglé et ils lui fracassent le crâne à coup dextincteur. Francis Heaulme est incriminé en décembre 1992 et Didier Gentil le 1er avril 1997 (il sera acquitté faute de preuves )
- Le 7 Mai 1991 ;
Francis Heaulme fait la connaissance de Michel Guillaume, 19 ans, et de sa cousine Laurence Guillaume, 14 ans. Après une fête, Heaulme et Michel suivent Laurence (qui est en cyclomoteur) avec la voiture de Michel. Ils la renversent, la mettent dans la voiture et lemmènent prés du petit village de Rugy. Alors que Michel Guillaume déshabille Laurence, avec lintention de violer sa cousine, Francis Heaulme la « pique » au cou avec son opinel pour la tenir en respect. Le lendemain un petit garçon de Rugy, découvre le corps de Laurence Guillaume dénudé.
Francis Heaulme est condamné en septembre 1995 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 18 ans de sûreté
Bien dautres victimes sont à déplorer ; Georgette Manesse et Ghislaine Ponsard, Jean Rémy, Jean-Baptiste Clément, Joris Viville, Aline Peres, Sylvie Rossi, Annick Maurice excusez-moi si il en manque, écrivez-moi pour y remédier.
Francis Heaulme est-il un malade mental ? Daprès la justice, non. On le dit psychotique, mais ses jeux de piste avec le célèbre gendarme Jean-François Abgrall sont complexes. Ainsi que la manipulation de ses complices.
GUSTAVO ADOLFO MORALES
Victimes 7 certifiées et 10 suspectées (17)
Agé de 17 ans, ce salvadorien sest vu condamné, en avril 1999, à une peine de sept années de prison pour un total de sept meurtres, bien quil soit soupçonné den avoir commis pas moins de dix sept. Sept ans de prison est, au Salvador, le maximum quun mineur puisse recevoir.
Suite à cette condamnation, de nombreux Salvadoriens ont demandé la révision de cette loi. La raison en est évidente : Morales, un assassin impitoyable, sera libre en 2006 au plus tard. Au plus tard puisque sil est convaincu de bonne conduite en prison, son temps dincarcération peut être revu de moitié ; ce qui nous place en 2003.
Très tôt membre dun gang de la banlieue de San Miguel, Morales a choqué lopinion publique salvadorienne pourtant habituée à la violence, ceci parce quil commettait ses crimes avec une sauvagerie inhabituelle.
Il a commis son premier assassinat, à lâge de 14 ans, en violant une jeune fille qui le repoussait. Ensuite, il la jetée dans un puit où elle a perdu la vie.
Nous ne disposons pas de détails concernant les autres victimes de Morales.
HELENE JEGADEU
La légendaire empoisonneuse bretonne. Devenu un mythe, une légende, des chants.
Hélène Jégado est née en 1805 à Kerhordevin en Plouhinec, près de Lorient (Bretagne).
Orpheline, elle est dabord recueillie par un curé, qui la place très jeune comme domestique . Son premier amour meurt rapidement dans un accident de voiture.
En 1833, elle est engagée par le vicaire de Guern. 7 Personnes trouvent la mort, ont accuse le mauvais sort. Elle part et travail à ; Bubry, à Auray, à Locminé, Pontivy, Hennebont, Lorient.
Le mauvais sort la suit, la suit tellement que plus dune quarantaine de personnes meurt. De tout âge, de tout sexe, Emile Jouanno 14 ans, Marie Berger 2 ans, Albert Rabot 9 ans, Joseph Oranne 5 ans.
En 1841, elle arrive à Renne. Elle est engagée à lhôtel du Bout du Monde, place Saint Michel. Réprimandée à cause de sa saleté et de son goût pour la boisson, elle essaye donc dempoisonner son cher patron. Faute darriver à le tuer, elle se rabat sur la femme de chambre, qui en décède.
En 1850, Hélène Jégado entre au service de Mr Bidaddelarbe, avocat et professeur de droit.
Rose Tessier, sa femme de chambre meurt peut après. Françoise Huriaux qui la remplace est elle, obligé de retourner chez sa mère faute de maladie soudaine.
Rosalie Sarrazin qui succède, la nouvelle remplaçante, décède peut après son arrivé.
Hélène est démasquée, grâce a ses trois dernière victimes, lautopsie révèle que les vicaires à une forte teneur en arsenic.
Elle sera aussi suspectée de plus de 45 autres meurtres mais elle ne sera inquiétée par le manque de preuves.
Son procès souvre fin 1851, elle navoue rien, son avocat plaide la folie.
Elle est déclarée coupable et condamné a mort, sa grâce est rejeté, elle doit passer sous la guillotine.
Alors que Hélène Jégado monte a la guillotine, elle avoue tout, elle déclare que ses crimes étaient plus nombreux que ceux découvert et quelle avait formé une autre femme, au secret de larsenic.
Cest la même année, 1851, que la tête, de la Jégado roula dans le panier du bourreau, mais ses actes sont toujours chantés en Bretagne.
Guerzen Buhe Hélène Jégadeu .
Cheluet hui Con a yong
En histoer man doh e laran
Seauet diart Hélène Jégadeu
E buhé zou lan a crimeu.
JEFFREY DAHMER
Informations personnelles
Nom : Jeffrey Lionel Dahmer
Surnom : "Le Cannibale de Milwaukee"
Né le : 21 mai 1960 , à Milwaukee (Wisconsin) - USA
Mort le : 28 novembre 1994 (assassiné par un autre prisonnier).
L'archétype du tueur en série. Quand il était petit, Dahmer dépeçait des animaux. Devenu adulte, il a violé, assassiné et démembré des jeunes hommes. Il était nécrophile et cannibale.
Il s'est attaqué à des sans abri, homosexuels, noirs ou asiatiques : la police ne se préoccupait pas de leur disparition, si jamais elle était au courant. Il découpait les corps en morceaux, les jetait dans de l'acide, ou les mangeait, ou les gardait dans son frigo ou, encore, en décorait sa cheminée... Il voulait les avoir totalement en son pouvoir, obtenir des "zombies" qui auraient exaucé le moindre de ses désirs...
Il a été arrêté parce que sa dernière victime a pu s'échapper et a ramené la police chez lui.
Lors de son jugement, tout le monde a été frappé par sa froideur absolue. Par contre, comme il parlait facilement de ses crimes et de ses fantasmes, il a beaucoup aidé à comprendre le comportement des tueurs en série.
Issu d'une famille bourgeoise, Dahmer est né à Milwaukee, ville ouvrière du nord des Etats-Unis. Il a déménagé avec ses parents au 4480 West Bath Road, dans la petite ville de Bath Township (près d'Akron), dans l'Ohio, à l'âge de sept ans.
Lionel Dahmer a peut-être inventé cette histoire d'agression pour "expliquer" pourquoi son fils s'en est pris à des homosexuels : "pour se venger".
Lionel Dahmer semble, en effet, n'avoir jamais admis, ni compris, l'homosexualité de son fils...
Jeffrey Dahmer lui-même a dit : "Il n'y a pas eu d'incident particulier qui aurait... provoqué ça" (son orientation sexuelle). "On dit que certaines personnes sont agressées ou violées par quelqu'un, c'est ce qui les fait devenir homosexuel. Ca n'a jamais été mon cas".
Le père de Dahmer a expliqué qu'à huit ans, Jeffrey a été sexuellement agressé par un adolescent du voisinage. Si c'est vrai, cet "incident" peut peut-être aider à comprendre les crimes ultérieurs de Dahmer.
La mère de Dahmer avait des problèmes mentaux et était toujours enervée. Le père de Dahmer, un pharmacien, passait tout son temps à travailler (sans doute pour fuir son épouse). Tous deux ne s'occupaient pas beaucoup du jeune Jeffrey. Celui-ci jouait avec des "amis imaginaires" et terrifiait ses camarades d'école par son comportement étrange.
Dahmer était un garçon intelligent et un élève brillant, mais il n'utilisait pas tout son "potientiel". Il interrompait les cours en faisant l'idiot, était un solitaire et agissait bizarrement.
Lorsque Dahmer eut environ 8 ans, "une peur étrange commença à se faufiler dans sa personnalité, une peur des autres combinée avec un manque général de confiance en soi. Il développa une réticence à changer, un besoin de sentir l'assurance des endroits familiers. La perspective de devoir aller à l'école l'effrayait. Le petit garçon qui, auparavant, semblait si heureux et sûr de lui avait été remplacé par une personne différente, qui était maintenant très timide, distante, presque non-communicative".
Lionel, son père, soupçonna que le déménagemment de l'Iowa vers l'Ohio en était la cause et que le comportement de son fils était une réaction normale au fait d'être déraciné de son cadre familier pour s'installer dans un endroit totalement différent. Lionel Dahmer, lui-aussi, avait été timide, introverti et mal-à-l'aise quand il était enfant, et il avait appris à surmonter ses problèmes. Il pensa que son fils allait les surmonter lui-aussi. Ce qu'il ne réalisa pas fut que la situation de Jeffrey était bien plus grave que la sienne et que "Jeff avait commencé à souffrir d'une grande solitude."
A l'âge de 10 ans, Dahmer faisait des expériences avec des animaux morts : il décapitait des rongeurs et blanchissait des os de poulet avec de l'acide. Un jour, il cloua la carcasse d'un chien sur un arbre et planta sa tête coupée sur un pieu. Il aimait voir l'intérieur des animaux, leurs organes internes. Comme son père était pharmacien, Dahmer a lu des ouvrages d'anatomie et de chimie. Il n'a jamais torturé d'animaux vivants, il trouvait cela extrêmement cruel. Il adorait les bêtes...
Dahmer eu des fantasmes "bizarres" dès le début de son adolescence. Il ne pouvait pas en parler à ses parents, qui s'occupaient très peu de lui. Il ne pouvait pas non plus leur parler de son homosexualité (qu'il découvrit à 13 ans) : il ne la comprenait pas et elle lui posait des problèmes, mais il devait garder cela pour lui, en lui. Il ne s'exprimait donc jamais sur ses sentiments profonds. Alors, il commença à fantasmer, à rêver durant des heures, et ses fantasmes prirent une place toujours plus importante dans sa vie...
Vers 16 ans, il commença à avoir de puissants fantasmes sexuels. Il dit qu'il rêvait de sexe "avec un bel homme, du genre Chippendale". Mais dans ses fantasmes, il avait un contrôle total. Il parla d'un de ses fantasmes dans lequel il frappait quelqu'un avec un gourdin, puis avait une relation sexuelle avec le corps.
Il semblait tendu, son corps était très droit. Il devint de plus en plus timide, et lorsque d'autres personnes l'approchaient, il devenait très raide. Il restait chez lui, seul dans sa chambre ou à regarder la télévision. Son visage était souvent vide, sans expression, et il donnait plus ou moins l'impression permanente de quelqu'un qui ne pouvait rien faire d'autre que d'avoir le cafard, sans aucun but dans la vie.
Jeffrey devint plus passif et isolé. "Sa conversation se limitait à répondre à une question par une réponse d'un seul mot, à peine audible. Il était entraîné dans un monde de cauchemars peuplés de fantasmes inimaginables. Dans les années à venir, ses fantasmes allaient commencer à l'écraser. Les morts, dans leur immobilisme, leur calme, allaient devenir l'objet premier de ses désirs sexuels grandissant. Son inncapacité à parler de ces idées étranges allait couper ses connections avec le monde extérieur."
Alors que les autres garçons aspiraient à un bon emploi, des études ou la création d'une famille, Jeffrey Dahmer, lui, était dépourvu d'ambitions et de projets. "Il a dû se voir comme complètement en dehors de la communauté humaine, en dehors de tout ce qui était normal et acceptable, en dehors de tout ce qui était admis d'un autre être humain." On pourrait s'attendre à ce qu'une personne ayant les fantasmes de mort et de démembrement qui tournoyait dans la tête de Jeffrey Dahmer adolescent montre des signes de maladie mentale. Mais Dahmer devint juste solitaire et réservé. Loin de se révolter, il ne se disputa jamais avec ses parents parce que rien ne semblait avoir d'importance à ses yeux.
La nature morbide de ses pensées le troublait lui-même. Et il commença à boire au lycée. L'alcoolisme allait bientôt devenir un échappatoire mais ausi un carburant pour ses fantasmes macabres.
A 16 ans, Jeffrey Dahmer, sans doute miné par ses problèmes familiaux, était déjà alcoolique et asocial.
"Il a été élevé dans un environnement de classe moyenne, très aseptisé", dit Ashok Bedi, directeur de l'Hôpital Psychiatrique de Milwaukee, qui espérait guérir Dahmer avant qu'il ne meurt en prison. "C'était le genre d'environnement dans lequel l'obscurité de la psyché humaine peut être aseptisée et réprimée. Il ne pouvait se permettre l'infamie de l'aliénation mentale, alors son obscurité a grandit, encore et encore, sans pouvoir sortir."
Pour le jeune Jeffrey Dahmer, cette "sortie" a pu être sa fascination envers les animaux morts, qu'il a souvent disséqués. Dahmer a dit qu'il n'y avait pas eu d'élément sexuel là-dedans, l'expliquant seulement par une "curosité morbide".
Mais les leçons d'anatomie qu'il a apprises enfant lui ont servi à l'âge adulte.
"L'une des choses... qui me déconcerte c'est... pourquoi je ne semble pas pouvoir produire plus de sentiments. Je veux dire, si j'avais été capable de ressentir plus d'émotions, tout ça ne se serait peut-être jamais produit. Mais il me semble que mon émotion, mon côté émotif a été... atténué."
Dahmer avait un frère plus jeune que lui, David, qui fut l'enjeu du divorce de ses parents, chacun se disputant la garde du petit dernier, mais ignorant laîné. Les parents de Dahmer se désintéressèrent totalement de lui lorsqu'ils se séparèrent en juillet 1978. En août, sa mère emmena son jeune frère avec elle à Chippewa Falls et laissa Jeffrey seul dans la maison de Bath.
Crimes et châtiment
En juin 1978, Dahmer obtint son bac au lycée Revere. Il était prévu qu'il commence des études à l'université d'état de l'Ohio à Columbus. Mais, le 18 du même mois, Dahmer passa des expérimentations morbides sur des animaux au meurtre d'un être humain.
Sa première victime fut un jeune auto-stoppeur, Steven Hicks. Il le ramena chez sa mère, absente, pour "boire un coup, fumer un pétard et rigoler". Mais quand Hicks voulut partir, Dahmer lui fracassa le crâne avec une haltère et l'étrangla. Puis, il traîna le corps dans un espace, sous la maison, où il resta quelques jours. Mais l'odeur de décomposition devint trop forte, et Dahmer le coupa en morceaux et mit ceux-ci dans des sacs plastiques. Il les enterra finalement derrière la maison.
Durant 9 ans, il ne tua plus, mais ses fantasmes grandirent en lui. Il essaya toutes les autres manières possibles de satisfaire ses pulsions. Lorsqu'on lui a demandé ce qui l'avait fait tenir durant toutes ces années, il a répondu : "l'alcool, la pornographie et la masturbation."
Le 24 décembre 1978, le père de Dahmer se remaria avec une autre femme. Jeffrey Dahmer abandonna ses études pour s'engager volontairement dans l'armée (à la recherche d'amitié et de fraternité, à défaut d'une famille) et se retrouva stationné en Allemagne. Là, il découvrit un type de pornographie bien plus visuelle - "la première que j'ai jamais vue concernant les... orientations que j'avais" - et il s'y plongea avidement. "Oh oui, j''ai dépensé des milliers de dollars pour ça, durant ces années".
De plus, il buvait énormément. Les dossiers du FBI contiennent des notes de l'Armée qui détaillent de nombreux cas d'insubordination. Au bout d'à peine deux ans, Dahmer fut renvoyé en raison de son alcoolisme et démobilisé en Caroline du Sud.
En mars 1981, revenu à la vie civile, Dahmer accepta son homosexualité (bien qu'il ait du mal à la comprendre) et devint un habitué des bars gay de Milwaukee. Il buvait toujours beaucoup.
En 1982, il s'installa dans la maison de sa grand-mère à West Allis, dans le Wisconsin. Il vivait à la cave...
En août de la même année, il fut arrêté pour "exposition publique indécente".
Il commença à draguer des hommes dans les bars et les bains publics gays de Milwaukee et Chicago. Un jour, il fut mis à la porte d'un bain public parce qu'il avait drogué l'un de ses partenaires. "J'essayais tout", dit-il, "jusqu'à... voler un mannequin dans un magasin de Boston, à South Ridge, pour apaiser mes désirs sans avoir à blesser quiconque... Mais ça n'a jamais fonctionné... Et une chose en a provoqué une autre, et une autre..."
Les charges d' "exposition publique indécente" furent à nouveau retenues contre lui en septembre 1986, lorsque deux garçons accusèrent Dahmer de s'être masturbé en public. Déclaré coupable de "violation de l'ordre public", il fut condamné à une année de liberté surveillée avec l'obligation de voir un psy ou une assistante sociale... jusqu'au 9 septembre 1987.
Six jours après la fin de sa liberté surveillée, il tua à nouveau.
Le 15 septembre 1987, Dahmer passa la journée à boire dans un bar gay, le "Club 219", où il rencontra Steven Tuomi. Ils discutèrent pendant des heures, puis quittèrent le bar ensemble. Ils allèrent dans un hôtel et prirent une chambre. Dahmer déclara ne pas se souvenir de ce qui s'était passé une fois dans la chambre, mais seulement qu'il avait "beaucoup bu". Il n'était même pas sûr qu'ils aient eu une relation sexuelle, mais lorsqu'il s'était réveillé, Steven Tuomi était mort. Il semble que Dahmer l'ai étranglé. Lorsqu'il réalisa ce qu'il avait fait, Dahmer paniqua. Il se précipita dans un magasin pour y acheter une valise, où il a déposa le corps de Tuomi, après l'avoir démembré. Puis, il appela un taxi et ramena la valise dans la maison de sa grand-mère, à la cave. Là, il continua à le découper. Lorsqu'il eut terminé, il mit les morceaux dans des sacs plastiques et les jeta dans la poubelle ! On ne retrouva jamais le corps de Steven Tuomi. Le mystère resta entier jusqu'à ce que Dahmer confesse son meurtre en 1991.
Le 16 janvier 1988, Dahmer s'approcha d'un jeune prostitué de 14 ans, James Doxator. Il lui proposa de l'argent pour tourner une vidéo avec lui. Doxtator accepta, et Dahmer l'amena dans sa cave. Il lui offrit un verre avec des somnifères et, lorsque Doxtator se fut endormi, il l'étrangla. Dahmer plonga le corps dans de l'acide pour enlever les chairs. Il brisa les os en morceaux qu'il répandit dans le jardin, et mit la chair dans des sacs, qu'il enterra sous la maison. La mère de James Doxtator signala sa disparition le 18 janvier. La police ne retrouva son corps que trois ans plus tard.
Le 24 mars 1988, Dahmer rencontra Richard Guerrero dans un bar nommé "Le Phoenix". Guerrero était fauché, aussi Dahmer lui proposa-t-il de l'argent s'il venait chez lui pour "tourner une petite vidéo". Guerrero accepta. Dans la cave de la grand-mère de Dahmer, ils eurent une relation sexuelle, puis Dahmer offrit un verre à Guerrero. Dès qu'il s'endormit, Dahmer l'étrangla puis le démembra. Il jeta les morceaux dans la poubelle... Pablo Guerrero déclara la disparition de son fils à la police de Milwaukee le 29 mars. Il fit publier des annonces dans la presse locale, avec une photo récente, mais ne reçut jamais aucune réponse.
En septembre 1988, la grand-mère de Dahmer commença à s'inquiéter de l'odeur infecte provenant du sous-sol et du fait que son petit fils ramenait des "garçons" chez lui. Quand le père de Dahmer, Lionel, inspecta la chambre/cave de son fils, il trouva un résidu noir et collant, semblable à ce que l'acide fait à de la chair. Lorsqu'il questionna son fils à ce sujet, Dahmer lui répondit qu'il faisait des expériences avec des animaux. Comme Lionel Dahmer ne se préoccupait pas vraiment de ce que faisait son fils (pas plus avant qu'à cet époque, en fait...), il ne s'inquiéta plus. Mais la grand-mère de Dahmer lui demanda de trouver un autre logement.
Le 25 septembre, Dahmer trouva un appartement à Milwaukee, au 924, Résidence Oxford, 25ème rue Nord.
A peine 24 heures après avoir déménagé dans son nouvel appartement, Dahmer eut à nouveau des problèmes avec la police.
Dahmer attira chez lui un jeune Laotien, Keison Sinthasomphone, en lui promettant des friandises, le caressa et l'embrassa, puis lui proposa de l'argent s'il acceptait de poser nu pour des photos. Le garçon refusa et parvint à s'enfuir. La Police fut appelée, et Dahmer fut accusé d'agression sexuelle. Il passa une semaine en prison avant d'être libéré sous caution.
L'assistant du procureur Shelton (l'accusation, donc) présenta ses arguments au juge William Gardner. Shelton voulait que Dahmer soit condamné à une peine de 5 ans au minimum. "Il est tout à fait clair que le pronostic de guérison pour M. Dahmer dans la communauté est extrémement sombre... Une partie du problème est qu'il pense que la seule chose de mal qu'il ait fait dans cette histoire - la seule ! - a été de choisir une victime trop jeune... Il semble coopératif et réceptif, mais tout ce qui existe sous la surface indique une forte colère et des problèmes psychologiques bien installés, auxquels il ne veut ou ne peut faire face."
Trois psychologues examinèrent Dahmer et convinrent qu'il était manipulateur, résistant au changement et évasif concernant ses actes. L'hospitalisation et un traitement intensif furent recommandés.
Boyle, l'avocat de la défense, expliqua que Dahmer était malade et qu'il avait besoin d'un traitement, et non pas de la prison. Il souligna le fait que Dahmer avait un emploi. "Nous ne nous trouvons pas en face d'un récidiviste de ce genre d'agression. Je crois qu'il a été arrêté avant que cela n'arrive à un point où ce serait devenu pire, ce qui siginfie que finalement ça lui est bénéfique".
Dahmer lui-même s'adressa au juge pour sa défense, expliquant sa conduite par son alcoolisme. Il parlait bien et fut très convaincant... pour quelqu'un qui avait - secrètement - assassiné plusieurs hommes auparavant.
