• Vampires


    Le jour où Arnold Paole fut attaqué par un vampire, il savait quelle conduite adopter pour assurer le salut de son âme. Il réussit à suivre la créature jusqu'à sa tombe, lui enfonça un pieu à travers le cœur puis en étala le sang sur son propre corps. Cette nuit de cauchemar passée, il racontait souvent son histoire à qui voulait bien l'entendre, suscitant l'admiration de ses amis villageois.


    La vie du village s'écoulait paisiblement, jusqu'au jour où Paole fit une chute mortelle. Le pauvre bougre fut enterré au cimetière du village. C'est alors que ledit Paole, comme revenu du royaume des morts, entama une seconde carrière.


    Rapidement les habitants du village se plaignirent d'être importunés par le spectre de Paole ; puis on découvrit des cadavres vides de leur sang. Des rumeurs de vampirisme se répandirent si vite que les autorités autrichiennes dépêchèrent sur place un groupe d'officiers, chargés de mener une enquête. Les militaires exhumèrent le corps de Paole et, ce faisant, confirmèrent ce que tout le monde redoutait.


    Selon le rapport des officiers, le corps de Paole était "entier et non décomposé... Du sang frais avait coulé des yeux, du nez, de la bouche et des oreilles ; aux mains et aux pieds, les anciens ongles étaient tombés, ainsi que la peau, et de nouveaux ongles et une nouvelle peau avaient poussé. Comme tout cela montrait qu'il était un vampire, ils lui enfoncèrent un pieu à travers le cœur... Il émit alors un gémissement audible et saigna abondamment."


    Il s'agit là de l'un des nombreux cas de vampirisme extrait d'un rapport établi par l'armée autrichienne vers 1730, sous le titre latin Visum et Repertum ("Vu et découvert"). Ce rapport fait état de plusieurs autres exhumations et "d'épidémies de vampirismes" qui défrayèrent les chroniques locales de ce temps. Bien qu'anciens, ces procès-verbaux en bonne et due forme stipulent que, manifestement, un phénomène frappait ces villageois après leur mort. Vampirisme ? Grâce aux connaissances scientifiques actuelles, on peut en douter.






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    Hier et aujourd’hui


    A en croire une récente étude de l'Université de Californie, plus d'un Américain sur quatre croit à l'existence des vampires. Si l'on demande à ces crédules à quoi ressemble un vampire, ils décriront probablement les créatures mises en images par de nombreux films - de Murnau à Coppola en passant par Dryer -, toutes puisant leur source dans le célèbre roman de Bram Stoker, Dracula, publié en 1897.


    Le vampire dépeint par Stoker est un bel aristocrate qui séduit et est attiré par les deux sexes. De jour, il se repose dans un cercueil, jouissant de la tranquille pénombre d'une crypte de son château ; mais la nuit, notre vampire se met en chasse et part étancher sa soif de sang frais. Bien que doté de pouvoirs surhumains, trois éléments terrifient la créature : les crucifix, l'ail et la lumière.


    Il existe une autre sorte de vampire, celui du folklore, des traditions populaires, dont on relève la trace à travers l'histoire de la plupart des cultures du monde. Or ce vampire est très différent de celui du cinéma : loin de l'aristocrate cultivé hantant caves et donjons, ce vampire populaire est un simple paysan, habitant un cimetière sans généralement posséder de cercueil. Alors que les "vampires du 7è art" adorent leur état de "mal mort" et parcourent de grandes distances en quête de nouvelles victimes, le vampire traditionnel déteste l'état dans lequel il se trouve et il ne dépasse jamais les limites de son village. L'écart entre les deux personnages est tel que l'on peut affirmer qu'ils appartiennent à deux catégories sociales totalement distinctes. Mais si le vampire aristocratique est clairement identifié à la fiction - romanesque ou cinématographique -, d'où vient son alter ego populaire ?