"Ce que j'ai fait est très grave. Je ne me suis jamais trouvé dans cette situation avant. Rien d'aussi horrible, en tout cas. C'est un cauchemar devenu réalité, pour moi. Si une chose devait me dégoûter de mon mode de comportement, c'est bien ça... Ce à quoi je pense qui est stable et qui me donne une source de fierté dans ma vie, c'est mon emploi. J'ai failli le perdre à cause de ce que j'ai fait, et j'en suis entièrement responsable... Tout ce que je peux faire, c'est vous supplier. Je vous en prie, épargnez mon travail. Je vous en prie, donnez moi une chance de vous montrer que je peux être honnête et droit, et ne plus jamais être impliqué dans ce genre de situation dans le futur... Avoir fourvoyé cet enfant a été le point culminant de ma stupidité... Je veux que l'on m'aide. Je veux changer de vie".
Dahmer fut déclaré coupable le 30 janvier 1989. Le juge, William Gardner, décida de le condamner à 5 ans de mise à l'épreuve et à un an et demi dans une maison de correction (avec semi-liberté) pour qu'il puisse continuer à travailler. Dahmer resta pourtant libre jusqu'à ce que la sentence "officielle" soit prononcée, le 23 mai. Entretemps, le 25 mars, il assassina Anthony Sears.
Le 25 mars 1989, Jeffrey Dahmer rencontra deux hommes devant "La Cage" (un bar gay que Dahmer fréquentait souvent). L'un, blanc, se nommait Jeffrey Connor, et, l'autre, noir, s'appelait Anthony Sears. Sears s'approcha de Dahmer et ils commencèrent à discuter. Connor les conduisit à West Allis, puis Sears et Dahmer marchèrent jusqu'à la maison de sa grand-mère. Dahmer n'avait pas voulu "inviter" Sears chez lui, car il pensait que la police pouvait surveiller son appartement (ce qui montre un certain degré de préméditation et une absence de folie, selon moi). Ils eurent des relations sexuelles, puis Dahmer offrit à verre à Sears. Lorsque ce dernier se fut endormi, Dahmer l'étrangla. Son crâne, son scalp et ses parties génitales furent découverts dans l'appartement de Dahmer lors de son arrestation, deux ans plus tard.
Condamné, en mai donc, à une année et demi de semi-liberté (seulement !), Dahmer fut libéré après 10 mois (!!!). Il retrouva son appartement de la résidence Oxford, le n°213. Le 20 mai 1990, deux semaines après avoir emménagé, Dahmer rencontra un jeune homme noir nommé Raymond Smith (dit Ricky Beeks), au "Club 219".
Ray venait d'arriver à Milwaukee et il rencontra la mauvaise personne au mauvais moment... Dahmer lui demanda s'il accepterait de poser nu pour des photos, en échange d'un peu d'argent. Ray accepta son offre et l'accompagna jusqu'à son appartement, où il fut drogué et étranglé. Dahmer eut des relations sexuelles nécrophiles avec le corps. Puis, il le démembra et jeta les morceaux dans la poubelle. L'un des crânes peints trouvés chez Dahmer fut identifié comme étant celui de Ray Smith.
Le 24 juin 1990, Dahmer rencontra un jeune homme noir, Edward Smith, au Bar "Pheonix". Ils allèrent à l'appartement de Dahmer en taxi et eurent des relations sexuelles.
"Lorsque quelqu'un coupe la tête de votre frère, et puis dit 'Hum... Je ne sais pas quoi faire de ça. Je vais le mettre dans mon armoire pendant trois jours, et je verrais', comment voulez-vous vivre avec ça ?!"
Carolyn Smith ne vit que sur sa pension d'invalidité. Lionel Dahmer, le père de Jeffrey, et Shari, sa belle mère, avaient tous deux promis que les bénéfices de la vente du livre de Lionel Dahmer ("A father story") seraient entièrement reversés aux familles des victimes. Carolyn attend toujours...
Smith fut ensuite drogué et étranglé. Dahmer démembra le corps, puis le plaça dans de l'acide pour séparer les chairs. Il jeta les morceaux du corps dans la poubelle.
Le 8 juillet 1990, Dahmer décida de changer de "mode opératoire", et de ne pas droguer sa victime. Un adolescent hispanique de 15 ans avait accepté de poser nu pour lui. Dahmer prit un maillet et tenta de le frapper à la tête. Le garçon se débattit et réussit à s'échapper. Il alla porter plainte à la police, mais lorsqu'il demanda aux officiers de ne pas dire à ses parents qu'il était homosexuel, les policiers décidèrent de ne pas donner suite à sa plainte (!!!).
Le 3 septembre 1990, devant une librairie homosexuelle, sur la North 27th Street, Dahmer discuta avec un jeune homme noir originaire de Chicago : Ernest Miller. Ce dernier accepta d'accompagner Dahmer jusqu'à son appartement, où ils eurent des relations sexuelles. Puis Dahmer le drogua et lui coupa la gorge. Il plaça le corps dans de l'acide et blanchit le squelette. Son crâne fut peint et son squelette entier conservé dans un placard.
C'est à cette époque que les voisins de Dahmer commençèrent à se plaindre de l'odeur putride qui venait de son appartement. Dahmer expliqua au propriétaire que son réfrigérateur était cassé mais qu'il allait le réparer le plus rapidement possible.
Trois semaines plus tard, le 24 septembre 1990, Dahmer rencontra David Thomas, un jeune homme noir. Il l'attira chez lui et le drogua. Il déclara par la suite qu'il n'avait pas voulu tuer Thomas, mais qu'il s'était inquiété du fait que le jeune homme puisse être en colère lorqu'il se réveillerait et réaliserait que Dahmer l'avait drogué. Il décida donc de le tuer. Le lendemain, Dahmer le démembra et pris des photos. On ne retrouva jamais son corps. Sa soeur déclara sa disparition le même jour. Elle l'identifia sur les photographies que Dahmer avait prises alors qu'il le démembrait.
Le 18 février 1991, Dahmer rencontra un jeune homme de 19 ans, Curtis Straughter, qui voulait devenir mannequin. Dahmer lui proposa de poser pour des photos et Straughter accepta. Il l'étrangla avec une courroie en cuir. Puis, il le démembra et écrasa ses os. Dahmer garda son crâne, ses mains et ses organes sexuels, qu'il photographia, et jeta le reste du corps à la poubelle. Ils furent trouvés dans son appartement lors de son arrestation. La grand-mère de Straughter déclara sa disparition le 20 février, et son crâne fut identifié grâce à sa dentition.
Le 7 avril 1991, un jeune homme noir, Errol Lindsey, parla avec Jeffrey Dahmer sur la 27ème Rue, près de la librairie homosexuelle, et le suivit jusqu'à son appartement en échange d'un peu d'argent. Lindsey fut drogué et étranglé. Dahmer eut des relations sexuelles avec son cadavre, puis le démembra et l'écorcha, et garda la peau durant quelques semaines. Il conserva le crâne comme trophée et Lindsey fut identifié grâce à sa dentition.
Tony Hughes avait un an de plus que Dahmer. Il était noir, sourd et muet. Ils se rencontrèrent au "Club 219", le 24 mai 1991, et communiquèrent en écrivant sur des papiers. Comme à son habitude, Dahmer lui proposa de l'argent pour des photos. Tony Hugues fut drogué, étranglé et son corps resta allongé sur le sol de la chambre à coucher pendant trois jours. Ensuite, il le démembra et le mit dans de l'acide. Son identité fut établie grâce à son crâne et à sa dentition.
Le 26 mai 1991, Dahmer rencontra Konerack Sinthasomphone, un jeune Laotien de 14 ans, devant un centre commercial, le "Grand Avenue Mall". Il était le frère de Keison Sinthasomphone, que Dahmer avait agressé en 1988 !
Il lui offrit de l'argent en échange de photos. Konerak accepta, le suivit chez lui, et posa pour deux photos, en caleçon, avant d'être drogué. Dahmer le viola, puis alors qu'il était encore vivant, perça un trou à l'arrière de son crâne avec une foreuse, pour y injecter de l'acide chlorhydrique ! Dahmer expliqua par la suite qu'il avait fait une "expérience" : il voulait de cette manière créer un "zombie" pour contôler complétement sa victime. Dahmer alla ensuite boire une bière dans sa cuisine. Extraordinairement, Konerak se réveilla et parvint à se relever. Il sortit de l'appartement de Dahmer et marcha dans la rue. Le jeune adolescent fut aperçu, nu, hagard, zigzaguant, par des voisins qui avertirent la police.
Le 26 juillet 1991, quatre jours après que Dahmer ait été arrêté, Philipp Arreola, le chef de la police de Milwaukee, suspendit (avec solde !) les trois agents qui avaient laissé Konerak dans les mains de Dahmer, le 27 mai 1991. Ils furent par la suite réintégrés dans la police, discrétement...
Le 10 aout 1991, Konerak Sinthasomphone fut incinéré après une cérémonie bouddhiste traditionnelle. Pendant ce temps, un cambrioleur vola 6000 dollars à sa famille endeuillée...
Lorsque les officiers arrivèrent, Dahmer ramenait le garçon chez lui. Les policiers questionnèrent Dahmer, qui répondit calmement que Konerak était son amant, et qu'il était majeur ! Pourtant, des voisins affirmèrent aux policiers que Konerak n'était qu'un adolescent. Mais, comme le jeune laotien ne parlait pas bien anglais, les policier le laissèrent avec Dahmer et partirent ! Pour eux, il n'était qu'un "PD bourré", ils firent même des blagues à son sujet sur leur radio ! Dahmer ramena le garçon chez lui et l'étrangla immédiatemment. Il le démembra et plaça son corps dans de l'acide. Konerak fut déclaré "disparu" le 27 mai 1991, on retrouva son crâne dans l'appartement de Dahmer.
La série meurtrière continua, Dahmer se mit à tuer de plus en plus fréquemment.
Un mois plus tard, Dahmer tua à nouveau, le 30 juin 1991, il alla à la la parade de la Gay Pride de Chicago et rencontra un jeune homme noir, Matt Turner, à la gare routière. Lui aussi voulait être mannequin. Dahmer l'invita à Milwaukee. Il lui paya le voyage en bus, puis le trajet jusqu'à son appartement. Là, Dahmer étrangla Matt Turner. Sa tête et ses organes internes furent découverts dans le frigo, et son torse dans la cuve d'acide de la chambre à coucher.
Une semaine plus tard, le 5 juillet 1991, encore à Chicago, Dahmer rencontra Jeremiah Weinberger, un jeune portoricain, au "Carols Gay Bar". Dahmer paya de nouveau le voyage vers Milwaukee en bus et le taxi jusqu'à son appartement. Ils eurent une relation sexuelle puis s'endormirent.
La disparition de Weinberger fut déclarée le lendemain, mais il était encore en vie, chez Dahmer. Jeremiah avait voulu repartir à Chicago, Dahmer lui avait offert un verre. Dès que le jeune homme s'était endormi, Dahmer lui avait injecté de l'eau bouillante dans le cerveau après avoir percé son crâne. Jeremiah survécut, dans un état comateux, durant deux jours. Puis Dahmer décida de l'étrangler.
La tête de Weinberger fut trouvée dans le frigo et son torse dans la cuve d'acide, avec celui de Turner.
Le 15 juillet 1991, Dahmer fut suspendu de son emploi à la fabrique de chocolat "Ambrosia" alors qu'il y travaillait depuis 6 ans... Il semble qu'il passait trop de temps chez lui, plutôt qu'au travail. Dahmer en fut vraiment contrarié.
Le même jour, il rencontra un jeune homme noir, Oliver Lacy, sur la 27ème Rue. Lacy suivit Dahmer chez lui. Ils eurent des relations sexuelles, puis Dahmer le drogua et l'étrangla. Il prit plusieurs photographies de sa victime avant et après l'avoir décapitée. Pendant qu'il le démembrait, Dahmer eut des rapports sexuels avec le cadavre. Il conserva son coeur dans son frigo et sa tête dans son réfrigérateur.
Le 19 juillet, il fut officiellement renvoyé de la chocolaterie "Ambrosia".
Le même jour, Dahmer rencontra un homme blanc nommé Joseph Bradehoft, originaire de Greenville, dans l'Illinois. Il pleuvait beaucoup et Joseph avait un pack de bières dans les bras. Il accepta l'invitation de Dahmer à son appartement. Ils eurent des relations sexuelles, puis Bradehoft fut drogué et étranglé.
Dahmer le laissa sur son lit, couvert par les draps, durant deux jours, et dormit avec le cadavre. Puis, il le nettoya et le démembra. Quand Dahmer fut arrêté, trois jours plus tard, la tête de Bradehoft était dans le frigo, et son torse flottait dans la cuve d'acide, avec ceux de Turner et Wienberger.
Dahmer semblait ne plus se contrôler, il faisait beaucoup moins attention et tuait de plus en plus souvent.
Le 22 juillet, Dahmer rencontra Tracy Edwards, un jeune homme noir. Il l'amena dans son appartement et lui offrit un verre. Edwards raconta par la suite que Dahmer avait sorti un couteau et, du gentil Docteur Jekyll, s'était transformé en méchant Mister Hyde...
Dahmer lui fit des avances sexuelles. Tracy commença à lutter quand Dahmer referma des menottes sur son poignet droit. Quand Dahmer alla chercher un couteau, Tracy se précipita comme il le pouvait vers la porte, qui n'était pas fermée à clé. Dahmer essaya de le ramener à l'intérieur. Ils commencèrent à se battre. Dahmer reçu un coup sur la tête qui le projeta à terre. Tracy courut dans le couloir et sortit de l'immeuble.
Les officiers de police Muller et Rauth faisaient leur patrouille de nuit sur Kilbourn Avenue et, lorsqu'ils parvinrent sur la 25ème rue, Tracy Edwards leur hurla de s'arrêter. Terrifié, il expliqua aux policiers qu'un homme avait essayé de le tuer. Les policiers tentèrent d'enlever les menottes du poignet d'Edwards mais leurs clés n'étaient pas les bonnes. Aussi, Mueller et Rauth escortèrent Edwards jusqu'à l'appartement de Dahmer, au 213. La porte fut ouverte par Dahmer, blanc et blond. L'intérieur de l'appartement était propre et ordonné. Dahmer reconnut que les menottes étaient bien à lui et désigna sa chambre à coucher, expliquant que les clés devaient être sur la commode. A ce moment-là, les policiers pensaient encore être en présence d'une querelle d'homosexuels qui avait failli mal tourner, rien de plus...
Mais, dans la chambre de Dahmer, les officiers de police trouvèrent un couteau de boucher présentant des traces de sang, ainsi que 74 Polaroïds montrant des hommes "dans des activités homosexuelles" (sic). Certaines de ces photos présentaient des hommes morts. Sur plusieurs d'entre elles, les corps étaient démembrés et mutilés.
L'officier Mueller réalisa que les photographies avaient été prises dans la chambre. Dahmer, toujours calme, dit : "Je viens de perdre mon boulot, vous savez. Je voudrais bien boire une putain de bière". L'un des policiers ouvrit alors le réfrigérateur... et se mit à hurler. Il y avait une tête coupée à l'intérieur. Dahmer tenta de s'enfuir mais les deux policiers le plaquèrent au sol et lui passèrent des menottes.
Leurs collègues continuèrent à fouiller l'appartement, et firent d'horribles découvertes. La porte qui menait à la chambre à coucher et à la salle de bain avait été équipée d'un verrou.
La police emmène le frigo de Dahmer
Une boîte de bicarbonate de soude dans le réfrigérateur absorbait difficilement l'odeur de décomposition de la tête coupée. Dans le frigo, il y avait trois autres têtes, côte à côte dans des sacs plastiques fermés, ainsi qu'un coeur.
Anne E. Schwartz, la journaliste qui fut la première sur les lieux, décrit ce qu'elle vit dans son livre "The Man Who Could Not Kill Enough" : "...au fond du placard, il y avait une marmite métallique qui contenait des mains et des pénis décomposés. Sur l'étagère, il y avait deux crânes. Dans le placard, il y avait aussi des récipients d'alcool, de chloroforme et de formaldéhyde, ainsi que des bocaux contenant des organes génitaux préservés dans du formaldéhyde..."
"Trois autres crânes furent trouvés dans une commode. Une penderie contenait un squelette complet, des scalps humains déssechés, et des organes génitaux. Dans une boîte, il y avait deux autres crânes. Dans une cuve de 260 litres d'acide, la police trouva trois torses humains dans différents états de décomposition..."
La police emmène la cuve d'acide
Certains des Polaroids avaient été pris par Dahmer alors qu'il démembrait ses victimes. "L'un représentait la tête d'un homme dans un évier. Un autre montrait une victime incisée du cou à l'aine, comme un cerf étripé après la chasse, avec une coupure si nette qu'on pouvait voir l'os pelvien".
Certaines de ses photos montraient ses victimes avant qu'il ne les tue, dans diverses poses érotiques ou lors de scéances de "bondage".
On trouva également des cartes de crédits, des permis de conduire et des cartes d'identité ayant appartenus aux victimes de Dahmer.
Il n'y avait aucune nourriture dans le réfrigérateur, rien que des condiments. Bien que Dahmer semblait se nourrir de ses victimes, au moment de son arrestation, il était très mince.
Le 25 juillet 1991, Dahmer fut inculpé de 4 homicides volontaires et sa caution fut fixée à 1 million de dollars, comptant. Le 4 août, la police retourna la terre dans le jardin de la maison d'enfance de Dahmer à Bath et découvrit des fragments d'os humains. Le 6 août 1991, la caution de Dahmer passa à 5 millions de dollars lorsque 8 accusations de meurtre supplémentaires furent ajoutées aux précédentes. Finalement, le 22 août, Dahmer fut accusé de 15 meurtres. La plus longue phrase que Dahmer mumura durant l'audience préliminaire fut : "Je comprends, votre honneur", lorsque le juge lui demanda s'il comprenait les charges retenues contre lui.
Le 22 août 1991, Dahmer plaida "non-coupable pour cause d'aliénation mentale".
Le 13 juillet 1992, Dahmer ignora les conseils de son avocat et changea de défense. Il plaida coupable. Selon Don Davis, dans son livre "The Milwaukee Murders" : "la déclaration de Dahmer retourna complétement l'affaire. A présent, au lieu d'avoir à prouver que cet homme n'avait pas commis ces meurtres, l'avocat Gerald Boyle devait dérouler l'une des plus sanglantes tapisseries jamais vue dans un tribunal américain. Sa tâche était de convaincre le jury que Dahmer était fou, parce que seul une personne dérangée aurait pu faire ce qu'il avait fait."
Deux enquêteurs lurent tour à tour la confession de 160 pages de Dahmer. C'était un catalogue de perversions sexuelles. Le détective Dennis Murphy déclara que Dahmer "ressentait une immense culpabilité en raison de ses actions. Il se sentait complétement mauvais." (Mensonge ou vérité, cela prouve qu'il était conscient de la gravité de ses actes).
Ensuite, il cita la propre confession de Dahmer : "Il est difficile pour moi de croire qu'un être humain a pu faire ce que j'ai fait, mais je sais que je l'ai fait". Dahmer déclara que sa peur d'être arrêté avait été balayée par l'excitation de contrôler complétement sa victime.
La bataille des psychiatres pour savoir si Dahmer était ou non responsable légalement (et donc capable de contrôler ses actes) sembla embrouiller le jury. Finalement, l'avocat de Dahmer dessina un tableau pour le jury, qu'il lut rapidement : "des crânes dans le placard, cannibalisme, pulsions sexuelles, perforage de crâne, créer des zombies, nécrophilie, boire de l'alcool tout le temps, essayer de créer un sanctuaire, lobotomies, dépeçage, appeler des taxidermistes, visiter des cimetières, se masturber... Ceci est Jeffrey Dahmer, un train fou sur les rails de la folie..." Le Procureur McCann réfuta ces arguments : "Il n'était pas un train fou, il était le conducteur ! Il satisfaisait ses incroyables désirs sexuels. Mesdames et messieurs, il a trompé beaucoup de gens. Je vous en prie, ne laissez pas cet assassin vous tromper".
Le jury délibéra pendant cinq heures, et décida que Jeffrey Dahmer ne méritait pas de passer le reste de sa vie dans un asile de fou... mais plutôt en prison. Il fut reconnu coupable des 15 meurtres et déclaré saint d'esprit.
Dahmer écrivit une confession en forme d'excuse au juge (mais pas aux familles), relatant une odyssée sanglante de trente ans. "Votre Honneur : c'est terminé, maintenant. Il n'a jamais été question de me libérer. Je ne voulais pas la liberté. Franchement, je voulais la mort. Il fallait dire au monde que j'ai fait ce que j'ai fait, mais pas par haine. Je n'ai jamais haï personne. Je savais que j'étais malade ou mauvais ou les deux. Maintenant, je crois que j'étais malade. Les docteurs m'ont parlé de ma maladie, et maintenant, je me sens en paix... Je sais le mal que j'ai causé... Remerciez Dieu car je ne pourrai plus faire de mal. Je crois que seul le Seigneur Jésus Christ peut me sauver de mes péchés... Je ne demande pas de considération." (bah tiens).
Dahmer fut condamné 15 fois à la prison à vie ou un total de 957 années de prison.
Il s'adapta très bien à la vie en prison au Columbia Correctional Institute de Portage, dans le Wisconsin. Il fut placé avec les autres prisonniers, ce qui compromit sa sécurité. Il fut attaqué le 3 juillet 1994, durant un service religieux, par un cubain qu'il n'avait jamais vu auparavant. On le plaça alors dans la zone de Haute Sécurité.
Dahmer, prisonnier modèle, convainquit les autorités pénitencières de l'autoriser à avoir plus de contacts avec ses co-détenus. Il fut autorisé à manger dans les zones communes et on lui donna des travaux de nettoyage à faire dans des équipes de prisonniers.
La matin du 28 novembre 1994, Dahmer lavait le sol des douches avec deux prisonniers très dangereux : Jesse Anderson, un homme blanc qui avait tué sa femme et accusait un homme noir de l'avoir fait, et Christopher Scarver, un noir schizophrène qui pensait qu'il était le fils de Dieu, et qui était en prison pour meurtre (lui aurait dû être dans un asile, par contre...). Il n'est pas difficile d'imaginer comment Scarver voyait Dahmer, qui avait tué tant d'hommes noirs, et Anderson, qui accusait un noir de son crime. Une combinaison désastreuse. Vingt minutes après qu'ils aient commencé à laver, un gardien revint pour voir si tout allait bien. Il trouva Dahmer face contre terre, dans une mare de sang, le crâne fracassé. Anderson était couché dans une douche, en sang lui-aussi. Scarver leur avait frappé la tête contre le sol et les murs des douches. Dahmer décéda durant le transport à l'hôpital. Jesse Anderson mourut peu après. Scarver déclara : "Dieu m'a dit de le faire !" Il fut condamné pour la deuxième fois à la prison à vie pour ces deux meurtres...
A la demande de sa mère, le cerveau de Dahmer fut préservé dans du formaldéhyde pour qu'il soit étudié...
Une année après sa mort, les parents de Dahmer commencèrent à se battre au sujet de leurs fils. Enfin, pourrait-on dire... Le 12 décembre 1995, cette saga absurde se termina enfin, lorsqu'un juge donna raison au père de Dahmer, qui voulait honorer la requête de son fils : être incinéré. Chacun des parents de Dahmer reçu la moitié de ses cendres.
Victimes
Steven Hicks (19 ans)
Dahmer l'a pris en stop, puis l'a ramené chez sa mère, le 18 juin 1978, à Bath Township (Ohio). Il lui a fait boire de l'alcool jusqu'à ce qu'il soit complétement saoul, puis l'a frappé avec une haltère et l'a finalement étranglé.
Steven Tuomi (24 ans)
Dahmer lui a fait boire de l'alcool jusqu'à ce qu'il complétement saoul, puis l'a étranglé et a essayé d'arracher son coeur, à l'Ambassador Hotel, le 15 septembre 1987.
James "Jamie" Doxtator (14 ans)
Dahmer l'a drogué puis étranglé dans la maison de sa grand-mère, à West Allis, dans le sud de Milwaukee, le 16 janvier 1988.
Richard Guerrero (23 ans)
Dahmer l'a drogué puis étranglé dans la maison de sa grand-mère le 24 mars 1988.
Anthony Sears (26 ans)
Dahmer l'a drogué puis étranglé dans la maison de sa grand-mère le 25 mars 1989.
Raymond Lamont Smith (33 ans)
Dahmer l'a drogué et étranglé, puis a eu des rapports sexuels avec le cadavre, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 20 mai 1990.
Edward W. Smith (27 ans)
Dahmer a attiré Edward Smith dans son appartement du 213, Oxford Apartments, North 25th street, où il l'a drogué et étranglé, le 24 juin 1990.
Ernest Miller (22 ans)
Il a été attiré par Dahmer au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 3 septembre 1990. Dahmer l'a drogué puis lui a coupé la gorge.
David Thomas (23 ans)
Dahmer lui a offert un verre d'alcool mélangé à des somnifères puis l'a étranglé, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 24 septembre1990.
Curtis Straughter (19 ans)
Dahmer lui a offert un verre d'alcool mélangé à des somnifères puis l'a étranglé, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 18 février 1991.
Errol Linsey (19 ans)
Il a été attiré par Dahmer au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 7 avril 1991. Dahmer l'a étranglé.
Anthony Hughs (31 ans)
Il était sourd-muet, mais Dahmer a réussi à l'attirer chez lui, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 24 mai 1991. Une fois à l'intérieur, Dahmer l'a drogué et étranglé.
Konerak Sinthasomphone (14 ans)
Konerak a été drogué et torturé avant d'être étranglé au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 27 mai 1991.
Matt Turner (20 ans)
Il a été attiré par une proposition de scéance photos à 50 dollars, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 30 juin 1991. Dahmer l'a drogué et étranglé.
Jeremiah "Jeremy" Weinberger (23 ans)
Tout comme Konerak, Dahmer l'a attiré chez lui, l'a drogué, puis a percé un trou dans son crâne, au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 7 juillet 1991.
Oliver Lacy (23 ans)
Il a été drogué et étranglé au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 15 juillet 1991.
Joseph Bradehoft (25 ans)
Il a été attiré chez Dahmer, puis a été drogué et étranglé au 213, Oxford Apartments, North 25th street, le 19 juillet 1991.
Tracy Edwards (32 ans)
Le 22 juillet 1991, Tracy a été attiré dans l'appartement de Dahmer, où celui-ci lui a offert une boisson avec des somnifères. Mais il s'est battu avec Dahmer et est parvenu à sortir de l'appartement. Tracy a arrêté une voiture de police qui patrouillait. Il a mené les policiers jusqu'à l'appartement de Dahmer.
Modus Operandi
Enfant, Jeffrey Dahmer aimait disséquer de petits animaux. Une fois adulte, il a fait la même chose, mais avec des humains. Il attirait des homosexuels, des sans abris, de jeunes marginaux dans son appartement, en leurs promettant du sexe, de la drogue ou de l'argent. Parfois, ils discutaient tranquillement et avaient des rapports sexuels. Mais, ensuite, Dahmer leur offrait un verre d'alcool mélangé à des somnifères et lorsqu'ils s'étaient endormis, il les tuait.
Ce n'est qu'une fois que sa victime était morte que Dahmer "prenait vie". Il avait souvent des rapports sexuels nécrophiles avec le cadavre. Point très important : il a toujours été assez consciencieux pour utiliser un préservatif; il était donc totalement en possession de ses moyens et, contrairement à ce qu'il a affirmé lors de son procès, il n'était pas un "aliéné mental" !
Il a aussi mutilé les corps de ses victimes et a expérimenté différentes manières de disposer les cadavres, comme des jouets qu'il triturait dans tous les sens. Il en a pris de nombreuses photos.
Par deux fois, il a tenté de faire de sa victime un "zombie", en lui perçant le crâne et en lui injectant des substances dans le cerveau. Il voulait que sa victime soit totalement en son pouvoir, qu'elle obéisse au moindre de ses ordres... et qu'elle reste avec lui.
Après avoir disposé de sa victime, Dahmer la démembrait. Il ne l'a jamais fait avec une tronçonneuse, mais avec un grand couteau de cuisine, dans sa baignoire. Il a "affiné" sa manière de faire disparaître les corps, à mesure qu'il tuait. Les dernières victimes ont toutes été démémbrées. Puis, Dahmer a plongé leur corps en morceaux dans sa cuve d'acide pour enlever les chairs. Il a ensuite jeté l'espèce de gelée résultant de ce traitement à la poubelle et, soit il a gardé les os comme "décoration", soit il les a réduits en morceaux pour les jeter dans la cuvette des toilettes."La première fois, je n'ai pas su quoi faire avec les restes du corps. Mais une fois que j'ai commencé à le faire, c'est devenu sexuellement excitant pour moi".
En général, les tueurs en série chassent dans leur propre groupe ethnique. Mais Dahmer avait une préférence certaine pour les hommes noirs.
Dernier point... On peut s'étonner qu'aucun des voisins de Dahmer ne se soit jamais inquiété des innombrables allées et venues de Dahmer, et des nombreuses visites de jeunes hommes qui ne semblaient jamais repartir de chez lui. "Chacun chez soi et les moutons seront bien gardés" ?
La police a eu plusieurs occasions d'arrêter Dahmer avant 1991. Des jeunes hommes se sont plaints d'avoir été drogués et violés par Dahmer, et les policiers l'ont interrogé au moins une fois, sans résultat.
Milwaukee est une ville ouvrière, avec de nombreux émigrants allemands et hollandais (protestants et souvent puritains) et que la police était (est toujours ?) franchement homophobe. Comme Dahmer était blond aux yeux bleus, beau parleur et surtout grand menteur, et que les plaintes étaient déposées par des homosexuels, les policiers ne faisaient sans doute pas de gros efforts.
En 1988, la police questionna Dahmer au sujet d'un homme qui prétendait avoir été drogué et volé dans la maison de sa grand-mère. La police ne poursuivit pas plus loin après que Dahmer ait nié ces accusations.
En 1988 encore, la police fouilla son appartement après qu'il ait été accusé d'avoir agressé sexuellement un adolescent. Dahmer fut par la suite reconnu coupable et passa 10 mois en maison de correction, mais les policiers, durant leur "fouille", manquèrent les photos, les crânes et les autres preuves de ses crimes.
Un jour, il y eut un meurtre dans l'immeuble de Dahmer et, selon ses dires, la police "entra à nouveau dans mon appartement, jeta un oeil, mais ne vit rien".
Ne parlons même pas de la réaction des agents de police quand ils ont rendu Konerak, nu, affolé et hagard, à un Jeffrey Dahmer calme et souriant, alors que les voisins affirmaient que le gamin n'avait que 14 ans.
Et quand un voisin se plaignit de l'odeur affreuse qui provenait de l'appartement de Dahmer (en 1991), les policiers questionnèrent... le locataire d'un autre appartement.
Motivations
Comme la majorité des tueurs en série, Dahmer considérait ses victimes commes des objets, des choses qui n'existaient que pour lui donner du plaisir. Un plaisir sexuel, mais aussi, et surtout, le plaisir de posséder une personne comme un objet, d'avoir un pouvoir total sur elle. A défaut d'avoir la maîtrise de sa vie, Dahmer voulait maîtriser celle de ses victimes.
Il a avoué lui-même qu'il n'arrivait pas toujours à assouvir totalement ses désirs, ses fantasmes. Alors, il tuait un autre homme, avec l'espoir que, cette fois, le plaisir serait entier. Mais il n'a jamais réussi à obtenir une satisfaction totale, et il a dû recommencer, recommencer et recommencer : "J'étais complètement balayé par ma compulsion. (Après le meurtre de Doxtator...), ça ne m'a pas complètement satisfait, alors j'ai pensé qu'un autre, peut-être, le ferait. Peut-être que celui-là va me satisfaire, enfin, et le nombre de types a commencé à grandir, à augmenter et augmenter, et c'est devenu incontrôlable, comme vous pouvez le voir".
(Comme pour d'autres tueurs en série, le nombre des victimes de Dahmer a augmenté à mesure qu'il "s'habituait à tuer" et que le désir devenait plus fort : une en 1987, deux en 1988, une en 1989, quatre en 1990, et huit en 1991, jusqu'à son arrestation. Les derniers meurtres n'ont été séparés que de quelques jours).
Il voulait surtout que ces jeunes hommes ne l'abandonnent pas. Il semblerait, d'après les experts chargés de son cas par le tribunal, que Dahmer ne supportait aucune forme de séparation d'avec les gens auxquels il s'attachait. A fortiori, il ne pouvait supporter qu'on le quitte.
Le cannibalisme semble suivre le même but : il consommait ses victimes pour qu'elles fassent à jamais partie de lui, qu'elles soient en lui.
Il a dit lui-même qu'il ne haïssait pas ses victimes et ne désirait pas leur faire du mal, il voulait les contrôler.
"Je n'étais pas intéressé par la torture. Tout ce que je voulais, c'était que ce soit rapide et sans douleur pour eux. Je sais que ça a l'air ridicule que je dise ça, mais c'était vraiment mon but. Et après, j'avais un contrôle total sur eux, alors je n'avais pas à m'inquiéter du fait qu'ils pourraient partir le lendemain matin et je pouvais réaliser mes fantasmes."
"Je ne les haïssais pas, non. C'était... Je... C'était le seul moyen que je connaissais pour les garder avec moi. Ca me donnait une sensation de contrôle total, et ça augmentait l'excitation sexuelle, je suppose, de savoir que j'avais ce contrôle et que je pouvais faire d'eux tout ce que je voulais".
Dahmer préférait les rapports sexuels avec des cadavres plutôt qu'avec des êtres vivants. La possession et le viol d'une victime
LYDIA AMBROSE
Lyda Ambrose est un cas caractéristique de ces dames que lon surnomme "veuves noires". Elle a assassiné cinq de ses maris ou amants, afin de toucher des primes dassurance vie.
Elle est née en 1891 et, de sa naissance à 1917, lon ne sait rien. Une femme ordinaire en quelque sorte. Cest en 1917 que les choses changent. Cette année là, elle se trouve à Keytesville, dans le Missouri, et commence sa carrière de tueuse en série en assassinant son fiancé. Ce malheureux décède après de fortes douleurs à lestomac et, surtout, après quil ait souscrit à une assurance vie de 2.500 dollars. La bénéficiaire ? Lyda, sa "future et aimante" épouse. Peu de temps après, elle jette son dévolu sur le frère de sa première victime et lépouse. Lhomme, ne doutant de rien, souscrit lui aussi une assurance vie pour un montant de 2.500 dollars. Et, lui aussi, se plaindra de sérieuses douleurs à lestomac avant de décéder.
Lyda décide alors de changer dair et on la retrouve à Twin Falls, dans lIdaho. Elle déniche un emploi de serveuse dans un restaurant de cette ville et séduit le patron de cet établissement qui décidera vite de lépouser. Lyda ne doit pas être sans charmes. Quelques temps plus tard, le 10 juin 1918, le nouvel époux quitte ce monde après un "ulcère à lestomac". Cet homme aussi avait souscrit une assurance vie au nom de sa jeune épouse mais, coup dans leau pour cette dernière, il avait omis de la signer. Elle ne touche donc pas un sou. Nous en sommes à trois victimes et un butin de 5.000 dollars.
Elle ne perd pas de temps. Et trois mois plus tard, nouvel homme séduit, nouvel amant curieusement décédé peu après. Ce dernier, pas encore marié à la belle Lyda, navait pas manqué de signer pour elle une assurance vie de 10.000 dollars. Tout bénéfice pour elle, qui sen va avec ses gains. Le 20 octobre 1920, elle épouse encore un homme. Et cet homme, soucieux de lavenir de Lyda, avait, le 6 octobre précédent, signé une assurance vie dun montant de 12.000 dollars. Le 20 novembre, il meurt, comme les précédents.
Cétait une victime de trop et les soupçons de la police deviennent très précis. La maison de Lyda Ambrose est alors fouillée et lon découvre chez elle de grandes quantités darsenic. Le reste nest plus que formalités. Une analyse toxicologique sur sa dernière victime démontre la présence importante darsenic. Notre tueuse est alors arrêtée, à Oakland, en Californie, et renvoyée en Idaho pour y être jugée. Elle y est condamnée à la prison à vie. Mais ce nest pas terminé. Elle parvient à séchapper de la prison dEtat de lIdaho, le 4 mai 1931. Sa fuite ne durera que quelques mois et, en 1932, elle est capturée par la police, alors quelle cherchait sa victime suivante. Lyda Catherine Ambrose a vécu longtemps en prison où elle est décédée fort âgée.
MARIE BECKER
Agée alors de 53 ans, cette Liégeoise a commis au moins 11 homicides entre 1932 et 1936. Toutes les victimes étaient des femmes âgées, « amies » de Marie Becker.
Jeunesse et 1er meurtre
La belge Marie-Alexandrine Petitjean, épouse Becker, est née à Wamont le 14.07.1879 et a vécu une enfance sans histoire.
Jusquà la cinquantaine, elle a mené une petite vie de femme au foyer, avec un mari pantouflard. Ils habitaient au n° 16 de la rue Donceel, à Liège en Belgique.
Ne supportant plus la vie peu excitante quelle mène avec son mari, elle accepte rapidement les avances dun certain Lambert Beyer.
Très vite elle se rend compte que son mari va lempêcher de vivre les passions dont elle rêve. Pour elle donc, la seule solution de retrouver une seconde jeunesse est déliminer son mari et de profiter du train de vie que lui fait miroiter Lambert Beyer.
En automne 1932, elle donne à son mari une dose fatale de Digitaline (substance tirée d'une plante très toxique, utilisée à faible dose pour les maladies du cur, cliquez sur le lien pour les symptômes), touche son assurance-vie, et utilise cet argent pour ouvrir une petite boutique de vêtements.
Meurtres
Le 23 mars 1933 Marie Doupagne-Castadot (48 ans), une amie de Becker, meurt après avoir bu du thé que celle-ci lui avait préparé. Il faut savoir que le couple Castadot avait peu avant prêté 1200 fb à Becker.
Après cet évènement Becker a évoqué le projet dépouser M. Castadot, mais ce dernier a toujours nié leur éventuelle relation.
En juillet 2004, lors dune conversation avec une amie qui se plaignait de son mari, Becker aurait confié à cette dernière que si elle voulait faire disparaître son mari, elle pouvait lui fournir une poudre qui ne laisse pas de trace, et quavec ce produit, « on meurt comme de mort naturelle ».
Par la suite, elle prépara du thé pour le mari, Hugo Guichner. Suite à lingestion du thé, ce dernier tomba fort malade, mais ne mourut pas.
Le 2 novembre 1934, Lambert Beyer, fort malade, meurt suite aux tisanes « de soins » qui lui ont été administrées par Becker. Elle hérite ainsi dune somme dargent quil lui avait légué dans son testament.
Cet argent, comme tous ses revenus, seront utilisés en soirées passées dans les boîtes de nuit avec des hommes de la moitié de son âge quelle payait pour le sexe (en effet, Becker avait la réputation dêtre une femme à nombreux hommes).
Inutile de préciser quà ce rythme là, ses revenus financiers étaient vite écoulés.
Le 20 mars 1935, tandis que Becker loge chez son amie Julie Bossy, celle-ci tombe soudainement malade dune indigestion. Becker lui prépare du thé pour la soigner, mais Bossy meurt peu après.
Le 1er mai 1935, après avoir préalablement emprunté un lot dobligations à Catherine Beeken-Pairot, Becker se présente à son domicile et lui offre du vin. Beeken meurt peu après.
Quelques jours après, Becker apporte du vin à Marie Bouille. Celle-ci tombe ensuite très malade mais ne meurt pas.
Le 19 mai 1935, Aline LouisDamoutte meurt après avoir bu du thé lui ayant été servi par Becker.
En juin 1935, Marie Flohr (63 ans) tombe gravement malade après avoir bu le thé de Becker, mais ne meurt pas.
Le 15 septembre 1935 : cest au tour de Marie Remacle (67 ans) de succomber aux bons soins de Becker. Remacle avait préalablement rédigé son testament, dans lequel il était mentionné que Becker était héritière.
Le 11 novembre 1935 : Marie Evrard-Crulle (55 ans) meurt de la même manière.
Suite aux décès suspects de Remacle et Evrard, Becker fait à cette époque lobjet dune instruction. Celle-ci aboutit malheureusement à un non lieu, faute de preuves.
Le 7 mai 1936 : Marie Stevart (45 ans) tombe malade et meurt peu après que Becker lui ait emprunté de largent.
En 1936 : nous pouvons encore compter une rescapée en la personne de Marie Dalhem, qui ne succombe pas à la fatale tasse de thé
En juillet 1936 : Alexandrine Lejeune-Blumlein survit à la tentative dempoisonnement.
Le 20 septembre 1936 : Marie Willems-Bulté (70 ans) meurt, toujours de la même manière. Ses bijoux disparaissent peu de temps après.
Le 26 septembre 1936 : Florence Van Caulaert-Lange (85 ans) meurt dans les mêmes circonstances.
Le 2 octobre 1936 : Marie Luxem-Weiss (62 ans) est la dernière victime de Becker.
Modus Operandi et Mobile
Marie Becker a toujours utilisé la même procédure dempoisonnement.
Elle se présentait chez ses victimes en tant quamie, et leur offrait à boire du thé ou du vin, parfois pour les remettre sur pied (lorsquelles nétaient pas fort bien), parfois pour le simple plaisir de leur offrir à boire. Mais à chaque fois Becker prenait soin de verser une dose suffisante de digitaline dans le breuvage des victimes pour quelles tombent fort malades et meurent par la suite. Dans certains cas, Becker prenait des objets et bijoux chez les victimes, et dans dautres, la mort de ses "amis" lui évitait de devoir leur rembourser un certain montant dargent emprunté.
Dans dautres cas enfin, elle profitait dun héritage dune façon plus que douteuse puisquelle a été soupçonnée détablir au moins deux faux testaments.
Arrestation
Début octobre 1936 : une lettre anonyme signalant quune certaine dame Lange, soignée par une certaine veuve Becker était décédée dans des circonstances étranges, arrive au Parquet de Liège.
Lenquête ainsi ouverte révéla rapidement quune autre mort suspecte récente (Weiss) pouvait être mise en relation avec la veuve Becker.
Le 12 octobre 1936, Becker est arrêtée, et les corps de ses victimes sont exhumés. Les analyses de ces corps ne donnent pas de résultats satisfaisants car la digitaline ne reste pas longtemps dans les corps enterrés.
Une recherche dans la maison de Becker a révélé des bijoux, vêtements et autres objets appartenant aux défunts.
La police a également trouvé une bouteille contenant de la digitaline sur Becker.
Becker explique la possession de digitaline par le fait quelle souffrait du cur.
Un médecin a cependant examiné Becker en vue de son procès et a déclaré que létat du son cur ne nécessitait pas lemploi de digitaline.
Procès
Becker a été accusée en Cours dAssises de Liège des 11 empoisonnements et 5 tentatives de meurtres décrits plus haut, et des faits de faux et usage de faux, et soustractions frauduleuses que voici :
Faux et usage de faux en 1935 : les testaments de Marie Remacle et de Marie Evrard sont soupçonnés dêtre des faux.
Soustractions frauduleuses de :
1 titres, numéraire et objets divers de Lambert Beyer en 1934
2 numéraire et objets divers des époux Damoutte en 1935
3 numéraire et objets divers de Marie Evrard en 1937
4 bijoux, numéraire et objets divers de Marie Luxem en septembre et octobre 1936
Au procès, qui dure du 7 juin au 8 juillet 1938, Becker est très cynique et de mauvaise volonté, nhésitant pas à mentir et à jouer sur les mots, dénigrant largumentation de lAccusation et prétendant que les quelques 300 témoins ayant défilé au tribunal sont tous des menteurs.
Becker nie systématiquement toutes les charges retenues contre elle et toutes les dépositions des témoins.
Pour justifier ses achats de digitaline, elle fait tout à-coup intervenir lexistence dune certaine Mme Daumens, jamais identifiée et jamais trouvée, qui aurait acheté frauduleusement et régulièrement de la digitaline à Becker, et qui la revendait ensuite en Hollande.
Verdict
Le 8 Juillet 1938 le verdict est rendu : Becker est reconnue coupable des meurtres.
La dose de digitaline trouvée sur Marie Becker au moment de son arrestation lui est confisquée (!), elle devra payer les frais du procès et elle est condamnée à la peine de mort. Le verdict prévoit quelle aura la tête tranchée, à Liège.
Cependant, la peine de mort nest pas dapplication en Belgique à cette époque. Cette peine a donc été changée en prison à vie.
Marie Becker est morte en prison pendant la 2e guerre mondiale
PATRICE ALEGRE
Patrice Alègre : un homme un peu paumé avec une famille (une compagne et une fille quil aime). « Avec moi il a été très sympa Je nai rien de mal à dire Agréable, pas méchant, pas un mot déplacé » propos tenus par Karine, habitante de Foix qui a accueilli Patrice Alègre un soir de mai 1997.