    Pour mieux comprendre la croyance, solide et universelle, au mythe du vampire, il suffit de remonter deux siècles en arrière, c'est à dire à une époque où nombre de maladies gardaient une origine mystérieuse et où des processus tels que la décomposition d'un corps après la mort étaient assez mal compris des savants. Pour beaucoup, la mort et la maladie étaient le fait de Dieu. Qu'un fait obscur survienne, il était immédiatement attribué à l'oeuvre d'une autre force, cette fois maléfique...






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    Des morts mystérieuses


    Ceci était particulièrement vrai lorsqu'une personne en bonne santé mourait subitement, que ce soit dans des circonstances peu claires ou d'une banale crise cardiaque. Les connaissances médicales de l'époque étant rudimentaires, l'explication donnée à bien des décès pouvait, dans les campagnes, être liée au surnaturel : un vampire ne venait-il pas de sucer le fluide vital du mort ? Pour s'assurer que ce dernier ne soit pas lui aussi devenu un vampire, on exhumait alors son corps afin de déceler d'éventuels signes de vampirisme. Parmi les signes révélateurs recherchés : la régénération de la peau, la croissance des cheveux et des ongles, un teint rose et bien nourri ou un saignement par divers orifices. Il était également acquis que les "mal morts" émettaient des gémissements et lâchaient des gaz. Aujourd'hui, le processus de la putréfaction est bien connu ; ce qui, pour les chasseurs de vampire de l'époque, pouvait constituer la preuve d'un état de "mal mort" n'était en fait rien d'autre que le processus normal de décomposition corporelle.


    Lorsqu'un cadavre se décompose, on constate une production de gaz, rapidement accumulés à l'intérieur du corps qui se boursoufle. Les tissus des organes génitaux se chargent également de gaz, et le pénis et le scrotum masculins prennent une dimension rarement atteinte au cours de la vie. Ainsi, un cadavre observé dans cet état pouvait donner l'impression d'être bien nourri, et la taille et la forme de son pénis en décomposition pouvait laisser supposer une activité sexuelle certaine !


    A la lecture de comptes rendus historiques relatifs à des cas de vampires, il est manifeste que les observations faites étaient justes : les cadavres paraissaient effectivement plus volumineux et en meilleure santé qu'avant la mort. Il était consigné qu'une nouvelle peau avait poussé, que les ongles, les dents et les cheveux étaient plus longs ; du "sang" frais s'écoulait du nez, de la bouche et des autres orifices de ces cadavres, qui pouvaient gémir et lâcher des gaz une fois percés d'une lame. Sur ces seules constatations, le cadavre était officiellement identifié comme vampire et différentes techniques étaient alors employés pour permettre à l'esprit du mort de reposer ne paix. La méthode la plus populaire consistait à enfoncer un pieu très pointu dans le cœur du vampire. Or il se trouve que ceci provoquait une décharge explosive de fluides et de gaz donnant lieu à force pets et sifflements... autant d'indices qui confirmaient la vampirisation du cadavre. Souvent le cœur était ôté, le cadavre brûlé et les cendres jetées à la rivière.






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    Epidémie de vampires


    D'un pays à l'autre, les méthodes utilisées pour chasser le vampire pouvaient varier ; partout, en revanche, une fois la chasse ouverte, on pouvait être sûr qu'un nouveau vampire serait trouvé : même les animaux n'étaient pas à l'abri du zèle des chasseurs de vampire. Lorsqu'une épidémie infectieuse survenait dans un village, la multiplication des cadavres et leur manipulation dans les fosses communes donnait fréquemment lieu à la découverte de nombreux vampires.


    La légende du vampire, dans un grand nombre de culture, trouve donc son origine dans l'obscurantisme scientifique de l'époque. On peut déplorer qu'aujourd'hui encore on entretienne ce mythe sanguinaire susceptible de stimuler les pulsions morbides d'individus influençables.



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