Les différents témoins disent de lui «Un homme plutôt sympathique, tout ce qui a de plus normal. Impressionnant physiquement, sportif » «Il est calme ».
Mais dun autre côté, un ancien brocanteur raconte une dispute entre Patrice Alègre et sa compagne «Là, il m'a choqué, dun seul coup il navait plus le même visage. Ce nétait plus le même individu ».
Les psychiatres experts (le Docteur Zagary et le Docteur Ajzemberg) ont déclaré durant son procès «Il est instable, incapable de supporter la moindre contrainte, la moindre règle.» «Il ne tue pas pour avoir un rapport sexuel Lacte sexuel conclut le passage à lacte mais lessentiel sest déjà joué » «Son plaisir de donner la mort est moins grand que celui davoir le pouvoir de la donner».
En bref un meurtrier narcisso-sexuel organisé français.
Sa vie :
Il est né le 20 juin 1968 en Haute-Garonne, dun père CRS et dune mère coiffeuse. Son père est très strict et violent (avec Patrice et sa mère) et sa mère (alcoolique) achète le silence de son fils pour cacher ses ébats extraconjugaux. Seule sa grand-mère paternelle soccupe bien de lui, elle meurt en avril 2001.
Durant son procès, Patrice Alègre dit de ses parents : «Jaime ma mère, je déteste mon père. Mon père ne ma pas élevé, il ma dressé.»
Mauvais élève, il redouble son cours préparatoire, sa 6éme, sa 5éme et rate son CAP.
Adolescent, il tombe dans la petite délinquance ; vol de voiture, cambriolage et trafic de cannabis. Son père, pour sauver les apparences, le protège des foudres de la justice. Mais au bout dun certain temps son père le confie à un juge pour enfant, Patrice est placé en maison de correction, doù il senfuit pour aller se réfugier chez sa grand-mère.
En 1984, dès lâge de 16 ans, il connaît ses premières condamnations. En même temps il commence à commettre ses premières agressions, il tente détrangler sa petite amie lors dun bal.
Grâce à son père, il obtient un emploi jeune comme barman au commissariat de Toulouse.
Mais il est condamné à 2 reprises pour violence avec armes et rébellion.
Puis viennent les petits boulots (portier de discothèque, videur...).
Plus il vieillit, plus il devient violent. De 1988 à 1995 Patrice Alègre vit avec Cécile C., avec qui il a une petite fille Anaïs. En 1994, Cécile C. alerte plusieurs fois la police pour coups et blessures. Il séjourne pour la première fois en prison, pour violence avec arme. Mais à cette époque il avait déjà tué 2 fois (voir plus).
Cécile C., durant le procès, déclare «Il ne travaillait pas, buvait, fumait. Après il cassait tout dans la maison et me frappait. Il sexcusait, en pleurant. Il mapitoyait avec son enfance malheureuse. Jai compris plus tard quil me manipulait. De temps en temps, il disparaissait pour une nuit, deux ou trois jours, et revenait sans rien dire où il allait.»
Son procès; Un procès, sous silence :
- Lundi 11 février 2002 ; ouverture du procès de Patrice Alègre, devant la cour dassises de Toulouse. Salle comble, le procès débute sous les caméras de télévisions.
- Mardi 12 février 02 ; Les jurés de la cour dassises de Haute-Garonne poursuivent lexamen de la personnalité de Patrice Alègre. Ils ont entendu les parents et le frère dAlègre. Prise de bec entre Patrice et Roland (son père) Alègre. La cour dassises examine le premier meurtre reproché à laccusé, celui de Valérie Tariote.
- Mercredi 13 février 02 ; Le tribunal examine le dossier du viol et du meurtre de Laure Martinet. Patrice Alègre refuse de parler malgré les efforts pour le faire parler de Cécile C. (son ancienne compagne,la mère de sa propre fille), ainsi que le père de Laure Martinet, de lavocat général et du président. Mais Patrice Alègre na prononcé que quelques mots. Enfin le père de Laure Martinet menace directement Alègre de mort.
- Jeudi 14 février 02 ; Cest le meurtre de Martine Matias qui fut examiné. Patrice Alègre reste muet.
- Vendredi 15 février 02 ; examen du dossier et témoignage de la seul rescapée de Patrice Alègre, Emilie Espés.
- Lundi 18 février 02 ; examen du meurtre de Mireille Normand. Patrice Alègre parle enfin, il avoue ses crimes de façon lapidaire, sans émotions, sans remords apparents.
- Mardi 19 février 02 ; La cour dassises, examine le meurtre dIsabelle Chicherie.
- Jeudi 20 février 02 ; Les psychologues et les Psychiatres experts, se succèdent à la barre. Les experts sont tous pessimistes sur les chances de guérison future de Patrice Alègre.
- Vendredi 21 février 02 ; Les plaidoiries de la défense commencent ainsi que le réquisitoire, sans surprise, de lavocat général, réclamant la réclusion criminelle à perpétuité assortie dune période de sûreté de 22 ans. Après un délibéré de près de 2 heures, les jurés de la cour dassises de Haute-Garonne, condamne Patrice Alègre à la peine maximale : la réclusion criminelle à perpétuité assortie dune période de sûreté de 22 ans. A lannonce de sa condamnation, Patrice Alègre na manifesté aucunes réactions.
RALPH ANDREWS
Informations personnelles
Nom : Ralph Raymond Andrews
Surnom : aucun
Né en : 1945, à Evanston (Illinois), près de Chicago - Etats-Unis
Mort le : Toujours vivant, incarcéré au Centre Correctionnel de Stateville, près de Chicago.
Il a été emprisonné à vie pour le viol et le meurtre d'une femme à Chicago. Mais, en prison, il s'est vanté d'en avoir tué beaucoup plus, des années auparavant. Les autorités pénitentiaires l'ont enregistré à son insu et la police a découvert qu'il se vantait de quarante autres meurtres... Il a été condamné pour un second meurtre, il est soupçonné d'au moins deux autres. Les vérifications sont encore en cours dans l'Indiana, le Michigan, le Wisconsin, et l'Illinois.
L'amie de la soeur d'une de ses victimes, qu'il a failli tuer en 1973, est sortie avec lui en 1961, quand ils étaient adolescents. Elle vivait à Chicago et lui à Evanston.
Elle n'est pas encore parvenue à comprendre comment son gentil petit ami de l'époque a pu devenir un tueur en série vicieux. Elle se souvient qu'il était beau garçon, poli, et qu'il avait beaucoup d'humour. Ils ont arrêté de sortir ensemble lorsqu'Andrews a été arrêté pour vol de voiture et s'est retrouvé en prison, à 17 ans. Il lui a envoyé une lettre dans laquelle il lui expliquait qu'il ne voulait pas la blesser et qu'il fallait qu'elle se trouve quelqu'un d'autre, parce qu'il n'était plus "un gars bien".
La seule étrangeté dont elle se souvienne était qu'il lui arrivait de faire des blagues sur des animaux qu'il aurait décapités, le week-end, pour passer le temps...
Andrews est marié et il a trois enfants.
Crimes et châtiment
En 1991, la police a découvert Virginia Griffin, 41 ans, violée et assassinée dans son appartement de Rogers Park. Le couteau utilisé pour la tuer a été retrouvé dans la maison de Ralph Andrews. Il a été arrêté et condamné en 1993 à la prison à vie. Andrews, qui vivait alors à Chicago, était gardien dans les jardins de Pottawattomie, dans le North Side.
Andrews avait un casier judiciaire long comme le bras concernant des agressions sexuelles sur des adolescentes (datant de 1972), des kidnappings, et avait déjà été emprisonné pour coups et blessures. Il avait été acquitté d'une tentative de meurtre en 1973, liée à l'agression avec un couteau de deux auto-stoppeuses de 15 ans, le long de la Edens Expressway à Highland Park. Tout cela non seulement dans l'Illinois, mais aussi dans l'Indiana, le Wisconsin et le Michigan.
Durant son procès pour le meurtre de Virginia Griffin, trois jeunes femmes témoignèrent qu'elles avaient été violées et battues par Andrews.
L'une d'elles, Betty Hanson, décrivit comment il les avait poignardées, elle et son amie, après leur avoir proposé de les prendre en stop, en 1973. Traumatisée, elle n'avait pas compris pourquoi il avait été acquitté et, déjà, elle avait été persuadée qu'il tuerait à nouveau.
Lorsqu'elle et son amie étaient montées dans la voiture, Betty Hanson avait réalisé qu'il n'y avait pas de poignée de portière du côté passager. Mais il neigeait et "il avait l'air gentil", alors elles "ne s'étaient pas trop posées de questions". Mais il ne les avait pas conduites chez elles et elles avaient commencé à s'inquiéter. Il avait répondu calmement : "Vous deux, vous n'allez nulle part. Je veux voir à quoi ressemblent de jolies filles comme vous sans leurs vêtements". Andrews leur avait raconté ce qu'il allait leur faire. Il leur avait expliqué qu'il allait attacher Betty Hanson et la forcer à le regarder violer son amie, avant qu'il ne s'en prenne à elle. Betty Hanson avait alors pris son courage à deux mains, elle s'était jetée sur le volant et la voiture était sortit de la route.
Andrews, fou de rage, avait sorti un couteau de sous son siège, et avait poignardé l'amie de Betty Hanson. Puis, il avait frappé Hanson à son tour, touchant un poumon. Betty Hanson dit se souvenir parfaitement du sourire d'Andrews alors qu'il la poignardait...
Malgré sa douleur, Betty Hanson était parvenue à se défendre. Andrews avait perdu son couteau, elle l'avait ramassé et l'avait frappé avec. Juste au même moment, des automobilistes passaient sur la Edens Expressway. Ils s'étaient jetés sur Andrews et avaient sauvé les deux adolescentes. Elles ont mis plus d'un mois à se remettre de leurs blessures physiques. Elles ne se sont jamais remises des blessures psychologiques.
Et quelques semaines plus tard, Betty Hanson avait vu, incrédule, Andrews et son avocat réussir à convaincre le jury qu'elle et son amie avaient essayé de voler et de tuer Andrews ! Il était marié, il avait trois enfants, il avait l'air sincère. Les jurés, convaincus que les deux adolescentes étaient sous l'influence de marijuana, avaient acquitté Andrews !
Betty Hanson savait qu'il allait essayer de tuer d'autres femmes parce que, alors qu'il les conduisait sur la Edens Expressway, Andrews lui avait dit qu'il avait déjà tué deux autres filles, dont Amy Alden. Le corps d'Amy Alden avait été retrouvé à Skokie en 1972.
Une fois en prison, en 1993, Andrews a commencé à se vanter auprès d'autres détenus au sujet du meurtre de Susan Clark, 16 ans, commis en 1977. Les détenus ont prévenu les autorités pénitentiaires. Une unité spéciale, avec le bureau du procureur de l'état du comté de Cook a alors placé un magnétophone dans la cellule d'Andrews. Il a confessé l'enlèvement, le viol et le meurtre, en donnant des détails précis. Andrews a admis avoir tué Susan Clark après l'avoir enlevée, alors qu'elle retournait chez elle après avoir fait du baby-sitting. Il l'a violée puis lui a tiré une balle dans la tête. Il l'a ensuite éventrée du cou à l'abdomen. Il a jeté le corps dans un jardin légumier près de Edens Expressway, dans la ville de Skokie. (En 1991, Griffin avait elle aussi été éventrée et avait subi des mutilations sexuelles).
Susan Clarke, qui vivait dans le quartier de Rogers Park, à Chicago, devait entrer au lycée St. Scholastica en septembre 1977. Son petit ami l'attendait après son travail, mais ne la vit jamais revenir. Sa famille et ses amis la cherchèrent durant plusieurs jours, jusqu'au 29 août, lorsque des jeunes gens coupant les mauvaises herbes le long de la Old Orchard Road trouvèrent son corps décomposé dans le jardin légumier.
Le Sergent de police Mickael Ruth, de Skokie, a affirmé qu'Andrews est aussi le suspect numéro un dans le meurtre, en septembre 1972, d'Amy Alden, 15 ans, trouvée dans le 4700 block d'Old Orchard Road, et dans le meurtre, en 1978, d'Arvella Thomas, 14 ans, découverte dans le 8200 block de North Ridgeway Avenue (toutes les deux à Skokie, Illinois). Andrews a été suspecté dès le début dans le meurtre de Susan Clark, et pour les assassinats de Skokie. Il a été interrogé pour chaque affaire, mais a nié être impliqué.
Il y avait également quelques différences dans le mode opératoire, qui ont quelque peu dérouté les enquêteurs : Virginia Griffin avait été tuée de plus de 30 coups de couteau, Susan Clarke avait reçu une balle dans la tête et ses poignets étaient attachés au-dessus de sa tête. Le corps d'Arvella Thomas était complètement habillé, contrairement aux autres victimes.
Selon l'acte d'accusation fédéral, Andrews a établi par écrit une liste de toutes les victimes qu'il a assassinées. Amy Alden et Arvella Thomas étaient sur cette liste. La police de Skokie n'affirme pas encore qu'Andrews est un serial killer. Mais il a vécu dans l'Indiana, le Michigan, le Wisconsin, et l'Illinois, et dans ces quatre états, 20 à 40 meurtres irrésolus ont été commis, tous de la même manière.
En mai 2003, Ralph Andrews a été jugé pour le viol et le meurtre de Susan Clarke en 1977. Durant le procès, il n'a pas montré le moindre remord. Il a été reconnu coupable et condamné à la perpétuité.
Victimes
Susan Clark (16 ans) : Violée et assassinée le 25 août 1977 à Skokie (Illinois)
Virginia Griffin (41 ans) : Violée et assassinée dans son appartement de Chicago (Illinois) en 1991.
Meurtres pour lesquels Ralph Andrews est fortement suspecté :
Amy Alden (15 ans) : Violée et assassinée à Skokie (Illinois) en 1972.
Arvella Thomas (14 ans) : Violée et assassinée à Skokie (Illinois) en 1978.
Ralph Andrews est soupçonné des meurtres de 20 à 40 autres adolescentes et femmes dans l'Indiana, le Michigan, le Wisconsin, et l'Illinois entre 1972 et 1993.
Modus Operandi
Peu de renseignements disponibles.
D'après ce que je sais, Andrews prenait ses victimes par surprise. Il les violait, les frappait, puis les assassinait (avec une arme blanche ou une arme à feu). Puis, il commettait des mutilations sexuelles sur les corps.
Souvent, il a éventré les cadavres du cou à l'abdomen.
Le plus souvent, il jetait les corps dans un endroit isolé, généralement un jardin ou un champ.
Motivations
Pas de renseignements disponibles pour le moment, mais le mobile est plus que sûrement sexuel.
D'après les enquêteurs, Ralph Andrews s'est beaucoup amusé à déjouer la police, et lorsqu'il a été interrogé au sujet des meurtres dont il s'était vanté en prison, il a "tourné autour du pot", a avoué, s'est rétracté, puis a raconté autre chose...
Il est intelligent et manipulateur.
Citations
C'est ce que j'espère : la peine de mort. Ce type est diaboliquement intelligent. Une condamnation à perpétuité, de nos jours, ça ne veut pas dire la perpétuité. Une personne peut sortir de prison après seulement huit ans ! Ce type est assez malin pour trouver une échappatoire, une faille de procédure, un arrangement. Il ne sera pas capable de le faire s'il est mort : Richard Clarke, père de Susan.
"Même lorsqu'on lui a fait écouter les cassettes audio de ses aveux, il a voulu dévier la conversation, surtout ne pas rentrer dans le vif du sujet. Ralph Andrews est un homme très intelligent, c'est un beau parleur, et il est très manipulateur. C'était vraiment un jeu pour lui : le Sergent de police Mickael Ruth, chargé de l'enquête sur le meurtre de Susan Clarke.
Cette affaire n'a jamais été close pour nous. A chaque fois que nous avions une piste, nous la vérifiions. Même 20 ans après, nous continuions de chercher. On n'a jamais laissé tomber" : le Sergent de police Mickael Ruth, chargé de l'enquête sur le meurtre de Susan Clarke.
RICHARD BIEGENWALD
Informations personnelles
Nom : Richard F. Biegenwald
Surnom : "The Thrill Killer" (celui qui tue "pour le frisson").
Né en : 1940, à Charleston, Staten Island (New York) - Etats-Unis
Mort le : Toujours en vie, à la prison d'état du New Jersey
Biegenwald a eu une enfance catastrophique et a passé la plus grande partie de sa vie en prison. Il ne savait rien faire d'autre que voler et tuer.
Travaillant dans un parc, lieu de rassemblement pour les jeunes en quête de sexe et de drogue, il assassina au moins quatre adolescentes brunes (peut être plus) et les enterra dans le jardin de sa mère. Mais il était aussi orgueilleux et vantard, et deux de ses "amis" le désignèrent à la police lorsqu'un corps fut découvert dans le parc.
Régulièrement battu par son père alcoolique, Richard Biegenwald mit le feu à la maison familiale à l'âge de cinq ans. Il fut placé en observation au Centre Psychiatrique du Comté de Rockland, dans l'état de New York.
Durant le reste de son enfance, il fut ballotté d'hôpitaux psychiatriques en maisons de correction. A huit ans, il avait déjà un problème d'alcool, et était un parieur compulsif. A neuf ans, il subit une thérapie expérimentale à base d'électrochocs à l'hôpital Bellevue de New York.
On l'envoya dans la State Training School for Boys (une maison de correction) de Warwick, dans l'état de New York, où il fut accusé de vol et d'avoir incité ses camarades à s'évader. Lors d'une visite chez ses parents, il vola de l'argent à sa mère.
Enfin, à 11 ans, il tenta de se suicider en s'immolant par le feu.
Biengenwlad réussit à terminer le collège avec plusieurs années de retard mais ne passa que quelques semaines au lycée. Il partit pour Nashville, dans le Tennesee, où il vola une voiture et fut arrêté par le FBI pour avoir conduit un véhicule volé d'un état à un autre (c'est un crime fédéral). On l'envoya en maison de correction.
En 1958, à 17 ans, quelques mois après avoir été libéré, il vola une autre voiture à Staten Island avec un ami, et ils conduisirent vers le nord jusqu'à la ville de Bayonne, dans le New Jersey. Ils tentèrent de dévaliser une supérette et Biegenwald tua le propriétaire, Stephen Sladowski (qui était aussi assistant du procureur). Ils repartirent vers le sud.
A Salisbury, dans le Maryland, il blessa un policier. Un peu plus tard, il tira sur des state troopers (policiers des autoroutes) qui tentaient de le forcer à arrêter son véhicule pour excès de vitesse.
Reconnu coupable du meurtre de Sladowski, Biegenwald fut condamné à la prison à vie. Mais il fut libéré sur parole en 1975, après 17 années de prison.
Crimes et châtiment
Le New Jersey et l'état de New York
Une fois sorti, le casier judiciaire de Biegenwald ne lui permit pas de trouver mieux que des "petits boulots" et il vécut chez sa mère. Malgré ses cicatrices au visage, Biegenwlad parvint à séduire la fille des voisins, une adolescente de 16 ans. Elle venait d'une bonne famille, elle était intelligente, belle... et aurait pu être sa fille.
En 1977, il cessa de se présenter à son "surveillant" de liberté conditionnelle et le système sembla tout simplement l'oublier... Il fut arrêté à Brooklyn en juin 1980 pour viol, et épousa sa petite amie en prison. La jeune femme violée ne parvint malheureusement pas à le reconnaître lors de la confrontation, mais Biegenwald fut toutefois emprisonné durant six mois lorsque les autorités réalisèrent qu'il avait violé sa conditionnelle.
Libéré de prison, il trouva un emploi comme homme d'entretien à Asbury Park, dans le New Jersey, et s'installa avec sa jeune épouse.
Beaucoup de jeunes femmes disparurent entre 1974 et 1983. La police considérait presque toujours qu'elles étaient des fugueuses et ne faisait pas grand chose pour les retrouver. Elles étaient sans doute parties pour la Californie ou elles avaient été "embarquées" dans un culte démoniaque "à la Manson"...
Asbury Park
Dans les années 80, Asbury Park n'était plus la station balnéaire qu'elle avait été 100 ans plus tôt, ni le parc d'attractions populaire qu'il avait été dans les années 50-60. C'était toujours un centre d'attractions, mais cette fois pour les jeunes à la recherche de drogue, de sexe et de musique. Beaucoup de jeunes femmes y arrivaient durant l'été... et ne revenaient jamais chez elles.
Biegenwald allait parfois "chasser" sur les trottoirs en présence de sa femme et, quelques fois, avec une amie de sa femme. Il montra un cadavre dans son garage à cette amie et lui offrit une bague qui avait appartenue à une autre jeune femme morte. Lorsque le corps d'Anna Olesiewicz, 18 ans, fut découvert derrière le restaurant d'Asbury Park, le 4 janvier 1983, cette amie alla trouver la police. Anna avait été tuée de quatre balles dans la tête, mais pas violée.
A cette époque, Biegenwald avait invité dans son appartement un ami, ancien détenu, dénommé Dherran Fitzgerald. Le 22 janvier, la police perquisitionna l'habitation et découvrit du hashish, des pistolets, une mitrailleuse, une matraque, du LSD et une énorme vipère. Les officiers arrêtèrent immédiatement les deux amis.
Durant l'interrogatoire, Fitzgerald expliqua avoir aidé Biegenwlad à enterrer des corps de jeunes femmes dans le jardin boisé de la mère de Biegenwald, à Staten Island. Alors qu'il enterrait un corps, il avait découvert les restes d'un autre. Ces deux jeunes femmes, brunes aux cheveux longs, avaient disparu de Point Pleasant, à quelques kilomètres d'Asbury Park. Elles avaient toutes les deux été démembrées. Biegenwald lui avait expliqué qu'il les avait tuées "pour des questions de bizness".
Fitzgerald indiqua également que le corps d'un ancien détenu et informateur de police, William Ward, était enterré à Neptune City, près d'Asbury Park, avec cinq balles dans la tête. Biegenwald fut également suspecté de l'enlèvement et du meurtre d'une adolescente de 17 ans, Betsy Bacon, fille d'un mafioso, qui offrit 100 000 $ à quiconque tuerait Biegenwald. Betsy Bacon avait été vue vivante pour la dernière fois le 20 novembre 1982, alors qu'elle allait chercher des cigarettes. Son corps fut déterré le 15 avril 1983, à Tinton Falls, dans le New Jersey, alors que Biegenwald était déjà emprisonné.
Reconnu coupable de cinq meurtres, il fut condamné à mort par injection. Mais, après deux appels auprès de la Cour Suprême, sa peine fut convertie en prison à vie.
L'un des gardiens avec qui Biegenwlad a lié des liens d'amitié en prison affirme que le tueur lui a dit avoir tué près de 300 femmes à New York, en Pennsylvanie, dans le New Jersey et dans le Maryland. Biegenwald se vante sûrement, mais il est possible qu'il ait tué plusieurs autres jeunes femmes : elles n'ont jamais été retrouvées parce que la police ne les a jamais cherchées.
Victimes
Anna Olesiewicz (18 ans) : Tuée de 4 balles dans la tête
Son corps fut découvert derrière le restaurant d'Asbury Park, le 4 janvier 1983
Maria Ciallella (17 ans) : Tuée de plusieurs balles dans la tête
Son corps était enterré dans le jardin de la mère de Biegenwald
Une jeune femme jamais identifiée : Tuée de plusieurs balles dans la tête
Son corps était enterré dans le jardin de la mère de Biegenwald
Betsy Bacon (17 ans) : Tuée d'une balle dans la tête
Son corps était enterré à Tinton Falls (New Jersey)
William Ward : Tué de 5 balles dans la tête
Son corps était enterré à Neptune City
Modus Operandi
Généralement, Biegenwald proposait à des adolescentes, toujours des brunes aux cheveux longs, de le suivre dans sa voiture pour fumer un joint. Une fois qu'il les avait emmenées dans un coin isolé, il leur tirait dessus. L'utilisation d'une arme à feu est plutôt rare chez les tueurs en série, qui préfèrent souvent avoir un contact avec leur victime (arme blanche ou leurs propre mains).
Je ne sais pas s'il les a agressées sexuellement, mais Anna Olesiewicz n'avait pas été violée.
Finalement, il démembrait les corps et les enterrait.
C'est justement parce qu'Anna Olesiewicz n'a pas été enterrée que Biegenwald a attiré l'attention de la police.
Biegenwald pouvait également tuer les personnes qui le gênaient : William Ward, ancien détenu, savait certaines choses compromettantes au sujet de Biegenwald et celui-ci l'a tué pour le faire taire.
Motivations
Peu d'informations pour le moment. Mais Biegenwald a eu une enfance "typique" d'un tueur en série.
Il semble que pour Biegenwald, tuer était une seconde nature. Lorsqu'il désirait quelque chose, il le prenait, et si on voulait l'en empêcher, il tuait. Il considérait les autres êtres humains comme des "éléments" sans valeur, dont il pouvait se débarrasser sans aucun remord. Comme en témoigne son surnom ("Thrill Killer"), il tuait "juste pour le frisson".
Il était également vantard, orgueilleux et tellement sûr de lui qu'il a montré des cadavres à ses "amis"... qui se sont empressés de le dénoncer dès que l'occasion s'est présentée.
ROGER ANDERMATT
Le 11 septembre 2001, en Suisse, linfirmier Roger Andermatt avoue avoir, "par compassion", tué vingt sept patients, dans des hôpitaux où il a travaillé ; cela, sur une période de six ans. Il avait été arrêté au mois de juin précédent, suite à une enquête concernant une mort suspecte dans un hôpital. Il a alors admit avoir tué neuf personnes dans cet établissement.
Suspectant que ce nombre de neuf pourrait être vu à la hausse, la police commence alors à enquêter dans dautres maisons de santé pour lesquelles Andermatt a travaillé.
De fil en aiguille, lhomme avouera quen plus de ses neuf victimes déclarées, il en a tué 18 autres, dont douze dans une pension pour personnes âgées, à Sarnen.
Andermatt, pour ses crimes, se servait de doses massives de tranquillisants ou étouffait ses victimes avec, soit un sac en plastique, soit un vêtement. Il a également déclaré que, lorsquil étouffait des patients, il leur donnait au préalable des sédatifs.
Pour sa défense, il prétendra quil a souvent agit "par sympathie" pour des malades qui souffraient mais, aussi, dautres fois, parce quil était soumis à un "stress professionnel trop intense".
TED BUNDY
Informations personnelles
Nom : Theodore Robert Cowell, puis Theodore Nelson, puis Theodore Bundy
Surnom : "Ted", "Lady Killer" (Le tueur de femmes)
Né le : 24 novembre 1946, à Burlington (Vermont), près de Philadelphie - Etats-Unis.
Mort le : 24 janvier 1989 (executé sur la chaise électrique) au pénitencier de Starke, en Floride.
Sans doute le plus connu des tueurs en série (avec Jack l'Eventreur). Le plus surprenant aussi. Séduisant, intelligent, sympathique, beau parleur, ayant travaillé pour une commission criminelle et les services de planification du ministère de la Justice, investi dans la campagne d'un candidat républicain, sympathisant des Mormons... Bundy avait encore moins que tous les autres "la tête de l'emploi". Il était la dernière personne que lon naurait jamais soupçonnée (ce qui est souvent dit, d'ailleurs, par les personnes qui ont connu des tueurs en série).
Il fut pourtant l'un des tueurs en série les plus immondes et les plus sadiques des Etats-Unis, tuant et violant des jeunes femmes à travers tout le pays.
La mère de Bundy, Eleanor Cowell, modeste employée dans un magasin, passa les derniers mois de sa grossesse dans une " maison pour mères non mariées " du Vermont. Elle avait 22 ans mais ses parents, très croyants, voulaient éviter le scandale, les critiques et les ennuis liés à la naissance dun "bâtard". A lépoque, il était inconcevable pour une " fille bien " davoir un enfant sans être mariée.
Bundy naquit donc Theodore Robert Cowell en 1946. Ted Bundy ne connut jamais son véritable père. Eleanor Cowell expliqua par la suite quil se nommait Lloyd Marshall et était vétéran de lAir Force. Certains membres de la famille Cowell ont exprimé des doutes sur lexistence de ce Marshall et ont pointé le doigt vers le père dEleanor, Samuel Cowell, un homme violent et peut-être névrosé.
Peu après la naissance de Ted, sa mère et lui revinrent chez les parents dEleanor, à Philadelphie, qui se firent passer pour les parents du petit garçon. Ce dernier grandit en pensant que sa mère était en fait sa grande sur.
Il nétait pas franchement différent des autres enfants. Sa tante Julia (lune de deux surs dEleanor) se souvint plus tard quune fois, il avait mis des couteaux sous les draps, à lâge de 5 ans, mais ne put dire si cétait par méchanceté ou par jeu. Bundy croyait au Père Noël, naimait pas les épinards et avait peur des monstres sous son lit.
Situation de Tacoma
Quand Ted eu 4 ans, il déménagea à Tacoma, dans létat du Washington, où sa mère sinstalla chez un oncle. Ils changèrent légalement de nom. Ted devint Theodore Robert Nelson et sa mère devint Louise Nelson.
Ted détesta Tacoma. Après la grande ville de Philadelphie, la petite localité de Tacoma semblait uniforme et grossière, un mélange daffreux bâtiments gris ou bruns sortant des eaux glaciales de Puget Sound (un détroit partagé entre le Canada et les Etats-Unis). Il finit par surmonter ce dégoût initial, mais ne se départit jamais dun dédain arrogant pour tout ce quil considérait comme "quelconque".
Loncle de Louise, Jack, navait que quelques années de plus quelle et Bundy lappela toujours "oncle Jack". Il était professeur de musique à luniversité de Tacoma, cétait un homme intelligent et raffiné. Bundy aimait quil joue du piano, il lui semblait si cultivé et si particulier. Il décida quil allait devenir un homme comme son oncle.
Un an après leur arrivée à Tacoma, Louise Cowell épousa un cuisinier de larmée nommé John Bundy et Ted pris le nom de son "beau-père / beau-frère".
Laccent du sud de John Bundy le faisait paraître un peu "balourd", il était illettré et menait une vie simple : Ted Bundy ne lapprécia jamais. Cétait pourtant un brave homme qui travaillait à ladministration de lhôpital des vétérans de Tacoma.
John Bundy essaya délever Ted comme son propre fils. Il lemmena en camping, à la pêche et à toutes les activités qui pourraient, pensait-il, les rapprocher. Sans succès.
Le seul homme pour qui Ted avait du respect, à part son oncle Jack, était son "grand-père / père" de Philadelphie, pourtant violent et très autoritaire. Il avait eu de la peine lorsquil avait dû le quitter pour déménager à Tacoma, un endroit où il ne connaissait personne.
La présence de John Bundy irritait le jeune Ted. Très attaché à sa "sur mère", il était jaloux de John Bundy et craignait quil ne trouble son monde encore plus quil ne létait.
Vers sept ou huit ans, pour échapper au malaise quil ressentait, il se mit à rêver, à imaginer quun couple de cow-boys de télévision, Roy Rogers et Dale Evans, allaient ladopter et lui offrir un poney et tout ce quil voudrait...
Son premier geste de défi envers John Bundy fut passif : une famille noire allait arriver dans le quartier, totalement blanc, et les gens craignaient que la valeur de leur habitation ne baisse. Ted savait que John Bundy en était particulièrement inquiet. Ainsi, lorsque la famille noire arriva, par bravade, il alla les saluer. Il devint rapidement ami avec lun des enfants. Pour lui, cette maison était "chaleureuse et douce". Il adorait venir lorsque la mère faisait la cuisine car les marmites exhalaient alors des odeurs quil trouvait "exotiques".
Chez lui, Ted Bundy avait limpression quil lui manquait quelque chose. Il était jaloux de son cousin John, le fils du si parfait "oncle Jack" et méprisait le statut modeste de sa propre famille. Il avait honte dêtre vu dans la vieille voiture de John Bundy. Il voulait toujours être habillé des plus beaux et des plus coûteux vêtements. Sa préoccupation pour les possessions matérielles sintensifia avec lâge.
Louise et John eurent quatre enfants dont Ted soccupa souvent après lécole. A la naissance du 2ème enfant, ils déménagèrent dans une maison plus grande. Bundy se fit de nouveaux amis, avec qui il allait jouer après lécole. Un jour quils jouaient à la guerre avec des bâtons en bois, lun de ses amis le frappa sans le vouloir juste sous lil. Ted Bundy se jeta soudainement sur son ami et le frappa. Les autres garçons durent le tirer en arrière de toutes leurs forces pour le faire cesser. Cet événement resta dans la mémoire de Terry Storwick, le meilleur ami de Ted parce que, selon lui, Bundy "se détachait toujours des événements. Alors cétait quelque chose de le voir impliqué dans quelque chose. Lorsquil a reçu ce truc dans lil, il sest impliqué".
Ted Bundy se bagarra aussi avec dautres garçons. Chez les scouts, il jeta son assiette au visage dun autre scout parce que celui-ci avait coupé un petit arbre. Un autre jour, il frappa un garçon par derrière avec un bâton, juste pour voir ce que ça lui ferait.
Cétait Louise et non John qui soccupa de léducation des enfants mais elle ne leur parlait jamais de sujet vraiment personnel. Selon Bundy, elle ne lui parla jamais du sexe ni dautres choses du même genre. Elle avait du mal à aborder les sujets intimes et personnels. Elle était assez renfermée. Elle ne parlait jamais de son enfance, excepté le fait quelle avait grandi dans la maison de ses "grands-parents" et quelle avait été excellente à lécole. Ted Bundy voulu être aussi bon quelle.
Adolescent, Bundy était très timide. On se moquait souvent de lui et il était le souffre-douleur de certains gamins au collège. Malgré les humiliations quil subit, il parvint à maintenir une bonne moyenne au collège puis au lycée. Personne ne se souvint quil soit sorti avec une fille à lépoque.
Il était assez solitaire. Il aimait passer du temps à écouter les émissions de radio, le soir, et simaginait être le présentateur qui posait les questions et discutait avec les personnes qui appelaient.
En grandissant, il devenait un grand et beau jeune homme. Mais la maturité mentale, elle, ne venait pas, et ne viendrait jamais. Il était très narcissique et se considérait trop maigre pour entrer dans une équipe sportive. Il essaya néanmoins le basket-ball et le base-ball mais ne parvint pas à briller au milieu des autres, ce qui le contraria beaucoup. Il se tourna alors vers les sports solitaires et découvrit quil adorait skier. Il parvint à obtenir un équipement de qualité (il lavait en fait volé) et sentraîna sérieusement.
Il allait à léglise tous les dimanches, était vice-président de lAmicale des Jeunes Méthodistes et voulait devenir policier ou avocat. Il avait "un bel avenir devant lui".
Cest à peu près à cette époque que Bundy découvrit que sa "grande sur" était en fait sa mère et que ses "parents" étaient en fait ses grands-parents. Ce fut pour lui un énorme choc.
Il existe plusieurs versions de cet incident.
Bundy a expliqué quil fouillait dans les papiers de sa "sur" lorsquil découvrit un certificat de naissance sur lequel "inconnu" était écrit en face de "nom du père". Il fut troublé mais décida que cétait loccasion pour lui de se faire un nom et de devenir quelquun.
Mais sa famille raconta lévénement de manière différente. Le cousin de Ted, le fils de loncle Jack, lui affirma quil était un enfant illégitime. Ted refusa dabord de le croire mais le cousin lui présenta son certificat de naissance. Bundy ressenti beaucoup de colère envers sa mère (il pensait quelle lavait humilié) mais lexprima peu.
Quoi quil en soit, il en parla à lun de ses meilleurs amis, qui lui répondit : "En fait, il ma toujours semblé que tu avais été adopté ou quelque chose comme ça... Mais il y a des gens qui taiment maintenant. Ce nest pas grave". Ce à quoi Bundy répondit que cela faisait une grande différence, pour lui. Cétait très important. Il lexprima amèrement : "Ce nest pas toi qui est un bâtard.
A la suite de cette découverte, lattitude de Ted envers John Bundy se durcit et il se rebella. Il refusa de lappeler "Papa" alors quil lavait fait durant des années. Il commença à lappeler "Père", puis "Johnnie". Etant plus intelligent que John, Ted se moquait ouvertement de lui et John Bundy finissait par le gifler.
Le premier signe de problèmes sérieux chez Ted Bundy fut un arrêt complet et soudain de son développement social. La plupart ne sen rendirent pas compte mais cela fut très douloureux pour lui. Ses amis semblaient avancer, saméliorer, gagner en maturité, et pas lui. Ses amis proches le trouvaient pourtant intelligent et plein dhumour. Mais il navait pas assez confiance en lui pour en profiter. Lorsquil rencontrait des personnes quil ne connaissait pas, fille ou garçon, il se crispait et ne disait plus un mot. Les gens qui ne le connaissaient pas ne faisaient donc pas attention à lui et Bundy, adolescent sensible, le prit très mal.
De plus, le sexe le rendait perplexe. Lorsque ses amis parlaient des filles, Bundy écoutait sans comprendre.
Il ne se sentait à laise que lorsquil skiait ou en classe. Dans la salle de classe, il parlait devant tout le monde. Comme il sexprimait bien et cultivait une image sérieuse pour cacher sa solitude, il était considéré comme un travailleur cultivé par les autres lycéens. Et pourtant, ses notes étaient plutôt bonnes mais pas excellentes. Il obtint son bac avec une moyenne juste assez correcte pour être admis à luniversité de Puget Sound.
Durant sa première année à luniversité, il vécut encore chez sa mère et ne sintégra pas à la vie sociale du campus. Il fut encore plus solitaire quau lycée car ses amis nétaient plus là. Il déclina la proposition quon lui fit de joindre une " fraternité " car il se sentait humilié en présence de "frères" confiants et énergiques. "Je ne me sentais pas assez adroit socialement. Je ne savais pas comment fonctionner avec ces gens. Je me sentais terriblement mal à laise". Il ne se fit pas de nouveaux amis. Il tenta, comme il lavait fait au lycée, de prendre la parole en classe pour se faire remarquer, mais les cours à luniversité avaient lieu dans de grands amphithéâtres et ne donnaient pas vraiment loccasion de parler.
Puis un jour, il participa à une conférence sur la Chine et comprit immédiatement que ce domaine pourrait lui apporter lattention des autres. Il ne réfléchit pas à la quantité de travail que ce sujet pourrait lui demander. Ted pensait que la langue chinoise était exotique et élégante.
A la rentrée suivante, il obtint son transfert à lUniversité du Washington, à Seattle, dans le programme détudes asiatiques. Là encore, il ne se joignit à aucune fraternité mais prit une chambre en résidence universitaire. Il paya ses études grâce à un chapelet de "petits boulots" quil ne tint jamais bien longtemps.
Certains de ses employeurs pensaient que lon ne pouvait pas compter sur lui. Autant il manquait de sérieux pour ces "jobs détudiants", autant il se concentrait énormément sur ses études et fut capable dobtenir de très bonnes notes. Comme il lavait voulu, sa nouvelle spécialité le mit à part de la population estudiantine et le fit remarquer. Il plongea dans les arcanes des idéogrammes, réussit son année et se fit quelques nouveaux amis.
Il commença à fabriquer "le nouveau Ted" : érudit, intelligent, spirituel, sérieux, sage et beau garçon.
Durant lété 1966, il rencontra une jeune femme du nom de Stephanie Brooks. Elle était belle, sophistiquée et venait dune riche famille californienne. Bundy avait du mal à croire quune fille comme elle puisse sintéresser à lui.
Elle était dune classe sociale que Bundy admirait et enviait. Elle savait ce quelle voulait. Elle était en fait tout ce quil avait toujours voulu devenir. Bundy la présenta à ses amis comme une possession.
Ils étaient fort différents lun de lautre mais adoraient tous les deux skier et cest durant leurs nombreuses ballades à ski quils tombèrent amoureux l'un de l'autre. A 20 ans, Ted nétait pas plus sexuellement avancé quau lycée. Il ne fit pas davances à Stephanie, se contentant dêtre charmant.
Stephanie Brooks fut le premier "grand amour" de Bundy. Ils passèrent beaucoup de temps ensemble, à se promener ou à dîner aux chandelles. Toutefois, Stephanie nétait pas aussi folle de Ted quil létait delle. En fait, elle laimait beaucoup mais pensait quil manquait dambition. Elle voulait quelquun qui corresponde à son style de vie et elle ne pensait pas que Ted fut cette personne. Il essaya pourtant de limpressionner, quitte à mentir, ce que Stephanie détestait.
Après son année à luniversité d'état du Washington, il entra à la prestigieuse université de Stanford, en Californie, où il sinscrivit dans un programme détude intensive de Chinois. Il le faisait surtout pour impressionner Stephanie, qui était resté à Seattle, mais ce fut une erreur. Il se retrouva encore plus seul quil ne lavait été à lUniversité de Puget Sound, car il navait même plus sa famille auprès de lui. Il avait le mal du pays et ses résultats sen ressentirent. Il sétait fixé des standards de réussite calqués sur la vie de Stephanie Brooks et il ne pouvait pas les atteindre. Son immaturité fut mise à jour; une expérience particulièrement douloureuse pour lui car il échouait ainsi dans le seul domaine - les études - qui avait toujours été son refuge.
Durant lété 1967, Stephanie mit fin à leur relation. Elle avait compris que ce quelle avait pris pour de limmaturité était en fait une grande puérilité. Elle sétait lassée de son attitude flagorneuse et de ses mensonges.
Bundy ne sen remit jamais. Son monde sécroulait.
Il ne parvint pas à comprendre ce qui lui était arrivé, pourquoi le masque quil avait utilisé lavait fait échouer. Sa première tentative dincursion dans le monde sophistiqué de Stephanie Brooks avait été un désastre. Bundy sisola à nouveau, déprimé.
Il abandonna les études de chinois et, simplement parce que Stephanie avait dit un jour quelle admirait le rôle dun architecte dans un film, il sinscrivit à luniversité de Washington, en architecture. Mais il ny avait plus de place, alors il choisit la planification urbaine mais échoua là aussi. Il tenta de se concentrer et de suivre les cours mais il sennuyait et avait lesprit ailleurs. Il eut des notes exécrables et eut limpression que lambiance de luniversité lui était devenue hostile.
Rien ne sembla plus le passionner et il finit par abandonner luniversité, complètement déprimé par sa rupture avec Stephanie.
Il parvint à rester en contact avec elle après quelle soit retournée en Californie, mais elle lui fit comprendre quelle navait pas lintention de ressortir avec lui. Ted Bundy était obsédé par elle et ne parvint pas à la chasser de son esprit.
Il emprunta de largent et décida de voyager un peu. Il alla en Californie, à la station de ski dAspen dans le Colorado, et alla voir ses grands-parents à Philadelphie. Il revint à Seattle au printemps 1968 mais ne se sentit pas capable de reprendre ses études. Il trouva un appartement et un emploi de manutentionnaire.
Il rencontra un dénommé Richard, un petit voyou qui le fascina. A 21 ans, il navait jamais rencontré de voleur ni de drogué et Richard représentait pour lui la possibilité dune excitation illicite.
Le vol, particulièrement dans les magasins, vint presque naturellement à Bundy. Le petit garçon en lui voulait des choses, des choses coûteuses, celles que les gens riches possèdent, et Bundy navait pas les inhibitions dun adulte. De plus, le vol était pour lui une aventure, un jeu amusant et grisant.
Bundy nétait pas un voleur "classique". Il ne prenait pas dargent ni dobjets pour les revendre. Son besoin de voler avait quelque chose dimpulsif, proche de la kleptomanie, et il avait du mal à sen empêcher. Il ne fut pourtant jamais arrêté, fait surprenant lorsque lon connaît le nombre de vol quil a commis, et la manière dont il procédait. En fait, il comptait sur lanonymat. Lorsquil avait décidé quil voulait un objet, il mettait un beau costume et se coiffait, afin de paraître présentable et "oubliable", buvait 2 ou 3 bières pour faire disparaître les dernières traces de nervosité, puis allait dans le magasin. Il entrait dans un magasin, prenait ce quil voulait et sen allait, tout simplement.
Plutôt que de les acheter, il vola une télévision, une chaîne hi-fi, des meubles, des instruments de cuisine, des vêtements et des objets dart.
A la même époque, Bundy rencontra un ancien ami du lycée. Celui-ci lui proposa de travailler pour Art Fletcher, un conseiller municipal républicain qui avait lintention de devenir gouverneur. Dautres amis travaillaient déjà pour lui. Bundy sauta sur loccasion. Une partie de lui était un petit voleur solitaire, mais lautre partie était un fervent Républicain : au lycée, il avait reçu un prix pour un discours prononcé lors dune convention et à la fac, il avait déjà participé à la campagne dun membre républicain du congrès. Il avait adoré ça. Il pouvait utiliser ses talents de beau parleur, être écouté et accepté, être invité à dîner ou à jouer au tennis, avoir accès à des gens dune classe sociale "supérieure"
Bundy abandonna son emploi de manutentionnaire et travailla à temps plein sur la campagne de Fletcher. Il dut se serrer la ceinture mais ne le regretta pas.
A cette époque, beaucoup de jeunes gens participaient au mouvement pour la paix au Vietnam. Bundy, au contraire, était "bien à droite" et totalement dévoué à lEstablishment. Il ne désirait pas saligner avec les étrangers, les expropriés ou les pauvres.
A lautomne, il fut nommé chauffeur officiel dArt Fletcher. Une nuit, ils allèrent faire campagne à lest de létat et Bundy se saoula dans le bâtiment officiel du parti. Lorsquil buvait, cétait dailleurs souvent pour se saouler. On le ramena chez quelquun pour quil dorme, presque inconscient. Selon lui, la femme qui habitait cette maison lui enleva sa virginité ce soir-là, à 22 ans.
Art Flecher arriva second lors de lélection de novembre et Bundy, à sa grande déception, dut revenir à la vie normale. Durant la campagne, il avait observé le comportement des gens et avait acquis machinalement les compétences sociales quil ne possédait pas naturellement. Il avait mûri et avait pris de lassurance. Il prenait grand soin de son apparence et shabillait avec de beaux vêtements quil avait volés.
Le masque prenait lentement forme. Bundy trouva un emploi dans un magasin de Seattle, où il avait volé sans que le propriétaire ne le sache. Il y apprit quil possédait un autre talent : il amenait facilement les femmes à lui parler et il pouvait leur vendre nimporte quoi.
Il vendit sa Coccinelle 1958 et partit pour Philadelphie, où il sinstalla temporairement chez ses grands-parents.
Il sinscrivit à luniversité de Temple et obtint des résultats mitigés. Il ne termina jamais un diplôme en urbanisme et fut moyen au cours de théâtre. Par contre, il apprit bien des choses sur lart de la comédie et du maquillage. Son visage devint tout à fait neutre, sans aucune caractéristique particulière. Tout comme la personnalité quil était en train de créer, son visage pouvait être tout ce quil voulait quil soit. Une moustache, une barbe, une coiffure différente, une perte ou un gain de poids, un détail pouvait totalement changer son apparence. Il pouvait être aussi anonyme quil le voulait.
Il revint à Seattle durant lété 1969 et prit une chambre détudiant chez Ernst et Frieda Roger. Ces derniers lapprécièrent immédiatement. Il était poli, sa chambre était toujours propre, il aidait Ernst à bricoler dans la maison et accompagnait Frieda au magasin. Pour eux, cétait un jeune homme adorable.
Leur maison était située non loin dun bar à bière fréquenté par les étudiants. Une nuit, en septembre, Bundy y rencontra une jeune femme de 24 ans dénommée Meg Anders. Elle était secrétaire médicale et divorcée. Mignonne mais timide, ses amis lavaient amenée là pour samuser un peu. Elle trouva Ted Bundy charmant. Il se présenta comme un étudiant en droit et affirma quil travaillait sur un livre concernant le Vietnam. Elle ne le crut pas tout à fait mais il était tellement séduisant et sûr de lui quelle le ramena chez elle avant la fin de la soirée. Mais comme ils avaient tous deux beaucoup bu, ils sendormirent tout habillés. Le lendemain, la fille de Meg Anders les réveilla. Ted fut enchanté de la voir mais Meg lui fit comprendre quelle préférait quil parte. Il le fit.
Il voulut la revoir presque immédiatement. Il lidéalisa comme il lavait fait avec Stephanie Brooks. Meg Anders avait subit un mariage et un divorce douloureux, et elle se méfiait des hommes. Elle était jalouse et les flirts de Ted avec dautres femmes narrangèrent pas les choses. Ne connaissant rien à lamour adulte et au respect, Bundy fit semblant dêtre lhomme quelle voulait. Il créa le Bundy étudiant en droit qui écrivait un livre alors quen fait, il navait jamais réussi à terminer ses études. Comme un enfant, il ne pouvait prévoir les conséquences de ses mensonges, tout comme il ne comprenait pas que son comportement puéril lui avait coûté Stephanie Brooks.
Trois mois après avoir rencontré Meg Anders, ils commencèrent à parler mariage et en discutèrent avec des amis. Lorsquil ne fut plus capable de soutenir ses mensonges, Ted Bundy déclara à Meg quil était bien trop tôt pour se marier. Puis, il lui avoua quil lui avait menti. Elle lui pardonna.
Meg Anders voyait Bundy très souvent. Il venait chez elle, ils faisaient lamour, partaient en excursion avec sa fille, allaient voir sa mère, se téléphonaient constamment Et pourtant, elle ne parvenait pas à voir derrière le masque. Elle laimait vraiment, il laveuglait, elle rationalisait ses mensonges et répondait à ses cruautés par de la douceur.
On peut penser quil est improbable quune femme soit aveugle à ce point. Mais la mère de Bundy ne vit rien non plus, ni les responsables des magasins quil volait, ni ses nombreux amis républicains.
Ted Bundy avait de plus en plus de choses à cacher. Il avait acquis un énorme appétit pour la pornographie violente. Il se promenait dans son quartier, la nuit, pour regarder à travers les fenêtres des étudiantes et, parfois, voler des objets.
Il subissait également des dépressions cycliques. "Tout ce que je voulais, cétait rester là et passer le plus de temps possible à ne rien faire. Et pourtant, jétais capable dêtre réellement joyeux et amical, au moins pour une période de temps limité. Je suis devenu un expert pour projeter quelque chose de différent de ce que jétais vraiment. Il y avait une grande part de ma vie que personne ne connaissait. Ca ne ma pas demandé defforts, pas du tout".
Ted Bundy avoua à Meg quil navait pas sa licence en droit et elle lui donna de largent pour quil sinscrive et reprenne ses études. Elle laida à se lancer dans une autre branche, la psychologie. Il sy inscrivit "probablement comme une excroissance de ma confusion au sujet de moi-même". Durant le semestre dété 1970 à luniversité de Washington, il se plongea intensément dans ses études. Il eut de très bonnes notes et écrivit un article sur la schizophrénie qui lui valut les félicitations de ses professeurs. Il se sentait renaître.
La dépression disparut mais il ne put sempêcher de continuer à errer la nuit et à voler.
Il obtint un autre emploi dans le programme détude dune "clinique de crise", notre "SOS détresse" (cest là quil rencontra Ann Rule, une ex flic qui allait par la suite écrire un livre sur lui). Une nuit par semaine, il prenait les appels de personnes suicidaires, solitaires ou démentes. Au moins une fois par mois, une personne téléphonait alors quelle avait déjà pris une dose mortelle de médicaments ou sétait coupée les veines. Bundy continuait à lui parler pour que le numéro puisse être repéré, jusquà ce que la police parvienne chez cette personne.
Il était surtout sensible aux femmes. "Javais les meilleurs résultats avec les femmes qui étaient seules ou avaient été abandonnées par leur mari ou leur copain. Je sentais quelles étaient vraiment blessées. Elles appelaient parce quelles étaient seules et avaient sincèrement besoin de quelquun".
Cela peut paraître innocent et même généreux de sa part, mais les experts pensent que cest là que Bundy a développé le ton de voix calme, poli et rassurant quil allait par la suite utiliser pour attirer ses victimes dans ses filets.
Au printemps 1972, Bundy obtint son diplôme de psychologie. Il avait toutefois décidé quil voulait devenir avocat. Ses notes étaient bonnes mais malgré des heures de préparation, les résultats de son "test daptitude à lécole de droit", indispensable pour être admis, furent médiocres. Il eut des notes catastrophiques en grammaire. Aucune école de droit naccepta sa candidature et il se sentit terriblement humilié.
Il abandonna son emploi à la "clinique de crise" en mai 1972 et fut embauché à lhôpital psychiatrique Harborview de Seattle grâce à une bourse fédérale. Il y soignait les patients qui vivaient chez eux mais venaient passer quelques heures à lhôpital quotidiennement.
Il continua à cloisonner sa vie avec Meg Anders et eut une aventure avec une collègue de lhôpital. Selon cette dernière, il était souvent froid et presque abusif avec ses patients. Il nétait pas un bon conseiller. On le soupçonna même dappeler les patients la nuit, chez eux, pour les menacer et leur faire des avances sexuelles. Sa collègue raconta à un ami quun soir, alors quil faisait lamour, Bundy avait pressé son avant bras sur sa gorge pour létrangler et elle avait dû le repousser. Cétait volontaire, il aurait pu la tuer, et ça lavait terrifiée.
Chose curieuse, Bundy lemmenait parfois faire de longues ballades en voiture à travers les collines derrière le lac Sammamish. Il lui avait dit chercher la maison dune tante mais ne lui avait jamais décrit ni lhabitation, ni la tante Ils utilisaient sa voiture à elle, pas la sienne. Bundy fit également des randonnées avec son cousin John dans la Taylor Moutain.
Bundy se sentait inutile, faible et impuissant à Harborview. Ses patients lui renvoyaient souvent une image de sa propre vie. Il en conclut que la psychologie ne servait à rien et ne pouvait guérir les gens.
A son grand soulagement, 1972 fut une nouvelle année électorale. Il rencontra des amis de la campagne dArt Fletcher et, grâce à eux, il travailla dans la campagne de réélection du gouverneur républicain Dan Evans. Les jeunes femmes qui travaillèrent avec lui furent fascinées par son allure, ses coûteux vêtements et ses belles manières. Il flirta avec plusieurs dentre elles. Il était toujours poli avec ses supérieurs et impressionnait certains vétérans de léquipe du gouverneur par son dévouement et sa compréhension de la politique.
Cest cette image de Ted Bundy, le jeune homme intelligent et sympathique, que les gens ont gardée de lui.
Mais tout nallait pas si bien et Meg Anders commençait sérieusement à sinterroger. Un jour, il menaça de "briser son putain de cou" si elle racontait quil était un voleur. Ce même soir, il vint chez elle pour prendre un pied-de-biche quil avait laissé sous un radiateur. Elle vit un gant chirurgical dépasser de sa poche.
Une autre nuit, elle sétait réveillée parce que Ted examinait son corps avec une lampe de poche sous les draps. Plus tard, il tenta de la convaincre de pratiquer la sodomie, ce quelle refusa catégoriquement. Elle lavait parfois autorisé à lattacher avant quils fassent lamour. Il utilisait ses collants et elle avait remarqué quil les avait trouvés immédiatement dans sa commode, sans quelle ait besoin de lui indiquer où ils étaient
Toutefois, il pouvait aussi être gentil et tendre. Durant cette période, Meg Anders semble avoir été plus préoccupée par la possible perte de Ted à cause de ses amis républicains ou de ses conquêtes, plutôt que par laltération de son comportement.
Après lélection, Bundy tenta de nouveau dêtre admis dans une école de droit. Cette fois, il y parvint : il avait joint à sa candidature une lettre du gouverneur Evans et une critique de ses derniers tests comme étant inappropriés. Il fut accepté à lécole de droit de luniversité de lUtah pour la rentrée de septembre 1973.
Avec laide damis républicains, il trouva un emploi au département judiciaire du comté de King. Il devait étudier la récidive parmi les personnes reconnues coupables de délits mineurs dans les cours de justice du comté. Il eut accès à tous les dossiers, les rapports de police, les décisions des juges. Durant des semaines, il lut des milliers et des milliers de rapports darrestations, notant avec intérêt à quel point était mauvaise la coopération et la coordination entre les différentes polices et les diverses juridictions judiciaires. Il fut étonné de trouver des rapports montrant que certaines arrestations navaient jamais abouti à un procès. Les criminels habituels ayant été arrêtés plusieurs dizaines de fois passaient malgré tout entre les mailles du filet.
En mai 1973, il alla travailler à Olympia pour Ross Davis, le nouveau dirigeant du comité central républicain de l'état du Washington. Durant lété, il rencontra Marlin et Sheila Vortman, qui avaient participé à la campagne dArt Flecher. Marlin étudiait le droit et persuada Bundy de sinscrire à la nouvelle école de Droit de luniversité de Puget Sound afin de rester dans létat du Washington. Selon Marlin, cette école lui permettrait de rencontrer des hommes de loi locaux et conviendrait mieux à un homme ayant des ambitions politiques. Bundy passa le concours et fut accepté à lécole de droit où il sinscrivit pour les cours du soir. Plutôt que de faire savoir à luniversité de lUtah quil avait changé davis, il inventa une histoire daccident de voiture.
Bundy exclut presque totalement Meg Anders de cette partie de sa vie. Davis ne savait même pas quelle existait et Meg nappréciait pas les Vortman car elle pensait, avec raison, quils avaient plus dinfluence quelle sur les décisions de Bundy.
En juillet 1973, lors dun voyage daffaire à San Francisco avec des membres du parti républicain, Bundy tomba sur Stephanie Brooks. Elle fut abasourdie par la transformation de son ex petit ami. Il était bien plus mûr et sûr de lui que le Bundy de 1968. Ils étaient restés en contact, sappelant de temps à autre, mais elle réalisait seulement à quel point il avait changé. Il possédait une sorte de magnétisme et il agissait différemment. Même son apparence physique sétait modifiée.
Bundy réalisait un fantasme. Il avait patiemment créé son apparence extérieure pour quelle convienne aux attentes de Stephanie et il parvint à la convaincre quil avait également changé à lintérieur. Il sen persuada lui-même, à tort.
Il revint à Seattle avec le nouveau numéro de téléphone de Stephanie en poche.
A la fin de lété 1973, il acheta une nouvelle voiture, une coccinelle 1968 couleur bronze et commença son année à luniversité avec de grands espoirs.
Ni Meg, ni Stephanie, ni sa famille, ni ses amis ne saperçurent du fait que Bundy essuya immédiatement un échec complet à lécole de droit. Huit ans après sa première inscription à luniversité de Puget Sound, il sattendait à trouver des gens travailleurs et exigeants comme lui. Mais il ne rencontra que des jeunes plus ou moins débraillés et peu motivés. Lécole de droit nétait pas non plus la citadelle recouverte de lierre à laquelle il sattendait ; cétait une petite école hébergée temporairement dans un bâtiment officiel anonyme de Tacoma. Bundy fut scandalisé. Il ne se formalisait pas de subsister grâce à des aides du chômage, mais il avait limpression que cette école "de seconde classe" était une humiliation pour lui. Strictement figé sur cette image et émotionnellement incapable davoir une vue plus générale de sa situation, il ne fit pas beaucoup defforts. Il se retrouva rapidement dernier de la classe, incapable de comprendre ce que ses professeurs tentaient de lui enseigner. Il répétait son désastre des études chinoises de 1967.
Lautomne et lhiver 1973 furent une période douloureuse pour lui. En décembre 1973, il se réinscrivit secrètement à luniversité de droit de lUtah.
Peu avant Noël 1973, Bundy se retrouva seul. Meg Anders était partie voir sa famille et il ne lavait pas accompagnée. Il appela Stephanie Brooks, qui décida de passer les vacances avec lui dans létat du Washington. Il ne lui avait jamais parlé de Meg Anders et elle ne savait finalement pas grand chose du "nouveau Ted". Comme Marlin et Sheila Vortman étaient à Hawaï, Bundy passa une semaine chez eux avec Stephanie. Il parvint si bien à jouer lhomme parfait que Stephanie Brooks retomba amoureuse de lui et commença à parler mariage. Il la manipula comme il avait souvent manipulé Meg. Stephanie repartit en Californie en pensant quils allaient bientôt se fiancer.
La faculté de Ted à compartimenter sa vie avait de nouveau fonctionné. Il alla directement chez Meg après avoir laissé Stephanie à laéroport.
Mais Bundy ne rappela pas Stephanie, comme si soudainement, il ne sintéressait plus à elle. Il espérait quen ignorant la situation, elle sarrangerait delle-même, que Stephanie Brooks loublierait et le laisserait tranquille.
Crimes et châtiment
Laprès-midi du 4 janvier 1974, les amies de Joni Lenz (parfois appelée Sharon Clarke, peut-être un pseudonyme), qui ne lavaient pas vue de toute la matinée, frappèrent à la porte de sa chambre, dans une maison qu'elle partageait avec d'autres étudiantes. Elle était allongée sur son lit, couverte de sang. Lun des barreaux du lit avait été arraché. Son agresseur lavait violemment frappée à la tête et avait sauvagement enfoncé le barreau en elle, provoquant une hémorragie interne. Elle fut conduite à lhôpital et resta un moment dans le coma, souffrant de lésions cérébrales et internes qui allaient laffecter pour le restant de ses jours. Joni Lenz fut lune des rares victimes ayant survécu à une agression de Ted Bundy. Elle sortit du coma au bout d'une semaine mais fut malheureusement incapable de fournir le moindre renseignement aux enquêteurs.
Lorsque Lynda Ann Healy, une étudiante de 21 ans, ne vint ni travailler ni déjeuner le 31 janvier 1974, ses amis et sa famille sinquiétèrent. Ses parents appelèrent immédiatement la police. Les enquêteurs fouillèrent la chambre de Lynda Ann et tirèrent les draps du lit : le matelas était imbibé de sang. Ils découvrirent également une chemise de nuit tachée de sang, accrochée dans la penderie. Mais il ny avait aucun autre indice, aucune preuve qui aurait pu aider à savoir où était la jeune femme. Mais la manière d'agir de l'agresseur inquiéta les policiers : il aurait pu la violer et/ou la tuer sur place, mais il avait sûrement assommé Lynda, lui avait enlevé sa chemise de nuit, lui avait passé d'autres vêtements, avait refait le lit, et l'avait emmenée avec lui. Il avait pris tout son temps et avait agi avec beaucoup de sang-froid.
En février, Stéphanie Brooks appela Bundy pour lui demander pourquoi il ne lavait pas recontactée. Il ne sexcusa pas, il noffrit aucune explication. Dans sa colère, elle lui cria quelle ne voulait plus le revoir. Il répondit calmement que cétait exactement ce quil voulait et raccrocha. Il cessa tout contact avec elle.
Il sétait tout simplement vengé. Il lavait rejetée comme elle lavait rejeté. Stéphanie Brooks ne revit jamais Ted Bundy.
Bundy continua à suivre les cours de lécole de droit de Puget Sound. Il passait beaucoup de temps dans la librairie de lécole, mais pas pour y lire des ouvrages de droit. Il sasseyait et rêvassait, fantasmait durant des heures.
Il recommença à déprimer et à se renfermer sur lui-même. Il sinventait des raisons compliquées qui expliqueraient lécart entre son désir de réussir et la triste réalité, mais gardait ses sombres pensées secrètes. Il parvenait très bien à entretenir la supercherie.
Au printemps, il annonça quil sétait réinscrit à luniversité dUtah et expliqua quil irait à Salt Lake City à la rentrée 1974, au grand désespoir de Meg Anders.
Durant le printemps et lété 1974, sept jeunes étudiantes disparurent sans explication dans les états de Washington et d'Oregon :
- Donna Gail Manson, 19 ans, une excellente flûtiste quelque peu dépressive, disparut le 12 mars 1974 sur le campus d'Evergreen. Comme ses amis savaient qu'il lui arrivait de partir sans prévenir lors de ses accès de dépression, six jours passèrent avant que la police ne soit alertée.
- Susan Rancourt, 18 ans, jolie blonde, étudiante en biologie, était une bûcheuse et voulait payer ses études elle-même. Elle s'était rendue à un entretien d'embauche et allait retrouver des amis au cinéma, le 17 avril 1974 lorsqu'elle disparut sur le chemin.
- Robertha Kathleen Parks, 22 ans, étudiante en théologie, était déprimée. Elle venait de se séparer de son petit ami et son père avait eu une crise cardiaque. Elle disparut le 6 mai 1974, alors qu'elle allait rejoindre des amis de l'université de l'Oregon pour se changer les idées.
- Brenda Ball, 22 ans, était une jeune femme "libre". Elle aimait la musique et s'était rendue au bar de l'aéroport de Seattle, le 1er juin 1974 pour y écouter un groupe. Elle disparut après avoir discuté avec un jeune homme qui avait un bras dans un plâtre. Comme il lui arrivait de voyager sur un coup de tête, ses amis ne s'inquiétèrent que 19 jours après sa disparition.
- Georgann Hawkins, 18 ans, une excellente étudiante de l'université de Washington, était sortie s'amuser avec des amies. En revenant à son dortoir, elle voulut souhaiter une bonne nuit à son petit ami. Elle disparut le 10 juin 1974, sur le chemin entre les deux résidences.
- Janice Ott, jolie blonde de 23 ans, était officier de probation pour le service des mineurs du comté de King. Elle était mariée depuis 1 an et demi mais son mari vivait en Californie. Il lui manquait et, pour se changer les idées, elle était allée se promener dans le parc du lac Sammamish le 14 juillet 1974. Elle disparut après avoir parlé à un jeune homme portant un plâtre.
- Denise Naslund, 19 ans, étudiante en informatique, s'était elle aussi rendue au parc du lac Sammamish le 14 juillet 1974 pour y manger des hot-dogs avec son petit ami. Elle alla aux toilettes et ne revint jamais.
Toutes ces jeunes femmes étaient toutes blanches, minces, célibataires, portaient un pantalon au moment de leur disparition, avaient des cheveux longs séparés par une raie au milieu, et avaient toutes disparues en fin daprès-midi ou le soir.
La police interrogea des étudiant(e)s du campus de l'université de Washington qui parlèrent dun "jeune homme étrange" quils avaient vu, portant un plâtre soit au bras soit à la jambe. Il semblait avoir du mal à porter ses livres et demandait aux jeunes femmes de laider.
Dautres témoins, interrogés dans le parc du lac Sammamish, parlèrent dun "jeune homme étrange" portant lui aussi un plâtre et qui avait demandé de laide pour attacher sa planche à voile sur le toit de sa voiture, une Coccinelle.
Au moment des disparitions, Meg Anders vit Bundy moins souvent. Un soir, il linvita à dîner. Ils revinrent ensuite chez elle et là, Bundy insista pour enlever son porte-ski du toit de sa Coccinelle pour le remettre sur la voiture de Meg.
Alors que Bundy menait toujours une relation de couple avec Meg, il rencontra une autre femme, Carole Boone. Elle travaillait elle aussi pour le comité central républicain de Washington, venait de divorcer, élevait seule son fils et avait une relation difficile avec un homme désagréable. Cétait une femme intelligente et dynamique qui avait du caractère. Elle trouva Bundy timide, digne et modéré. Ils sortirent ensemble mais leur relation fut tout de suite amicale plus quamoureuse. Carole remarqua que la santé de Bundy se détériorait. En août, il perdit plusieurs kilos. Elle attribua cela à un excès de travail et de stress. Elle remarqua également que Meg Anders lappelait souvent et quils se disputaient.
Bundy et Meg traversaient une autre crise dans leur couple. Elle voulait quil sengage envers elle avant de partir étudier dans lUtah, car elle craignait que leur relation ne sarrête lorsquil allait rencontrer de nouvelles personnes, de nouvelles femmes.
Elle avait découvert un sac de vêtements féminins dans son appartement et son ardeur sexuelle diminuait progressivement depuis le printemps. Son comportement changeant commençait à leffrayer.
Le 6 septembre 1974, les corps de certaines des jeunes femmes disparues furent découverts à 3km à l'est du parc détat du lac Sammamish, dans létat de Washington. Les corps étaient en très mauvais état mais la police parvint à en identifier deux, ceux de Janice Ott et Denise Naslund.
Les dernières personnes qui avaient vu Janice Ott, un couple qui pique-niquait non loin d'elle, se rappelèrent dun beau jeune homme portant un plâtre qui lui avait parlé. Daprès ce quils avaient compris, son nom était Ted et il avait du mal à attacher sa planche à voile sur le toit de sa voiture à cause de son bras cassé. Il avait demandé à Janice de laider et elle avait accepté.
Quant à Denise Naslund, elle passait laprès-midi avec son fiancé et des amis. Elle est partie aux toilettes et nest jamais revenue. Ce jour-là, un beau jeune homme portant un plâtre avait demandé de laide à plusieurs jeunes femmes. Denise Naslund était une fille sympathique qui aurait sûrement aidé quelquun en difficulté.
Des témoins avaient vu un beau jeune homme brun à lendroit où quasiment toutes les jeunes femmes avaient disparu et permirent détablir un portrait-robot de celui qui se faisait appeler "Ted".
Ses collègues du comité républicain plaisantèrent au sujet de Bundy, le taquinant sur le fait quil ressemblait au portrait-robot et possédait une Volkswagen. Cela ne le fit pas franchement rire.
Quelques jours plus tard, Bundy fit ses bagages et partit pour Salt Lake City, dans lUtah, où il devait commencer ses études de droit. Il trouva une chambre dans une maison d'étudiants et se fit de nouveaux amis. Deux d'entre eux étaient des missionnaires Mormons, très présents dans l'Utah qui est considéré comme "leur" état. Bundy - qui était avait toujours allé à la messe avec sa mère - commença à sintéresser à la doctrine des Mormons. Il continua pourtant à vivre une double vie. Il simpliqua beaucoup dans léglise mormone, mais ne mentionna jamais cette implication à ses amis du quartier où il habitait.
Le 2 octobre 1974, Nancy Wilcox, une majorette de 16 ans habitant dans l'Utah, s'était disputée avec ses parents et avait décidé de fuguer. Elle disparut alors qu'elle faisait du stop. On ne retrouva jamais son corps
Le 18 octobre 1974, la fille du shériff de Midvale (Utah), Melissa Smith, 17 ans, disparut alors quelle faisait elle aussi du stop pour se rendre à une soirée entre amis. Son corps fut découvert 9 jours plus tard dans le parc Summit. Elle avait été violée, étranglée et si violement battue que son père ne put reconnaître son visage.
Lorsque Lynn Banks, une amie de Meg Anders, lut des articles sur le meurtre de Melissa Smith et vit le portrait-robot du suspect des meurtres précédents, elle pensa que Bundy devait être le tueur. Non seulement elle nappréciait pas du tout Ted Bundy et ne lui faisait pas confiance, mais il ressemblait vraiment au portrait-robot du journal. Meg Anders reconnut que le portrait ressemblait beaucoup à Ted, mais elle refusa de croire que lhomme quelle aimait et avec qui elle vivait ait pu commettre des meurtres aussi horribles.
Mais elle se posait de plus en plus de questions sur lui. Elle avait découvert une hachette sous le siège passager de sa voiture. Un jour, elle avait fouillé sa chambre sans quil le sache et avait trouvé une petite boîte remplie de clés. Et il avait coupé ses cheveux bouclés après la parution du portrait-robot, ce qui avait totalement changé son apparence.
Restée seule, encore hésitante, Meg contacta la police à la fin de lautomne 1974, sur le conseil de son amie Lynn. Quatre autres personnes (dont Ann Rule) avaient déjà appelé les enquêteurs pour leur parler de Bundy. Le témoignage de Meg, comme les quatre autres, fut enregistré, classé et oublié durant plusieurs années. La police était submergée dappels et lorsquon leur parla de Bundy, un jeune homme "bien sous tout rapport", les enquêteurs préférèrent soccuper de suspects plus inquiétants.
Le 31 octobre, jour dHalloween, Laura Aime, 17 ans, une grande adolescente d'1m80, disparut à son tour. Elle venait de quitter une soirée et rentrait chez elle en faisant du stop. Son corps fut retrouvé un mois plus tard, le 27 novembre, dans les montagnes Wasatch, près dune rivière. Elle avait été frappée à la tête avec un pied-de-biche, puis violée. Les enquêteurs pensèrent quelle avait été tuée ailleurs car il y avait très peu de sang à lendroit où elle fut trouvée. Il ny avait malheureusement aucun autre indice.
WILLIAM BONIN
Informations personnelles
Nom : William George Bonin
Surnom : "The Freeway Killer" (le tueur de l'autoroute)
Né le : 8 janvier 1947 en Californie (USA)
Mort le : 23 février 1996, exécuté à la prison de San Quentin, Californie (USA)
William Bonin était un pervers sadique qui a violé et étranglé des dizaines dadolescents en Californie du Sud. Sans remords et sans pitié, il a profité des opportunités que lui procuraient les vastes et labyrinthiques autoroutes de cet état, ce qui lui valu son surnom de "Freeway Killer".
Chose rare pour un tueur en série, il a souvent tué avec des complices différents, qui avaient lâge de ses victimes.
Il a été reconnu coupable de 14 meurtres mais aurait fait au moins de dix à vingt victimes de plus.
Le père de William Bonin, un vétéran de lArmée, était un alcoolique violent et irresponsable qui, un jour, avait joué leur maison aux cartes. Alors que Bonin était un tout jeune enfant, son père quitta la maison pour aller vivre à lhôpital pour vétéran de la région. Il mourut peu après dune cirrhose du foie.
La mère de Bonin, Alice, labandonnait souvent, avec son petit frère, aux soins de son propre père, bien que ce dernier lait violée durant son enfance et soit un pédophile notoire.
Elle avait un point commun avec son défunt mari : elle adorait jouer. Elle passait tout son temps libre au bingo, en oubliait ses enfants, et les voisins affirmaient que les frères Bonin étaient toujours affamés, sales et mal vêtus.
A 8 ans, William Bonin fugua (ou fut chassé par sa mère, selon les versions) et vagabonda jusquà ce quil soit arrêté dans le Connecticut. Il avait volé des plaques dimmatriculation et fut envoyé dans un centre déducation surveillé pour mineurs.
Cet établissement navait en fait rien de pédagogique et le jeune garçon y fut violé par des adolescents plus forts que lui. Le centre était une véritable maison des horreurs où le sadisme sexuel, les punitions dignes de lInquisition et les bagarres au couteau étaient courantes.
Selon les rapports médicaux du « centre déducation surveillée du Connecticut », Bonin fut un jour approché par un adolescent plus âgé que lui, qui voulut avoir des relations sexuelles. « Bien quil fut apeuré, Bonin accepta de coopérer si ladolescent lui attachait les mains derrière le dos, ce qui -selon lui- lui permettrait de se sentir plus en sécurité et moins effrayé ».
Pour le Dr Jonathan Pincus, neurologue à lhôpital de lUniversité de Georgetown, qui examina Bonin durant son incarcération après les meurtres, cet incident en dit beaucoup sur lenfance de Bonin. Le fait que ce garçon de 8 ans avait des connaissances sexuelles et demanda dêtre attaché - et donc contraint - conduisit Picus à penser quil avait déjà été violé auparavant. « Il est presque certain quil avait été abusé sexuellement, ligoté et forcé par un ou des adultes antérieurement ».
Lorsquil revint chez lui, en Californie, le sadisme et le viol étaient les seules formes de sexualité quil connaissait. Il commença à caresser son petit frère et les autres enfants du voisinage. A mesure quil grandit, il devint brusque et cruel.
A peine parvenu à lâge adulte, il se maria et divorça en lespace de quelque mois, puis sengagea dans lArmée et participa à la guerre du Vietnam.
Il passa 700 heures au combat ou dans des patrouilles de reconnaissance comme mitrailleur dhélicoptère. Ses états de services indiquent quil était un bon soldat et a même reçu une médaille de bonne conduite (la « Good Conduct Medal » est accordée pour « conduite exemplaire, efficacité et fidélité durant le service actif »).
Ce nest quaprès quil ait quitté lArmée avec les honneurs que ses officiers apprirent quil avait sexuellement agressé deux soldats de son bataillon en les menaçant de son arme.
Malheureusement, les autorités militaires nengagèrent aucune poursuite judiciaire
Bonin revint dans sa Californie natale, sinstalla chez sa mère à Downey, et trouva rapidement un emploi de conducteur de poids lourds.
Il fut incarcéré en 1969 pour avoir violé cinq garçons dans le comté de Los Angeles entre novembre 1968 et janvier 1969. Alors quil conduisait dans la région, il avait enlevé chaque enfant dans son van verdâtre, où il les avait menottés et sodomisés.
Il fut déclaré coupable mais déclaré "agresseur sexuel mentalement dérangé" et envoyé à lhôpital dAtascadero plutôt quen prison (tout comme Ed Kemper...).
Il y fut examiné par plusieurs neurologues, psychiatres et psychologues mais on ne sait pas sil reçut un quelconque traitement.
Bonin ne se souvenait pas avoir été violé durant son enfance. Les docteurs pensèrent quil refoulait ses souvenirs : « Il existe de nombreuses données indiquant que Bonin a été sévèrement abusé sexuellement, avec récurrence, lorsquil était enfant ».
Ils découvrirent chez Bonin des altérations physiques et psychiques : des dommages au cerveau, dans la zone qui est censée modérer les pulsions violentes ; des troubles bi-polaires (maniaco-dépressif) ; et plusieurs cicatrices sur sa tête et ses fesses. Bonin ne parvenait pas à expliquer doù venaient ses cicatrices.
Cinq ans plus tard, en mai 1974, Bonin fut libéré et placé en liberté surveillée pour cinq autres années. Les psychiatres savaient-ils quil était incapable de se contrôler ? Non seulement il était toujours pédophile mais il allait également commencer à tuer.
Le dernier jour de ses vacances dété en 1975, David McVicker, 14 ans, faisait de lauto-stop pour se rendre à Huntington Beach. Bonin linvita à monter dans son van. Selon ladolescent, « il était totalement normal, il ny avait rien du tout détrange en lui ». Bonin lui proposa davoir des relations sexuelles et David McVicker lui demanda darrêter son véhicule pour descendre. Bonin sortit alors un pistolet, conduisit jusquà un endroit isolé et viola ladolescent.
Puis, il commença à létrangler avec son t-shirt. McVicker suffoquait et se mit à pleurer. A son grand étonnement, Bonin relâcha sa prise et lui demanda pardon pour avoir tenté de létrangler. Il le laissa ensuite partir.
Cette agression fut la dernière à lissue de laquelle Bonin ne tua pas sa victime. Ce fut également la dernière fois quil exprima des regrets pour ses actes.
Comme dautres victimes de viol, les souffrances de McVicker ne cessèrent pas lorsque Bonin le libéra. Encore maintenant, il souffre de ce viol.
McVicker porta plainte et grâce à son témoignage, Bonin fut reconnu coupable de « conduite lascive et obscène » (mais pas de viol ) et fut cette fois envoyé en prison.
Toutefois, bien quayant été déclaré coupable denlèvement et de sodomie sur les enfants en 1968, avoir été déclaré prédateur sexuel et sêtre rendu coupable de plusieurs délits sexuels, Bonin fut libéré trois petites années plus tard, en octobre 1978 !
Moins dun an plus tard, il se retrouva de nouveau derrière les barreaux. Il avait été arrêté par un policier du comté dOrange en flagrant délit dagression dun auto-stoppeur de 17 ans.
Incroyablement, une erreur dans le procès-verbal permit à Bonin dêtre libéré avant son procès. Evidemment, il ne se présenta pas au jugement quelques semaines plus tard.
Libéré grâce à une bévue administrative, Bonin décida de le rester et de plus jamais laisser de témoin derrière lui.
Un ami de Bonin déclara par la suite avoir discuté avec lui avant quil ne disparaisse dans les bas-fonds de Los Angeles : « Je me souviens quil a dit Personne ne témoignera plus contre moi. Ca ne marrivera plus jamais ». Peu après, il commença à tuer.
Les voisins de Bonin suspectaient que quelque chose danormal se passait chez lui ou à cause de lui. James Hunter, un homme qui vivait dans une rue avoisinante, dut plusieurs fois lui demander de laisser son fils tranquille. Une femme qui habitait juste à côté de chez lui entendit une nuit des bruits étranges et des cris provenant de sa maison. Elle fut terrifiée et nen dormit pas de la nuit.
Crimes et châtiment
La première victime "officielle" fut un étudiant allemand de 17 ans nommé Marcus Grabs.
Il parcourait les Etats-Unis à pied, en faisant du camping. Il fut aperçu pour la dernière fois sur lautoroute de la côte Pacifique (Pacific Coast Highway) à Newport Beach le 5 août 1979, montant à bord dune voiture. Celle de William Bonin.
Selon ce que la police apprit par la suite, entre 18h et 22h, Bonin et un de ses jeunes amis, Vernon Butts, 21 ans, enlevèrent Marcus Grabs, le violèrent, le frappèrent violemment et le poignardèrent. Ils abandonnèrent son corps nu sur Malibu Canyon. Il avait été poignardé 77 fois. Une corde de nylon orange était encore enroulée autour de son cou et du fil électrique à lune de ses chevilles.
Plus tard, William Bonin affirma à un ami quil avait tué Marcus Grabs dans une situation de légitime défense
Vernon Butts était un employé de magasin qui possédait un long casier judiciaire pour des délits mineurs et avait passé de nombreuses années dans différentes prisons. Il était homosexuel mais nétait excité que par les relations sadiques. Il adorait le heavy metal et se déguiser en Darth Vader
Aussi dépravé et pervers que Bonin, Butts laccompagna dans son van verdâtre le long des autoroutes de la Californie du sud et participa à plusieurs de ses meurtres.
Trois semaines après que le corps dénudé de Marcus Grabs ait été découvert, celui mutilé de Donald Hyden, 15 ans, fut découvert dans une benne à ordure près de la Ventura Freeway (US-101 / US-134). Il avait été vu pour la dernière fois au centre de la Communauté Gay de Los Angeles. Il avait été violé et étranglé. Sa gorge avait également été tranchée et le tueur avait tenté de le castrer.
Le 12 septembre 1979, le corps de David Murillo, 17 ans, fut trouvé près de la Ventura Freeway. Il avait disparu trois jours plus tôt alors quil se rendait au cinéma en vélo. Son crâne avait été fracassé par un démonte pneu, il avait été sodomisé et étranglé.
En décembre 1979, le corps de Dennis Frank Fox, 17 ans, fut découvert nu près de la Ortega Highway (Hi-74) et de lautoroute inter-état n°5 (I-5).
Le matin du 3 février 1980, Bonin et Gregory Matthew Miley, 19 ans, pervers sexuel lui-aussi, aperçurent un adolescent de 15 ans, Charles Miranda, qui marchait dans West Hollywood. Ils lui proposèrent de le prendre en stop dans le van mais se garèrent quelques pâtés de maison plus loin, dans un endroit isolé. Bonin sodomisa ladolescent et ordonna à Miley de le faire lui aussi mais Miley, selon les rapports officiels, « ne pouvait pas maintenir une érection ». Frustré par son impuissance, Miley viola Charles Miranda avec un objet pointu. Puis Bonin recommença. Ensuite, ils attachèrent ensemble les pieds et les mains de ladolescent.
Bonin saisit le t-shirt de ladolescent et déclara à Miley quil allait lui montrer « comment faire ». Il passa le t-shirt autour du cou de Charles Miranda et utilisa un démonte-pneu pour former un garrot avec lequel il létrangla lentement.
Son corps fut découvert nu dans une allée de Los Angeles.
Deux jours plus tard, leur deuxième victime fut un garçon de 12 ans, James McCabe, qui attendait le bus pour se rendre à Disneyland. Ils discutèrent un peu avec lui, puis le firent monter de force dans leur van. Alors que Miley conduisait, Bonin viola James McCabe. Ils le frappèrent et Bonin létrangla en utilisant son t-shirt et le démonte-pneu.
Le corps du garçon fut trouvé le 8 février près dune benne à ordures à Walnut City. Bonin et Miley utilisèrent les 6 dollars quils avaient trouvés dans son porte-monnaie pour sacheter à manger.
A ce stade, la population du sud de la Californie ne savait pas encore quun tueur sadique sattaquait aux jeunes gens de la région.
Selon le journaliste qui révéla laffaire, J.J. Maloney, la police considérait que toutes les victimes étaient des homosexuels et pensait que les gens ne se souciaient donc guère deux. Les policiers ne voulaient pas que cette affaire soit révélée afin déviter, sils échouaient, un fiasco public tel que celui que la LAPD (Los Angeles Police Department) avait déjà subi lors de lenquête sur les "Hillside Stranglers" (Bianchi et Buono, deux cousins qui avaient assassiné 9 femmes en 1977) : le LAPD avait lamentablement bâclé cette affaire, avait dépensé des millions de dollars inutilement et les tueurs avaient finalement été arrêtés par la modeste police de la petite ville de Bellingham, dans létat du Washington.
Les enquêteurs désiraient éviter limmense pression que la population ne manquerait pas de leur imposer si jamais lexistence du tueur était révélée. Ils ne parvenaient pas à se décider sur lopportunité ou non dinformer les habitants de la région.
J.J. Maloney décida quant à lui que les jeunes auto-stoppeurs du sud de la Californie avaient le droit de savoir quils risquaient leur vie dès quils montaient dans un véhicule. Il contacta la police, qui lui répondit que les jeunes hommes étranglés étaient « un sous-produit normal de la grande communauté homosexuelle de la région » ! Maloney obtint des données sur les causes de décès en Californie et dans tous les Etats-Unis. Il put ainsi déterminer que le meurtre par strangulation de jeunes gens entre 12 et 25 ans était relativement rare et que le taux de meurtre parmi les homosexuels était bien inférieur à celui des hétérosexuels.
Ronald Gatlin, 19 ans, disparut de North Hollywood le 14 mars 1980. Il fut frappé, violé et étranglé. Son corps fut découvert le lendemain, à Duarte, à la jonction des autoroutes 210 et 605.
Harry Todd Turner, 14 ans, disparut de Hollywood le 20 mars. Il fut violé et étranglé, et son corps fut découvert 5 jours plus tard, près de lautoroute de Santa Monica.
Glen Norman Barker, 14 ans, disparut de Huntington Beach. Il fut violé et étranglé, et son corps fut découvert le 22 mars, au bord de lOrtega Highway.
Russell Duane Rugh, 15 ans, disparut alors quil attendait le bus qui le conduisait au fast-food où il travaillait. Il fut violé et étranglé, et son corps fut découvert le 22 mars, au bord de lOrtega Highway, près de celui de Glen Barker.
Le journaliste J. J. Maloney publia un article sur les meurtres le 24 mars 1980, surnommant le tueur le "Freeway Killer", étant donné que la majorité des corps avaient été découverts près dautoroutes.
Steven Wood, 16 ans, fut aperçu pour la dernière fois le 10 avril 1980, alors quil se rendait au lycée. Il fut violé et étranglé, et son corps fut découvert le lendemain près de la Pacific Coast Highway.
Lawrence Eugene Sharp, 17 ans, fut aperçu pour la dernière fois le 10 avril. Il fut violé et étranglé, et son corps fut découvert le 18 mai dans une benne à ordure, près dune station service de Westminster.
Peu après, le Capitaine Walt Ownbey, du Bureau du Shérif du Comté de Los Angeles déclara aux médias que le "Freeway Killer" était « le fruit de limagination de lesprit des journalistes. Je pense que cest le journal The Orange County Register qui a commencé avec ça. Ca a provoqué beaucoup de peur concernant un tueur ou un groupe de tueurs, et il nexiste aucune preuve corroborant quoi que ce soit ».
Le Register continua pourtant de publier des articles sur les meurtres, jour après jour, et les télévisions locales lui emboîtèrent finalement le pas.
Les écoles conseillèrent à leurs étudiants de ne plus faire de stop. Une grosse récompense fut proposée à quiconque offrirait des informations pouvant conduire à larrestation du tueur. Des citoyens inquiets submergèrent les journaux et la police dinformations.
Darin Lee Kendrick, 19 ans, disparut le 29 avril 1980 du parking du magasin de Stanton où il travaillait. Il fut violé et étranglé, mais Bonin le força également à ingérer de lhydrate de chloral qui provoqua des brûlures chimiques sur sa bouche, son menton, son torse et dans son estomac. Lorsque son corps fut découvert, le lendemain, près de la Artesia Freeway, il avait également un pic à glace planté dans loreille droite, qui avait provoqué une blessure fatale au cerveau.
Finalement, les meurtres se succédèrent avec une telle fréquence que la police dut admettre lexistence du "Freeway Killer" et commença enfin à coordonner les activités des nombreux départements de police impliqués.
Le journaliste J. J. Maloney affirme quil obtint à ce moment une liste « secrète » des victimes du Freeway Killer, avec une description précises des crimes. Cette liste, nommée « Le(s) Etrangleur(s) de la Californie du Sud », révélait que la police savait depuis le début de lannée 1978 quun tueur en série uvrait dans la région et, après larrestation de Bonin, dissimula le fait quun autre tueur en série de jeunes gens était encore en liberté.
Ce tueur, Randy Kraft, encore plus sadique que Bonin, allait être arrêté en mai 1983.
Une arrestation de routine allait mener Bonin et ses complices à leur perte.
En mai 1980, la police appréhenda un jeune voleur de voiture de 17 ans dénommé William Pugh. Il était toutefois plus quun simple voleur. Il avait accompagné Bonin lorsque celui-ci avait assassiné Harry Turner.
Apeuré et voulant sauver sa peau, Pugh expliqua aux policiers quil avait « fait un bout de chemin » avec un certain William Bonin, qui sétait vanté dêtre le « Freeway Killer ». Il lui avait présenté un article quil avait découpé dans The Orange County Register de mars, où la liste des victimes était publiée, et lui avait expliqué comment il les avait tués et avec qui. La boite à gants de son van était bourré dautres articles sur le « Freeway Killer ».
En échange de son témoignage contre Bonin, on lui proposa de ne passer que six ans derrière les barreaux pour le meurtre de Harry Turner. Pugh accepta sans hésiter.
Se basant sur les allégations de Pugh, les policiers commencèrent à enquêter sur Bonin. Ils prirent connaissance de son casier judiciaire dagresseur sexuel violent et décidèrent de le faire suivre.
Le matin du 2 juin 1980, Bonin et un autre complice, un chauffeur mentalement retardé de 19 ans du nom de James Munro, prirent en stop un jeune homme de 18 ans, Steven Jay Wells.
Munro, originaire du Michigan, nétait arrivé en Californie que lannée précédente. Il navait pas de domicile fixe et dormait souvent dans la rue. Il avait rencontré William Bonin en mai 1980.
Selon le témoignage de Munro, Steven Wells accepta daccompagner les deux hommes jusquà lappartement quils partageaient, pour y avoir des relations sexuelles. Bonin et Wells allèrent dans la chambre et le tueur offrit 200$ au jeune homme sil acceptait dêtre attaché. Wells accepta et, toujours selon Munro, peu après quil lait attaché, Bonin commença à linsulter et à le frapper. Munro affirme quil se rendit dans une autre pièce pour y regarder la télé, alors que Bonin violait Steven Wells dans la chambre.
Puis, Bonin lappela. « A ce moment-là, je sus que cétait réel. Bonin est allé chercher un verre deau et je lui ai dit Hé, tu ne vas pas lui faire de mal, hein ? Il a répondu Cest trop tard. Je lai déjà attaché. Alors je vais le tuer. Jai dit Non, ne fait pas ça. Mais Bonin a répondu Il est trop tard. Il ny a rien que toi ou moi puissions faire pour arrêter ça. »
Bonin affirma que Munro lavait aidé à tuer Wells mais Munro expliqua avoir été dans une autre pièce lorsque Bonin étrangla le jeune homme. Dune manière ou dune autre, Wells navait rien fait pour len empêcher.
Bonin et Munro mirent le corps de Steven Wells dans le van et le conduisirent jusquà la maison de Vernon Butts. Celui-ci parut heureux que Bonin en ait « eu un autre ». Bonin lui demanda sil voulait venir avec eux ou sil préférait rester chez lui. Butts répondit quil allait regarder les informations et quils devaient « aller jeter ça quelque part ».
Le lendemain, le corps de Steven Wells fut découvert derrière la benne à ordure dune station service proche dHuntington Beach. Si les deux assassins sétaient attardés un peu plus dans leur appartement, ils auraient pu être vu par les policiers de Los Angeles qui commençaient à surveiller Bonin. Ceux-ci auraient peut-être même pu sauver Steven Wells.
La nuit du meurtre de Steven Wells, Bonin avait fait comprendre à Munro quil avait intérêt à ne parler de rien, sinon il le tuerait. Terrifié, Munro était reparti dans son Michigan natal.
Durant les jours qui suivirent, les enquêteurs suivirent Bonin nuit et jour. Le reste de la semaine se déroula sans incident. Bonin travaillait normalement comme chauffeur de poids lourd et revenait à lappartement tard le soir, après avoir rendu visite à ses « amis » à travers la ville.
Bonin arrêté
Neuf jours plus tard, Bonin, qui navait pas remarqué la surveillance dont il faisait lobjet, chercha une nouvelle victime. Les policiers qui suivaient son van le virent aborder cinq jeunes hommes différents. Un adolescent de 15 ans, Harold T., monta finalement dans son véhicule. Bonin conduisit jusquau parking désert dune plage. Lorsquils ouvrirent la porte du van, Bonin était en train de sodomiser ladolescent.
Il fut arrêté en flagrant délit. Une corde et de lautocollant similaire à ceux utilisés pour attacher ses victimes furent découvertes dans le van.
Les policiers mirent également la main sur des couteaux et un album dans lequel étaient collés des articles relatifs aux meurtres du « Freeway Killer », agrémentés dannotations de la main de Bonin. La police scientifique préleva également des fibres qui furent comparés, avec succès, à ceux retrouvés sur certaines des victimes.
Vernon Butts fut arrêté un mois plus tard.
Entre le 26 et le 29 juillet 1980, Bonin fut inculpé de 14 meurtres, de vols et de viols par les Comtés de Los Angeles et dOrange.
Butts, inculpé de 6 meurtres et de 3 vols par le comté de Los Angeles, commença à livrer les autres complices de Bonin, dans lespoir de voir sa peine adoucie.
James Munro fut appréhendé par la police du Michigan le 31 juillet 1980 et inculpé du meurtre de Steven Wells.
Trois semaines plus tard, le 22 août, Gregory Miley fut arrêté au Texas et inculpé des meurtres de Charles Miranda et James McCabe, ainsi que de 2 vols et dun viol.
Le 29 octobre 1980, le Comté dOrange inculpa à son tour Vernon Butts des meurtres de Mark Shelton, Robert Wirostek et Darin Kendrick ainsi que de conspiration, denlèvement, de vol, de sodomie et de perversion sexuelle.
Gregory Miley fut également inculpé de meurtre par le Comté dOrange, ainsi que de vol et de viol.
Selon la loi californienne, un meurtre commis dans des « circonstances particulières » (accompagnée de vol, de torture ou de viol) peut être puni de mort. En décembre, les anciens complices de Bonin décidèrent donc de plaider coupable et de témoigner contre lui en échange de la certitude déchapper à la peine capitale.
Ils décrivirent en détails les tortures subies par les victimes du Freeway Killer et la jubilation avec laquelle Bonin infligeait la douleur.
Le 11 janvier 1981, après avoir affirmé à la police quil ne pouvait résister au contrôle « hypnotique » de Bonin, Vernon Butts se pendit dans sa cellule après 5 tentatives de suicides depuis son arrestation.
Bonin fut inculpé de huit autres meurtres et de 25 vols et viols.
Bonin nexprima pas le moindre remord pour ses crimes, il montra uniquement des regrets pour avoir été arrêté. Lorsque les preuves lui furent présentées, il admit 21 meurtres aux enquêteurs. Il expliqua en détails, froidement, comment il avait procédé à chaque fois.
Evidemment, il se rétracta peu après.
Le premier procès de Bonin commença le 4 novembre 1981 à Los Angeles. Gregory Miley et James Munro témoignèrent pour laccusation du fait que Bonin leur avait ordonné, après son arrestation, daller « attraper quiconque sur la route et de les tuer » afin de convaincre les autorités que le "Freeway Killer » était toujours en liberté.
Laccusation démonta facilement la thèse de la défense selon laquelle Butts - qui nétait plus là pour se défendre - était le cerveau du groupe et Bonin un «pauvre fou».
Le 5 janvier 1981, les jurés le reconnurent coupable de dix meurtres et de dix vols commis dans le Comté de Los Angeles.
En 1983, il fut jugé pour quatre meurtres commis dans le Comté dOrange et de nouveau déclaré coupable.
Il fut condamné à mort à chaque fois.
Il fut accusé mais acquitté par manque de preuves du meurtre dun adolescent de 14 ans, Thomas Lundgren, enlevé à Reseda le 28 mai 1979, dont le corps fut découvert quelques heures plus tard près de Malibu.
Il fut accusé mais acquitté par manque de preuves du meurtre de Sean King, 14 ans, qui disparut sans laisser de trace à South Gate le 19 mai 1980. Son corps ne fut jamais retrouvé.
Bonin fut également suspecté d'au moins 20 meurtres supplémentaires de jeunes gens, dont les corps furent retrouvés non loin dautoroutes dans les comtés voisins de Kern, Riverside, San Diego et San Bernardino.
Il est probable quil ait également assassiné Mark Shelton, 17 ans, disparu de Westminster le 4 août. Son corps fut retrouvé une semaine plus tard à Cajon Pass. Vernon Butts avait été inculpé de son meurtre.
Le corps de Robert Wirostek fut découvert sur le bord de lautoroute inter-états I10, entre Banning et Palm Springs, le 27 septembre 1979, mais il fallut 11 mois pour lidentifier. Vernon Butts avait été inculpé de son meurtre.
Un jeune homme jamais identifié fut trouvé dans le Comté de Kern le 30 novembre 1979.
Un autre jeune homme jamais identifié, âgé de 15 à 20 ans, fut découvert le 13 décembre 1979 le long dune autoroute.
Le 1er janvier 1980, un adolescent de 16 ans, Michael McDonald fut enlevé à Ontario. Son corps fut découvert deux jours plus tard dans le Comté de San Bernardino.
Gregory Miley fut condamné à la perpétuité, avec une période de sécurité de 25 ans, pour sa participation aux meurtres de Charles Miranda et James McCabe. James Munro fut condamné à la perpétuité avec une période de 15 ans pour sa participation au meurtre de Steven Wells.
Bonin fit évidemment appel de sa condamnation à mort, plusieurs fois, par tous les moyens légaux possibles et imaginables. Il tenta aussi de passer un marché avec la justice, affirmant quil pourrait avouer des meurtres irrésolus, mais les autorités judiciaires refusèrent.
Selon les gardiens de la prison de San Quentin, il passa tranquillement ses journées à jouer aux cartes avec dautres tueurs en série : Randy Kraft, Lawrence Bittaker et Douglas Clark.
Finalement, 17 ans après avoir été condamné, la Court Suprême des Etats-Unis décida que plus aucune suspension ne serait prononcée, excepté par elle-même.
Bonin avait eu le temps de publier un recueil de nouvelles, ses peintures abstraites avaient été exposées dans une galerie de Seattle et il correspondait avec les familles de certaines de ses victimes. La mère dun adolescent lui avait écrit et il lui avait répondu que son fils avait été « son préféré » parce quil « criait si bien ». Il ne sexcusa jamais de quoi que ce soit et ne demanda pas à être pardonné.
Le 23 février 1996, il fut exécuté par injection mortelle à la prison détat de San Quentin. Pour sa dernière déclaration, il nexprima aucun remord mais affirma que la peine de mort était injuste. Il donna même un avertissement ou un conseil : « Je suggère que lorsquune personne a envie de faire quelque chose de sérieux contre la loi, avant quil le fasse, il devrait aller dans un endroit calme et y penser sérieusement ».
Aucun de ses parents ne fut présent lors de son exécution et personne ne réclama son corps. Il fut incinéré et ses cendres furent jetées dans lOcéan Pacifique.
Ce nest que plusieurs semaines après son décès que lon apprit que sa famille avait continué à toucher sa pension dinvalidité. La mère de Bonin, Alice Benton, expliqua à un journal quelle avait utilisé cet argent (près de 79.000 $) pour payer son loyer et améliorer son habitat. Ces paiements, que Bonin avait commencé à recevoir en 1972 pour son « invalidité mentale » (notifiée à Atascadero où il était interné pour cinq viols !), auraient du cesser lorsquil avait été emprisonné en 1982 pour meurtres. Mais largent avait continué à être versé, bien que les autorités pénitentiaires aient informé ladministration sociale que Bonin était en prison. Cette dernière ne réalisa son erreur que lorsque le directeur de la maison funéraire lavisa de la mort du tueur.
Gregory Miley et James Munro sont toujours en prison, en Californie.
Munro a demandé à être libéré sur parole en 2000, mais les parents de Steven Wells ont alerté les autorités pénitentiaires afin de sassurer quil resterait en prison. Munro les a suppliés de lui pardonner et a exprimé des regrets pour avoir participé au meurtre de leur fils mais aussi pour avoir plaidé coupable ! « Jétais un jeune gars stupide. Si javais su que 15 ans, ça voulait en fait dire que je nallais jamais sortir de prison, jamais je naurais plaidé coupable »
Certains parents cherchent encore à savoir si leur fils aurait pu être lune des nombreuses victimes de William Bonin. Malheureusement, comme le tueur (qui était aussi le principal témoin) est mort, il ne leur reste que des suppositions.
Barbara Brogli, la mère dun adolescent de 14 ans dont la disparition était en tout point semblable à celles des autres victimes de Bonin, navait découvert ce fait que le jour même de lexécution du « Freeway Killer ».
Elle avait supplié les autorités pénitentiaires de retarder lexécution ne serait-ce que dun seul jour, afin de parler avec Bonin, mais le gouverneur navait pas pu être contacté afin de suspendre lexécution. Le corps de son fils avait été découvert le long de lOrtega Highway. «Jaimerais tellement savoir, définitivement. Tout serait alors terminé. Si Bonin la fait, cet homme a été puni et il le sera encore plus là haut Sinon »
Victimes officielles :
Marcus Grabs (17 ans)
Disparu sur la Pacific Coast Highway, à Newport Beach, le 5 août 1979. Violé, tabassé et poignardé par William Bonin et Vernon Butts. Son corps nu fut découvert sur Malibu Canyon le lendemain.
Donald Hyden (15 ans)
Enlevé non loin du au centre de la Communauté Gay de Los Angeles le 27 août 1979. Violé, étranglé, égorgé et presque castré par William Bonin et Vernon Butts. Son corps nu fut découvert dans une benne à ordure près de la Ventura Freeway.
David Murillo (17 ans)
Enlevé le 9 septembre 1979 alors quil se rendait au cinéma à vélo. Violé, étranglé et le crâne fracassé. Son corps fut retrouvé le 12 septembre près de la Ventura Freeway.
Dennis Frank Fox (18 ans)
Violé et étranglé. Son corps nu fut découvert le 13 décembre 1979 nu près de la Ortega Highway et de lInterstate 5.
Charles Miranda (14 ans)
Enlevé le 3 février 1980 à West Hollywood. Violé, torturé et étranglé par William Bonin et Gregory Miley. Son corps fut découvert nu dans une allée de Los Angeles le même jour.
James McCabe (12 ans)
Enlevé le 5 février 1980 alors quil attendait le bus pour se rendre à Disneyland. Violé, tabassé et étranglé par William Bonin et Gregory Miley. Son corps nu fut retrouvé le 8 février près dune benne à ordures à Walnut City.
Ronald Gatlin (19 ans)
Enlevé à North Hollywood le 14 mars 1980. Violé, tabassé et étranglé par William Bonin et Vernon Butts. Son corps fut découvert le lendemain, à Duarte, à la jonction des autoroutes 210 et 605.
Harry Turner (14 ans)
Enlevé à Hollywood le 20 mars. Violé et étranglé par William Bonin et Vernon Butts. Son corps fut découvert le 25 mars, près de lautoroute de Santa Monica.
Russell Pugh (15 ans)
Enlevé alors quil attendait le bus qui le conduisait au fast-food où il travaillait. Violé et étranglé par William Bonin et Vernon Butts. Son corps fut découvert le 22 mars, au bord de lOrtega Highway, près de celui de Glen Barker.
Glen Barker (15 ans) 21 mars 1980
Enlevé à Huntington Beach le 21 mars 1980. Violé et étranglé par William Bonin et Vernon Butts. Son corps fut découvert le 22 mars, au bord de lOrtega Highway, près de celui de Russel Pugh.
Steven Wood (16 ans)
Enlevé le 10 avril 1980 alors quil se rendait au lycée. Violé et étranglé. Son corps fut découvert le lendemain près de la Pacific Coast Highway.
Lawrence Sharp (17 ans)
Aperçu pour la dernière fois le 10 avril. Violé et étranglé. Son corps fut découvert le 18 mai dans une benne à ordure, près dune station service de Westminster.
Daren Kendrick (19 ans)
Enlevé le 29 avril 1980 sur le parking du magasin de Stanton où il travaillait. Violé et étranglé par William Bonin et Vernon Butts. Ils le forcèrent à ingérer de lhydrate de chloral qui provoqua des brûlures. Ils lui plantèrent également un pic à glace dans loreille droite, qui provoqua une blessure fatale au cerveau. Son corps fut découvert le lendemain, près de la Artesia Freeway.
Steven Wells (18 ans)
Pris en stop le 2 juin 1980 et emmené dans lappartement partagé par William Bonin et James Munro. Violé, tabassé et étranglé par Bonin. Son corps fut découvert le lendemain derrière la benne à ordure dune station service proche dHuntington Beach.
Victimes potentielles :
Thomas Lundgren (14 ans)
Enlevé à Reseda le 28 mai 1979. Son corps fut découvert quelques heures plus tard près de Malibu.
Mark Shelton (17 ans)
Disparu de Westminster le 4 août. Son corps fut retrouvé une semaine plus tard à Cajon Pass.
Robert Wirostek (18 ans)
Son corps fut découvert au bord de lautoroute inter-états I-10, entre Banning et Palm Springs.
Un jeune homme inconnu (15-20 ans)
Son corps fut découvert dans le Comté de Kern le 30 novembre 1979.
Un jeune homme inconnu (15-20 ans)
Son corps fut découvert le 13 décembre 1979 le long dune autoroute.
Michael McDonald (16 ans)
Enlevé à Ontario le 1er janvier 1980. Son corps fut découvert deux jours plus tard dans le Comté de San Bernardino.
Sean King (14 ans)
Enlevé à South Gate le 19 mai 1980. Son corps ne fut jamais retrouvé.
Il est possible que William Bonin ait assassiné, seul ou avec ses complices, un total de 20 à 35 jeunes gens en 1979 et 1980.
Modus Operandi
Les jeunes victimes de William Bonin étaient souvent des auto-stoppeurs quil invitait dans son van.
Lors de la plupart de ses crimes, il a été accompagné par quatre complices différents : Gregory Matthew Miley, James Michael Munro, Vernon Robert Butts et William Ray Pugh.
Toutes les victimes ont été battues et étranglées, souvent avec leur propre t-shirt, que Bonin utilisait pour former un garrot. Il a souvent attaché les pieds et les mains de ses victimes avec du fil électrique, des menottes ou une corde. Toutes ont été violées.
Puis, Bonin abandonnait les corps nus de ses victimes sur le bord de l'autoroute ou dans des bennes à ordures.
Motivations
Des psychiatres ont affirmé lors du premier procès de Bonin, en 1982, quil était dans un état "maniaque" lorsquil tuait. Ses pulsions sexuelles violentes étaient devenues irrésistibles : « Il a expliqué être excité par la simple perspective de tuer quelquun, être presque incapable dattendre la tombée de la nuit pour pouvoir commencer à rouler dans son van afin de ramasser quelquun dans ce but et obtenir une sorte de délivrance ».
Earl Hanson, lavocat qui a défendu Bonin lors de son interrogatoire par les policiers, a comparé la soif de violence de Bonin à une drogue : « Il devait constamment augmenter le dosage pour obtenir la même euphorie ».
Bonin observait avec plaisir la police tourner en rond et appréciait beaucoup la publicité que ses meurtres recevaient dans les médias. Il parlait avec ses amis des meurtres du "Freeway Killer" et fit un jour la remarque : « ce type donne une mauvaise réputation aux bons homos comme nous »
Il gardait un album de ses meurtres dans son van, sur lequel il collait des articles de journaux.
Selon les policiers, il ne montra aucune émotion particulière lorsquil avoua les meurtres. Sur les bandes audio de la police, on peut lentendre expliquer dune voix monocorde : « Jim (Munro) et moi lavons battu avant de le tuer. Il disait quil ne dirait rien à personne si on le laissait partir. Lorsquon a décidé de le tuer, on a mis un t-shirt autour de son cou. Je lai tordu et il a été étranglé ».
Des années plus tard, les enquêteurs qui avaient assisté à cette confession étaient toujours choqués par ce manque flagrant démotion et de remord.
Selon Sterling Norris, le procureur qui accusa Bonin de 10 meurtres dans le Comté de Los Angeles, Bonin harcelait et dépréciait souvent ses complices pour quils laident à tuer ses victimes.
Bonin devait ressentir du pouvoir non seulement en assassinant ses jeunes victimes mais aussi en parvenant à convaincre ses complices à violer et à tuer, à « relever le défi » ou obéir à ses ordres. Pour certains complices, le meurtre devient acceptable puis « désirable » à travers linfluence et « lexemple » du leader.
Pour certains tueurs, le pouvoir peut être ressenti en observant le complice détruire une vie humaine, tout autant quen tuant soi-même. Les deux tueurs contribuent à la sensation de domination de lun et de lautre. Les inhibitions et la peur sont dissipées par linteraction des deux hommes. Lun est un témoin, un spectateur, du pouvoir destructeur de lautre. Généralement, il y a un crescendo dans les violences, car les complices se provoquent et se lance des défis.
Comme nombre dautres tueurs en série, Bonin cherchait à faire disparaître son sentiment persistant de médiocrité, à se venger des traumatismes quil avait vécu durant son enfance, mais pas contre son grand-père incestueux ni les adolescents qui lavaient violé au centre déducation surveillé. Il sen prenait à son tour à des jeunes gens à qui il faisait subir ce que lui-même avait enduré, ses victimes étant à la fois une représentation du "lui faible" quil détruisait et faisait disparaître, et des "vulnérables" que lui, à présent fort et puissant, violait et humiliait à son tour.
Il reproduisait ses traumatismes denfance dans lespoir dêtre cette fois celui qui domine la situation mais ce sentiment nétait quillusoire et fuyant, et le forçait à toujours recommencer.
La police découvrait les corps nus le long des autoroutes ou dans des bennes à ordures, jeté là comme un enfant jette un jouet dont il sest servi et ne veut plus, comme on se débarrasse dun déchet. Lorsque Bonin avait satisfait son fantasme de domination et de dégradation, il tuait sa victime afin de ne pas laisser de témoin, mais aussi parce quune fois que ce sentiment de pouvoir avait été obtenu, la victime perdait son "utilité".
Citations
"Bonin adorait tuer. Il aimait beaucoup en parler. Ce gars était exalté par ce quil avait fait. Il adorait ça. Ecouter sa confession, cest comme sasseoir dans la chambre des horreurs. Nous parlons ici de meurtres denfants, den tuer un et de le jeter comme un déchet, puis aller en chercher un autre. Ca me rendait malade" : Sterling Norris, le procureur de Los Angeles qui a poursuivi Bonin.
"Mon seul vrai regret cest que je nai pas fait de bowling assez longtemps pour être devenu professionnel" : William Bonin.
"Jaurais continué à tuer. Je ne pouvais pas marrêter de tuer. Ca devenait plus facile à chaque fois" : William Bonin, aux journalistes, après son arrestation.
"Bill disait quil adorait le son de ces hurlements" : Miley, au sujet des victimes de William Bonin.
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